Histoire et psychologie ? - article ; n°5 ; vol.20, pg 923-938
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1965 - Volume 20 - Numéro 5 - Pages 923-938
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Éliane-Amado Lévy-Valensi
Histoire et psychologie ?
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 20e année, N. 5, 1965. pp. 923-938.
Citer ce document / Cite this document :
Lévy-Valensi Éliane-Amado. Histoire et psychologie ?. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 20e année, N. 5, 1965.
pp. 923-938.
doi : 10.3406/ahess.1965.421838
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1965_num_20_5_421838DEBATS ET COMBATS
Histoire et Psychologie ?
pas « de et en ou elle historisante récit. en L'Histoire, science refusant s'hypnotiser inutile est tentant « Elle Chroniques que à les notre », est de perspectives du ou sur les par encore propos « général le soumettre événementielle ». son détail C'est au etymologie de — pluriel un le contingent, à de la lieu des rappeler), « dégager », petite réflexions chez même, commun selon Tacite tenteraient histoire les des que a d'abord (mais plus néologismes constantes. l'histoire et, » larges peut-être ou au — été des Moyen car information a qui, peu L'histoire progressé histoires, il n'est-il au euphon'y Age, lieu a
niques mais désormais classiques de Paul Janet, ne constitue plus qu'une
sorte de matériau brut de l'Histoire. Un phénomène qu'il faut déchiffrer
et analyser pour le rendre maniable au niveau de la réflexion scienti
fique.
C'est à ce niveau, il va sans dire, que peut se situer le problème de ses
rapports avec la psychologie. Mais le problème est loin d'être clair, et
nous pourrions mettre en exergue de cette étude cette phrase de
R. Romano qui du reste s'y appliquait expressément : « C'est une sorte
d'exigence, ce n'est pas encore un problème. » x
Pour tenter de problématiser cette exigence nous nous essaierons à
la saisir là où elle s'exprime, par touches successives, de façon, s'il le
faut, intuitive et impressionniste, pour ne pas apporter au problème de
systématisation prématurée qui, sous un caractère fallacieusement ferme
— et réellement rigide — laisserait échapper l'essentiel. A partir de ces
premières données nous tenterons de cerner certains types de difficultés
auxquelles se heurte l'exigence de l'historien et qui proviennent peut-
être de quelque chose de gauchi à l'intérieur de la psychologie elle-même.
Nous tenterons d'esquisser à partir de quel redressement ou de quelle
nouvelle exigence, l'exigence de l'historien pourrait s'articuler aux res
sources de la psychologie. Nous ne prétendons nullement épuiser le pro
blème ni même en découvrir, dans un horizon entièrement déblayé, toutes
les avenues. Nous voudrions -seulement dégager une ligne maîtresse. Une
seule peut-être, mais qui pourrait, croyons-nous, libérer de certains
postulats épistémologiques les recherches ultérieures, lever l'hypothèque
1. Colloque autour du livre de M. Foucault, V Histoire de la Folie, auquel parti
cipaient M. Bonnafé, M. Braudel, M. Daumézon, M. Foucault, M. Le Goff, M. Romano,
M. Tenenti, M. Veil. M. Vuillemin et moi-même.
923 ANNALES
ou une des hypothèques qui court-circuitent la liberté de réflexion du
chercheur en l'enfermant dans des impasses, en fermant de façon prémat
urée les horizons de sa recherche.
L'évolution des techniques historiques et psychologiques ont amené
historiens et psychologues à une remise en question de leur discipline à
la lumière de disciplines voisines et à une prise de conscience d'inévitables
interférences.
