Du nouveau sur l Encyclopédie : une lettre inédite de D Alembert - article ; n°1 ; vol.11, pg 19-31
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Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie - Année 1991 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 19-31
An Unpublished Letter from D' Alembert to Maupertuis presented by Anne-Marie Chouillet.
This important letter, from the Maupertuis-La Condamine collection in the Académie des Sciences Archives, was sent to Maupertuis in Berlin on 4th August 1752, and indicates that the President of the Berlin Academy was considered as an ally in the fight against the encyclopedists' enemies. It deals first of all with D'Alembert's dispute with Euler as to who should be credited with the solution of certain mathematical problems. There are also references to the dispute between Voltaire and Maupertuis and to German criticisms of the Encyclopédie. D'Alembert also indicates clearly that he does not wish to abandon the Encyclopédie project, but intends to continue to write scientific articles. We also learn of his intention to write a postliminary discourse in the last volume, recounting the history of the publication and the controversies it aroused.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME Anne-Marie Chouillet
Du nouveau sur l'Encyclopédie : une lettre inédite de D'Alembert
In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 11, 1991. pp. 19-31.
Abstract
An Unpublished Letter from D' Alembert to Maupertuis presented by Anne-Marie Chouillet.
This important letter, from the Maupertuis-La Condamine collection in the Académie des Sciences Archives, was sent to
Maupertuis in Berlin on 4th August 1752, and indicates that the President of the Berlin Academy was considered as an ally in the
fight against the encyclopedists' enemies. It deals first of all with D'Alembert's dispute with Euler as to who should be credited
with the solution of certain mathematical problems. There are also references to the dispute between Voltaire and Maupertuis
and to German criticisms of the Encyclopédie. D'Alembert also indicates clearly that he does not wish to abandon the
Encyclopédie project, but intends to continue to write scientific articles. We also learn of his intention to write a "postliminary
discourse" in the last volume, recounting the history of the publication and the controversies it aroused.
Citer ce document / Cite this document :
Chouillet Anne-Marie. Du nouveau sur l'Encyclopédie : une lettre inédite de D'Alembert. In: Recherches sur Diderot et sur
l'Encyclopédie, numéro 11, 1991. pp. 19-31.
doi : 10.3406/rde.1991.1119
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rde_0769-0886_1991_num_11_1_1119nouveau sur V Encyclopédie : Du
une lettre inédite de D'Alembert
décret publions écrit sur Breton se D'Alembert. en que livre D'Alembert pour avec mais 1752 termine citant « M. Dans Gabriel la alors je plus les supprime de première les de puis complète éditeurs deux prise le le Malesherbes à manuscrits avec » premier vous Formey tome Cramer. Rappelons (p. lettres de les la suppression 64-70), et notre assurer corps lettre deux II surtout numéro le à «Malheureusement, aux originaux Formey connaissance a 2 par en que du premiers lancé mars souscripteurs, que utilisant 23 pour le de l'Arrêt de Parlement décembre ce une : notre de Y « Encyclopédie ne Diderot (mais Je volumes mai lettre la du sera de revue, ne correspondance et Conseil on cette sais 1751 que juillet de de point qui disait-il, ne de John cachet Paris, si période, l'abbé », trouve se dans Y d'État l'ouvrage moi»1 1752. Encyclopédie, et voit Pappas il s'est cette la afin de achevait rien). « de correspondance déjà du La abandonné de enfui Prades correspondance l'encyclopédiste a Roi lettre sera écrit mouvementée saisir D'Alembert du à son continué un que qu'on Berlin 7 après chez février article » nous par Le ne de et le ;
A cette époque, D'Alembert semble décidé à quitter l'entreprise.
Dans une lettre à Formey du 24 mai 1752, dont J. Pappas a donné de larges
extraits, il explique à son correspondant qu'« à l'égard de Y Encyclopédie
toute la France désire qu'on la continue ; tout paraît apaisé et d'accord.
// n'y a que moi qui tient ferme & qui y tiendrai». Ensuite il énumère
toutes les conditions qu'il pose et qu'[il] ne croit pas qu'on [lui] accorde »
(p. 47, mes italiques). Voyons ces sept conditions.
1. S. Formey, Souvenirs d'un citoyen, II, 43n. 20 ANNE-MARIE CHOUILLET
Les deux premières concernent le Journal des Savants :
1) que le Journal des Savants qui a sans rime ni raison, attaqué ma
préface comme un ouvrage impie & scandaleux, me fera une réparation
authentique & telle que je la dicterai.
2) que le journaliste, qui m'a ainsi déchiré sans l'aveu de ses confrères
(car ce morceau a été imprimé furtivement), écrira dans le journal une
lettre de réparation ou sera chassé du journal.
