Éleveurs et cultivateurs des hauts plateaux de l Adamawa. La population du Lamidat de Banyo. Second article : la fécondité et les structures démographiques et leur évolution. - article ; n°5 ; vol.25, pg 1039-1084
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Éleveurs et cultivateurs des hauts plateaux de l'Adamawa. La population du Lamidat de Banyo. Second article : la fécondité et les structures démographiques et leur évolution. - article ; n°5 ; vol.25, pg 1039-1084

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Population - Année 1970 - Volume 25 - Numéro 5 - Pages 1039-1084
Dans Population, septembre-octobre 1969, M. Jean Hurault Ingénieur en chef géographe, a donné un premier article sur les Foulbé et sur les cultivateurs qu'ils ont asservis, dans le lamidat de Banyo au Cameroun. Dans ce second article, il entreprend une étude démographique portant particulièrement sur la fécondité et formule d'intéressants résultats sur les facteurs susceptibles de la modifier, notamment sur l'influence, encore si contre- versée, des maladies vénériennes.
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Hurault
Éleveurs et cultivateurs des hauts plateaux de l'Adamawa. La
population du Lamidat de Banyo. Second article : la fécondité et
les structures démographiques et leur évolution.
In: Population, 25e année, n°5, 1970 pp. 1039-1084.
Résumé
Dans Population, septembre-octobre 1969, M. Jean Hurault Ingénieur en chef géographe, a donné un premier article sur les
Foulbé et sur les cultivateurs qu'ils ont asservis, dans le lamidat de Banyo au Cameroun. Dans ce second article, il entreprend
une étude démographique portant particulièrement sur la fécondité et formule d'intéressants résultats sur les facteurs
susceptibles de la modifier, notamment sur l'influence, encore si contre- versée, des maladies vénériennes.
Citer ce document / Cite this document :
Hurault Jean. Éleveurs et cultivateurs des hauts plateaux de l'Adamawa. La population du Lamidat de Banyo. Second article : la
fécondité et les structures démographiques et leur évolution. In: Population, 25e année, n°5, 1970 pp. 1039-1084.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1970_num_25_5_14725ÉLEVEURS ET CULTIVATEURS
DES HAUTS PLATEAUX DE L'ADAMAWA
La population du Lamidat de Banyo
Second article
LA FÉCONDITÉ. LES STRUCTURES DÉMOGRAPHIQUES
ET LEUR ÉVOLUTION
Dans Population, septembre-octobre Í969, M. Jean Hurault
Ingénieur en chef géographe, a donné un premier article sur les
Foulbé et sur les cultivateurs qu'ils ont asservis, dans le lamidat
de Banyo au Cameroun. Dans ce second article, il entreprend
une étude démographique portant particulièrement sur la fécon
dité et formule d'intéressants résultats sur les facteurs suscep
tibles de la modifier, notamment sur l'influence, encore si contre-
versée, des maladies vénériennes.
Résumé du premier article.
Les éleveurs Foulbé musulmans, maîtres du pays depuis le début du
XXe siècle, ont réduit les cultivateurs animistes du plateau à diverses formes
de servage.
Bien que vivant côte à côte, ayant sensiblement le même habitat et le
même degré de stabilité, les deux populations présentent des caractères
démographiques nettement différents; l'espérance de vie des éleveurs est
supérieure de près de 15 ans à celle des cultivateurs (48 ans contre 33).
V. FACTEURS SOCIAUX ET PHYSIOLOGIQUES
AGISSANT DIRECTEMENT SUR LA FÉCONDITÉ
Objet de l'étude. L'étude de la fécondité des femmes dans les diff
érentes populations du lamidat de Banyo offre un intérêt
exceptionnel. Les divers groupes humains inclus dans cet État musulman
africain présentent en effet des statuts sociaux et des modes de vie très divers, 1040 ÉLEVEURS ET CULTIVATEURS
largement influencés par les effets du servage tant sur les conquérants que
sur les vaincus.
Dans ce qui suit, nous nous attacherons plus particulièrement à mettre en
évidence les effets du statut social des femmes, et ceux des maladies véné
riennes largement répandues dans le pays depuis la conquête peule.
Statut des femmes Les Mambila.
dans tribales les populations animistes. des RefOulés Tika]% leg par Mambila la conquête n'ont pas peule été dans atteints la plaine par l'idite
nfluence islamique et ont conservé intacte leur cou
tume caractérisée par la grande importance attachée au lien conjugal.
Les jeunes filles ne sont données en mariage qu'après de longues années
d'épreuves et de travaux infligés au fiancé par sa belle famille; elles sont rar
ement mariées avant l'âge de 18 ans. Le divorce est rigoureusement prohibé.
