Henri Hubert et la sociologie du temps - article ; n°1 ; vol.20, pg 183-204

François-André Isambert

Description

Revue française de sociologie - Année 1979 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 183-204
François-A. Isambert: Henri Hubert und die Soziologie der Zeit.
Henri Hubert ist besonders bekannt, durch seine Zusammenarbeit mit Marcel Mauss an mehreren beruhmten Essays. Sein eigenes Werk als Soziologe, Mythologe und Archeologe ist weitgehend unbekannt. In der Zeit als er am engsten mit Durkheim und Mauss an der sozialen Entstehung der Denkkategorien zusammenarbeitete, schrieb er seinen Essai sur le temps (Essay zur Zeit), ein Hauptwerk der Soziologie des Wissens. Von der religiösen, der profanen, der qualitativen zur quantitativen Zeit zeigt Henri Hubert wie selbst die Struktur der Zeit als organisation des Geschehens in der Zeitdauer von den sozialen Prozessen abhängit ist.
François-A. Isambert : Henri Hubert y la sociologia del tiempo.
Se conoce sobre todo a Henri Hubert por haber firmado con Marcel Mauss varios ensayos célèbres. Se desconoce su obra personal de sociólogo, mitólogo y arqueólogo. En el mismo periodo en que trabaja más estrechamente con Durkheim y Mauss en la genesis social de las categorias del pensamiento, compone su Essai sur le temps que es una pieza maestra de la sociologia del conocimiento. Desde el tiempo sagrado, el tiempo profano, el tiempo cualitativo hasta el tiempo cuantitativo, enseňa Henri Hubert como hasta la estructura del tiempo como organization de los acontecimientos en la duración dépende de los procesos sociales.
François-A. Isambert: Henri Hubert and the sociology of time.
Henri Hubert is principally known for his co-authorship of several famous essays with Marcel Mauss. His individual work as sociologist, mythologist, and archeologist is little known. During the very period in which he was working most closely with Durkheim and Mauss on the social origins of the categories of thought, he was writing a masterpiece in the sociology of knowledge the Essai sur le temps. From sacred time to profane time, from qualitative time to quantitative, Henri Hubert showed how time's very structure as organizer of events in duration is a consequence of social processes.
François-A. Isambert : Henri Hubert et la sociologie du temps.
Henri Hubert est surtout connu pour avoir signé avec Marcel Mauss plusieurs essais célèbres. Son œuvre personnelle de sociologue, mythologue et archéologue est peu connue. Dans la période même où il travaille le plus étroitement avec Durkheim et Mauss sur la genèse sociale des catégories de la pensée, il compose son Essai sur le temps qui est une pièce maîtresse de la sociologie de la connaissance. Du temps sacré, du temps profane, du temps qualitatif au temps quantitatif, Henri Hubert montre comment la structure même du temps comme organisation des événements dans la durée est tributaire de processus sociaux.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE
• Publié le: 01 janvier 1979
• Nombre de lectures: 50
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

François-André Isambert
Henri Hubert et la sociologie du temps
In: Revue française de sociologie. 1979, 20-1. pp. 183-204.
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Isambert François-André. Henri Hubert et la sociologie du temps. In: Revue française de sociologie. 1979, 20-1. pp. 183-204.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1979_num_20_1_6677Zusammenfassung
François-A. Isambert: Henri Hubert und die Soziologie der Zeit.
Henri Hubert ist besonders bekannt, durch seine Zusammenarbeit mit Marcel Mauss an mehreren
beruhmten Essays. Sein eigenes Werk als Soziologe, Mythologe und Archeologe ist weitgehend
unbekannt. In der Zeit als er am engsten mit Durkheim und Mauss an der sozialen Entstehung der
Denkkategorien zusammenarbeitete, schrieb er seinen "Essai sur le temps" (Essay zur Zeit), ein
Hauptwerk der Soziologie des Wissens. Von der religiösen, der profanen, der qualitativen zur
quantitativen Zeit zeigt Henri Hubert wie selbst die Struktur der Zeit als organisation des Geschehens in
der Zeitdauer von den sozialen Prozessen abhängit ist.
