Etude de neuf crânes bathrocéphales - article ; n°4 ; vol.1, pg 22-33

Coulouma

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1930 - Volume 1 - Numéro 4 - Pages 22-33
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1930
• Nombre de lectures: 49
• Langue: Français
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Extrait

Couloma
Etude de neuf crânes bathrocéphales
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VIII° Série, tome 1 fascicule 4-6, 1930. pp. 22-33.
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Couloma . Etude de neuf crânes bathrocéphales. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VIII° Série,
tome 1 fascicule 4-6, 1930. pp. 22-33.
doi : 10.3406/bmsap.1930.9276
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1930_num_1_4_9276,
,
* SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS 22
Cependant, et comme conclusion, je veux encore dire- quel
ques mots nécessaires sur ceux qui ont été les seuls législateurs
de ces immenses régions sauvages avant que les européens ne
soient venus apporter de nouvelles lois à leurs populations.
Il faut convenir que les pratiques des magiciens, bien que
difficilement comprises par nos cerveaux de civilisés, ont, par
l'usage, et l'accoutumance, fait régner chez les peuples primitifs
un certain ordre et, par suite, établi un niveau moral qui, pour
paraître très faible à certains européens, n'en a- pas moins été
utile et efficace.
Grâce aux magiciens, un certain Idéal a pu se manifester. ,
Les .pratiques magiques, dont ces peuplades sont les dépos
itaires,' ont encore une autre utilité. Elles permettent, à nous
ethnologues, de déchiffrer ' quelques pages du livre mystérieux
du passé,, et de faire revivre, devant nos > yeux, la vie de nos
ancêtres préhistoriques qui, eux aussV ne l'oublions pas, ont-
passé par les mêmes tâtonnements afin que leur postérité pût
acquérir un Idéal de plus en plus élevé, par la Science et la
Raison.
B.-P. Feuilloley.,
ÉTUDE DE NEUF CRANES BATHROCÉPHALES
par M. Coulouma
(Laboratoires d'anatomie des Facultés de Médecine de Toulouse et de Lille)
Le Musée d'anatomie de la Faculté de Médecine de .Toulouse
possède deux crânes offrant une déformation x très nette de
I écaille occipitale, bombée vers l'arrière et formant avec le plan
des pariétaux une marche, un degré, d'où son nom de-bathro-
céphalie. Nous avons retrouvé, dans la collection dû laboratoire
d'anatomie de la Faculté de Lille, quatre . spécimens analogues
qui ont fait l'objet, avec trois cas observés personnellement sur le
vivant, d'une publication où nous avons envisagé le problème
étiologique de ces malformations crâniennes. vAussi, dans le pré-,
sent travail, nous bornerons-nous principalement à une étude
descriptive d'ordre anthropologique.
A. — Deux, cranes du Musée d'anatomie de Toulouse
1 ° C'eft un crâne de femme âgée, morte dans un asile d'aliénés.
II a une forme légèrement globuleuse, et semble avoir été com
primé dans une direction oblique, d'avant' en arrière et de gau
che à droite. Extérieurement, en effet, la bosse frontale droite M. COULOUMA. — ÉTUDE DE NEUF CRANES BATHROCÉPHALES 23
et la bosse occipitale gauche sont plus saillantes; intérieurement, .
la fosse cérébrale antérieure droite et la fosse cérébelleuse gauche
sont plus développées. .
Ce qui frappe au premier abord, c'est la saillie que forme vers
l'arrière l'écaillé de l'occipital. Elle est séparée des pariétaux
par un degré, et leur est rattachée par de multiples os wormiens.
A son niveau, les empreintes musculaires sont faibles, et l'os a
gardé toute son épaisseur. Cette voussure part du lambda et
atteint son maximum un peu au-dessus de la protubérance occi
pitale externe, au point où aboutit le diamètre antéro-postérieur
maximum. . Elle se termine au-dessous de l'inion.
La différence entre le : diamètre antéro-postérieur max. :
187 mm., et l'iniaque : 177, égale à 10 mm., ne permet pas d'ap
précier la saillie de l'écaillé, car l'inion est compris dans la défor
