Des modes de relation entre la durée de l identification perceptive et le temps de réaction verbale - article ; n°2 ; vol.80, pg 433-447
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Des modes de relation entre la durée de l'identification perceptive et le temps de réaction verbale - article ; n°2 ; vol.80, pg 433-447

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Description

L'année psychologique - Année 1980 - Volume 80 - Numéro 2 - Pages 433-447
Summary
In earlier work we established three relationships. 1) The recognition threshold for words is higher than for figures or drawings. 2) The verbal reaction time for words is shorter than for figures. 3) For a given materiai, there are strong correlations (.70) between recognition threshold and verbal reaction time. Given the first two relations, this is unexpected.
In the present experiment we measured verbal reaction time for geometrie figures and for the words that describe them, using different presentation times. An interaction was found between reaction times to figures and words when presentation durations increased.
From this resuit we hypothesize that verbal reaction time depends on the discriminability of the stimuli. This would explain the correlations found between recognition threshold and verbal reaction time. We propose, in addition, a model based on double phonetic and semantic coding, which is serial for figures and parallel for words. Parallel coding of words would be faster than seriai coding for figures unless insufficient presentation duration makes verbal reaction time dependent only on stimulus discriminability.
Résumé
Dans de précédentes recherches nous avons établi trois relations : 1) le seuil de reconnaissance (SR) des mots est plus élevé que celui de figures ou de dessins ; 2) le temps de réaction verbale (TRV) aux mots est plus court que celui des figures ; 3) l'existence de fortes corrélations (.70) entre SR et TRV pour un même matériel, ce qui est plus inattendu, compte tenu des deux premières relations. Dans la présente expérience nous avons mesuré le TRV à des figures géométriques et aux mots qui les désignent en faisant varier la durée de présentation.
On constate une interaction entre le TRV des figures et celui des mots quand la durée de présentation augmente.
A partir de ce résultat nous faisons l'hypothèse que le TRV dépend de la discriminabilité des stimulus, ce qui expliquerait les corrélations trouvées entre SR et TRV. Nous proposons d'autre part un modèle à base d'un double codage phonétique et sémantique qui serait sériel dans le cas des figures et en parallèle dans le cas des mots. Le codage en parallèle des mots serait ainsi plus rapide que le codage sériel des figures quand une durée de présentation suffisante ne rendrait pas le TRV dépendant du seul facteur de discriminabilité des stimulus.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Fraisse
Des modes de relation entre la durée de l'identification
perceptive et le temps de réaction verbale
In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 433-447.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse Paul. Des modes de relation entre la durée de l'identification perceptive et le temps de réaction verbale. In: L'année
psychologique. 1980 vol. 80, n°2. pp. 433-447.
doi : 10.3406/psy.1980.28331
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1980_num_80_2_28331Abstract
Summary
In earlier work we established three relationships. 1) The recognition threshold for words is higher than
for figures or drawings. 2) The verbal reaction time for words is shorter than for figures. 3) For a given
materiai, there are strong correlations (.70) between recognition threshold and verbal reaction time.
Given the first two relations, this is unexpected.
In the present experiment we measured verbal reaction time for geometrie figures and for the words that
describe them, using different presentation times. An interaction was found between reaction times to
figures and words when presentation durations increased.
From this resuit we hypothesize that verbal reaction time depends on the discriminability of the stimuli.
This would explain the correlations found between recognition threshold and verbal reaction time. We
propose, in addition, a model based on double phonetic and semantic coding, which is serial for figures
and parallel for words. Parallel coding of words would be faster than seriai coding for figures unless
insufficient presentation duration makes verbal reaction time dependent only on stimulus
discriminability.
Résumé
Dans de précédentes recherches nous avons établi trois relations : 1) le seuil de reconnaissance (SR)
des mots est plus élevé que celui de figures ou de dessins ; 2) le temps de réaction verbale (TRV) aux
mots est plus court que celui des figures ; 3) l'existence de fortes corrélations (.70) entre SR et TRV
pour un même matériel, ce qui est plus inattendu, compte tenu des deux premières relations. Dans la
présente expérience nous avons mesuré le TRV à des figures géométriques et aux mots qui les
désignent en faisant varier la durée de présentation.
On constate une interaction entre le TRV des figures et celui des mots quand la durée de présentation
augmente.
A partir de ce résultat nous faisons l'hypothèse que le TRV dépend de la discriminabilité des stimulus,
ce qui expliquerait les corrélations trouvées entre SR et TRV. Nous proposons d'autre part un modèle à
base d'un double codage phonétique et sémantique qui serait sériel dans le cas des figures et en