Reportons-nous au Journal des Savants. En décembre 1750 on y
avait annoncé les conditions de souscription et précisé que « l'ouvrage
qu'on nous promet est l'un des plus intéressant et des plus dispendieux ait mis sous presse, depuis la naissance de l'imprimerie» (p. 876-
877). En septembre 1751 paraît un long l'extrait concernant le tome I
(p. 621-627). La critique ne pointe vraiment qu'à la p. 625b :
Mais nous sommes obligés d'avertir que cet ouvrage a des défauts,
& contient même des choses dangereuses en matière importante que des
journalistes attentifs ne doivent point passer sous silence
L'auteur suppose que les sensations sont la seule origine des idées,
& il n'essaie même pas de le prouver ; il traite avec trop peu de ménagement
l'opinion des idées innées qui a été défendue par des philosophes célèbres.
Le système de Locke est dangereux pour la religion ; mais on n'a rien à dire
quand ceux qui l'admettent n'en tirent point de mauvaises conséquences ;
M. D'Alembert est de ce nombre, il reconnaît disertement la spiritualité
de l'âme & l'existence de Dieu, mais il est si court sur l'un & sur l'autre
de ces articles, sur lesquels il y avait tant de choses à dire, & il est si éten
du sur d'autres, que le lecteur est en droit de demander la raison de la dif
férence.
L'article n'est pas signé et il est douteux que le journaliste ait été
renvoyé. En tout cas on a donné des assurances à D'Alembert, comme il
l'écrit à Maupertuis, et nous verrons comment elles ont été remplies en
1753.
Les troisième et quatrième conditions exigeaient des excuses du
pouvoir et «des censeurs éclairés & raisonnables, & non des bêtes
brutes en fourrure, vendues à nos ennemis». Là-dessus on comprend
que D'Alembert ait douté qu'on lui accorde satisfaction !
Les cinquième et sixième conditions réclament la possibilité d'affirmer
« que les idées viennent des sens » et d'imprimer le discours préliminaire
à part et sans cartons «s'il [lui] plaît». C'est en 1753 que D'Alembert
mit son projet à exécution dans les Mélanges de Littérature, d'Histoire et
de Philosophie (2 vol. in-12, à Berlin), et dans l'extrait de mars 1753,
(p. 169-175), le Journal des Savants, qui avait promis de lui «faire
satisfaction», donne une description du contenu de l'ouvrage, puis
évoque la querelle avec D'Alembert :
Nous nous arrêterons d'abord sur un article de l'Avertissement. L'Auteur
s'y plaint du compte que nous rendîmes de son Discours dans le Journal UNE LETTRE INÉDITE DE D'ALEMBERT 21
de septembre 1751, & nous convenons que nous parûmes alarmés de
plusieurs idées [...] Nous crûmes devoir prévenir nos lecteurs contre les
conséquences de quelques principes, & nous ne pensâmes point à répandre
des soupçons sur les sentiments de M. D'Alembert. Nous déclarons que
nous ne l'avons jamais confondu, ni avec les ennemis secrets d[e la
religion, ni avec ces écrivains pernicieux qui cherchent des complices à
leur indépendance, & qui Déistes dans le sein du christianisme, deviendront
sans doute infidèles au déisme même, s'il dominait parmi nous. Nous
devons ce témoignage aux plaintes de M. D'Alembert. Ses reproches
justifient ses sentiments ; mais après avoir expliqué nos intentions, nous
ne répondrons qu'en applaudissant à sa sensibilité (p. 170a).
On ne peut pas dire que la position du Journal ait vraiment évolué. . .
La septième condition concernait les jésuites :
7) qu'il sera défendu aux jésuites, nos ennemis déclarés, d'écrire
contre cet ouvrage, d'en dire même ni bien ni mal, ou bien qu'il nous sera
permis d'user de représailles.
Il est vrai que la polémique s'est éteinte à cette époque ; le dernier
article des Mémoires de Trévoux où l'on parle de Y Encyclopédie, et
plutôt en termes apaisants, date de novembre 1753 (p. 2660-2677). Ainsi
D'Alembert semble avoir eu gain de cause de ce côté-là. Aussi peut-il
écrire à Formey le 10 juillet :
L'affaire de V Encyclopédie est arrangée. J'ai consenti, après avoir résisté
pendant six mois, à donner ma partie mathématique, à condition que je
ne me mêlerai point du reste [...] J'ai cru devoir faire enfin céder mon
ressentiment à l'empressement du public [...] (p. 49).
Mais avec Maupertuis, D'Alembert est plus franc :
J'ai enfin cédé aux sollicitations sans nombre qui m'ont engagé à reprendre
cet ouvrage. Entre nou

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