Effets internes et internationaux de l indépendance des banques centrales.  - article ; n°3 ; vol.46, pg 857-867
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Effets internes et internationaux de l'indépendance des banques centrales. - article ; n°3 ; vol.46, pg 857-867

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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 857-867
Domestic and international effects of central bank independance
We analyze the motivations and effets, inside the countries and on the international eco­nomic relationships, of central bank indépendance, i.e. of the separation of policy res-ponsabilities between monetary and fiscal authorities. We summarize the various arguments developed in the literature, and we illustrate them using simple theoretical models.
Domestic and international effects of central bank independance
We analyze the motivations and effets, inside the countries and on the international economic relationships, of central bank independance, i.e. of the separation of policy responsabilities between monetary and fiscal authorities. We summarize the various arguments developed in the literature, and we illustrate them using simple theoretical models.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Effets internes et internationaux de l'indépendance des banques
centrales.
In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 857-867.
Abstract
Domestic and international effects of central bank independance
We analyze the motivations and effets, inside the countries and on the international eco-nomic relationships, of central bank
indépendance, i.e. of the separation of policy res-ponsabilities between monetary and fiscal authorities. We summarize the
various arguments developed in the literature, and we illustrate them using simple theoretical models.
Résumé
We analyze the motivations and effets, inside the countries and on the international economic relationships, of central bank
independance, i.e. of the separation of policy responsabilities between monetary and fiscal authorities. We summarize the
various arguments developed in the literature, and we illustrate them using simple theoretical models.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick. Effets internes et internationaux de l'indépendance des banques centrales. In: Revue économique. Volume 46,
n°3, 1995. pp. 857-867.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_3_409699Effets internes et internationaux
de l'indépendance des banques centrales
Patrick Artus*
Nous étudions les motivations et les effets, à l'intérieur des pays et dans les
relations entre pays, de l'indépendance des banques centrales, c'est-à-dire de la
séparation des responsabilités entre les autorités monétaires et les autorités budg
étaires. Nous rappelons les différents arguments évoqués dans la littérature, et
nous les illustrons par quelques modèles pédagogiques.
Classification JEL : E58
EFFETS INTERNES
DE L'INDÉPENDANCE DE LA BANQUE CENTRALE
Un certain nombre de travaux empiriques ont essayé de mesurer l'effet sur la
performance économique de l'indépendance des banques centrales (Cukierman,
Kalaitzidakis, Summers, Webb [1993], Grilli-Masciandaro-Tabellini [1991],
Hetzel [1990], Cukierman, Webb, Neyapti [1992], Alesina-Summers [1993]).
Ils trouvent en général que n'a pas d'effet sur la croissance
réelle ou sa variance, mais réduit l'inflation moyenne et la variabilité de l'infla
tion.
La question de base est la raison d'une banque centrale indépendante, au lieu
du maintien d'une autorité unique de politique économique, qui signifie que les
gouvernements ont renoncé à s'imposer une rigueur anti-inflationniste (Walsh
[1993]). Les raisons du « laxisme » gouvernemental peuvent être multiples :
volonté de mener une politique discrétionnaire pour stimuler l'activité (comme
dans Barro-Gordon [1983]) ; recours au seigneuriage pour financer les déficits
publics (Barro [1983] ; Cukierman-Edwards-Tabellini [1993] ; Mankiw
[1987]). Même si la Banque centrale n'est pas crédible, ayant un objectif plus
« conservateur» que le gouvernement, le coût de l'absence de crédibilité est
réduit (Rogoff [1985]). Si l'objectif de la banque centrale est défini par la loi, il
y a de plus probablement gain en crédibilité (Garfinkel-Oh [1993] ; Lohmann
[1992]). Certains ont cependant douté que les banques centrales soient réell
ement indépendantes du pouvoir politique, en particulier parce que les gouver
neurs cherchent à être renouvelés (Waller [1992], Grier [1991]). De plus, leurs
préférences sont souvent fluctuantes (Bail [1990], Cukierman-Meltzer [1986]).
Il reste à se demander pourquoi un gouvernement tenté par l'inflation se
prive de l'arme de la politique monétaire en la confiant à la Banque centrale. Il
* Caisse des dépôts et consignations, 56, rue de Lille, 75007 Paris.
857
Revue économique — vol. 46, n° 3, mai 1995, p. 857-867. Revue économique
est possible qu'il veuille empêcher qu'une catégorie particulière d'agents éco
nomiques particulièrement affectée par l'inflation ne soit pénalisée (Canzoneri
[1993], Levine et Pearlman [1994]). Il est possible aussi qu'il favorise l'ind
épendance en raison de l'instabilité politique (Cukierman [1992]).
