Gottfried Bombach et l étude des « modèles de croissance » chez les économistes allemands contemporains - article ; n°2 ; vol.11, pg 291-319
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Gottfried Bombach et l'étude des « modèles de croissance » chez les économistes allemands contemporains - article ; n°2 ; vol.11, pg 291-319

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Description

Revue économique - Année 1960 - Volume 11 - Numéro 2 - Pages 291-319
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Guy Hosmalin
Gottfried Bombach et l'étude des « modèles de croissance »
chez les économistes allemands contemporains
In: Revue économique. Volume 11, n°2, 1960. pp. 291-319.
Citer ce document / Cite this document :
Hosmalin Guy. Gottfried Bombach et l'étude des « modèles de croissance » chez les économistes allemands contemporains.
In: Revue économique. Volume 11, n°2, 1960. pp. 291-319.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1960_num_11_2_407407GOTTFRIED BOMBACH
et l'étude des "modèles de croissance"
chez les économistes allemands contemporains
Essayer de faire le point, en I960, des progrès accomplis en matière
d'analyse de la croissance économique, risque d'inspirer à première vue
une impression de découragement. Les travaux certes, sont nombreux et leur
valeur, pour une bonne part, indiscutable. Mais un bilan semblable, effec
tué dix ans plus tôt, en 1950, aurait paru comporter — impression d'ail
leurs toute relative — une plus grande proportion d' « innovations » ré
centes et frappantes dans le domaine instrumental, de «certitudes rassu
rantes » (1) nouvellement acquises par la théorie. Successeurs, fidèles à
l'esprit plutôt qu'à la lettre, de la « mécanique des flux » keynésienne const
ruite exclusivement pour la courte période, les « modèles de croissance »
mis au point par R.F. Harrod, E. Domar ou J.R. Hicks semblaient devoir
fournir dans l'avenir le cadre fécond et indispensable au sein duquel s'in-
tègreraient les unes aux autres toutes les recherches sur les divers aspects
des phénomènes de croissance.
Au cours des dix années qui viennent de s'écouler, l'étude de la crois
sance ne s'est pas, bien au contraire, ralentie ou appauvrie. Elle représente
plutôt, parmi les secteurs de la recherche économique, l'un de ceux où s'est
manifestée la plus grande activité. Mais elle a élargi son optique, enrichi
son patrimoine de connaissances théoriques et statistiques, approfondi son
analyse. En se diversifiant, elle est aussi devenue plus touffue, moins facile
à dominer par le moyen d'une élégante synthèse.
On constate tout d'abord une tendance à l'autonomie dans l'étude d'un
certain nombre de problèmes que l'on avait cru un moment pouvoir consi
dérer comme de simples ramifications de la théorie de la croissance. C'est
1. On n'oubliera pas la valeur toute relative de cette expression, en
matière de recherche scientifique... 292 REVUE ÉCONOMIQUE
entre autres le cas des travaux consacrés aux « économies sous-dévelop-
pées ». Sans aller jusqu'à séparer entièrement analyse de la croissance et
analyse du développement, beaucoup d'auteurs soulignent maintenant
qu'elles ne relèvent pas nécessairement de la même approche ni des mêmes
instruments (2). De même la théorie des structures et de leur dynamique,
terrain de rencontre des spécialistes de la croissance et des spécialistes du
développement (3), ne borne pas son domaine aux contributions qu'elle
peut leur apporter. On a pu dire en effet « qu'il n'existe pas, dans l'ab
strait, de facteurs purement structurels » (4) et que l'étude des structures
représente une « approche » particulière applicable à l'ensemble des phéno
mènes économiques.
Les « modèles », d'autre part, n'exercent plus un « effet de dominat
ion » sur l'ensemble des travaux consacrés à la croissance économique. On
aborde désormais l'étude de cette dernière sous trois optiques assez nett
ement différenciées, qu'il suffit de caractériser par quelques exemples (5) :
a) Les recherches consacrées au perfectionnement des modèles abstraits :
il suffira de citer la plus récente contribution de N. Kaldor (6) en ce
domaine ;