Dans une remarquable conférence sur Histoire et Psychologie au
Centre National de Synthèse, J.-P. Vernant soulignait que l'on assistait
ces dernières années à un rapprochement entre Histoire et
et à la prise de conscience de ce à travers certains pro
blèmes « devenus communs ». Il citait différents travaux des années 60,
essais de psychologie historique, ébauches d'une conception plus radica
lement historique de l'homme, etc.. « Pour l'historien contemporain, le
psychologique n'est plus un principe d'intelligibilité mais la dimension devient un des aspects de la matière historique dont il faut
également rendre compte, comme du reste. » x L'utilisation de la dimens
ion psychologique a toujours existé pour l'historien, mais le changement
réside dans « le passage d'une histoire psychologique à une psychologie
historique dans le cadre plus vaste » dans laquelle l'étude
des mentalités trouve sa place. Le psychologue de son côté introduit
— ou réintroduit — la dimension temporelle dans l'étude des faits psy
chiques humains.
Voici défini dans un premier temps un scheme d'apports réciproques
sur lequel il semble que tout le monde puisse être d'accord. Pourtant,
s'il est vrai que cette prise de conscience reste pour l'historien la décou
verte « d'une exigence » et non encore d'une voie d'échanges parfait
ement définie, il convient d'essayer de saisir, sur le mode régressif, non pas
le niveau où apparaissent déjà des réalisations positives mais celui de la
libre réflexion qui, s'exprimant au point volontairement indifférencié
dont naissent ses investigations les plus originales, fait surgir un certain
nombre d'hésitations significatives.
S'adressant aux historiens, lors du colloque déjà cité, M. Ferňand
Braudel leur demandait s'ils s'étaient déjà interrogés « sur ce que pourr
ait être une sorte de psychologie systématique des temps révolus » qui
pourrait indiquer un ensemble de règles, de points de vue, de méthodes,
voire de mises en garde. Les réponses semblent cerner le problème à diffé
rents niveaux ou plus exactement déterminer que ce comporte
différents niveaux auxquels il s'exprime de façon souvent non homogène.
On souligne que l'historien a tendance à réduire un phénomène indivi
duel, par exemple une maladie, à ses conditions sociologiques d'appari-
1. Cette conférence étant encore, à ma connaissance, inédite, je m'excuse de
l'approximation de mes citations faites d'après mes propres notes.
924 HISTOIRE ET PSYCHOLOGIE
tion К Ce serait là une « réduction sociologique » qui absorberait notre
problème. Pourrait-on résoudre un problème d'époque à partir d'un cer
tain nombre de sentiments-clefs ? * Une psychologie collective — c'est
M. Tenenti qui revient à plusieurs reprises sur le terme — serait-elle
fondamentale pour la recherche historique ? En fait l'historien ressent
le besoin d'un apport psychologique, mais d'une part il prend conscience
des ressources dont il dispose et qu'il pourrait présenter au spécialiste
non-historien, d'autre part il s'avise de ce qu'il manque pour l'instant
d'une échelle des problèmes. Pour le premier point M. Le Goff souligne que
certains ouvrages « restant des ouvrages d'historien offrent peu de chose
à un historien », M. Braudel insiste sur la nécessité pour l'historien de
faire valoir aux yeux des non-historiens la valeur des documents dont
l'historien dispose.
Pour le second point, souligné par M. Tenenti, il semble receler de
multiples implications non encore dégagées. Car cette « échelle des pro
blèmes » implique par elle-même une échelle des méthodes, une mise à
jour des postulats épistémologiques qui, non exprimés, peuvent sinon
fausser, du moins limiter la recherche avec l'obscur sentiment qu'autre
chose est possible au delà de ses frontières actuelles, mais « autre chose »
qu'on ne peut ni déterminer, ni atteindre.
C'est à ce niveau que se justifie, croyons-nous, le point d'interrogation
que nous avons introduit dans notre titre. Sans ce d'interrogation,
bilan des résultats et des perspectives des rapports entre Histoire et
Psychologie, notre bref travail n'aurait fait que doubler, avec beaucoup
moins d'informations et de solidité, le remarquable travail de Vernant.
Mais ce point d'interrogation met en question le sens de ce rapport
même. Faut-il souhaiter quelque chose de plus ou quelque chose d'autre
— ou un approfondissement de sa démarche même — que ce qu'apporte
я l'heure actuelle le Centre de Psychologie Historique animé par
MM. Meyerson et Vernant ? L'interrogation de l

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