L Albaicin de Grenade au XVIe siècle (1527-1587) - article ; n°1 ; vol.7, pg 187-222
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L'Albaicin de Grenade au XVIe siècle (1527-1587) - article ; n°1 ; vol.7, pg 187-222

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Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1971 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 187-222
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

M. Bernard Vincent
L'Albaicin de Grenade au XVIe siècle (1527-1587)
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 7, 1971. pp. 187-222.
Citer ce document / Cite this document :
Vincent Bernard. L'Albaicin de Grenade au XVIe siècle (1527-1587). In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 7, 1971. pp.
187-222.
doi : 10.3406/casa.1971.1039
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1971_num_7_1_1039DE GRENADE AU XVIe SIÈCLE L'ALBAICIN
(1527-1587)
Par Bernard VINCENT
membre de la Section Scientifique x
A Dona Joaquina Eguaras.
L'Albaicin 2 est aujourd'hui le quartier de Grenade le plus négligé
par le touriste qui, généralement, consacre tout son temps à la visite
de l'Alhambra et de quelques monuments de la basse ville. Au cours
des vingt-quatre ou quarante-huit heures passées à Grenade, l'Albaicin
n'a droit qu'à quelques secondes de regard depuis la tour de la Vela ou celle
de Comares. Pourtant qui ne connaît ce mot évocateur qui a inspiré tant
d'artistes? Peu de lieux ont un tel pouvoir de suggestion. Les historiens
ont, eux aussi, négligé l'Albaicin. Il existe quelques ouvrages descript
ifs et de rares monographies sur divers édifices qu'il renferme mais une
étude d'ensemble fait défaut 3. On ignore tout ou presque de l'Albaicin,
jusqu'à l'origine de son nom. L'explication qui consiste à dire que le mot
vient de Baeza, ville qu'auraient abandonnée les Musulmans au XIIIe
siècle pour occuper la colline grenadine, ne satisfait guère les arabisants.
Il est donc temps d'ébaucher un portrait de l'Albaicin: le but de ce
travail est d'y contribuer pour le XVIe siècle.
Don Pedro Longas, Directeur des Archives de l'Institut Valencia de Don Juan, de
Madrid; Don Eladio Lapresa Molina, Directeur des Archives de la Chancellerie de
Grenade, et les Archivistes Dona Pilar Nûfiez Alonso et Dona Carmen Martinez
Loscos; Dona Maria Angustias Moreno Olmedo, Archiviste de l'Alhambra; Don
Eduardo Molina Fajardo, Directeur des Archives Municipales de Grenade; Monsieur
le Vicaire Général du diocèse de Grenade et Messieurs les Curés des paroisses San
Cecilio, San José et San Pedro y Pablo m'ont tous facilité l'accès de documents.
Don Manuel Garzôn Pareja m'a aidé de ses conseils et Monsieur Cassy en réalisant
cartes et croquis. Qu'ils en soient vivement remerciés.
Je précise dans le titre Albaicin de Grenade, car d'autres villes ont donné ce nom
à un quartier, Alhama de Granada, Antequera et Pastrana. Voir à ce sujet M. Gômez
Moreno: Guia de Granada, 1892, p. 479.
Outre l'ouvrage de M. Gômez Moreno, on peut utiliser A. Gallego y Burin: Granada,
guia artistica e histôrica de la ciudad, Madrid, 1961. 188 BERNARD VINCENT
Pour ce faire, nous disposons au départ des témoignages, plus ou
moins sommaires - — quelquefois réduits à de simples impressions — que
nous ont légué les contemporains. Tous les historiens qui ont été amenés
à dire un mot de l'Albaicin ont utilisé les notations de Jeronimo Munzer,
Nicolas de Popielovo, Alonso de Palencia, Pedro Mârtir de Angleria,
Andrés Navagero, Pedro de Medina... x Le sentiment général peut être
résumé brièvement: l'Albaicin est un lacis étroit de ruelles aux maisons
petites et rapprochées et où les habitants, Musulmans pour la plupart,
sont extrêmement nombreux. Cette idée générale rend sans doute compte
de la réalité mais il s'agit désormais de préciser celle-ci et non plus de
se contenter de quelques poncifs.
De même l'histoire de l'Espagne au XVIe siècle doit, en matière de
démographie, dépasser le stade qui consiste à utiliser seulement le fameux
Censo de Tomds Gonzalez. Ce document est intéressant et ne peut être
ignoré mais il n'est pas exempt d'erreurs, parfois considérables 2. Au
moment où l'histoire urbaine fait de considérables progrès, il est temps
de puiser dans les trésors des archives espagnoles. Déjà, depuis quelques
années, plusieurs chercheurs ont attiré l'attention sur d'autres recense