b) les études statistico-historiques, dont le type est fourni par les tr
avaux de S. Kuznets et du N.B.E.R. aux Etats-Unis (7) ;
c) les analyses économico-sociologiques, destinées à mettre en lumière
les facteurs « stratégiques » des processus de croissance et dont les ouvrages
d'A. Lewis ou de J. Robinson (8) offrent un modèle significatif.
2. Voir en ce sens : M. Byé, « Le rôle du capital dans le développe
ment économique », Economie appliquée, juil.-sept. 1958. p. 430-431.
3. « Terrain » défriché surtout, en dehors dn Suédois .T. Âkerrnann,
par des théoriciens allemands ou de langue française, comme le fait remar
quer A. Piettre dans son ouvrage : Pensée économique et théories contem
poraines, Paris, Dalloz, 1959, p. 441. Voir aussi : A. Piettkk, « Les deux
aspects de la dynamique des structures », Revue d'économie politique, mars-
avril 1957, p. 164-174.
4. André Marchai,, Méthode scientifique et Science économique, tome II,
Paris, Libraire de Médicis, 1955, p. 176.
5. Bien rares sont d'ailleurs les auteurs dont l'apport peut être classé
dans une seule des catégories ci-dessus.
6. N. Kaldor, « A model of economic growth », Economic journal, dec.
1957, p. 591-624.
7. Voir en particulier : S. Kuznets, « Long-term changes in the national
income of the United States of America since 1870 », Income and wealth,
Series II, Cambridge, 1952.
8. A. Lewis, The theory of economic growth, London, Macmillan, 1955 :
J. Robinson The aceumulution of capital, London, Macmillan, 1956. GOTTFRIED BOMBACH 293
La science économique allemande était préparée par une forte tradition
pour se joindre aux efforts entrepris dans les autres pays en vue d'élaborer
une analyse scientifique de la croissance économique. Sans tomber dans les
outrances des « schémas d'évolution » des écoles historiques, les études de
Sombart ou de Wagemann sur les degrés d'évolution du système capital
iste, les travaux de W. Eucken sur les « types d'organisation » fournis
saient une base solide pour l'élaboration d'une dynamique de longue période.
L'Allemagne avait été en outre le carrefour des influences exercées par le
Suédois Cässel (9), théoricien dès 1927 de «l'économie en progression
régulière» (10) et par l'Autrichien J. Schumpeter, professeur à Bonn de
1926 à 1930, auteur de cette «Théorie de l'évolution économique » publiée
en 1911 et qui fournit encore à l'analyse moderne quelques-uns de ses
instruments essentiels.
Après 1945, l'effort de théoriciens comme E. Schneider, E. Preiser et
A. Paulsen permet à la nouvelle génération des jeunes économistes d'asso
cier à ces racines nationales une connaissance approfondie des apports key-
nésîens et post-keynésiens en matière d'instruments de l'analyse économiq
ue. Dans le domaine des faits, le taux de croissance exceptionnel de l'éc
onomie allemande entre 1948 et 1959 pose le problème de l'explication de
ce «miracle» et de l'incertitude qui plane sur la possibilité de sa reconduct
ion. D'autre part l'Allemagne, tournée vers les marchés extérieurs, se
demande à quelles conditions sa propre croissance peut être coordonnée
avec les immenses perspectives d'une participation au développement des
économies attardées.
Aussi ne faut-il pas s'étonner de la place importante que tiennent, dans
les travaux allemands de ces dernières années, les études consacrées aux
divers aspects des phénomènes de croissance économique (11). Il serait
vain d'espérer en faire, dans le cadre d'un seul article, une présentation
exhaustive, risquant de se ramener à une simple bibliographie commentée.
9. Dans une conférence prononcée à Paris en 1956, sur « Les tendances
dans la théorie économique allemande d'aujourd'hui », le Professeur
F. Lütge, de l'Université de Munich, disait que Cassel « peut être presque
désigné comme un économiste allemand, si forte fut, à l'époque, son influence
en Allemagne ».
10. « Die gleichmässig fortschreitende Wirtschaft ». Voir : G. Cassel.
Theoretische Sozialökonom ic, -t. Auflage, Leipzig, 1927, chap. I. p. 27 s.
11. Cette importance est confirmée par le thème choisi pour le Congrès
de 1958 de l'Association pour les sciences économ

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