Resumen
François-A. Isambert : Henri Hubert y la sociologia del tiempo.
Se conoce sobre todo a Henri Hubert por haber firmado con Marcel Mauss varios ensayos célèbres. Se
desconoce su obra personal de sociólogo, mitólogo y arqueólogo. En el mismo periodo en que trabaja
más estrechamente con Durkheim y Mauss en la genesis social de las categorias del pensamiento,
compone su "Essai sur le temps" que es una pieza maestra de la sociologia del conocimiento. Desde el
tiempo sagrado, el tiempo profano, el tiempo cualitativo hasta el tiempo cuantitativo, enseňa Henri
Hubert como hasta la estructura del tiempo como organization de los acontecimientos en la duración
dépende de los procesos sociales.
Abstract
François-A. Isambert: Henri Hubert and the sociology of time.
Henri Hubert is principally known for his co-authorship of several famous essays with Marcel Mauss. His
individual work as sociologist, mythologist, and archeologist is little known. During the very period in
which he was working most closely with Durkheim and Mauss on the social origins of the categories of
thought, he was writing a masterpiece in the sociology of knowledge the "Essai sur le temps". From
sacred time to profane time, from qualitative time to quantitative, Henri Hubert showed how time's very
structure as organizer of events in duration is a consequence of social processes.
Résumé
François-A. Isambert : Henri Hubert et la sociologie du temps.
Henri Hubert est surtout connu pour avoir signé avec Marcel Mauss plusieurs essais célèbres. Son
œuvre personnelle de sociologue, mythologue et archéologue est peu connue. Dans la période même
où il travaille le plus étroitement avec Durkheim et Mauss sur la genèse sociale des catégories de la
pensée, il compose son "Essai sur le temps" qui est une pièce maîtresse de la sociologie de la
connaissance. Du temps sacré, du temps profane, du temps qualitatif au temps quantitatif, Henri Hubert
montre comment la structure même du temps comme organisation des événements dans la durée est
tributaire de processus sociaux.R. franc, sociol, XX, 1979, 183-204
François-A. ISAMBERT
Henri Hubert
et la sociologie du temps
A la jointure de la sociologie religieuse et de la sociologie de la
connaissance, l'Etude sur la représentation du temps de Henri Hubert
m'avait frappé, depuis longtemps, par son caractère pénétrant. Ayant eu
l'occasion de regarder d'un peu plus près la genèse des idées fonda
mentales de l'école durkheimienne (1), je me suis aperçu que cette Etude
occupait, dans ce développement, un point stratégique, puis que le rôle
de Henri Hubert avait, dans son ensemble, été essentiel pour la mise au
point d'idées que Durkheim devait systématiser dans les Formes élément
aires de la vie religieuse. Je désirais saisir l'occasion du cinquantième
anniversaire de la mort de H. Hubert pour tenter de lui rendre justice
lorsque j'ai appris que l'on préparait ce numéro spécial.
