Croissance économique et changement structurel en Colombie. Une comparaison internationale - article ; n°115 ; vol.29, pg 481-492
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Description

Tiers-Monde - Année 1988 - Volume 29 - Numéro 115 - Pages 481-492
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 28
Langue Français

Extrait

Moshe Syrquin
Croissance économique et changement structurel en Colombie.
Une comparaison internationale
In: Tiers-Monde. 1988, tome 29 n°115. pp. 481-492.
Citer ce document / Cite this document :
Syrquin Moshe. Croissance économique et changement structurel en Colombie. Une comparaison internationale. In: Tiers-
Monde. 1988, tome 29 n°115. pp. 481-492.
doi : 10.3406/tiers.1988.3701
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1988_num_29_115_3701PREMIÈRE PARTIE
REPÉRAGE, PROCESSUS HISTORIQUES
ET MÉCANISMES D'INDUSTRIALISATION
a) Repérage
CROISSANCE ÉCONOMIQUE
CHANGEMENT STRUCTUREL
EN COLOMBIE
UNE COMPARAISON INTERNATIONALE
par Moshe Syrquin*
I — INTRODUCTION
L'expansion économique et les modifications structurelles résultent
d'un processus à long terme. En effet, on ne passe pas instantanément
d'une économie à faible productivité, essentiellement rurale, à une éco
nomie à forte productivité, urbanisée et industrielle. Au cours de ce processus
graduel, la productivité augmente dans la plupart des secteurs de l'économie
et, dans le même temps, le centre de gravité passe des unités à productivité
faible aux unités à productivité plus importante. Il est donc essentiel de
distinguer les agrégats pour analyser le développement en se plaçant,
toutefois, dans le cadre de l'ensemble de l'économie d'un pays.
Le développement est interdépendant des processus de
transformation structurelle de longue haleine qui accompagnent la crois
sance. On en analysera les principaux phénomènes, c'est-à-dire l'industria
lisation, l'urbanisation et la transformation agricole qui, selon M. Kuznets
(1966), font partie de « la croissance économique moderne ». L'approche
comparative est primordiale dans ce type d'analyse et se base sur des infor-
* Université de Bar-Ilan.
Revue Tiers Monde, t. XXIX, n° 115, Juillet-Septembre 1988 482 MOSHE SYRQUIN
mations découlant de l'évolution historique des pays industrialisés ainsi
que sur les similitudes entre les changements structurels et la croissance de
différents pays.
La présente étude situe dans une perspective internationale la comparai
son du schéma de croissance et de changement en Colombie. Elle se fonde
principalement sur des études de l'économie colombienne ayant été
publiées ainsi que sur des études comparatives de la croissance et de
l'industrialisation (Chenery et Syrquin, 1975; Chenery, Robinson et Syr-
quin, 1986; Syrquin et Chenery, 1986).
II. — ÉTUDE DES CHANGEMENTS STRUCTURELS
Dans le présent contexte, seules conviennent deux des utilisations les
plus courantes des concepts de structure et de changements structurels.
Il s'agit de la distinction entre la structure d'un modèle et celle de
V économie. Dans le premier cas, l'expression « changement de structure »
se réfère à des changements de paramètres dans les équations structurelles
ou dans les rapports qu'illustrent ces équations. Toutefois, un changement
structurel ne reflète, alors, que l'étendue du modèle. Un modèle défini
plus précisément appréhende de façon endogène ce qu'un moins
vaste fait apparaître comme un changement de structures.
La pratique la plus répandue consiste à composer un agrégat (pro
duction, emploi, demande) ou à utiliser des ratios (taux d'investissement,
coefficients facteurs de production-production) résultant de rapports techno
logiques ou comportementaux. Les changements clés de structure, sur le
squels l'accent est mis dans les publications sur le développement, sont les
suivants : augmentation des taux d'accumulation; mouvements dans la comp
osition sectorielle de l'activité économique (industrialisation) qui se pré
occupe initialement de la répartition de l'emploi, puis de la production et de
l'utilisation des facteurs, en général; changements dans la localisation de
l'activité économique (urbanisation); et autres aspects concomitants de
