Espaces privilégiés : productivité agraire et zones d'approvisionnement des villes dans l'Europe préindustrielle - article ; n°3 ; vol.52, pg 695-725

George W.Grantham

Description

Annales. Histoire, Sciences Sociales - Année 1997 - Volume 52 - Numéro 3 - Pages 695-725
Privileged Spaces: Agricultural Productivity and Urban Provisioning Zones in Pre-industrial Europe. G. Grantham.
Urbanized regions constituted the privileged economic space of pre-industrial societies. It was here that the gains from the division of labour were most fully realized. This paper investigates the question whether agricultural productivity set an effective limit to the extent of such gains of constraining the size of pre-industrial cities. Simulations of the provisioning regions for cities of different sizes using contemporary input coefficients indicate that zones defined by direct marketing of produce by farmers could readily support cities up to 250,000. The binding constraint on cities below this size was demographic; above this size it was the cost of organizing a stable long-distance trade in foodstuffs. Productivity was highest within the zone of direct marketing. These findings suggest that pre-industrial agricultural productivity was determined more by commercial opportunity than autonomous technological change.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: ANNALES_D-HISTOIRE_ECONOMIQUE_ET_SOCIALE
• Publié le: 01 janvier 1997
• Nombre de lectures: 31
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Monsieur George W. Grantham
Marie-Noëlle Sarget
Espaces privilégiés : productivité agraire et zones
d'approvisionnement des villes dans l'Europe préindustrielle
In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 52e année, N. 3, 1997. pp. 695-725.
Abstract
Privileged Spaces: Agricultural Productivity and Urban Provisioning Zones in Pre-industrial Europe. G. Grantham.
Urbanized regions constituted the privileged economic space of pre-industrial societies. It was here that the gains from the
division of labour were most fully realized. This paper investigates the question whether agricultural productivity set an effective
limit to the extent of such gains of constraining the size of pre-industrial cities. Simulations of the provisioning regions for cities of
different sizes using contemporary input coefficients indicate that zones defined by direct marketing of produce by farmers could
readily support cities up to 250,000. The binding constraint on cities below this size was demographic; above this size it was the
cost of organizing a stable long-distance trade in foodstuffs. Productivity was highest within the zone of direct marketing. These
findings suggest that pre-industrial agricultural productivity was determined more by commercial opportunity than autonomous
technological change.
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Grantham George W., Sarget Marie-Noëlle. Espaces privilégiés : productivité agraire et zones d'approvisionnement des villes
dans l'Europe préindustrielle. In: Annales. Histoire, Sciences Sociales. 52e année, N. 3, 1997. pp. 695-725.
doi : 10.3406/ahess.1997.279591
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1997_num_52_3_279591ET APPROVISIONNEMENT VILLES
ESPACES PRIVIL GI
Productivité agraire et zones approvisionnement
des villes dans Europe préindustrielle
George GRANTHAM
Aussi longtemps que la productivité agricole est restée basse et le coût
du transport élevé la plupart des gens ont dû vivre et travailler la
campagne En conséquence la dispersion de la population été une ca
ractéristique forte de économie préindustrielle Ce est pas avant la
seconde moitié du 19e siècle quand la forte baisse du coût des transports
et des communications permis la formation de ceintures agricoles spé
cialisées et la localisation de manufactures dans des districts industriels
densément peuplés que ancienne répartition géographique est trouvée
significativement altérée Avant cette époque intégration économique
les espaces échange intersectoriel intense entre les économies urbaines
et rurales étaient compacts et disjoints ce qui incitait peu mobiliser la
productivité potentielle de la technologie préindustrielle
Les propriétés statiques de tels espaces interaction furent analysées
au début du 19e siècle par von Thtinen2 Il con ut la géniale abstraction
une économie réduite une ville située au centre une plaine sans
traits caractéristiques peuplée de personnes principalement employées
Cet article doit beaucoup aux collègues qui ont eu la patience de accorder leurs critiques
et conseils Je désire surtout signaler apport de Maurice Aymard Bruce Campbell Jean-
Michel Chevet Jean-Yves Grenier Philip Hoffman Steven Kaplan Peter Lindert Pierre
Fortet et Gilles Postel-Vinay qui sont également absous des erreurs de faits ou interprétation
qui trouvent toujours La préparation de article été subventionnée par le Conseil de