ments qui offrent les meilleures garanties. Il est aujourd'hui possible
d'envisager une histoire des structures urbaines de l'Espagne au XVIe
siècle 3.
Les récits de Jeronimo Munzer, Nicolas de Popielovo, et Andrés Navagero figurent
dans Viajes de extrangeros por Espana y Portugal, édité par J. Garcia Mercadal,
t. I, Madrid, 1950. Par ailleurs, voir Alonso de Palencia: Guerra de Granada,
«Colecciôn de Escritores Castellanos», Madrid, 1909; Pedro Mârtir de Angleria, Epis-
tolario, in Documentos inéditos para la historia de Espana, t. IX à XII, Madrid,
1953-1957; Pedro de Medina, Libro de Grandezas y cosas mémorables de Espana,
édité par A. Gonzalez Palencia, Madrid, 1944.
T. Gonzalez: Censo de poblaciôn de las provincias y partidos de la corona de Castilla
en el siglo XVI, Madrid, 1829. Voir les critiques de F. Ruiz Martin: Movimientos
demogrâficos y econômicos en el Reino de Granada durante la segunda mitad del
siglo XVI, in Anuario de Historia Econômica y Social, I, 1968, p. 135-137.
La meilleure bibliographie figure dans B. Bennassar, Valladolid au siècle d'or,
Paris, 1967. Plusieurs congrès ou publications d'ensemble ont récemment fait
une large place à l'histoire urbaine. Voir, par exemple, Villes de l'Europe Méditer
ranéenne et de l'Europe Occidentale du Moyen Age au XIXe siècle. Actes du colloque
de Nice, 27, 28 mars 1969, in Annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines
de 1969, où nous trouvons trois contributions concernant l'Espagne moderne,
celle de J. L. Martin: Organizaciôn municipal de la villa de Gâta en el siglo XVI,
p. 101-124; de H. Lapeyre: L'organisation municipale de la ville de Valence (Es
pagne) aux XVIe et XVIIe siècles, p. 127-137; et de B. Bennassar: Organisation
municipale et communautés d'habitants en temps de peste: l'exemple du Nord de
l'Espagne et de la Castille à la fin du X VIe siècle, p. 139-143. Dans la revue Annales
(Economies, Sociétés, Civilisations), 1969, n° 4, consacré à Histoire et Urbanisation,
P. Ponsot a rendu compte des ouvrages généraux de E. A. Gutkind: Urban Deve
lopment in Southern Europe: Spain and Portugal, New- York et Londres, 1967, et 1. — Grenade en 1563. Gravure de Jorge Hoefnagel tirée de «Civitatis Orbis Terrarum», de Jorge Braun Photo
et Francisco Hogenberg. 190 BERNARD VINCENT
1' Albaicin, en utilisant plusieurs Nous voudrions, dans le cas de
séries de documents inédits, mieux saisir la vie des habitants de douze
paroisses grenadines et aussi plus de la moitié de la population. Nous
entendons comprendre dans le mot Albaicin toute la colline qui s'élève
depuis la Plaza Nueva et la Carrera del Darro pour culminer à San Cris
tobal. Il s'agit là d'une interprétation large du terme puisque l'Albaicin
— au sens strict — est composé de six paroisses: San Salvador, San Luis,
San Gregorio, Santa Isabel de los Abades, San Bartolomé et San Cristo
bal, soit la partie haute de la colline. Nous y agrégerons les paroisses de
l'Alcazaba Cadima, San Miguel, San José, San Juan de los Reyes et San
Nicolas, et même les deux paroisses quelque peu marginales de San Pedro
y Pablo et San Ildefonso. C'est que les auteurs des documents que nous
pouvons consulter impliquent dans le terme Albaicin tout cet ensemble.
Ainsi définie, la colline est, au milieu du XVIe siècle, le lieu habité
essentiellement par les Morisques.
*
*
LES SOURCES
Deux récents travaux constituent un acquis remarquable que nous ne
cesserons d'utiliser: il s'agit d'une part de la publication des livres de
habices des églises de Grenade de 1527 et d'autre part du gros article de
M. Felipe Ruiz Martin où il étudie les deux recensements de 1561, le
premier émanant des prêtres des paroisses grenadines et le second réalisé
au cours des mois de septembre et d'octobre par Mateo Vâzquez de En-
de A. Garcia y Bellido, L. Torres Balbas, L. Cervera, F. Chueca, P. Bidagor:
Resumen Histôrico del Urbanismo en Espaîïa, Madrid, 1968. Mais les contributions
les plus importantes sont, en dehors de l'article de F. Ruiz Martin, op. cit., p. 127-
183, celles de B. Bennassar: Economie et Société à Ségovie au milieu du X VIe siècle,
in Anuario de Historia Econômica y Social, I, 1968, p. 185-205; J. C. Le Flem:
Câceres, Plasencia y Trujillo en la segunda mitad del siglo X VI, in Cuadernos de
His

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