Échelles subjectives de durée obtenues par une méthode de bissection - article ; n°1 ; vol.68, pg 23-36
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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 1 - Pages 23-36
A series of bisections dealing with a total 12 cases enabled us to draw up direct individual psychophysical scales with durations ranging from 1/3 to 2 seconds. Full sounds at 1 000 Hz were used. The bisections were drawn up through a combined process of production and adjustment.
All the scales thus obtained have a linear aspect. However, the presentation of periods in an increasing order systematically leads to longer bisections than in a decreasing order.
Une suite de bissections, portant sur un total de 12 sujets, a permis de construire des échelles psychophysiques individuelles directes, dans une marge de durées allant de 1/3 de secondes à 2 seconde environ. On utilisait des sons pleins de 1 000 cs, les bissections étant réalisées par une procédure combinée de production et de réglage.
Toutes les échelles obtenues sont d'allure linéaire. Mais la présentation des durées en ordre croissant conduit systématiquement à des bissections plus longues qu'en ordre décroissant.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Bovet
Échelles subjectives de durée obtenues par une méthode de
bissection
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°1. pp. 23-36.
Abstract
A series of bisections dealing with a total 12 cases enabled us to draw up direct individual psychophysical scales with durations
ranging from 1/3 to 2 seconds. Full sounds at 1 000 Hz were used. The bisections were drawn up through a combined process of
production and adjustment.
All the scales thus obtained have a linear aspect. However, the presentation of periods in an increasing order systematically
leads to longer bisections than in a decreasing order.
Résumé
Une suite de bissections, portant sur un total de 12 sujets, a permis de construire des échelles psychophysiques individuelles
directes, dans une marge de durées allant de 1/3 de secondes à 2 seconde environ. On utilisait des sons pleins de 1 000 cs, les
bissections étant réalisées par une procédure combinée de production et de réglage.
Toutes les échelles obtenues sont d'allure linéaire. Mais la présentation des durées en ordre croissant conduit systématiquement
à des bissections plus longues qu'en ordre décroissant.
Citer ce document / Cite this document :
Bovet Pierre. Échelles subjectives de durée obtenues par une méthode de bissection. In: L'année psychologique. 1968 vol. 68,
n°1. pp. 23-36.
doi : 10.3406/psy.1968.27594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_1_27594Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
ÉCHELLES SUBJECTIVES DE DURÉE
OBTENUES PAR UNE MÉTHODE DE BISSECTION
par Pierre Bovet
La durée est une dimension dont l'étendue directement
saisissable par l'organisme humain n'a d'autre limite théorique
que la propre durée de vie de cet organisme. Néanmoins, on
s'accorde pour considérer que notre perception immédiate de la
durée n'embrasse qu'une portion minuscule de cet univers, et
ne correspond qu'à un domaine très limité compris approxima
tivement entre quelques centisecondes et 2 secondes (Fraisse,
1957 et 1963). Certaines variations de performances sont obser
vées suivant les modalités sensorielles impliquées, les récepteurs
auditifs conduisant à une perception privilégiée de la durée par
suite de leur inertie infime.
Cependant, dans les limites mêmes du cadre des brèves durées
auditives, le problème des distorsions subjectives de la percep
tion se pose, et est d'importance pour les situations expériment
ales ou professionnelles utilisant des stimulus de cet ordre.
Plus précisément, on peut chercher à déterminer, dans la marge
des durées perceptibles, le type de progression, ou d'échelle,
définissant la valeur physique d'un nombre donné de stimulus,
conduisant à une équidistance subjective au niveau de la per
ception de ces durées. Parmi les très nombreuses méthodes
psychophysiques utilisées aujourd'hui, la bissection paraît parti
culièrement bien adaptée à ce but. C'est une technique d'éche-
lonnage fort simple, consistant à déterminer quelle est la valeur
intermédiaire subjectivement équidistante de deux stimulus de
valeur donnée. On notera que l'on obtient ainsi, par bissection 24 MÉMOIRES ORIGINAUX
isolée, la valeur d'un seul stimulus nouveau, mais que l'on peut
procéder à une succession de bissections pour déterminer toute
une série de valeurs intermédiaires. Fondée sur un principe
d'équidistance, la bissection se classe dans la famille des éche-
lonnages en catégories (ou en intervalles), ceux-ci constituant,
comme on le sait, l'une des grandes classes de techniques directes
— ou subjectives — popularisées par Stevens (1957). D'ailleurs,
la bissection, imaginée aux premiers temps de la psychophysique,
doit être considérée comme l'ancêtre des techniques directes.
