Karst tropical et structure, l exemple malgache - article ; n°2 ; vol.95, pg 173-196
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Description

Norois - Année 1977 - Volume 95 - Numéro 2 - Pages 173-196
RÉSUMÉ
A travers les exemples fournis par les karsls de Madagascar, l'auteur examine quelques problèmes structuraux relatifs à l'origine des principales catégories de formes des karts tropicaux : tsingy {énormes lapiés), kegels, kuppen, mogotes, ainsi que quelques formes de transition. Il examine le rôle de certains facteurs, tels que la porosité. Finalement l'auteur pense que la structure joue un rôle fondamental dans l'élaboration de quelques reliefs, sans que l'on puisse négliger le rôle important des facteurs climatiques.
SUMMARY
Through the examples provided to him by the Malagasy karsts, the A. considers some slruclural problems arisen by the origin of the main categories of shapes of tropical karst : tsingy (huge lapiés), kegels, kuppen, mogotes as well as some transitory shapes. The role played by some determinants factors, porosity in particular, is examined. Finally, the A. considers that structure plays a fundamental role in the determination of some reliefs, without excluding for all that, the important role played by the climatic factors.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Georges Rossi
Karst tropical et structure, l'exemple malgache
In: Norois. N°95 bis, 1977. Karstologie. Novembre 1977. pp. 173-196.
Résumé
RÉSUMÉ
A travers les exemples fournis par les karsls de Madagascar, l'auteur examine quelques problèmes structuraux relatifs à l'origine
des principales catégories de formes des karts tropicaux : tsingy {énormes lapiés), kegels, kuppen, mogotes, ainsi que quelques
formes de transition. Il examine le rôle de certains facteurs, tels que la porosité. Finalement l'auteur pense que la structure joue
un rôle fondamental dans l'élaboration de quelques reliefs, sans que l'on puisse négliger le rôle important des facteurs
climatiques.
Abstract
SUMMARY
Through the examples provided to him by the Malagasy karsts, the A. considers some slruclural problems arisen by the origin of
the main categories of shapes of tropical karst : tsingy (huge lapiés), kegels, kuppen, mogotes as well as some transitory shapes.
The role played by some determinants factors, porosity in particular, is examined. Finally, the A. considers that structure plays a
fundamental role in the determination of some reliefs, without excluding for all that, the important role played by the climatic
factors.
Citer ce document / Cite this document :
Rossi Georges. Karst tropical et structure, l'exemple malgache. In: Norois. N°95 bis, 1977. Karstologie. Novembre 1977. pp.
173-196.
doi : 10.3406/noroi.1977.3618
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1977_num_95_2_3618Karst tropical et structure,
l'exemple malgache
par G. ROSSI
Université de Tananarive
Madagascar est un pays privilégié pour l'étude des phénomènes
karstiques. En effet, tout le long de la côte Ouest, de l'Ankarana
jusqu'au plateau Mahafaly, les karst couvrent environ 30 000 km2.
On peut, du Nord au Sud, distinguer sept ensembles karstiques :
— l'Ankarana dans le Jurassique (150 km2),
— Antonibe-Mariarano (Narinda) dans l'Éocène (1 500 km2).
— Namoroka dans le Jurassique (160 km2),
— Kelifely- Ankara dans le Jurassique (8 000 km2),
— Bemaraha dans le Jurassique (4 000 km2),
— Mikoboka et Belomotra-Vineta dans l'Éocène (4 000 km2),
— Mahafaly dans l'Éocène (9 000 km2).
A ces karsts dont l'existence était connue, il convient d'ajouter
deux ensembles jusqu'ici non encore signalés :
— Le karst de Manja-Soaserana dans l'Éocène (2 000 km2),
— Le karst de Bemarivo dans le Jurassique (500 km2).
Tous ces karsts correspondent à des plateaux calcaires dévelop
pés dans des monoclinaux à faible pendage. L'Ankarana et Narinda,
le Namoroka et le Kelifely-Ankara appartiennent au bassin de
Majunga ; le Bemaraha, le Mahafaly, Manja, Soaserana et Bemarivo
au bassin de Morondava qui fait suite vers le Sud à celui de Majunga
dont il est séparé par la dorsale du Cap St-André, laquelle corres
pond à un bombement anticlinal du socle truffé d'intrusions
subvolcaniques.
Ils s'étendent ainsi sur près de 1 700 km de long depuis 12° de
latitude Sud jusqu'au Tropique du Capricorne. Mais, malgré cette
extension en latitude, les climats sous lesquels ils se trouvent pré
sentent des caractères communs : ce sont tous des climats tropi
caux à longue saison sèche. 174 G. ROSSI
Le total pluviométrique diminue en direction du Sud, passant
de 2 200 mm dans l'Ankarana à 1 600 mm à Narinda (Antonibe)
et à 1 400 mm le Namoroka, tandis que dans l'Extrême-Sud
le plateau Mahafaly ne doit pas recevoir plus de 600 mm annuels
(Ejeda).
