Figures gravées sur des monuments mégalithiques des environs de Paris - article ; n°1 ; vol.4, pg 657-668
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1893 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 657-668
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Adrien De Mortillet
Figures gravées sur des monuments mégalithiques des
environs de Paris
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 657-668.
Citer ce document / Cite this document :
De Mortillet Adrien. Figures gravées sur des monuments mégalithiques des environs de Paris. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 657-668.
doi : 10.3406/bmsap.1893.5478
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5478MOKTILLET. — FIGURES GRAVÉES ET SCULPTÉES 657 DE
Figures gravées et sculptées sur des monuments mégali
thiques de&lcnvirons de Paris.
par M. Adrien de Mortillet.
Des signes gravés ou sculptés se retrouvent assez fréquem
ment sur les dalles de granit qui composent les monuments
mégalithiques de Bretagne. Ces grossières figures, qui ont
depuis une trentaine d'années beaucoup occupé les palethno-
logues, mais qui sont pour la plupart encore inexpliquées,
ne sont pas spéciales à la Bretagne. Il en a été rencontré
quelques spécimens sur des dolmens situés dans le bassin de
la Seine, en aval de Paris.
Bien que déjà décrites et même figurées dans divers re
cueils, ces dernières méritent d'être de nouveau publiées, car
les descriptions et les dessins qui en ont été donnés jusqu'à
présent sont en général imparfaits ou incomplets.
Ayant accompagné, au commencement du mois d'octobre,
un mouleur chargé de prendre pour la Commission des mo
numents mégalithiques des bons creux de ces intéressantes
sculptures, j'ai eu occasion de les revoir. J'ai pu les exami
ner dans d'excellentes conditions, après le nettoyage qui a
précédé l'opération du moulage, prendre des croquis et ob
tenir sur les pierres mêmes des calques grandeur naturelle
qui m'ont servi à faire les réductions ci-jointes (fig. 1 à 6).
Les mégalithes des environs de Paris sur lesquels ont été
signalées des sculptures sont au nombre de trois : un dans la
vallée de la Seine, à Aubergenville; les deux autres dans la de l'Epte, à Dampsmesnil et àBoury. Nous allons exa
miner séparément chacun de ces monuments.
I. — Dolmen du Trou- aux- Anglais.
(Commune $ Aubergenville , canton de Meulan, arrondissement de
Versailles, Seine-et-Oise.)
Ce dolmen est situé sur la rive gauche de la Sfeine, entre 658 SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1893
les Mureaux et Mézières, dans une clairière du bois de la Ga
renne, au lieu dit le Trou-aux-Anglais. Il appartient à M. Paul
Bertin, propriétaire du château de la Garenne, et fait, ainsi
que le château, partie de la commune d'Aubergenville. C'est
à tort que l'on a indiqué ce monument comme se trouvant
sur le territoire de la commune d'Epône.
Fig. 1. — Gravure sur dalle en grès. Dolmen du Trou-aux-Ànglais.
1/10 grand.
Le dolmen du Trou-aux-Anglais, aujourd'hui privé de ses DE MORTILLET. — FIGURES GRAVÉES ET SCULPTÉES 659
tables de recouvrement et en grande partie ruiné, compren
ait une chambre longue de 8 mètres et large d'environ
2 mètres, précédée d'un vestibule de 2 mètres de long sur
1 mètre 20 de large. Deux dalles servant de cloison entre la
Fie. 2. Gravure sur dalle en calcaire. Dolmen du Trou-aux-
Anglais. 1/6 grand.
chambre et le vestibule étaient échancrées à leur base de man
ière à laisser un vide juste suffisant pour le passage d'un
homme. Tous les supports de la chambre étaient en calcaire.
Parmi ceux du vestibule il y en avait deux en grès, un en
meulière et un en calcaire.
La découverte du monument est due à M. H. Leroy, garde-
chasse de M. Bertin, qui entreprit de le fouiller au commenc
ement de 1881 et constata dans la chambre la présence de
deux couches d'ossements humains séparées par des dallages
de pierres plates. Aux ossements étaient associés des objets
d'industrie néolithique.
Le 21 avril 1881, M. Grave annonçait cette découverte à la
Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise4, et
M. Dutilleux appelait en même temps l'attention de ses col
lègues sur les gravures qui recouvrent une des pierres. Dans
une communication faite en 1884 par M. P.-L. Guégan à la
d Commission de l'Inventaire des richesses d'art de Seine-et-Oise.
