Étude odontologique des restes humains périgordiens et proto-magdaléniens de l Abri-Pataud (Dordogne) (seconde partie) - article ; n°1 ; vol.1, pg 45-84
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Étude odontologique des restes humains périgordiens et proto-magdaléniens de l'Abri-Pataud (Dordogne) (seconde partie) - article ; n°1 ; vol.1, pg 45-84

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Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1974 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 45-84
Summary. Among the 9 individuals identified, numerous abnormal facts are observed. Two surnumerary teeth may be seen beside the vestibular side of the right M2 (17) in individual 1. A right PM2 (15) is in reversed position (anastrophic) in individual 3. Some brown lines appears in the structure of the left i1 (61) crown in subject 4 and also into the same tooth in subject 7. These facts are rare or lacking at present. One could suppose it deals with genetical aspects in a small endogamous population ; presence of Carabelli's cusp on all the molars teeth, deciduous and permanent, strengthens this hypothesis. Then, the complexity of the problem of tooth abrasion is investigated, but it can suit only relative facts now ; further accuracies are necessary. Pathology, for example the various gingivities of the first subject investigating juvenile parodontosis, is very important. Besides, no caries of the teeth are seen and there is no proof of apical infection. Mastication physiology shows a natural orthognathism of all individuals for both dentitions. Age determination based upon all known dental elements is the following : — Ind. 1 : 14-15 years old, maximum, if not less under : — Ind. 2 : 2-4 months, maximum ; — Ind. 3 : 5 years maximum, but rather less ; — Ind. 4 : 3 1/2-4 years old, maximum ; — Ind. 5 : 8 months fœtus or 1 month old child ; — Ind. 6 : child between 8 and 11 years, 9 being perhaps the right bability ; — Ind. 7 : a child, 10 months to 12 months old ; — Ind. 8 : another child between 10 and 11 years ; — Ind. 9 : the only adult : 30 years old at least, or more perhaps. The order in teeth eruption seems to fit present chronology, though it is faster and earlier than nowadays. Buccal biology of this fossils men is different from the present one.
RÉSUMÉ. Parmi les 9 sujets identities, les anomalies sont nombreuses. Deux dents surnuméraires existent, accolées à la face vestibulaire de la M2 droite (17) du premier sujet. Une PM2 droite (15) est en position anastrophique (renversement de l'organe) chez le sujet n° 3. Des stries ocres dans la structure de la couronne apparaissent sur la i1 gauche (61) du sujet n° 4 et sur la même dent du sujet n° 7. Ces observations sont rares ou absentes actuellement. On pourrait supposer qu'il s'agit d'aspects génétiques d'une population restreinte et endogamique, surtout que le tubercule de Carabelli est présent sur toutes les molaires permanentes et temporaires. La discussion sur l'usure des dents mène à poser la complexité du problème. En attendant des précisions, cette constatation ne peut apporter que des données relatives. La pathologie, gingivites diverses du premier sujet, provoquant une parodontose juvénile, est très importante. Par ailleurs, il n'y a pas de caries ni d'infection apicale prouvée. La physiologie de la mastication montre un orthognathisme naturel de tous les individus dans les deux dentitions. La détermination de l'âge dentaire basée sur la discussion de tous les éléments décelables fait apparaître que : — le premier sujet ne devait pas avoir plus de 14 à 15 ans, si ce n'est un peu moins ; — le second sujet devait avoir entre 2 et 4 mois au maximum ; — le troisième sujet était âgé de 5 ans environ, mais plutôt moins que plus ; — le quatrième sujet a de 3 ans 1/2 à 4 ans, au plus ; — le cinquième sujet est un fœtus de 8 mois ou un enfant de 1 mois environ ; — le sixième sujet n'a pas 11 ans, mais pas moins de 8 ans. L'âge de 9 ans ou un peu plus paraît probable ; — le septième sujet aurait entre 10 mois et 1 an ; — le huitième sujet devrait atteindre 30 ans, mais un âge supérieur pourrait lui être attribué. L'ordre de remplacement des dents paraît concorder avec la chronologie des hommes actuels, mais il est beaucoup plus rapide et plus précoce que de nos jours. La biologie buccale de ces fossiles n'est pas celle de l'Homme contemporain.