Les Mambila ne contractent pas mariage hors de leur groupe ethnique.
Après chaque naissance, les relations conjugales sont interrompues
pendant deux ans environ, jusqu'à ce que l'enfant soit sevré.
Une veuve peut se remarier après un délai de 40 jours, quand elle épouse
un parent paternel de son défunt mari, ce qui est le cas général.
Aucune maladie vénérienne ne s'est introduite chez les Mambila; la
fécondité des femmes est élevée, supérieure à celle de toutes les populations
de la région.
Les Wawa.
Seul groupement animiste du plateau ayant conservé sa structure et son
habitat traditionnel, les Wawa ont cependant été fortement marqués par le
régime de servage auquel ils ont été soumis depuis la conquête peule, et par
l'influence islamique.
Ils ont cessé de considérer le mariage comme un contrat entre deux groupes
de parenté. Ils ont adopté à cet égard la coutume peule, qui admet la liberté
du divorce. Environ 25 % des femmes ont divorcé au moins une fois.
Cependant, ils ont conservé les grands traits de leur structure sociale,
notamment un cycle d'alliances matrimoniales équivalent à une endogamie
tribale. Le mariage avec les détribalisés était, jusqu'à ces dernières années,
formellement prohibé. (Nous en avons cependant observé quelques cas en
1968-1969). Les hommes, sauf exception, ne fréquentent pas les prostituées.
Cette endogamie tribale a protégé les Wawa des maladies vénériennes,
encore rares chez eux en 1968-1969.
L'âge moyen des jeunes filles au premier mariage est voisin de 16 ans 1/2.
L'interruption des rapports conjugaux, après chaque naissance, est de
15 à 18 mois. En dépit de la possession, par les Wawa, de troupeaux relative- DES HAUTS PLATEAUX DE L'ADAMAWA 1141
ment importants et de la proximité des éleveurs Foulbé, il n'est fait aucun
usage du lait de vache dans l'alimentation des jeunes enfants.
Les veuves se remarient librement après le délai de trois mois imposé par
le Coran. L'ancienne coutume prescrivant le remariage des veuves dans la
parenté de leur mari a été abolie, comme chez les détribalisés.
Chez les Wawa comme chez les Mambila, les femmes travaillent autant
que les hommes et fréquentent librement les marchés, vendant à leur profit
l'excédent de leur récolte.
Statut des femmes Foulbé. La coutume peule favorise le mariage non seul
ement entre cousins croisés, mais entre cousins
parallèles, au sens propre comme au sens classificatoire^1'. Ce type de mariage
est beaucoup moins systématique chez les Foulbé à demi-sédentaires que chez
les Mbororoen restés nomades. Au cours de l'enquête de 1967-1968, nous
avons obtenu les données suivantes :
Degré de parenté 4 D 6 D et 8 D Exogame Total
Nombre de couples .... 15 20 90 135
Les intéressés ne connaissaient pas suffisamment leurs généalogies pour
qu'on puisse séparer avec certitude les parentés 6D des parentés plus loin
taines. Il nous semble cependant que les connues dépassent rarement
le 8e degré.
Les unions à des degrés impairs (3D, 5D, etc.) sont prohibées par la cou
tume peule.
Il ne semble pas que ce degré d'endogamie puisse avoir une influence
appréciable sur la fécondité.
Les jeunes filles sont mariées très jeunes, entre 13 et 16 ans, l'âge moyen
du mariage étant de 14 ans 1/2. Le premier mariage est arrangé par la parenté
sans consentement de la jeune fille. Mais celle-ci est libre de divorcer après
quelques mois de vie conjugale. Le divorce est fréquent chez les Foulbé,
mais peu de femmes, tout au moins en brousse, ont une vie irrégulière. Par
contre, les hommes fréquentent les prostituées de caste serve, et l'incidence
des maladies vénériennes chez les Foulbé est élevée. Ce sont d'ailleurs des
maladies de bonne compagnie, dont on parle sans la moindre gêne.
(1) Cousin parallèle : enfant du frère du père, enfant de la sœur de la mère. Cousin croisé :
enfant du frère de la mère, enfant de la sœur du père. Parenté classificatoire : système dans
lequel les relations de parenté sont définies en fonction du nombre de générations séparant les
intéressés d'un ancêtre commun. 1042 ÉLEVEURS ET CULTIVATEURS
Tout en étant libres de rompre leur union, les femmes Foulbé sont astreintes
à un régime de réclusion, d'autant plus rigoureux qu'elles sont plus considérées
par leur naissance et par leur richesse. Elles ne sortent jamais seules et ne
fréquentent pas les marchés. Elles ne cultivent qu'un jardin clôturé et ne
participent à aucun travail p

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