recherches en sciences humaines du Canada et Institut National de la Recherche Agronomique
Ivry-sur-Seine)
Paul BAIROCH impact des rendements de la productivité agricole et du coût des
transports sur la croissance urbaine entre 1800 et 1910 dans VANDERWOUDE DE VRIES
et HAYAMI éds Urbanization in History Process of Dynamic Interaction Oxford
Clarendon Press 1990 pp 134-151
Johan Friedrich VON TH NEN Der isiolerte Staat in Beziehung auf Landwirthschaft und
National-ökonomie Darmstadt Wissenschaftliche Buchsgesellschaft 1966 édition originale
1821)
695
Annales HSS mai-Juin 1997 pp 695-725 VILLES ET APPROVISIONNEMENT
extraction de ses ressources naturelles et agriculture Il démontra que
si les biens le capital et le travail étaient complètement mobiles intérieur
de cet espace il se formerait une série anneaux concentriques chacun spé
cialisé dans un type de denrée et ordonnés les uns par rapport aux autres de
fa on minimiser le coût total du transport la demande urbaine finale
En conséquence la production commerciale des biens hautement péris
sables comme le lait et les légumes frais tendrait se rapprocher du marché
urbain les produits volumineux comme le bois de chauffage le foin et
les briques seraient habituellement produits dans anneau suivant les
produits moins périssables comme les céréales dont les coûts de transport
relativement leur valeur étaient modérément élevés tendraient être
cultivés une distance plus grande de la ville tandis que la production des
denrées aux coûts de transport et de manutention les plus bas serait repoussée
la périphérie de la région Ce modèle de localisation des activités est
statique il montre comment des niveaux donnés activité agricole et
de coûts de transport la production rurale est organisée spatialement quand
le capital et le travail sont libres de migrer dans toute la région et que la
production est entreprise pour satisfaire une demande urbaine
Si les propriétés statiques des espaces de von Thünen sont bien connues
leurs dynamiques ont été moins étudiées bien il ait été fré
quemment reconnu que les régions affectées par urbanisation sont des
principaux foyers innovation et de croissance3 Pour rechercher les fac
teurs dynamiques au sein de espace défini par une ville et son arrière-
pays immédiat il ne suffit pas de en tenir ceux entre eux qui ont
directement contribué élever la productivité du travail En fait le modèle
de von Thünen opère une dichotomie au sein de la géographie économique
pré-moderne extérieur de son cercle enchanté les forces agissant pour
accroître la productivité des facteurs sont faibles intérieur elles exercent
une pression croissante La plus importante de ces forces est constituée par
ensemble des économies externes qui accompagne la localisation de la
manufacture dans des districts particuliers
Les économies externes agissent au niveau des agrégats industriels ou
spatiaux davantage celui de entreprise individuelle Trois entre
elles doivent en particulier leur existence la localisation spatiale de in
dustrie avantage pour les ouvriers et les employés opérer sur un
marché du travail local suffisamment large pour fournir de fa on continue
des emplois spécialisés et des travailleurs qualifiés pour les occuper
avantage pour les fournisseurs de biens intermédiaires spécialisés être
situés près de leurs clients et réciproquement et la forte probabilité que
des firmes ayant le même type activité et réunies dans le même lieu
partagent des informations sur leurs méthodes de production4 Ces écono-
Voir Jane JACOBS Cities and the Wealth of Nations New York Random House 1984
exposé classique de ces points se trouve dans les chapitres 10 et 11 du Livre IV Alfred
MARSHALL Principes économie huitième édition 1920 Londres Mac Millan 1966 Voir
Paul KRUGMAN Geography and Trade Louvain Leuven University Press et Cambridge MIT
Press 1991
696 GRANTHAM ESPACES PRIVILEGIES G.W
mies externes étaient fortes dans les sociétés préindustrielles parce que les
gains de productivité dépendaient largement de la division du travail et de
la segmentation verticale de la manufacture en une suite de travaux spé
cialisés
Les avantages obtenus par économie échelle quand accroissait la
production industrielle ne peuvent pas être séparés de ceux résultant du
regroupement spatial des entreprises car investissement des ouvriers pour
acquérir les qualifications nécessaires des métiers spécialisés était la source
fondamentale de la productivité De plus le rapprochement des entreprises
créait le marché nécessaire de tels investissements et facilitait la coor
dination du travail par les maîtres et les marchands Finalement la réunion
des manufacturiers au sein de régions spécialisées dans des créneaux de
production étroits permirent fréquemment aux producteurs utiliser et sou
vent de partager un équipement plus perfectionné5 Plus généralement cela
créa des conditions favorables explo