Génétique des caractères descriptifs utilisés en anthropologie - article ; n°2 ; vol.7, pg 225-254
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1971 - Volume 7 - Numéro 2 - Pages 225-254
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Leguèbe
Renée Montagne
Génétique des caractères descriptifs utilisés en anthropologie
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7 fascicule 2, 1971. pp. 225-254.
Citer ce document / Cite this document :
Leguèbe André, Montagne Renée. Génétique des caractères descriptifs utilisés en anthropologie. In: Bulletins et Mémoires de
la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7 fascicule 2, 1971. pp. 225-254.
doi : 10.3406/bmsap.1971.2018
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1971_num_7_2_2018Bull, et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 7, série XII, 1971, pp. 225-254
GÉNÉTIQUE DES CARACTÈRES DESCRIPTIFS
UTILISÉS EN ANTHROPOLOGIE
par
André LEGLJEBE et Renée MONTAGNE
(Laboratoire d'Anthropologie et de Préhistoire ;
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique)
Introduction
Les caractères descriptifs ont ainsi été qualifiés parce qu'ils étaient sensés évo
quer concrètement des objets réels. Essentiellement, ils devaient permettre de caract
ériser des races parce que la variabilité entre races était souvent considérable et
qu'il semblait possible de définir par rapport à eux des catégories suffisamment
nettes, catégories permettant d'aboutir à une classification de l'espèce humaine.
La couleur de la peau et la forme des cheveux ont notamment été utilisées dans ce
but par Huxley (1865), Deniker (1889), Haddon (1925) et Vallois (1948).
Dans la seconde moitié du xixe siècle, le développement de la biométrie a amené
au premier plan des préoccupations des anthropologistes les caractères à variation
continue, au moment même où la découverte des groupes sanguins montrait l'intérêt
considérable que présentait en anthropologie la théorie mendélienne de l'hérédité.
Les anthropologistes se sont trouvé devoir faire face, en biologie humaine, à
une opposition entre continu et discontinu, précisément à l'époque où les physiciens
aboutissaient à une synthèse heureuse des deux concepts en optique et en micro
physique.
Ils ont ainsi été conduits à admettre que les caractères descriptifs, qui ont pro
gressivement englobés tous les caractères qui ne font pas l'objet d'une mesure, peu
vent être transmis héréditairement selon un mécanisme mendélien qui se doit d'être
simple pour ne pas échapper au corps de doctrine qui s'est constitué à partir de
nos observations concernant les caractères discontinus, à savoir les groupes éry-
throcytaires et, plus tard, les groupes sériques et les groupes enzymatiques.
Or, l'ensemble des résultats actuels tend à montrer clairement qu'il est essent
iel de revenir sur l'esprit et les méthodes qui ont présidé à l'étude des caractères
descriptifs.
Dans une première partie consacrée à la morphologie de l'oreille, nous mont
rerons quel parti on peut tirer de l'étude des caractères descriptifs du point de vue
de l'anthropologie et de la génétique. 226 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS
Dans la seconde partie, nous analyserons, sur un plan plus général et au moyen
d'exemples empruntés à divers caractères, la voie qu'il y aura lieu de suivre si nous
voulons que les caractères descriptifs retrouvent, en anthropologie, leur pleine
signification.
I. — HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES DU PAVILLON DE L'OREILLE
Des enquêtes sur les jumeaux et sur les familles ont établi que de très nombreux
caractères de l'oreille externe sont héréditaires. Ces caractères étant extrêmement
variables en fonction du sexe, de l'âge et de la race, il est souhaitable de décrire
cette variabilité dans les différentes populations avant d'en étudier le mode de trans
mission.
1° Description et variabilité des phénotypes.
Le pavillon de l'oreille est essentiellement constitué par une lame de cartilage
recouverte de téguments. Les replis de ce cartilage conditionnent grandement la
forme de l'oreille externe (fig. 1).
Sur la face externe, des replis circonscrivent la conque au fond de laquelle s'ou
vre le conduit auditif. L'hélix, repli le plus excentrique limitant le pavillon, prend
naissance dans la conque (racine de l'hélix). Son degré d'enroulement varie beau
coup, non seulement d'une population à l'autre, mais aussi à l'intérieur d'une même
population. Les Noirs présentent souvent un hélix bien ourlé, caractère qui serait
Fig. 1. — Le pavillon de l'oreille.
