Excitation lumineuse intermittente et excitation alternante. Caractéristiques et Lois - article ; n°1 ; vol.28, pg 98-126
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Description

L'année psychologique - Année 1927 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 98-126
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1927
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Henri Piéron
III. Excitation lumineuse intermittente et excitation alternante.
Caractéristiques et Lois
In: L'année psychologique. 1927 vol. 28. pp. 98-126.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. III. Excitation lumineuse intermittente et excitation alternante. Caractéristiques et Lois. In: L'année psychologique.
1927 vol. 28. pp. 98-126.
doi : 10.3406/psy.1927.6409
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1927_num_28_1_6409.


Ill
EXCITATION LUMINEUSE INTERMITTENTE
ET EXCITATION ALTERNANTE
CARACTÉRISTIQUES ET LOIS
Par Henri Piéron
INTRODUCTION
»
La lumière, si elle est physiquement constituée par un pro
cessus discontinu ou oscillant, se comporte au point de vue
des unités de temps biologiques comme un processus continu
homogène, susceptible de provoquer une réponse sensorielle
également continue et homogène.
Dès lors, que se passe-t-il quand on introduit dans le stimu
lus lumineux des discontinuités artificielles ?
Nous savons que, si la fréquence des discontinuités n'est pas
grande, la réponse sensorielle comporte elle-même, ou des di
scontinuités perceptibles comme telles, ou des oscillations carac
téristiques (papillotement, « flicker »).
Si la fréquence est très grande, la réponse sensorielle rede
vient continue et homogène, indifîérenciable de celle que pro
voque un stimulus dépourvu de discontinuités, à l'intensité
près toutefois.
Le passage de la réponse sensorielle discontinue à la réponse
continue homogène (c'est-à-dire telle qu'aucun papillotement
n'est plus perceptible), lorsqu'on fait croître la fréquence des
discontinuités, se fait à des niveaux variables de la
suivant des conditions multiples qui ont été l'objet de nom
breuses études analytiques.
Les problèmes posés par l'excitation lumineuse intermittente PIÉRON. EXCITATION LUMINEUSE INTERMITTENTE, ETC. 99 H.
de la rétine concernent principalement — outre la détermination
de» facteurs régissant la variation des taux de discontinuité juste
compatibles avec une réponse continue homogène (seuil de fusion)
— le niveau d'intensité apparente de la réponse sensorielle
comparé à celui qui correspond à une stimulation continue,
soit quand les discontinuités de la réponse sont encore percept
ibles, soit quand la réponse apparaît homogène.
Nous allons examiner, à la lumière de nos propres recherches,
ce qui se passe dans la phase des fréquences « infrafusionnelles »
(avec discontinuités de la réponse) et dans celle des fréquences
« suprafusionnelles » (avec réponse homogénéisée).
Nous envisagerons ensuite les facteurs de variation dans le
taux de discontinuité du stimulus juste compatible avec une
réponse fusionnée homogène ; et nous déterminerons la loi
d'action d'un de ces facteurs jusqu'ici négligé.
Enfin nous rapprocherons certains des résultats de l'étude
de la stimulation intermittente de ceux que comporte
d'une à alternances hétérogènes souvent confondue
avec la précédente (stimulations hétéro-chromatiques ou hété
ro-lumineuses).
I. — Le régime des intermittences suprafusionnelles
et le phénomène de l'addition renforcée-
Rôle des lacunes *
Lorsqu'on fait, chez divers animaux, une comparaison de
l'action quantitative d'un stimulus lumineux continu et d'un
stimulus intermittent, en faisant croître progressivement la
fréquence des intermittences de ce dernier, on constate que
l'intensité d'action du stimulus intermittent augmente avec la des discontinuités, passe par un maximum, et dé
croît ensuite, pour atteindre progressivement un niveau stable
qui devient indépendant de la fréquence.
Ce dernier niveau paraît bien correspondre à celui de la
réponse sensorielle homogénéisée, et nous y reviendrons en exa
minant le régime des intermittences suprafusionnelles.