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

P. Legoux
Étude odontologique des restes humains périgordiens et proto-
magdaléniens de l'Abri-Pataud (Dordogne) (seconde partie)
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 1 fascicule 1, 1974. pp. 45-84.
Citer ce document / Cite this document :
Legoux P. Étude odontologique des restes humains périgordiens et proto-magdaléniens de l'Abri-Pataud (Dordogne) (seconde
partie). In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 1 fascicule 1, 1974. pp. 45-84.
doi : 10.3406/bmsap.1974.2088
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1974_num_1_1_2088Abstract
Summary. Among the 9 individuals identified, numerous abnormal facts are observed. Two surnumerary
teeth may be seen beside the vestibular side of the right M2 (17) in individual 1. A right PM2 (15) is in
reversed position (anastrophic) in individual 3. Some brown lines appears in the structure of the left i1
(61) crown in subject 4 and also into the same tooth in subject 7. These facts are rare or lacking at
present. One could suppose it deals with genetical aspects in a small endogamous population ;
presence of Carabelli's cusp on all the molars teeth, deciduous and permanent, strengthens this
hypothesis. Then, the complexity of the problem of tooth abrasion is investigated, but it can suit only
relative facts now ; further accuracies are necessary. Pathology, for example the various gingivities of
the first subject investigating juvenile parodontosis, is very important. Besides, no caries of the teeth are
seen and there is no proof of apical infection. Mastication physiology shows a natural orthognathism of
all individuals for both dentitions. Age determination based upon all known dental elements is the
following : — Ind. 1 : 14-15 years old, maximum, if not less under : — Ind. 2 : 2-4 months, maximum ; —
Ind. 3 : 5 years maximum, but rather less ; —Ind. 4 : 3 1/2-4 years old, maximum ; — Ind. 5 :8 months
fœtus or 1 month old child ; —Ind. 6 : child between 8 and 11 years, 9 being perhaps the right bability ;
— Ind. 7 : a child, 10 months to 12 months old ; — Ind. 8 : another child between 10 and 11 years ; —
Ind. 9 : the only adult : 30 years old at least, or more perhaps. The order in teeth eruption seems to fit
present chronology, though it is faster and earlier than nowadays. Buccal biology of this fossils men is
different from the present one.
Résumé
RÉSUMÉ. Parmi les 9 sujets identities, les anomalies sont nombreuses. Deux dents surnuméraires
existent, accolées à la face vestibulaire de la M2 droite (17) du premier sujet. Une PM2 droite (15) est
en position anastrophique (renversement de l'organe) chez le sujet n° 3. Des stries ocres dans la
structure de la couronne apparaissent sur la i1 gauche (61) du sujet n° 4 et sur la même dent du sujet
n° 7. Ces observations sont rares ou absentes actuellement. On pourrait supposer qu'il s'agit d'aspects
génétiques d'une population restreinte et endogamique, surtout que le tubercule de Carabelli est
présent sur toutes les molaires permanentes et temporaires. La discussion sur l'usure des dents mène
à poser la complexité du problème. En attendant des précisions, cette constatation ne peut apporter
que des données relatives. La pathologie, gingivites diverses du premier sujet, provoquant une
parodontose juvénile, est très importante. Par ailleurs, il n'y a pas de caries ni d'infection apicale
prouvée. La physiologie de la mastication montre un orthognathisme naturel de tous les individus dans
les deux dentitions. La détermination de l'âge dentaire basée sur la discussion de tous les éléments
décelables fait apparaître que : — le premier sujet ne devait pas avoir plus de 14 à 15 ans, si ce n'est
un peu moins ; — le second sujet devait avoir entre 2 et 4 mois au maximum ; — le troisième sujet était
âgé de 5 ans environ, mais plutôt moins que plus ; — le quatrième sujet a de 3 ans 1/2 à 4 ans, au plus
; — le cinquième sujet est un fœtus de 8 mois ou un enfant de 1 mois environ ; — le sixième sujet n'a
pas 11 ans, mais pas moins de 8 ans. L'âge de 9 ans ou un peu plus paraît probable ; — le septième
sujet aurait entre 10 mois et 1 an ; — le huitième sujet devrait atteindre 30 ans, mais un âge supérieur
pourrait lui être attribué. L'ordre de remplacement des dents paraît concorder avec la chronologie des
hommes actuels, mais il est beaucoup plus rapide et plus précoce que de nos jours. La biologie buccale
de ces fossiles n'est pas celle de l'Homme contemporain.Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 1er, série XIII, 1974, pp. 45-84
ETUDE ODONTOLOGIQUE DES RESTES HUMAINS
PËRICORDIENS ET PROTO-MAGDALÉNIENS
DE L'ABRI-PATAUD (Dordogne)
{seconde partie)
par P. Legoux
L'historique des fouilles de l'Abri-Pataud, dont l'âge géologique se situe
entre 22 et 27.000 ans avant notre ère et la description morphologique des
dents des neuf sujets identifiés, ont été exposés dans une première partie
publiée dans les Bulletins et Mémoires de la Société d'Anthropologie de
Paris, t. 9, série XII, 1972, pp. 293-330. Les tableaux présentant les dimens
ions, les indices et les rapports dentaires, ainsi que les diagrammes de com
paraisons avec d'autres fossiles ou populations, font apparaître des carac
téristiques archaïques mêlées à des aspects actuels comme on en rencontre
d'ailleurs dans d'autres sujets, mais d'époque néandertalienne.