l'industrialisation (transition démographique, répartition du revenu). C'est
dans ce dernier sens que le terme « structure » sera utilisé dans cette
étude. Son acception se limite aux aspects économiques pertinents pour
analyse de la croissance. Néanmoins, le processus de la croissance
économique moderne va plus loin. En plus des éléments de tran
sformation mentionnés ci-dessus, il englobe les changements qui sur
viennent au sein des institutions et entraînent des structurels.
Dans les travaux empiriques, ce cadre plus vaste est rarement pris en
compte même s'il est souvent admis. CROISSANCE ET CHANGEMENT STRUCTUREL EN COLOMBIE 483
Pourquoi étudier les changements structurels? Une des raisons évidentes
est qu'ils se situent au centre de la croissance économique moderne. Ils
constituent, par conséquent, un élément essentiel de la description du
processus de croissance et de l'établissement d'une théorie exhaustive
du développement. Plus importante encore est l'hypothèse qui consiste à
affirmer que la et les changements structurels sont fortement
interdépendants. La plupart des économistes reconnaissent cette inte
rdépendance et certains mettent l'accent sur la nécessité des changements
structurels pour la croissance. Pour S. Kuznets, « certains des institutions économiques, mais aussi des institutions sociales
et des croyances, sont nécessaires, car, sans eux, la croissance économique
moderne serait impossible » (1971, p. 348, Emphasis in the original).
H. Chenery, quant à lui, considère le développement économique « comme
l'ensemble des changements interdépendants qui surviennent dans la struc
ture d'une économie et nécessaires à la continuité de sa croissance » (1979,
p. xvi). Cette interdépendance est également considérée comme un processus
cumulatif : « La redistribution sectorielle de la production et de l'emploi
est à la fois une condition nécessaire et un accessoire de l'accroissement
de la productivité » (Abramovitz, 1983, p. 85).
A défaut d'une égalisation continue des recettes des facteurs sur les
différents secteurs, la redistribution des ressources à des secteurs plus
productifs contribue à la croissance. Dans des situations de déséquilibres,
les changements structurels deviennent une source potentielle de croissance
s'ils conduisent à une utilisation plus complète et plus appropriée des res
sources. Les gains potentiels qui peuvent en résulter sont vraisemblablement
plus importants pour les pays en développement que pour les pays
développés puisque les premiers affichent des symptômes de déséquilibre
plus prononcés et ont des rythmes de changements structurels plus rapides.
III. — ACCROISSEMENT DE LA PRODUCTION ET PRODUCTIVITÉ
L'une des caractéristiques de la croissance économique moderne dans
les pays développés est le taux de élevé du produit global et
du produit par habitant. Une accélération de la croissance dans les pays
à revenus moyens et dans les pays industrialisés a été constatée pendant
la période qui a suivi la seconde guerre mondiale jusqu'au début des
années 1970. Cette accélération est une réponse partielle à la rupture du
commerce international et de la production dans la période précédente,
ainsi qu'aux destructions dues à la guerre, mais elle reflète également
l'élargissement de la croissance économique moderne aux pays en transition, MOSHE SYRQUIN 484
mieux connus sous le nom de pays semi-industrialisés ou encore nouvelle
ment industrialisés.
La corroboration indirecte de l'accélération de la croissance sur des
niveaux de revenus moyens provient de comparaisons de la croissance de
différents pays sur des périodes plus courtes. Depuis 1950, sur des périodes
de dix années, les pays à revenus moyens progressent plus vite que le
groupe des pays à revenus plus faibles ou plus élevés (Syrquin, 1986).
Ce taux de croissance élevé de la production globale des pays en déve
loppement suit le taux de croissance encore plus élevé de la production
manufacturée.
De 1913 à 1950, le taux de croissance annuel de la Colombie était
d'environ 1,4 % (à ce taux, le revenu par habitant aurait augmenté de
deux tiers sur la période), taux modeste par rapport 

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