La durée de la saison sèche est de 5 mois dans l'Ankarana, 6 mois
à Antonibe, 7 mois dans le Namoroka et le Bemaraha, 7 à
8 mois à Ejeda.
Quant aux températures, elles sont équivalentes pour l'ensemble
des stations, avec des minimas en juillet voisins de 22°- 23° et des
maximas situés en février-mars, de l'ordre de 28° - 29°.
Ces karsts sont donc situés sous des climats qui varient du tro
pical à fort total pluviométrique et longue saison sèche au sub
aride.
Or, sur cet énorme ensemble karstique, n'existent que très peu
d'études géomorphologiques. Pratiquement, seuls le plateau Mahaf
aly (R. Battistini, 1964), l'Ankarana (G. Rossi, 1974), la région
de Narinda (G. Rossi, 1975) et le Namoroka (G. Rossi, 1976) ont
fait l'objet de travaux ; le Kelifely, la région du Bemarivo, le
Bemaraha, les karsts du Sud-Ouest (Manja, Mikoboka, Belomotra-
Vineta) sont en cours d'étude.
Les reliefs des calcaires malgaches offrent tous les paysages kars
tiques tropicaux depuis le classique plateau à dolines jusqu'à l'extra
ordinaire paysage des tsingy en passant par tous les types de karsts
à buttes.
Ces types sont rarement purs et, dans la plupart des cas, les
différents types voisinent ou même sont imbriqués, ce qui permet
d'envisager quelques aspects du délicat problème de l'origine de
ces formes.
C'est une question d'une grande complexité, qui fait intervenir
beaucoup de facteurs jouant parfois en sens inverse et toute étude
doit faire preuve de prudence.
Mais tous les auteurs s'accordent à reconnaître que deux groupes
de facteurs jouent un rôle déterminant : la structure et le climat.
Nous envisagerons ici, à la lumière de l'ensemble malgache,
uniquement quelques aspects des influences structurales dans l'él
aboration de ces formes.
A) LES TSINGY
Les tsingy (G. Rossi, 1974) sont la forme qui montre, du point de
vue structural, les caractères les plus nets.
Lithologiquement, ils sont toujours liés à des calcaires très purs,
très faiblement ou non dolomitiques, cristallins ou subcristallins, peu poreux, souvent disposés en bancs métriques ou déci-
métriques formant des entablements rigides et épais. KARST TROPICAL ET STRUCTURE 175
i.5'
12° -
DIEGO -SUAREZ
16° ■
TULEAR
24° -
FORT DAUPHIN
100 200 Km
Fig. 1. — Les karsls Malgaches. G. ROSSI 170
Ces tables rigides enregistrent tous les mouvements tectoniques
en se fracturant et c'est la densité de la fracturation verticale qui
est l'autre condition sine qua non de l'apparition de ces formes.
Il peut s'agir de diaclases ouvertes ou à peine exprimées, à maille
décimétrique ou métrique, formant un réseau suborthogonal ou
losange, plus rarement à disposition quelconque.
Illustration non autorisée à la diffusion
Photo 1. — Les Tsingy de l'Ankarana (hauteur des formes : 10 m) (cliché de l'auteur).
C'est à partir de ce réseau que vont se développer les formes en
obus, en lames, en aiguilles, si caractéristiques.
La mise en valeur des joints de stratification est également un
fait constant, et l'évolution de ces formes se fait aussi bien par
dissolution et donc abaissement de la hauteur et réduction de la
surface de la section du tsingy, que par mise en porte-à-faux des
blocs sommitaux puis basculement.
Les exemples de ce type de relief, ailleurs qu'à Madagascar, où
il existe dans l'Ankarana, le Namoroka, le Bemaraha, le Bemarivo,
semblent assez rares. Il a été signalé par J. Tricart (1960) au Brésil,
H. Verstappen (1964) en Nouvelle-Guinée, par Wilford et Wall
(1965) à Saravvaka et par H. J. Cooke (1973) en Tanzanie. Lorsque
les auteurs donnent des indications à ce sujet, on constate qu'il
s'agit toujours des mêmes conditions structurales.
Un point négligé par la plupart des auteurs nous paraît fonda
mental, c'est l'influence de la porosité. Ces calcaires étant très peu
poreux, l'eau ne pénètre pas dans la masse rocheuse et ruisselle KARST TROPICAL ET STRUCTURE 177
en quasi-totalité à la surface. La dissolution, facilitée par la très
grande pureté, est donc uniquement superficielle, laminaire, et
c'est cela qui explique le grand développement des lapiés, aiguilles
et cannelures verticaux sur les flancs du tsingy et, finalement,
l'aspect général de celui-ci.
Leur très grande pureté explique à la fois leur sensibilité à la
dissolution et l'absence de résidu de décalcification, car ces formes
affleurent à nu, sans aucun recouvrement pédologique, et cela pose
le problème génétique majeur : les tsingy sont des formes de disso
lution directe par les eaux de pluie. Ce sont les gouttes d'eau qui,
atteignant la roche, ruissellent le long des parois et dissolvent le
carbonate de calcium de façon quasi-instantanée (G. Rossi, 1976).

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