Rendre justice est bien le mot qui convient lorsqu'on voit à quel point
H. Hubert a été oublié et sa contribution propre négligée. Paradoxalement,
il semblerait que son renom ait pâti de sa collaboration, sinon de son
amitié (2) avec Mauss. C'est ce dernier que l'on a tendance à créditer le
plus de leur commun Essai sur le sacrifice et de leur Esquisse d'une
théorie de la magie. Quant à son Etude sur la représentation du temps
dans la religion et la magie, qui pense à la lui attribuer depuis qu'elle
a été republiée dans les Mélanges d'histoire des religions, signés Hubert
et Mauss (3) ? Et pourtant l'œuvre de Henri Hubert, si l'on compte ses
multiples articles, notes et recensions, est au moins aussi volumineuse que
(1) Cf. mon article « L'élaboration de la dans son « Introduction à l'œuvre de
notion de sacré dans l'école durkhei- Marcel Mauss » en tête du même ouvrage,
mienne », Archives de sciences sociales Claude Lévi-Strauss ne souffle mot de
des religions, 42, 1976, p. 35-36. la collaboration de Hubert, pourtant co-
(2) Mauss appelle à diverses reprises auteur de la Théorie de la magie, publiée
Hubert « mon frère de travail ». cf. dans l'ouvrage. Enfin, G. Gurvitch ne cite
Œuvres, passim. pas dans son chapitre sur «Les temps
(3) Notons seulement que, dans son sociaux » de sa Vocation actuelle de la
Avertissement à Sociologie et Anthropo- sociologie (2e éd. t. II) VEtude de Hubert,
logie, G. Gurvitch présente l'Essai sur le auquel il semble pourtant devoir beau-
sacrijice comme œuvre de Mauss, que coup, au moins indirectement.
183 Revue française de sociologie
celle de Mauss (4). La contribution de Hubert aux essais écrits en
commun avec Mauss, son Introduction au Manuel d'histoire des religions
de Chantepie de la Saussaye, son Etude sur la représentation du temps
et son Culte des héros, pour ne citer que le principal, sont loin d'être
des apports secondaires à la sociologie française. Il faut aussi compter
l'inspiration sociologique qui a animé son œuvre de préhistorien et d'his
torien des religions de l'Europe pré -chrétienne.
Il est donc important, à un moment où on s'aperçoit de la richesse
de l'œuvre sociologique des durkheimiens, autres que Durkheim lui-même
et Mauss, et de l'impact qu'ils ont eu sur la pensée de Durkheim, de
faire connaître l'œuvre de Henri Hubert. Plus qu'un simple article bio
graphique, il faudrait une étude approfondie sur l'œuvre tout entière
et j'appelle de mes vœux la thèse qui s'attellera à cette tâche. Il faudrait
que voie enfin le jour le projet d'une édition des œuvres — au moins des
œuvres sociologiques — de H. Hubert (5). Anticipant sur ces projets, ma
contribution sera double. Je jette d'abord les jalons d'une biographie
intellectuelle d'Henri Hubert. J'analyse ensuite plus attentivement ce qui
m'a révélé la valeur de la pensée de Hubert, son étude sur le temps.
1. — Sociologue, historien, archéologue
Issu d'une famille de bourgeoisie parisienne (6) avec un père retiré
tôt des affaires, Henri Hubert s'était dirigé vers l'histoire dès ses études
aux lycée Louis-le-Grand où l'aumônier du lycée, l'abbé Quentin, contri
bua à éveiller en lui le goût de l'histoire des religions. Normalien, agrégé
d'histoire, H. Hubert prend un départ universitaire tout à fait classique.
Mais il s'oriente plus vers la recherche que vers la carrière enseignante.
Au lieu de prendre un poste, en 1895, il se spécialise dans l'histoire des
religions et la philosophie. Il suit les cours de l'Ecole Pratique des Hautes
Etudes. A la quatrième et à la cinquième section, il suit les cours de
Carrière, V. Scheil, Joseph Halévy, Victor Bérard, Sylvain Lévy et
Israël Lévi, et V. Derenbourg. Le passé celtique et les langues orientales
semblent alors l'intéresser à parts égales. C'est alors qu'il se lie d'amitié
avec Marcel Mauss et tous deux collaborent dès le premier numéro (1896-
1897) à V Année sociologique. Si, dans ce premier numéro, il est seulement
responsable, avec Mauss, de la sous-rubrique « mythes » et si le seul
compte rendu d'ouvrage qu'il signe est co-signé avec Mauss, dès le second
numéro, il est co-responsable de presque toutes les sous-rubriques du
chapitre « sociologie religieuse »