Un papillon (Vanessa antiopa), une mouche Tachinaire
1. Cf. Note préliminaire: Le rôle des lacunes dans l'excitation lumineuse.
Addition renforcée et loi de Talbot. G. R. Soc. de Biol, t. XC VII, 1927, p. 5^7 ICO MÉMOIRES ÖRlGINiüX
f
{Archytas aterrima) d'après les études de Dolley, une Éristale
étudiée par Mast et Dolley x, placés entre deux foyers lumineux
se dirigent, en vertu de leur phototropisme positif, vers le foyer
le plus intense ; si les deux foyers sont égaux et les deux flux
émis perpendiculaires, ils se dirigent le long de la bissectrice de
l'angle droit ainsi formé. En utilisant deux foyers égaux, mais
dont l'un est soumis à des intermittences régulières d'inégale
fréquence, l'autre ayant une action continue (obtenue avec
des intermittences d'une fréquence assez grande, supérieure à
125 par seconde, de manière à ce que la quantité de lumière
reçue par unité de temps soit la même des deux côtés), on cons
tate que l'action de la lumière à intermittences variables est
moindre que celle de l'autre pour les fréquences basses, lui
devient égale pour une certaine fréquence, puis plus grande,
passant par un maximum pour redevenir moindre ou égale
quand la fréquence est assez élevée. Mais les fréquences
caractéristiques de ces divers niveaux d'action changent avec
l'intensité lumineuse, s'élevant avec celle-ci.
La fréquence correspondant à l'action maxima de la lumière
à intermittences variables est aux environs de 33 éclats par
seconde pour 550 b. m., de 25 pour 227, de 20 pour 92 et de 14
pour 9,5 avec l'Éristale. Avec l' Archytas et des sources de 35 b.,
l'efficacité de la source subissant deux intermittences par s
econde (de durée égale à celle des éclats) est moindre que celle
de la source témoin ; elle lui est égale pour une fréquence de
5 à la seconde, lui est supérieure à partir de 10 et jusqu'à 50,
et lui redevient enfin définitivement égale à partir de 60.
Le même fait avait été déjà observé plusieurs années aupa
ravant en ce qui concerne l'action sur de petits crustacés, les
Cyclops, de radiations ultra- violettes, d'après les recherches
de M. et Mme Victor Henri 2.
A quantité égale de radiations, fournies dans l'unité de temps,
l'effet d'une irradiation intermittente l'emporte sur celui de
l'irradiation continue quand les fréquences de discontinuité
sont comprises entre 10 et 20 à la seconde.
1. W. L. Dolley, The relative stimulating efficiency of continuous and
intermittent light in Vanessa antiopa. Psychobiology, II, 1920, p. 137-176-
The relative... in the tachina fly Archytas aterrima. American Journal of
Physiology, LXIV, 1923, p. 364-370.
S. O. Mast et W. L. Dolley. — The effect of luminous intensity on the
relation between stimulating efficiency and flash-frequency of intermittent
light in the drone fly Eristalis tenax. Am. J. of Ph., LXVIII, 1924, p. 285-293.
2. Excitation des organismes par les rayons ultra-violets. C. R. Soc. de
Biol.,t. LXII, 1912, p. 992-996. PIERON. — EXCITATION LUMINEUSE INTERMITTENTE, ETC. 101 H.
En matière de vision humaine, on remarque également que,
pour certaines fréquences d'intermittences, l'éclat apparent
d'une source discontinue papillotante se montre supérieur à
celui qu'il revêt quand la fusion a fait cesser, pour un niveau
plus élevé des fréquences, l'impression de papillotement.
Le phénomène a été décrit par Brücke 2 qui l'a observé au
cours de la rotation plus ou moins rapide de disques à secteurs
blancs et noirs, et étudié spécialement par Exner qui a trouvé
un effet maximum pour une fréquence de 17,6 à la seconde s.
Mais, comme nous le verrons dans la quatrième partie, la suc
cession d'alternances hétérogènes, comme celle de secteurs
blancs et noirs, ne peut nullement être identifiée avec une
intermittence dans la stimulation lumineuse.
L'existence de ce que Brücke a appelé un « Nutz effekt », de ce
qu'on peut désigner avec Victor Henri sous le nom « d'addition
renforcée », est donc dans la stimulation lumineuse intermit
tente un fait général. Mais son étude quantitative est diff

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