mation. Pour s'en faire une idée, nous avons pris le tracé de,
la courbure sagittale au stéréographe de Broca et mesuré, comme
l'indique Hochsinger, la distance ab = 16 mm., entre le point-
le plus saillant de la courbure et la perpendiculaire KL menée
par le lambda à la ligne glabelle-lambda.
ab X 100 16 X 100
Le rapport (1) = = 9,3 définit le
glabelle-lambda 171
degré ou indice de bathrocéphalie.
D'après le travail de M. Matiegka et de son élève Hochsinger,
le chiffre ne dépasse pas en général 9,4.
L'appréciation de la courbure dans . le plan sagittal est , don
née :
1° Par la comparaison de. la courbe à la corde lambda-opis-
thion (indice occipital). Le rapport (2)
corde lambda-opisthion . 87. X 100
: X100 = = 75,6;
•courbe, 115
2° Par l'angle lambda-inion-opisthion = 112°.
La relation entre la courbe lambda-opisthion et là courbe
totale sagittale nous donne le rapport (3) :
courbe occipitale totale 115 X 100
X100 = = 30,6.
courbe occipito-frontale 375
II a pour but d'établir que la déformation s'est bien dévelop
pée aux dépens de l'écaillé occipitale, c'est-à-dire que la courbe
occipitale totale s'est accrue alors que la courbe nasion-lambda SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS 24
n'a pas varié. Enfin, l'écaillé occipitale n'a pas changé de posi
tion, ni vis-à-vis de l'horizontale crânienne, ni par rapport à la
ligne nasion-basion, puisque la déformation s'est . développée
entre deux points fixes : le lambdaet l'opisthion. Citons comme
derniers^ diamètres : le. transverse max. : 157, — l'astérique :
115, — le basi bregmatique : 128. L'indice céphalique de 83,8 le
classe parmi les brachycéphales.
Les caractères des sutures crâniennes .sont les suivants \
métomque fermée, sauf dans ses deux derniers centimètres, au
voisinage des pariétaux. La coronale persiste en totalité, la sagit
tale est fermée et déDrimée en gouttière. Quant à la suture lamb-
doïde, elle est très élargie et on y voit un surcroît de dentelures
enchevêtrées d'os /wormiens.
On note enfin deux os ptériques soudés et deux os astériques
libres, le gauche plus gros que le droit. Les ptérions sont relati-
vements saillants des deux côtés et, à la partie postérieure de la
suture pariéto-squameuse, les teniDoraux présentent des deux
côtés de très nettes bosselures. Enfin, la partie interne de -l'or
bite, en arrière de l'apophyse orbitaire interne, est moyennement
voussurée.
2° C'est un crâne d'homme âgé, sans tendance' globuleuse, qui
présente également, mais à un plus faible degré, la déformation
occipitale caractéristique de la bathrocéphalie. Toutefois, le pro-,
cessus d'ossification sénile est venu masquer les os wormiens de
In «suture lambdoïde. Us ne persistent plus que dans la moitié
de la branche gauche et dans le quart de la branche droite à
partir de l'astérion.
Voici quelques mensurations : ant.post. max.: 190 mm., —
iniaque : 184, — transverse max. : 137, — astérique : 111 mm.,
— basi bregmatique :.13O. L'indice céphalique de 72,1 le classe,
parmi les dolichocéphales. Longueur ab : 9. — ; longueur . gla-
belle-lamba : 172 mm. — L'indice de bathrocéphalie . s'élève
donc à : 5,2.
100 X 100 f
Le rapport (2) ou indice occipital = ±= 80,6.
124
124 X 100
Le rapport (3) = = 32,7 — L'angle L I O = 117°.
379
Au point de vue suturai, on note l'oblitération de la métopique
et de la sagittale, ainsi que du tiers inférieur de la coronale des
.deux côtés.v On constate enfin, du côté droit, un os ptérique
soudé et un petit os astérique libre. Rien de particulier à signa
ler par ailleurs, si ce n'est une légère dépression au niveau des
ptérions. »
M. COULOUMA. — ÉTUDE DE NEUF CRANES BATHROCÉPHALES 25
B. — Quatre cranes du Musée d'anatomie de Lille
1" Crâne féminin allongé et symétrique, dolichocéphale (in
dice 76,08) avec les diamètres suivants : ant. post. max. : 209, —
iniaque : 190, — trans ver se max. : 159. Les sutures coronales et
sagittale persistent, la métopique a complètement disparu.