L art précolombien de l est des Etats-Unis.  - article ; n°1 ; vol.44, pg 55-66
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L'art précolombien de l'est des Etats-Unis. - article ; n°1 ; vol.44, pg 55-66

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1955 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 55-66
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Robert Myron
L'art précolombien de l'est des Etats-Unis.
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 44, 1955. pp. 55-66.
Citer ce document / Cite this document :
Myron Robert. L'art précolombien de l'est des Etats-Unis. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 44, 1955. pp. 55-
66.
doi : 10.3406/jsa.1955.2597
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1955_num_44_1_2597L'ART PRÉCOLOMBIEN
DE L'EST DES ÉTATS-UNIS
par Robert MYRON.
{PL I et II).
Il y a plus de mille ans, bien des siècles avant l'arrivée du Blanc, l'est des
États-Unis possédait plusieurs cultures florissantes et séduisantes. Ces cultures
furent développées par des groupes d'Indiens mésolithes et certains éléments peut-être introduits d'Asie ou du Mexique. Il est particulièrement inté
ressant de noter que l'art de ces cultures est totalement différent de tous ceux
de l'Amérique du Nord, bien qu'il manifeste, à une date plus avancée, des
rapports avec l'art du Mexique antique.
Le point culminant culturel et artistique de cette région est des États-Unis
fut atteint par la vaste culture hopewellienne que nous nous proposons d'étudier
dans cet article à cause de sa qualité élaborée, de son style artistique spectaculaire
et de son développement indigène plus pur1. Géographiquement, ces peuples
occupaient une région correspondant approximativement à un grand rectangle
bordé au Nord par les Grands Lacs et à l'Ouest par le Kansas, au Sud par le
golfe du Mexique et à l'Est par l'Océan Atlantique. C'est en Ohio que prévaut
cette production artistique.
Les peuples hopewelliens, connus surtout sous le nom de « Mound Builders »
ou « constructeurs de tertres », construisaient très souvent de grands tertres
pour leurs inhumations ; ces tertres étaient en général situés près de cours
d'eau. Ce n'est qu'en Ohio que l'on trouve ces tertres associés à des terra
ssements géométriques impressionnants, soit circulaires, soit octogonaux, et des
murs entourant de vastes arpents de terre (fig. i). Ces murs, de cinq pieds de
haut environ, étaient de nature telle qu'ils n'auraient guère pu servir des des
seins militaires, mais ils entouraient sans doute des lieux d'habitation, ce qui
est mis en évidence par les amoncellements de débris de villages et les ves
tiges de plans de maisons, avec d'autres parties réservées aux rites des cér
émonies ou tribus.
En Ohio, les tertres funéraires étaient riches en matériaux et de construction
i. Des tests récents « Carbone 14 » datent la culture hopewellienne de 400 à 900
après J.-C. 6 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES 5
complexe, et devinrent par la suite le modèle dont on se servit pour juger des
autres tertres hopewelliens dans d'autres régions. Les tertres étaient souvent
! TURNER GROUP
; OF EARTHWORKS
ANOERSON TOWNSHIP HAMILTON COUNTY
OHIO
SCALE IN FCCT
Fig. i.
construits de la façon suivante : la surface choisie étant d'abord déblayée et
nivelée, on l'entourait ensuite de charpentes verticales en général placées sur
le sol dans un plan circulaire et pourvues d'entrées. A l'intérieur de ces struc
tures de bois, on enterrait les dépouilles des défunts dont la plupart étaient L ART PRECOLOMBIEN DE LEST DES ETATS-UNIS 57
incinérés, tandis que les personnages importants étaient enterrés en chair et
en os, dans des tombeaux faits de troncs d'arbres ou revêtus de pierre à l'in
térieur. Après cela, on brûlait les charpentes et toute la surface était recou
verte de couches de terre, parfois avant que les feux ne fussent éteints. Les
tertres n'étaient pas terminés en une seule fois, mais leur construction prenait
plusieurs saisons, comme on l'a constaté d'après les coupes transversales stra
tifiées.
