Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico - article ; n°1 ; vol.3, pg 47-61
16 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico - article ; n°1 ; vol.3, pg 47-61

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
16 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Sciences sociales et santé - Année 1985 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 47-61
Hugo Mercer : Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico.
Ce texte, qui est la traduction d'une communication faite par l'auteur sur le thème des hôpitaux et de la pratique médicale, esquisse une analyse socio-historique de l'infrastructure hospitalière de la ville de Mexico. Trois moments distincts découpent l'évolution de cette infrastructure : l'hôpital est successivement instrument d'expiation des fautes, instrument d'ordre ou agent de la modernisation du pays. À chaque type d'établissement correspond une pratique médicale spécifique et une fonction sociale particulière de la médecine.
Hugo Mercer: Hospitals and medical practices in Mexico City.
This article is the translation of a communique by the author on hospitals and the medical practice; it outlines a socio-historical analysis of the hospital infrastructure which is divided into three parts: the hospital as an instrument for righting wrongs, as an instrument of order, or as an agent of modernization of the country. For each type of establishment there is a corresponding spécific medical practice with its particular social function of medicine.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hugo Mercer
Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico
In: Sciences sociales et santé. Volume 3, n°1, 1985. pp. 47-61.
Abstract
Hugo Mercer: Hospitals and medical practices in Mexico City.
This article is the translation of a communique by the author on hospitals and the medical practice; it outlines a socio-historical
analysis of the hospital infrastructure which is divided into three parts: the hospital as an instrument for righting wrongs, as an
instrument of order, or as an agent of modernization of the country. For each type of establishment there is a corresponding
spécific medical practice with its particular social function of medicine.
Résumé
Hugo Mercer : Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico.
Ce texte, qui est la traduction d'une communication faite par l'auteur sur le thème des hôpitaux et de la pratique médicale,
esquisse une analyse socio-historique de l'infrastructure hospitalière de la ville de Mexico. Trois moments distincts découpent
l'évolution de cette infrastructure : l'hôpital est successivement instrument d'expiation des fautes, instrument d'ordre ou agent de
la modernisation du pays. À chaque type d'établissement correspond une pratique médicale spécifique et une fonction sociale
particulière de la médecine.
Citer ce document / Cite this document :
Mercer Hugo. Hôpitaux et pratique médicale dans la ville de Mexico. In: Sciences sociales et santé. Volume 3, n°1, 1985. pp.
47-61.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1985_num_3_1_992Sociales et Santé - vol. III - n° 1 - février 1985 Sciences
HOPITAUX ET PRATIQUE MEDICALE
DANS LA VILLE DE MEXICO
Hugo Mercer*
Dans le domaine de l'analyse de l'institution hospitalière,
en tant que lieu spécifique de la pratique médicale, il est possi
ble d'identifier diverses stratégies. Au sein de la sociologie
médicale, la perspective structurelle fonctionnaliste en a été
l'expression dominante durant au moins deux décennies; elle
a privilégié la thématique de l'institution hospitalière dans la
mesure où l'on pouvait y observer, sans interférences context
uelles, des schémas d'interaction sociale. Étant donné la recon
naissance consensuelle que détient l'institution hospitalière et
la possibilité de l'abstraire de son environnement, l'hôpital est
devenu, pour ce courant théorique, un instrument analytique
propice à la compréhension des relations de pouvoir, des
modèles de communication et de socialisation, des processus
de spécialisation et de professionnalisation. Une gamme variée
d'investigations développées à partir des années 50 aux États-
Unis illustrent cette approche (Wilson [35], Wessen [34],
Freidson [15]). Ces travaux exprimaient en général l'idée
selon laquelle l'hôpital constitue l'unité d'analyse qui reprod
uit, à l'échelle, les processus et les conflits spécifiques de la
société globale, mais avec l'avantage de les circonscrire dans
une sphère bien délimitée, y compris physiquement. Cette idée
de l'espace hospitalier est cohérente avec la fonction d'un
hôpital réceptacle d'individus provisoirement déviants, comme
le fonctionnalisme définit les malades. La légitimation sociale
du statut de malade requiert que celui-ci recherche et obtienne
les soins médicaux les plus adéquats, ce dont l'hôpital consti
tue la référence obligée.