1. Otobasion supérieur.
2. Racine de l'hélix (crus helicis). 1
3. Fossette naviculaire (fossa triangu- '
laris).
4. Helix.
6.5. Gouttière Tubercule de l'hélix Darwin. (scapha). 2
7. Anthelix. л ->
8. Cymba conchae. I U
9. Cavum conchae.
10. Conque (concha).
11. Tragus.
12. Antitragus.
13. Incisura intertragica.
14. Otobasion inférieur.
15. Lobe.
U LEGUEBE ET R. MONTAGNE. — GENETIQUE DES CARACTÈRES DESCRIPTIFS 227 A.
particulièrement constant chez les Bochimans (Lundman, 1952). Chez les Européens,
ce repli est généralement plus ouvert et peut parfois faire totalement défaut, sauf
le long de la racine de l'hélix.
Le tubercule de Darwin est spécialement intéressant du point de vue de l'ana-
tomie comparée du pavillon de l'oreille. Ce vestige supposé de la pointe de l'oreille
des Mammifères est ainsi décrit par Darwin (1891) : «une petite émoussée
qui fait saillie sur le bord replié » de l'hélix.
Chez beaucoup de Singes (Macaca, Cercopithecus, ...), la partie supérieure de
l'oreille se termine en pointe sans que l'hélix soit ourlé dans cette région. Cette
structure se rencontre parfois chez l'homme, notamment chez l'embryon. Lorsque
l'hélix s'enroule, le tubercule de Darwin change de direction et de postérieur devient
antérieur (fig. 2).
La fréquence de ce tubercule, qui peut être unilatéral, varie en fonction du
sexe, de l'âge, de la population : elle diminue en passant des Singes inférieurs aux
Anthropoïdes, puis à l'Homme.
Il serait utile de préciser, dans les enquêtes concernant le tubercule de Darwin,
si celui-ci est bilatéral, unilatéral gauche ou droit.
1cm.
Fig. 2.
Origine du tubercule de Darwin
Macaca Cercopithecus
Pavillon de l'oreille de singes et d'homme
dessinés à l'aide de mesures moyennes,
et classés par l'indice de Schwalbe
/ Base x 100 \
\ longueur morphologique /
croissant.
12 Macaca (I. S. = 69,9).
39 Cercopithecus (I. S. = 94,3).
21 Gorilla (I. S. = 120,9).
169 Homo, Belges <?(I. S. = 131,9).
Gorilla Homo (belges, o) 228 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS
Ce tubercule a été considéré comme une malformation et comme un signe de
dégénérescence ou de criminalité (Lombroso, in Keith, 1901). Les limites entre
malformations, anomalies et variations de la forme du pavillon sont très mal définies.
lSanthélix, repli parallèle à l'hélix et limite postérieure de la conque, se divise
vers le haut en deux branches, lesquelles encadrent la fossette naviculaire.
Si l'on compare le pavillon de l'oreille humaine à celui des singes, on constate
que deux caractères au moins s'accentuent : l'enroulement de l'hélix et le pincement
de l'anthélix. Le pavillon rétrécit par plissement.
Entre l'hélix et l'anthélix court un sillon, la gouttière de l'hélix, dont la pro
fondeur est fonction des deux reliefs qui la limitent. En effet, dans les cas extrêmes,
la partie postérieure du pavillon est une lame sur laquelle sont à peine esquissées
trois ondulations plus ou moins parallèles.
En avant de la conque, sous la racine de l'hélix, se situe une saillie mousse sim
ple ou double : le tragus, formant une sorte d'opercule devant le méat auditif.
Sur le bord postérieur de la conque, vis-à-vis du tragus, se trouve une autre
petite eminence : Yantitragus. Ces deux saillies sont séparées par Yincisura inter-
tragica, échancrure prolongeant la dépression de la conque vers le lobe.
La racine de l'hélix partage la conque en deux parties : l'une supérieure et
étroite, cymba

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