Dès 1903, Edgell a ainsi pu utiliser une méthode de bissection
dans l'étude de la perception de durées auditives pleines, mais
avec un plan d'expérience dont le désordre trahit les difficultés
techniques de l'époque dans la production de durées. Quoi qu'il
en soit, Edgell (1903) trouva que, dans la majorité des cas, la durée
jugée intermédiaire entre les deux durées-bornes était proche
de la moyenne arithmétique de ces bornes, ou du moins — et
c'est ce qui paraissait important dans le contexte d'une discussion
de la validité de la loi de Fechner — beaucoup plus proche de
leur moyenne arithmétique que de leur moyenne géométrique.
Depuis, quelques autres échelles de durées brèves ont été
construites — voir à ce sujet Björkman et Holmkvist (1960) et
Fraisse (1967) — , mais avec des méthodes d'échelonnage diffé
rentes. Dans l'ensemble ces échelles correspondent elles aussi à
une liaison approximativement linéaire entre durées réelles et
durée perçues1.
Ainsi, il apparaît que les constructions d'échelles directes
dans le domaine des durées sonores brèves, et tout particulièr
ement les échelonnages en catégories, conduisent à contester le
bien-fondé d'un échelonnage par additions successives d'éche
lons différentiels, dans l'optique de la constitution d'un ensemble
de durées destinées à apparaître équidistantes. Par ailleurs, ce
que nous savons de la perception des durées laisse à penser que
le type de découpage le plus approprié dans ce cas peut dépendre
de la marge sensorielle étudiée et des caractéristiques parti
culières des signaux employés, ainsi que de l'ordre de présentation
1. Certains auteurs cependant, parmi ceux qui utilisent des techniques
rattachées à la classe des échelles de rapport (deuxième classe des
directes), concluent au caractère légèrement et positivement accéléré des
courbes psychophysiques obtenues. Dans ce contexte, une courbe positiv
ement accélérée correspond à une augmentation des estimations des accroi
ssements de durée allant de pair avec une augmentation des durées estimées.
Les courbes d'allure logarithmique (conformes à la loi de Fechner) sont,
elles, négativement accélérées. PIERRE BOVET 25
des stimulus et du choix des individus utilisés comme sujets.
C'est pourquoi, désirant disposer d'une dizaine de durées bien
discriminables et subjectivement équidistantes, nous avons été
amené à déterminer expérimentalement leur valeur par une
méthode de bissections successives, après avoir choisi une marge
sensorielle homogène et contrôlé la validité de notre technique
de bissection.
EXPÉRIENCE I
Bissections isolées des deux couples de durées 30 es — 165 es
et 30 es — 300 es
Cette expérience avait pour but de déterminer la valeur
subjectivement intermédiaire de deux couples de durées, couvrant
respectivement deux marges dont l'une est le double de l'autre,
et situées au demeurant dans la zone des durées perceptibles.
Par ailleurs, cette expérience se proposait d'étudier dans le
détail les stratégies de réponse des sujets dans une situation de
bissection de durées.
TECHNIQUE EXPÉRIMENTALE
Notre plan d'expérience utilisait 12 sujets (6 hommes et
6 femmes) qui ont subi chacun deux séances expérimentales,
chaque séance consistant en la bissection de l'un des deux
couples de durées. Les sujets étaient partagés, quant à l'ordre
de passation de ces deux conditions, en deux groupes égaux
respectant la parité des sexes.
Chaque séance expérimentale était composée de 10 essais, et
chaque essai comportait successivement une phase de production
et une phase de réglage. En effet, pour éviter l'effet d'une valeur
bissectante initiale arbitraire proposée au sujet, chaque essai
débutait par la présentation au sujet du seul couple de durées-
bornes. La consigne demandait au sujet de produire alors, à
l'aide d'un bouton-poussoir à sa disposition, une durée juste
intermédiaire entre les deux durées entendues. La ainsi
produite par le sujet au début de chaque essai était relevée par
l'expérimentateur, et servait de valeur initiale pour la durée
variable de la phase de réglage qui prolongeai

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