1881, p. 69. 660 SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1893
même Commission J5 il est encore question du dolmen du
Trou-aux-Anglais, qui a fait depuis l'objet d'une note de
M. Perrier du Carne parue dans Y Anthropologie 2, et d'un tra
vail communiqué par M. Cartailhac à l'Académie des inscrip
tions et belles-lettres 3.
Deux des pierres du dolmen du Trou-aux-Anglais présen
tent des sculptures. C'est d'abord la dalle en grès qui formait
le deuxième support du côté gauche du vestibule. Cette dalle,
qui mesure environ 1 mètre de largeur et qui dépassait terre
de 1 mètre 25, n'est plus en place actuellement. Elle gît à
plat au milieu de l'allée, en attendant qu'on la transporte
dans le parc du château de la Garenne. Sa surface assez unie
porte des traits gravés en creux au moyen d'un long et pa
tient martelage. On voit dans le haut une figure ayant la
forme d'un triptyque surmonté d'un fronton arrondi (fig. 1).
Que peut bien vouloir représenter ce dessin ? Il serait difficile
de le dire. Est-ce un plan ? La chose est possible, mais loin
d'être certaine. La cupule qui occupe à peu près le milieu du
compartiment de droite pourrait bien n'être qu'un trou natur
el. Au-dessous de cette première figure, il s'en trouve une
seconde plus facile à comprendre. Elle a cependant été jus
qu'à présent mal interprétée : on a voulu y voir le contour
d'une hache en pierre emmanchée. Après un énergique l
avage, nous avons pu nous rendre compte que l'on a cherché
à représenter sur cette partie de la pierre, non pas une ha
che, mais un homme tenant des deux mains une pioche
de grande dimension, ou mieux une charrue de forme primit
ive. Le corps, les bras et les jambes du bonhomme quoique
naïvement exécutés sont très nettement indiqués. La tête
n'existe plus, mais laplace qu'elle devait occuper jest fortement
* Commission des Antiquités et des Arts de Seine-et-Oise. 4e fasc.
1884, p. 84.
2 Perrierï)u Carne. — Signes gravés du dolmen du Trou-aux-Ang
lais. (Dans YAnthopologie, 1891, p. 267.)
3 Académie des inscriptions et belle$4ettres. Séance du 13 avril 1892. MORTILLET. — FIGURES GRAVEES ET SGCLTÉES 661 DE
martelée, comme si elle avait été manquée ou détruite. A la
place des mains, on observe deux petites cupules. L'erreur
d'interprétation que j'ai signalée plus haut vient de ce que
Fig. 3. — Sculpture sur dalle en calcaire. Dolmen du Trou-aux-
Ànglais. 1/6 grand.
l'on a attaché beaucoup trop d'importance aux traits qui se
trouvent à gauche du bonhomme. Ces traits ne sont que de
simples éraflures à peine larges d'un ou deux millimètres,
peut-être une esquisse, tandis que les lignes dessinant le bo
nhomme ont toutes plus d'un centimètre de largeur.
Une des deux dalles en calcaire formant la cloison qui sé
parait la chambre du vestibule porte également des sculp
tures. Cette pierre est à présent dans le parc du château. Sur
une de ses faces, celle qui regardait l'intérieur de la chambre,
est figuré le contour d'une hache en pierre polie, qui se trou
vait placé le tranchant en haut et la pointe en bas (fig. 2).
Cette figure, qui m'a été signalée par M. G. Fouju, mesure
exactement 245 millimètres de longueur sur 70 de largeur,
dimensions qu'atteignent parfois les haches en silex recueillies
i, iv (4* série). , 45 . SÉANCE DU 19 OCTOBRE 1893 662
dans la région, Au-dessus et à droite, il semble y avoir encore
quelques traits, mais ils sont plus ou moins douteux et diff
iciles à relever avec certitude à cause de la nature rugueuse
et caverneuse de la pierre.
Sur la face opposée du même bloc, par conséquent du côté
qui était tourné vers le vestibule, M. Fouju a reconnu en 1889
l'existence d'une grossière représentation féminine, publiée
en 1892 par M. E. Cartailhac.
Dans cette curieuse sculpture, dont l'ensemble affecte gros
sièrement la forme d'un triangle 

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