De l influence de l éducation sur le volume et la forme de la tête - article ; n°1 ; vol.7, pg 879-896
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1872 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 879-896
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1872
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Broca
De l'influence de l'éducation sur le volume et la forme de la tête
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 7, 1872. pp. 879-896.
Citer ce document / Cite this document :
Broca Paul. De l'influence de l'éducation sur le volume et la forme de la tête. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris,
II° Série, tome 7, 1872. pp. 879-896.
doi : 10.3406/bmsap.1872.4560
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1872_num_7_1_4560P. BROCA. VOLUME ET FORME DE, LA TÊTE. 879
par tous leurs détails, pour ne pas appartenir au même
peuple. Celui-ci s'est donc dirigé du nord au sud.
En nous résumant, nous trouvons dans le midi de la
France des sépultures d'un type nouveau, dont les unes
ont leurs analogues dans le Nord et indiquent une marche
évidente du nord au sud. Les autres ont au contraire leurs
analogues dans les îles de la Méditerranée, mais nous
n'avons pas encore entre les mains les éléments nécess
aires, pour fixer avec certitude le sens de la marche
des peuples auxquels elles se rapportent. J'espère pouvoir
aller prochainement en Sardaigne rechercher des éléments,
pour la solution de ce problème. En attendant, je serais
fort reconnaissant envers ceux de mes collègues qui pour
raient me signaler, en France ou ailleurs, des sépultures
analogues à celles que je viens de décrire rapidement, ou
s'en rapprochant par quelques points. »
De l'influence de l'éducation sur le volume et la forme
de la tête %
PAR M. PAUL BROCA.
«En 1861, pendant que j'étais chirurgien de l'hôpital de
Bicêtre, je mesurai comparativement les têtes des internes
et des infirmiers. Une grande discussion qui venait d'avoir
lieu dans le sein de la Société d'anthropologie, sur le vo
lume et la forme du cerveau, m'avait fourni l'occasion de
citer les résultats céphalométriques publiés en 4836 par
Parchappe. Cet auteur avait étudié le volume et la forme
de la tête chez dix manouvriers et chez dix savants ou
hommes de lettres d'un talent reconnu. Les hommes dis
tingués avaient en moyenne la tète beaucoup plus volumi
neuse, et les mesures partielles prouvaient qu'ils devaient
exclusivement cet avantage au grand développement de la
région frontale, SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1872. 880
Ce fait était d'autant plus intéressant que les recherches
de l'auteur étaient conçues dans un esprit assez peu favo
rable à la phrénologie, qu'il ne distinguait peut-être pas
suffisamment de la cranioscopie de Gall. C'était un argu
ment très-valable à l'appui de l'opinion de ceux qui consi
dèrent le grand volume du cerveau comme l'un des princ
ipaux éléments de la puissance intellectuelle. Sous ce rapport,
les termes de comparaison choisis par l'auteur étaient bons -,
niais une autre question, non moins importante, restait
douteuse. Dans les différences signalées par Parehappe, oq
ne pouvait faire la part respective des dispositions innées
et de l'éducation. A un groupe d'illettrés réunis sans aucun
choix, il avait Opposé un d'hommes, non-seulement
éclairés, mais encore supérieurs à leur propre classe, et
choisis à cause dé cette supériorité même. S'il avait fait
un triage analogue parmi les individus livrés aux profes
sions manuelles, s'il avait réuni ceux d'entreK eux qui lui
auraient été signalés comme les plus intelligents, il aurait
certainement obtenu des mesures supérieures à celles de
ses dix manouvriers, et ce groupe de choix l'aurait peut-
être emporté sur un groupe d'individus pris au hasard dans
la classe éclairée.
Deux éléments se trouvaient ainsi confondus dans son
parallèle, puisque l'une de ses deux catégories différait de
l'autre par deux conditions bien distinctes : d'une part, la
supériorité primordiale que .'la nature répartit avec une
égale parcimonie dans toutes les classes^ et, d'une autre
part, la supériorité artificielle qui est la conséquence do
l'éducation.
