L efficacité de la planification de type soviétique face à la stagflation mondiale - article ; n°2 ; vol.12, pg 153-169
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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1981 - Volume 12 - Numéro 2 - Pages 153-169
The Efficiency of the Soviet-Type Economic Planning under Conditions of World Stagflation.
After a very short definition of the Soviet-Type Economic Planning (SEP) and of World Stagflation (WS), I shall try to analyse the capacity of the SEP to optimize the economic evolution of countries concerned under the constraints of WS. Apparently the highly centralized system of decision-taking and the almost total separation of domestic economy from World markets should procure to a SEP economy a high degree of independence. The historical example of the rapid growth of the Soviet economy during the World depression of the 1930s should not be forgotten. But the international economic interdependence nowadays is much stronger than it was then and since that time the SEP has been extended to countries which are much smaller and much less selfsufficient than the U.S.S.R. in the 1930s. Moreover, the economic implications of stagflation are much more intricate and insidious than those of the Great Depression and the social and political conditions accompanying these two historical events are not at all the same. In the 1930s the Soviet system could survive a dramatic deterioration of the living standard of a large majority of population. In the 1980's this probably would not be feasible even in the U.S.S.R. and certainly not in most other Eastern countries. Therefore the strategy of isolation from World economic trends must be replaced by a strategy of adaptation. The problem is, however, to determine if, and to what extent, the SEP is able to apply the latter without a very deep change of its main characteristics. The rest of the paper will deal with a precise analysis of necessary changes.
Après avoir défini les principales caractéristiques de la planification économique de type soviétique (PS) et de la stagflation mondiale (SM), je procéderai à une analyse de la capacité de la PS à optimiser l'évolution économique des pays concernés sous les contraintes de la SM. Apparemment, la très forte centralisation des décisions et la séparation étanche de l'économie interne des marchés mondiaux devraient conférer à la PS un degré élevé d'indépendance. L'exemple historique de la croissance rapide de l'économie soviétique pendant la dépression mondiale des années 1930 ne doit pas être oublié. Mais, l'interdépendance économique internationale est aujourd'hui infiniment plus intense qu'elle ne l'a été alors et la PS s'étend désormais sur des pays qui sont beaucoup plus petits et bien plus dépendants de l'extérieur que PU.R.S.S. de 1930. De plus, les implications économiques de la stagflation sont plus complexes et plus insidieuses que celles de la Grande Dépression et les conditions sociales et politiques dans lesquelles ces deux expériences historiques se déroulent ne sont pas similaires. Pendant les années 1930, le régime soviétique a pu survivre à une détérioration profonde du niveau de vie de la plus grande partie de la population. En 1980, cela ne serait probablement pas possible, même en U.R.S.S., et certainement pas dans la plupart des autres pays de l'Est. C'est la raison pour laquelle la stratégie d'isolement de la conjoncture mondiale doit être remplacée par une stratégie d'adaptation. La question est de savoir si, et dans quelle mesure, la PS est capable d'appliquer cette dernière, sans une modification radicale de ses principes. Le reste du rapport sera consacré à une analyse précise des modifications nécessaires.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Marczewski
L'efficacité de la planification de type soviétique face à la
stagflation mondiale
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 12, 1981, N°2. pp. 153-169.
Citer ce document / Cite this document :
Marczewski Jean. L'efficacité de la planification de type soviétique face à la stagflation mondiale. In: Revue d’études
comparatives Est-Ouest. Volume 12, 1981, N°2. pp. 153-169.
doi : 10.3406/receo.1981.2346
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1981_num_12_2_2346Abstract
The Efficiency of the Soviet-Type Economic Planning under Conditions of World Stagflation.
After a very short definition of the Soviet-Type Economic Planning (SEP) and of World Stagflation (WS),
I shall try to analyse the capacity of the SEP to optimize the economic evolution of countries concerned
under the constraints of WS. Apparently the highly centralized system of decision-taking and the almost
total separation of domestic economy from World markets should procure to a SEP economy a high
degree of independence. The historical example of the rapid growth of the Soviet economy during the
World depression of the 1930s should not be forgotten. But the international economic interdependence
nowadays is much stronger than it was then and since that time the SEP has been extended to
countries which are much smaller and much less selfsufficient than the U.S.S.R. in the 1930s.
Moreover, the economic implications of stagflation are much more intricate and insidious than those of
the Great Depression and the social and political conditions accompanying these two historical events
are not at all the same. In the 1930s the Soviet system could survive a dramatic deterioration of the
living standard of a large majority of population. In the 1980's this probably would not be feasible even in
the U.S.S.R. and certainly not in most other Eastern countries. Therefore the strategy of isolation from
World economic trends must be replaced by a strategy of adaptation. The problem is, however, to
determine if, and to what extent, the SEP is able to apply the latter without a very deep change of its
main characteristics. The rest of the paper will deal with a precise analysis of necessary changes.
Résumé
Après avoir défini les principales caractéristiques de la planification économique de type soviétique (PS)
et de la stagflation mondiale (SM), je procéderai à une analyse de la capacité de la PS à optimiser
l'évolution économique des pays concernés sous les contraintes de la SM. Apparemment, la très forte
centralisation des décisions et la séparation étanche de l'économie interne des marchés mondiaux
devraient conférer à la PS un degré élevé d'indépendance. L'exemple historique de la croissance rapide
de l'économie soviétique pendant la dépression mondiale des années 1930 ne doit pas être oublié.