Cette seconde partie présentera les autres particularités qui peuvent
être relevées sur les dents des fossiles de cette découverte.
L'examen des anomalies et de l'usure accompagnera la présentation de
la pathologie qui outre son importance intrinsèque prouvera également
comment elle peut influencer la physiologie de la mastication, ce qui permett
ra d'émettre des hypothèses sur le mode de vie. Enfin l'examen des stades
de l'odontogénèse qui s'insère au milieu de tous ces facteurs conduira, cha
que fois que ce sera possible, à la détermination de l'âge des sujets en
soulignant les différences qui peuvent exister avec la chronologie d'éruption
et de calcification admise de nos jours.
I
LES RESTES PROTO-MAGDALENIENS
Sujet № 1
C'est le plus complet et le mieux conservé. Il comporte le crâne et la
mandibule pratiquement intacts. Quelques dents manquent malheureuse
ment (voir première partie, fig. 1, p. 297). société d'anthropologie de paris 46
A. Anomalies.
Il faut tout d'abord rappeler que ce premier sujet comporte dans la
région vestibulaire de la M2 droite (17) [1], deux anomalies rares, chacune
en elle-même et surtout réunies, autant en paléostomatologie que de nos
jours.
1° Une dent surnuméraire conoïde, M2 droite bis (17 bis) est accolée
en oblique sur la face vestibulaire de la M2 (17) (fig. 1, a).
2° Une seconde dent surnuméraire, M2 droite ter (17 ter) également
conoïde, s'applique par dessus cet ensemble, soufflant la table externe (fig. 1,
b et c). Elle a été trouvée dans les dents éparses et son identification a été
délicate, mais sûre, comme nous l'avons vu plus haut (première partie,
pp. 300-302).
Voyons comment elles se présentent :
1° La dent surnuméraire M2 droite bis (17 bis).
Au niveau du collet mésio-vestibulaire de la M2 droite (17), apparaît
une dent conoïde surnuméraire, entièrement fusionnée par une partie de sa
couronne et par sa racine, à la couronne et aux racines vestibulaires de cette
dent. Elle semble formée de deux cuspides accolées, aplaties, séparées à leur
sommet par un sillon qui se termine au tiers médian du côté vestibulaire et,
du côté palatin, au niveau de la jonction avec M2 droite (17). Oblique d'arrière
en avant et de haut en bas, elle dépasse suffisamment le côté mésial pour
toucher, par la pointe de sa cuspide, le collet distal de M1 droite (16). L'émail,
de la même teinte que les autres dents, est lisse et bien formé et la couronne
est bombée au tiers cervical (Fig. I, a).
2° La seconde dent surnuméraire M2 droite ter (17 ter).
C'est grâce à la topographie osseuse que cette dent a été identifiée (pre
mière partie, pp. 300-302). Signalons en plus, que son examen radiographique
reproduit presque l'aspect d'une canine (fig. 4, a-2). La chambre pulpaire
est réduite à un trait dans sa partie coronaire, puis elle s'épanouit dans le
tiers cervical assez largement. On peut presque prétendre que sa chambre
pulpaire est

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