Or il importe beaucoup de distinguer ces deux éléments,
car, si le premier échappe à nos moyens d'action, il n'en
est pas de même de l'autre. Il n'est pas en notre pouvoir
de forcer la nature à produire des hommes supérieurs, pas
plus que nous ne pouvons lui interdire de rester quelque- P. BROCA. — VOLUME EÏ FORME DE LA TÊTE. 881
fois au-dessous d'elle-même en produisantes idiots. Les
conditions qui, dans les premières|périodes de la formation
et du développement, modifient ainsi en plus ou en moins
l'évolution de l'appareil cérébral, nous sont à peu près
inconnues, et quand même nous les connaîtrions, nous
serions sans doute impuissants à les changer. Mais
pouvons étudier celles qui influent sur le développement
du cerveau après la naissance, et si nous parvenons à les
déterminer, nous pourrons espérer d'en tirer£profît pour
notre espèce. Autant il serait insensé d'aspirer à changer
les lois naturelles, autant il est sage de chercher à en obte
nir l'application la plus favorable.
L'expérience a déjà prouvé que ceci, du moins, est à la
portée de nos forces. Nous savons que le fonctionnement
régulier des organes favorise leur développement, et la
connaissance de cette loi a permis non-seulement d'intro
duire dans l'hygiène et dans l'éducation physique des mod
ifications utiles à l'économie tout entière, mais encore
d'augmenter par un entraînement spécial la puissance de
certains organes. 11 s'agit de savoir maintenant si le cerveau
fail exception à la loi, et si le fonctionnement et l'éducation
sont ou non capables d'exercer quelque influence sur son
développement. Toutes les probabilités iirces des analogies
nous autorisent à considérer cette influence conr.ne réelle ;
mais, en un sujet aussi grave, les arguments à priori ne
sauraient nous suffire. La preuve directe, toujours nécess
aire, l'est tout particulièrement ici.
Les observations de Parchappe fournissaicnt-eî!es celle
preuve directe? Telle fut la question que je me posai lors
que notre discussion de 1861 me conduisit à étudier le tra
vail de cet auteur distingué, et je pensai que les tonnes de
comparaison qu'il avait choisis étaient trop disparates pour
permettrejde dislinguér l'influence des dispositions innées
de celle de^l'éducation.
T. VU (2<>SÉBIF,). 56 ,
882 séance; du 5 décembre 187^.,
II me parut donc utile de reprendre les recherches de
Parchappe sur des catégories plus comparables. Gomme
représentants de la classe illettrée* je pris les infirmiers de
l'hospice de Bicêtre^ et je les mis en parallèle avec les in
ternes, définitifs ou provisoires, du service médical pu
pharmaceutique de rétablissement. Parmi ces derniers,
quelques-uns se sont depuis distingués dans leur carrière;
les autres1 ont montré des aptitudes diverses et. inégales,. Ils
formaient sans doute, tous ensemble, une catégorie de
choix, puisqu'ils devaient leur nomination au concours,
mais les positions qu'ils occupaient sont accessibles à 1st
plupart des étudiants laborieux et persévérants, et ils r
eprésentaient très-bien la catégorie des hommes qui, après
avoir reçu l'éducation du collège, continuent encore à cul
tiver leur esprit.
Les résultats que j'obtins furent tree-analogues à ceux de
Parchappe.; Je me souviens parfaitement d'avoir eu plu
sieurs fois l'occasion de les mentionner devant la Société
d'anthropologie. Je croyais donc, les avoir publiés ; mais
j'ai sans doute négligé de remettre mon relevé au secré
taire, car, tout dernièrement, ayant eu besoin d'y recourir,
je l'ai vainement cherché dans nos Bulletins, et je me suis
aperçu alors qu'il était resté sous la première page de mon
registre céphalométrique.
Il m'aurait paru superflu de revenir aujourd'hui sur une
question qui se rattache à l'une de nos plus anciennes dis
cussions, si une circonstance particulière n'était venue m'y
obliger. Au mois de septembre dernier, dans une des
séances delà section d'

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