Bien que nous ne puissions pas relater la vie quotidienne des Hopewelliens,
nous avons un aperçu de leur manière de vivre d'après les débris archéolo
giques. De nature assez sédentaire, les Hopewelliens pratiquaient l'agriculture
(assez limitée), cultivant surtout des haricots, des citrouilles, des courges et du
maïs. De plus, ils suppléaient à leurs moyens d'existence par la chasse, la pêche,
et d'autres activités vouées à la recherche des vivres (telle la cueillette de baies) .
En Ohio, ils exerçaient un commerce florissant dont nous trouvons des
exemples dans les matériaux retrouvés, provenant de parties lointaines du
pays : cuivre des Grands Lacs, dents d'ours gris, obsidiennes de la région des
Montagnes Rocheuses, coquillages du golfe du Mexique et mica des Carolines.
Les Hopewelliens étaient organisés en une société complète et leurs grands
ouvrages en terre furent sans doute construits à l'instigation d'une organisation
politique et moyennant un labeur coopératif à grande échelle. La construction
élaborée des tertres et les cérémonies funéraires uniformes impliquent la pré
sence d'un clergé qui établissait et dirigeait les rites. Fréquemment, les outils
et biens mobiliers des morts étaient « tués » suivant les cérémonies avant d'être
placés soit en association directe avec les défunts, soit dans des caches déter
minées, sur le sol du tertre. La haute qualité et l'homogénéité du style artis
tique hopewellien suggèrent la présence d'une classe d'artisans spécialisés ou
professionnels, plutôt que celle de talents particuliers.
Nous ne pouvons pas déterminer de façon absolue quelle était la position de
l'artiste dans cette culture. Nous ne pouvons que faire des déductions hypo
thétiques sur son importance sociale ou politique. Cependant nous pouvons
affirmer, à juste titre, que sa présence dans la société et la production artistique
imposante reflètent la sécurité économique du groupe, sécurité qui leur donnait
assez de temps pour la création et les plaisirs artistiques.
L'homme et la faune qui l'entoure forment le sujet et les formes essentielles
de l'art des Hopewelliens. Parmi ces formes, les animaux sont prépondérants,
et les oiseaux sont le plus communément représentés. Nous notons avec intérêt
que les et autres animaux sont souvent représentés avec des corps de
serpents. Il est évident que cette forme résultante fut employée comme sym
bole plutôt que comme une expression fidèle ď anatomie animale et l'on peut
conclure que cette forme devait communiquer l'idée de pouvoir surnaturel
ou celle d'êtres mystiques. L'apparition fréquente de ce motif à différentes
époques et en différentes régions, telles que les régions du golfe du Mexique
et les États du Sud, indique l'importance des Hopewelliens en tant que sources
de l'art rituel dans l'est des États-Unis. 58 SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES
Leur représentation de la vie animale, spéciale à leur milieu, fut l'une des
expressions les plus intéressantes de l'impulsion esthétique de l'artiste. La vie
et les mœurs animales ont retenu l'attention de ceux qui surent unir l'habi
leté manuelle à un sens d'observation exact. Il se peut que leur choix des formes
fût guidé par les conditions du groupe, néanmoins elles sont empreintes d'une
qualité artistique indéniable. Quels que fussent les motifs, qu'ils fussent céré-
moniels ou utilitaires, les résultats sont si remarquables qu'ils ont dû acquérir
très vite une valeur intrinsèque.
Les outils des artisans, tels que des couteaux, des outils à perforer ou à polir,
en silex, étaient, sans exception, de construction extrêmement simple ; cepen
dant il semble que des efforts aient été accomplis pour faciliter le travail de
l'artisan par des mécanismes qui devaient lui épargner un labeur trop dur
ou par des guides mécaniques qui faciliter la précision. Par exemple,
nous avons lieu de croire qu'une sorte de patron fut employé pour tracer plu
sieurs exemplaires, ce qui expliquerait leur taille et leurs motifs égaux. Bien que
l'on n'ait trouvé aucun vestige d'un tel objet chez les Hopewelliens, on a enre
gistré l'emploi de patrons chez les Algonquins, leurs voisins du Nord-Est dont
plusieurs motifs rappellent é

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