Dans ce contexte « partisan », un gouvernement peut confier la politique
monétaire à une banque centrale indépendante pour plusieurs raisons :
- s'il anticipe qu'un autre parti avec d'autres préférences1 va gagner les élec
tions, il peut vouloir éviter le changement induit d'attitude vis-à-vis de
l'inflation2 ;
- s'il veut éviter l'incertitude qui résulte de ce que les agents économiques ne
savent pas quelle politique sera menée après les élections (Alesina-Sachs
[1988] ; Alesina [1987]) ;
- s'il veut éviter les politiques laxistes avant les élections, afin de manipuler
l'opinion (Alesina [1989], Rogoff [1990], Rogoff-Sibert [1988], Persson-Tabel-
lini [1991], Alesina, Cohen, Roubini [1991]).
Il est clair qu'il existe un risque de conflit entre le gouvernement et la Banque
centrale indépendante si leurs objectifs divergent. Si le poursuit
une politique de déficit public et si la Banque centrale ne monetise pas, la dette
publique peut exploser (Sargent [1986], Buiter-Kletzer [1991], Grilli [1989],
Casella-Feinstein [1989], De Grauwe [1990]). Il y a alors un coût lié à la dispa
rition de l'arme budgétaire (Bean [1992], Buiter [1992]). Il est vrai que si les
agents privés anticipent que la rigueur budgétaire évite que l'État perde sa sol
vabilité, l'effet peut en être considérablement réduit (Giavazzi-Pagano [1990]).
Nous allons, dans la première partie, revenir sur les points évoqués dans cette
introduction : gain en crédibilité, coût en flexibilité (CEPR [1992]), interactions
entre politique monétaire et politique budgétaire, diversité des préférences se
reflétant dans les options des partis politiques.
Indépendance de la Banque centrale et crédibilité
La représentation de l'économie
Le modèle de représentation de l'économie peut s'écrire :
p = apa+ (l-oc)m + ßg
(1)
y = y - y (pa -p) +ög = y-y(l-a) pa + y(l -a)m+ ( yß
Le prix d'équilibre p croît avec le prix anticipé pa (le salaire de contrat fixé à
l'avance est égal au prix anticipé), avec les dépenses publiques g et avec l'offre
de monnaie m (qui stimule la demande).
La production y (égale à l'offre de biens à l'équilibre) décroît avec le salaire
réel (pa - p), croît avec les dépenses publiques. Nous supposons qu'au moins
une partie des dépenses publiques sont productives.
1. Comme dans les modèles de base de cycle politique (Alesina [1988], Grier [1989],
Havrilesky [1987]).
2. Chez Alesina-Tabellini [1990] le parti au pouvoir lègue une dette publique forte
pour contraindre les actions du parti qui va gagner les élections.
858 Patrick Artus
Les autorités ont une fonction d'utilité U composite qui fait intervenir l'écart
par rapport à la production de plein emploi (y -y*), l'inflation et le déficit
public.
U = -(y*-y)2-Ap2-Bg2 (2)
Banque centrale non indépendante : la politique discrétionnaire
La comparaison avec l'équilibre où les autorités pourraient s'engager à
l'avance à ne pas faire d'inflation (et où on aurait p-pa = 01) est bien connue.
Dans ce second cas, on trouve le même niveau de dépenses publiques et de
production (puisque p = pa, la production ne dépend que de g), mais le bien-être
est plus élevé puisque l'inflation est nulle, ce qui est le gain habituel de la crédi
bilité ou de la possibilité de préengagement.
Banque centrale indépendante, politique budgétaire discrétionnaire
La Banque centrale est supposée politiquement et économiquement indépend
ante. Son objectif final unique est la stabilité des prix, et elle est crédible grâce
à l'indépendance (p = pa = 0). On voit qu'on retrouve alors exactement l'équili
bre obtenu dans le cas de crédibilité des autorités sans indépendance de la Ban
que centrale. L'indépendance est le moyen de pouvoir guider les anticipations
du prix. Toute autre variable que le prix (ou la variable qui fait l'objet d'antici
pation) ne serait donc pas un objectif normal pour une Banque centrale indépend
ante.
Aléa, règle crédible et indépendance
Nous supposons maintenant qu'un aléa affecte la production après la date où
les anticipa

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