Évolution économique de l Uruguay; essai d explication - article ; n°19 ; vol.5, pg 459-524
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Évolution économique de l'Uruguay; essai d'explication - article ; n°19 ; vol.5, pg 459-524

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Description

Tiers-Monde - Année 1964 - Volume 5 - Numéro 19 - Pages 459-524
66 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Luis A. Faroppa-Ferrero
Évolution économique de l'Uruguay; essai d'explication
In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°19. pp. 459-524.
Citer ce document / Cite this document :
Faroppa-Ferrero Luis A. Évolution économique de l'Uruguay; essai d'explication. In: Tiers-Monde. 1964, tome 5 n°19. pp. 459-
524.
doi : 10.3406/tiers.1964.1125
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1964_num_5_19_1125ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE
DE L'URUGUAY
ESSAI D'EXPLICATION
par Luis A. Faroppa-Ferrero (i)
Dans les pages qui suivent, on a cherché à esquisser une explication de
l'évolution économique en Uruguay au cours des dernières décades.
Pour des raisons méthodologiques, l'analyse porte sur une réalité simplif
iée. En effet dans un premier stade il a semblé commode d'écarter les éléments
spécifiques concernant :
— les services, en particulier les transports, les communications, les banques
et le commerce intermédiaire ou de distribution;
— la démographie, en particulier la population active dans ses rapports
avec l'éducation et la sécurité sociale;
— l'État, plus spécialement dans ses rapports avec les investissements,
l'emploi, la production, les revenus et l'épargne.
Cette simplification permet de serrer de plus près les autres facteurs de
l'évolution économique considérée, et facilite en conséquence la mise en
place des données sur lesquelles se fonde l'explication proposée.
L'introduction des variables volontairement exclues relève d'une approche
ultérieure.
L'année 1930 a été choisie comme marquant un clivage entre deux périodes
distinctes qui doivent être examinées séparément.
Enfin, il a paru indiqué, pour la facilité de l'exposé, de présenter tout
d'abord et brièvement un modèle simplifié reproduisant les caractéristiques
essentielles de l'économie uruguayenne avant 1930.
(1) Né en 1916, professeur d'Economie politique de la Faculté de Sciences économiques
et administratives de l'Université de Montevideo ; directeur de l'Institut de Recherche écono
mique. — Principaux ouvrages déjà parus : Les Etats-Unis doivent modifier leur politique monét
aire internationale, La pensée économique et l'évolution sociale, La politique économique de Г Uruguay,
La restructuration du commerce extérieur en tant que facteur de développement national,
véritable contrôle des exportations et des importations, Développement de la théorie et la politique des
fluctuations économiques, La production du secteur secondaire de Г 'économie montévidéenne ; En colla
boration : Aspects de l'industrialisation de l'Uruguay et Possibilités et perspectives ď une program
mation pour le développement économique de l'Uruguay.
459 LUIS A. FAROPPA-FERRERO
I. — L'ÉCONOMIE URUGUAYENNE AVANT I93O
a) Modèle simplifié
Les hypothèses sur lesquelles repose ce modèle sont les suivantes :
i° II s'agit d'un marché de faibles dimensions, fermé, c'est-à-dire excluant les
échanges internationaux;
20 II est régi par la libre concurrence entre les divers producteurs, consom
mateurs et intermédiaires, dont les motivations sont celles caractéristiques
d'une économie capitaliste;
30 Les besoins en capitaux à court ou long terme sont satisfaits de façon
adéquate, en volumes, en catégories, pour les durées et dans les lieux
souhaités ;
40 Le rôle de l'État est limité à ses fins classiques, les charges qui en résultent
sont minimes et de caractère exclusivement fiscal. Il respecte une stricte
neutralité à l'égard des diverses forces en lutte sur le marché national.
Examinons schématiquement le fonctionnement de ce modèle classique,
à partir d'une situation définie par un développement peu élevé, une produc
tion presque totalement agricole, une très faible production par habitant et