* Hugo Mercer, Sociologue, Universidad Autonoma Metropolitana, Xochi-
milco, Mexico DF. HUGO MERCER 48
Pour Parsons [30], cette perspective donne à l'institution
hospitalière une caractéristique supplémentaire, celle d'en
ceinte thérapeutique, en l'investissant de fonctions de légitima
tion et de contrôle social. L'isolement que suppose l'hôpital
est une forme de contrôle permettant d'éviter l'extension de la
déviance entraînée par la maladie. D'après l'auteur : « La légit
imation conditionnelle du statut de la personne malade place
(le patient) dans une relation spéciale avec ceux qui ne sont
pas malades, avec les membres de sa famille et avec les travail
leurs des services de santé, particulièrement avec les médecins.
Ce contrôle fait partie du prix à payer pour une légitimation
partielle, avec pour résultat une structure de base dépend
ante...». Cette relation de dépendance se manifeste concrète
ment au niveau de la relation interpersonnelle, mais en même
temps s'insère institutionnellement dans le milieu hospitalier.
A la suite de la formulation initiale de Parsons et des
recherches ultérieures qui se sont inscrites dans sa vision de la
pratique médicale moderne, se dégageront des observations
critiques relativement aux caractéristiques du contrôle social
qui s'exerce à partir de l'hôpital, contrôle qui, par ailleurs,
excède la finalité thérapeutique de base. Ces aspects ne furent
pris en considération que tardivement par le fonctionnalisme
ou ses dérivés (Freidson [15], Mechanic [25]); leur intérêt
primordial subsistait dans le cadre des schémas d'interaction
médecin-malade, ou bien dans celui de l'articulation entre les
systèmes individuel, culturel et social en matière de santé.
Aux tièdes observations relatives aux limites du fonction
nalisme ne tarderont pas à s'ajouter, dans le champ de la
santé, des critiques plus dures (Navarro [28], Waitskin et
Waterman [33], Comité des Sciences Sociales OPS/OMS
[8]). Ces étaient fondées sur l'idée que la pratique
médicale et l'état de santé de la population sont le produit de
facteurs économiques, politiques et sociaux que les travaux
fonctionnalistes, dans l'application de leurs modèles explicatifs
partiels, laissaient à la marge. Elles exigeaient une approche
sociologique qui, au lieu de se concentrer sur les relations
entre acteurs sociaux à l'intérieur de l'espace hospitalier,
rechercherait les déterminants structurels de la maladie et de
l'utilisation des services de santé.
A partir du début des années 70 s'est développée une nouv
elle façon d'envisager la thématique hospitalière. Issues de la
prise en considération du coût croissant des soins médicaux et
du poids de plus en plus important acquis, en son sein, par ses
composantes technologiques et pharmaceutiques, une série HOPITAUX ET PRATIQUE MEDICALE A MEXICO 49
d'études se sont attachées à démontrer la nécessité de réduire,
d'une façon ou d'une autre, l'énorme institution qu'était
devenu l'hôpital. Avec une intensité comparable à celle avec
laquelle on préconisait de «réduire l'État pour mieux dévelop
per la Nation», on plaidait pour une simplification de l'exer
cice de la médecine, mettant l'accent sur l'opportunité
d'intensifier les soins primaires et de faible complexité. La
rationalisation, l'extension de la couverture et la démédicalisat
ion (Alford [1], Knowles [20], Illich [ 19]) furent les diverses
expressions qui convergèrent en un appel à la simplification
de la pratique médicale. Si, à l'intérieur de cette position, s'ex
primait bien initialement la volonté de couvrir les besoins de
santé des secteurs les plus défavorisés (cf. la Conférence des
ministres de la Santé des Amériques en 1972), les interpréta
tions ultérieures ne retinrent que l'aspect de réduction de la
dépense pour l'inclure dans un ensemble de recommandations
visant à diminuer la contribution de l'État dans la dépense
sociale (Banque Mondiale [2]). Ce traitement du thème hospit
alier, en tant que lieu de la dépense des fonds publics, avait
pour correlat une demande d'accroissement de la participation
privée en matière de soins médicaux. L'ensemble de cette crit
ique des coûts hospitaliers, bien qu'elle ait permis de visualiser
la façon dont l'orientation de la dépense de santé est fonc
tionnelle dans ce que l'on a coutume d'appeler le complexe
médico-industriel (Cordeiro [11]), n'en était pas moins inadé
quate dans la mesure où elle proposait comme solution la pr
ivatisation et la démédicalisation. Si l'on extrapole ces
propositions au contexte latino-américain, leurs insuffisances
au

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents