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Publié par | REVUE_ECONOMIQUE |
Publié le | 01 janvier 1992 |
Nombre de lectures | 36 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Extrait
Monsieur Jean-Louis Mucchielli
Déterminants de la délocalisation et firmes multinationales.
Analyse synthétique et application aux firmes japonaises en
Europe
In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 647-660.
Abstract
Location determinants and multinational firms. A synthetic approach and application to japanese firms in europe
In the synthetic approach logic, when a firm has a discordance between its own competitive advantage and the comparative
advantages of its home country, by locating abroad it searchs a host country with comparative advantages adapted to maintain
and reinforce its competitive advantages. This discordance/concordance logic cornes from the supply side (production costs,
technology), as well as from the demand side (specifie demand, markel's size, accessibility).
Empirical analysis concerning Japanese FDI underline the importance of the globalization in the multinationalization. This does
not contradict the synthetic analysis results. We have then a " global localization " aspect of Japanese firms corresponding with
their competitive advantages, the strategie advantage to be insiders in the European market and comparative advantages of
each European countries as alternative host country.
Résumé
Déterminants de la délocalisation et firmes multinationales. Analyse synthétique et application aux firmes japonaises en Europe
Dans la logique de l'analyse synthétique, une discordance entre les avantages compétitifs d'une firme et les avantages
comparatifs de son pays d'origine l'amène à se multinationaliser et à rechercher un pays d'accueil offrant des compatibles avec ses avantages compétitifs. Cette discordance/ concordance peut être suscitée par des éléments
d'offre (coûts de production) et/ou par des éléments de demande (produits, taille du marché, accessibilité).
Les analyses empiriques concernant les investissements directs japonais en Europe soulignent l'importance de la globalisation
dans les stratégies de multinationalisation. Cela ne contredit pas les résultats de l'analyse synthétique. Il y a un phénomène de «
localisation globale » des firmes japonaises correspondant à la fois à leurs avantages compétitifs, aux avantages stratégiques
d'être insiders et aux avantages comparatifs de chaque pays européens considérés comme des pays d'accueil alternatifs.
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Mucchielli Jean-Louis. Déterminants de la délocalisation et firmes multinationales. Analyse synthétique et application aux firmes
japonaises en Europe. In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 647-660.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1992_num_43_4_409380Déterminants
de la délocalisation
et firmes multinationales
Analyse synthétique et application
aux firmes japonaises en Europe*
Jean-Louis Mucchielli
Dans la logique de l'analyse synthétique, une discordance entre les avantages
compétitifs d'une firme et les avantages comparatifs de son pays d'origine l'amène
à se multinationaliser et à rechercher un pays d'accueil offrant des
comparatifs compatibles avec ses avantages compétitifs. Cette discordance/
concordance peut être suscitée par des éléments d'offre (coûts de production)
et/ou par des éléments de demande (produits, taille du marché, accessibilité).
Les analyses empiriques concernant les investissements directs japonais en
Europe soulignent l'importance de la globalisation dans les stratégies de
multinationalisation. Cela ne contredit pas les résultats de l'analyse synthétique. Il
y a un phénomène de « localisation globale » des firmes japonaises correspondant
à la fois à leurs avantages compétitifs, aux avantages stratégiques d'être insiders
et aux avantages comparatifs de chaque pays européens considérés comme des
pays d'accueil alternatifs.
INTRODUCTION
Le comportement des États vis-à-vis des investissements directs étrangers a
souvent été changeant. Tantôt suspectés de mettre en péril l'indépendance
nationale, tantôt attendus pour résoudre les problèmes d'emploi, ils ont fait
l'objet de politiques qui n'ont pas toujours eu les effets escomptés.
La France, réticente dans un premier temps, s'est aperçue que les investiss
ements étrangers s'installaient à sa porte et se transformaient alors pour elle en
importations plutôt qu'en production sur son territoire. À l'heure actuelle, sous
la contrainte du chômage, elle paraît plus ouverte et prête à accueillir beaucoup
plus d'investissements directs étrangers qu'auparavant.
* Cet article est issu d'une étude financée par le Commissariat général du
Plan, contrat 3/91.
647
Revue économique — N° 4, juillet 1992, p. 647-660. Revue économique
Cependant, tout se passe comme si les firmes étrangères sont d'autant
mieux acceptées qu'elles s'implantent dans des secteurs en crise dans lesquels le
pays d'accueil n'a plus d'avantage comparatif. Les régions ou les États vont
alors redoubler d'efforts et de concurrence pour attirer des investissements
étrangers susceptibles d'être créateurs d'emplois dans les zones parfois les plus
déshéritées.
Avant d'utiliser telle ou telle politique d'attraction, il semble fondamental de
comprendre les mécanismes et les déterminants des investissements
internationaux. Seront abordés ici les de la localisation des
investissements directs étrangers appliqués aux investissements japonais en
Europe dans la mesure où leur dynamisme a été le plus fort ces dernières années
(Sazanami [1992]). Dans un premier temps, l'analyse synthétique de la firme
multinationale sera rappelée, les résultats des enquêtes et tests économétriques
portant sur ces déterminants seront alors examinés pour être réinsérés dans le
cadre de l'analyse théorique.
THÉORIES DE LA MULTINATIONALISATION DES FIRMES
Les analyses théoriques sur la multinationalisation des firmes sont récentes,
leur début date de la fin des années cinquante. Les premières analyses mettent
l'accent sur les structures de concurrences imparfaites et les oligopoles. Mais,
progressivement, les déterminants liés à l'organisation de la firme vont se
développer. Enfin, certains éléments de la théorie du commerce international,
concernant la dynamique des avantages comparatifs des pays, vont être repris.
Chacune de ces premières approches s'est centrée sur un seul déterminant
principal.
Une partie des démarches théoriques contemporaines tente toutefois
d'intégrer ces trois niveaux d'analyse : la firme, l'industrie et le pays, pour y
souligner les complémentarités ; on ne reviendra ici que sur l'analyse
synthétique telle qu'elle a été déjà développée ailleurs (Mucchielli [1985, 1987,
1991a et 1991b].
Approche synthétique : avantages compétitif,
comparatif et stratégique
Pour construire un schéma général des déterminants de la délocalisation, il
faut rétablir les trois niveaux d'analyse, de façon distincte. Les méthodes de
pénétration des marchés étrangers par les firmes doivent être également perçues
en termes de complémentarité dans le cadre d'une firme multiproduits ou de
processus de production decomposable internationalement. Dans un premier
temps, la conjugaison des avantages de firmes et des avantages de pays va jouer
648 Jean-Louis Mucchielli
un rôle moteur dans la délocalisation ; dans un second temps, les stratégies
sectorielles vont déterminer les comportements d'implantation.
Avantages compétitifs des firmes et avantages comparatifs des pays
Les avantages spécifiques de firmes sont à rapprocher de la notion plus
générale d'avantages compétitifs ou concurrentiels. Ces avantages peuvent être
de deux sources : celles qui réduisent les coûts de production et celles qui
permettent la différenciation des produits.
En général, les avantages concurrentiels des firmes sont générés par des
avantages initiaux du pays d'origine concernant son niveau technologique
global, les qualifications de sa main-d'œuvre, la structure concurrentielle de son
économie et l'importance de sa demande intérieure (Mucchielli [1985, 1987] ;
Porter [1990]).
Les avantages à la localisation, pour leur part, doivent être englobés dans
les