un niveau de consommation coïncidant pratiquement avec le minimum vital.
Supposons, sur ces bases, que des excédents apparaissent (par l'accroi
ssement de la population active : l'allongement de la durée effective du travail ;
une meilleure combinaison des facteurs de la production, la mise en exploita
tion de meilleures terres; l'intervention de facteurs naturels favorables, etc.).
Une série d'interactions se produit alors, qui, si elle persiste, peut être à
l'origine d'une onde d'expansion.
Il y aura en effet des revenus accrus pour les producteurs, qui intensifieront
leur demande de terre, de capitaux et de main-d'œuvre. L'emploi et les salaires
distribués augmenteront, et une hausse des salaires sera possible; il en résul
tera de toute façon une élévation du revenu des travailleurs et de la population
en général.
La propension et l'aptitude à consommer étant ainsi accrues, la demande
de produits de base augmentera dans une première étape; la décision des
producteurs d'accroître leur offre jouera dans le même sens, l'un et l'autre
facteurs pouvant à la longue entraîner une hausse des prix qui jouera le rôle
d'un stimulant additionnel pour les entreprises rurales. En définitive, tous
ces facteurs concourront à l'accroissement de la production et, en conséquence,
des investissements et de l'emploi, permettant une nouvelle élévation des
revenus et de la demande.
A ce processus d'abord quantitatif se superposera un processus qualitatif,
par une diversification de la demande qui portera non plus seulement sur les
produits de première nécessité, mais sur d'autres types de biens, manufacturés
et servant au confort ou à l'agrément de l'habitat, ou relatifs à l'éducation,
à la santé, aux loisirs, etc.
La diversification de la demande entraînera à son tour une diversification
460 ÉVOLUTION ÉCONOMIQUE DE L'URUGUAY
de l'offre, qui devra non seulement augmenter en volume mais s'étendre à des
objets manufacturés et à des services. Par des réajustements successifs, la
croissance entraînera le développement; et une économie purement agricole
à l'origine pourra se transformer en économie complexe.
Sur la base des hypothèses adoptées, nous pourrions donc conclure qu'à
long terme, il pourrait y avoir développement continu, global et harmonieux,
dans le temps et dans l'espace, sans à-coups sectoriels ni régionaux; le produit
constamment croissant donnant naissance à une épargne qui permettrait les
investissements nécessaires, ceux-ci assurant une productivité accrue et un
revenu supérieur, accélérant à leur tour la croissance et le développement.
b) Correction à apporter au modèle (cas d'un marché totalement ouvert)
Dans notre modèle schématique, nous avons supposé qu'il s'agissait
d'un marché fermé. Remplaçons maintenant cette hypothèse par son contraire :
celle d'un marché ouvert sans restrictions à tous les échanges avec n'importe
quelle autre économie.
Toutes choses égales d'ailleurs au départ, comment le modèle fonction-
nera-t-il ? La demande accrue suscitée par les excédents initiaux, au lieu de se
traduire seulement sur le marché national, choisira entre ce marché et l'offre
provenant de marchés extérieurs, en fonction des qualités, des présentations
et des prix comparés.
De même les producteurs, dans la mesure où ils chercheront à se procurer
les éléments nécessaires pour accroître leur production, confronteront l'offre
du marché national avec celle des marchés extérieurs. En même temps, ils
auront la possibilité d'exporter, et par conséquent la demande extérieure
influera aussi sur le marché national.
Toujours dans le cadre supposé d'une totale liberté des changes, les
producteurs nationaux seront guidés par des considérations de prix et de
qualité, et s'orienteront vers les productions pour lesquelles la ratio prix de
vente/coûts sera la plus favorable.
Puisqu'il s'agit par hypothèse d'une économie agricole, ces productions
appartiendront au secteur primaire, par exemple la laine et la viande, pour
lesquelles le volume de la production excédera rapidement les besoins du
marché intérieur, le surplus étant exporté. Les exc

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