parallèle dans le cas des mots. Le codage en parallèle des mots serait ainsi plus rapide que le codage
sériel des figures quand une durée de présentation suffisante ne rendrait pas le TRV dépendant du seul
facteur de discriminabilité des stimulus.L'Année Psychologique, 1980, 80, 433-447
Laboratoire de Psychologie expérimentale,
Université René-Descartes et EPHE, 3e section,
associé au CNRS1
DES MODES DE RELATION
ENTRE LA DURÉE DE
L'IDENTIFICATION PERCEPTIVE ET LE TEMPS
DE RÉACTION VERBALE
par Paul Fraisse
SUMMARY
In earlier work we established three relationships. 1) The recognition
threshold for words is higher than for figures or drawings. 2) The
verbal reaction time for words is shorter than for figures. 3) For a
given material, there are strong correlations (.70) between recognition
threshold and verbal reaction time. Given the first two relations, this
is unexpected.
In the present experiment we measured verbal reaction time for
geometric figures and for the words that describe them, using different
presentation times. An interaction was found between reaction times to
figures and words when presentation durations increased.
From this result we hypothesize that verbal reaction time
depends on the discriminability of the stimuli. This would explain
the correlations found between recognition threshold and verbal
reaction time. We propose, in addition, a model based on double
phonetic and semantic coding, which is serial for figures and parallel
for words. Parallel coding of words would be faster than serial coding
for figures unless insufficient presentation duration makes verbal
reaction time dependent only on stimulus discriminability.
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris. 434 P. Fraisse
A la suite de Bruner et Postman (1947), de Delucia et
Stagner (1954), nous avons plusieurs fois abordé le problème
des relations entre le seuil de reconnaissance (sr) perceptive
d'un stimulus et le temps de réaction verbale (trv) (lecture
ou dénomination) (Fraisse, 1963, 1964 a, 1967, 1968).
Nous avons trouvé de fortes corrélations entre le SR et
le trv, même lorsque celui-ci est mesuré avec une durée de
présentation très supérieure à celle du seuil.
Nous avons établi ce résultat (1963, 1964 a) à partir de
mots de fréquences très diverses (r = .81), de mots de basse
fréquence (r = .72), de dessins d'objets ou d'animaux à
dénommer (r = .71). Ces corrélations ne traduisent pas des
différences individuelles car elles ont été calculées sur les
moyennes interindividuelles du sr et du trv pour chaque
item.
Ces résultats complexes peuvent sans doute être mieux
précisés depuis que les travaux sur le traitement de l'info
rmation nous permettent d'analyser la nature des processus
révélés par la Chronometrie.
Toutes nos expériences passées ont été faites en utilisant
deux catégories de stimulus. L'une comprend des mots ou
des pseudo-mots de la langue. L'autre catégorie correspond
à des stimulus que l'on peut qualifier de concrets : objets,
dessins, figures géométriques, couleurs. Dans toutes les
expériences citées, les réponses sont verbales, elles ont donc
le caractère de lecture dans le cas des mots et de dénomi
nation dans le cas des stimulus concrets.
Or les corrélations entre sr et trv n'existent qu'à l'intérieur
d'une catégorie donnée de matériel. En outre, on trouve qu'il
y a une corrélation nulle entre les sr de dessins et ceux, des
mots correspondants, c'est-à-dire à réponse verbale constante.
Il n'y a pas non plus de corrélation entre les trv aux deux
catégories de stimulus (Fraisse, 1963).
Ces résultats sont difficiles à expliquer parce que, lorsque
l'on passe des mots aux stimulus concrets, les sr et les trv
ne s'ordonnent pas de la même manière. Pour une même
réponse verbale, en trv, la réponse de dénomination est
toujours plus longue que la lecture (Fraisse, 1964 b,
1969). La différence est nette et peut atteindre plusieurs
dixièmes de seconde. Nous avons tenté de l'interpréter en
empruntant à la théorie de l'information le concept de Durée d'identification et temps de réaction 435
compatibilité. On peut dire qu'il y a plus de compatibilité
entre un graphème et un morphème (relation univoque)
qu'entre un stimulus concret et sa dénomination.
Quand on considère les seuils, on trouve avec le même
type de matériel la relation inverse. Les sr des mots sont
plus élevés que ceux des dessins ou des figures géométriques.
Un exemple extrait de nos résultats antérieurs (Fraisse,
1967) permet d'illustrer le phénomène. On avait mesuré le
seuil de reconnaissance de figures géométriques et des noms
qui les désignaient avec quatre éventualités possibles dans
chaque cas. Le tableau I donne ce résultat.
Tableau I. — Seuils de reconnaissance de mots
et de figures géométriques
Carré Octogone
Figure 9 ms 11 ms
Mot 14 ms 17 ms
Le seuil des figures est plus bas que celui des mots et,
dans chaque catégorie, le seuil augmente avec la complexité
du stimulus (nombre de côtés ou nombre de lettres).
Nous pouvons affirmer que le niveau du seuil dépend
de la complexité du graphisme à identifier. Un mot est
constitué de lettres et chaque lettre est un signe complexe,
comme l'ont souligné Selfridge et Neisser (1960).
A considérer les deux catégories de stimulus, nous
trouvons des résultats moyens de sens inverse suivant que
l'on envisage le sr ou le trv ; dans chacun des cas, l'expli
cation proposée est différente : compatibilité pour les
trv, discriminabilité pour les sr. Et pourtant, comme nous
l'avons rappelé, il y a dans chaque catégorie une notable
corrélation entre sr et trv. Pou

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