Mais, l'interdépendance économique internationale est aujourd'hui infiniment plus intense qu'elle ne l'a
été alors et la PS s'étend désormais sur des pays qui sont beaucoup plus petits et bien plus dépendants
de l'extérieur que PU.R.S.S. de 1930. De plus, les implications économiques de la stagflation sont plus
complexes et plus insidieuses que celles de la Grande Dépression et les conditions sociales et
politiques dans lesquelles ces deux expériences historiques se déroulent ne sont pas similaires.
Pendant les années 1930, le régime soviétique a pu survivre à une détérioration profonde du niveau de
vie de la plus grande partie de la population. En 1980, cela ne serait probablement pas possible, même
en U.R.S.S., et certainement pas dans la plupart des autres pays de l'Est. C'est la raison pour laquelle
la stratégie d'isolement de la conjoncture mondiale doit être remplacée par une stratégie d'adaptation.
La question est de savoir si, et dans quelle mesure, la PS est capable d'appliquer cette dernière, sans
une modification radicale de ses principes. Le reste du rapport sera consacré à une analyse précise des
modifications nécessaires.de la planification L'efficacité
de type soviétique
face à la stagflation mondiale
Jean MARCZEWSKI*
Nous désignons par le terme « planification de type soviétique » (PS)
le système de planification et de gestion économique introduit en U.R.S.S.
avec le lancement des premiers plans quinquennaux en 1929 et étendu
au lendemain de la deuxième guerre mondiale à l'ensemble des « démoc
raties populaires » d'Europe. Depuis cette date, ce système a subi de
nombreuses modifications de détail — en particulier celles apportées par
les réformes des années 1965-70 — mais ses traits essentiels sont restés
pratiquement inchangés aussi bien en U.R.S.S. que dans tous les pays
de l'Est, à l'exception notoire de la Hongrie. Afin d'éviter les répétitions
inutiles, nous n'examinerons les principales caractéristiques de la PS
qu'après une étude succincte de la stagflation mondiale (SM) et des
contraintes qu'elle impose aux différents pays. Cela nous permettra
d'apprécier si, et dans quelle mesure, les de la PS sont
compatibles avec les contraintes de la SM et, si ce n'est pas le cas,
quelles en peuvent être les conséquences.
I. La stagflation mondiale et ses causes
La principale caractéristique de la SM est la coïncidence d'une infla
tion accélérée avec un ralentissement de la croissance économique dans
la plupart des pays du monde. A l'origine ces deux phénomènes n'étaient
pas liés. Bien au contraire, l'inflation était accompagnée d'une croissance
rapide. Ce n'est qu'à la fin de 1973 que la croissance s'est effondrée, en
provoquant non pas un ralentissement, mais une accélération de l'infla
tion. L'inflation a donc précédé la stagflation.
* Professeur honoraire à l'Université de Paris I.
153 Jean Marczewski
A. L'inflation mondiale
L'accélération de l'inflation s'est manifestée dans un grand nombre
de pays bien avant 1968. Elle avait, d'une part, des causes internes
propres à chaque pays, dont en premier lieu l'accroissement continu
des dépenses publiques et le cycle des investissements combiné avec
les politiques interventionnistes de type keynésien1. D'autre part, il y
avait une inflation mondiale, nourrie, à partir de la deuxième moitié des
années 1960, par le déficit de la balance des opérations courantes amér
icaine. Considérablement accru par les dépenses de la guerre du Viet
nam, ce déficit contribuait puissamment au gonflement de la liquidité
internationale, alimentée par ailleurs par les créances extérieures des
banques américaines. La facilité du crédit sur les marchés des eurodollars
permettait aux pays rongés par l'inflation interne d'accroître démesuré
ment le déficit de leurs balances commerciales et par conséquent de
tolérer des taux d'inflation interne de plus en plus élevés.
Après les événements sociaux de 1968, un nouveau facteur est venu
renforcer considérablement la pression inflationniste dans la plupart des
pays industrialisés occidentaux (PI) : l'action, couronnée de succès,
des syndicats de salariés tendant à obtenir des augmentations de salaires
supérieures à l'amélioration réalisable de la productivité apparente du
travail. Dans de nombreux pays — dont la France — ce facteur est
devenu la cause la plus importante de l'inflation interne, expliquant à
elle seule, en moyenne, près de la moitié de l'écart inflationniste total2.
B. Les premières causes du ralentissement de la croissance mondiale
L'accélération de l'inflation interne n'est pas la conséquence unique
ni même la plus importante d'une hausse des salaires qui dépasse l'amé
lioration possible de la productivité apparente du travail. La réaction
normale d'une entreprise, touchée par une importante augmentation des
coûts salariaux, est de procéder à une hausse au moins proportionnelle
de ses prix de vente. Mais cette solution n'est pas applicable lorsque
l'élasticité-prix de la demande (généralement négative) est supérieure à
un, lorsqu'il existe sur le marché une forte concurrence intérieure ou
extérieure ou lorsque le prix est bloqué par la puissance publique. Dans
tous ces cas, le seul moyen, à long terme, d'échapper à la faillite est
de procéder à des investissements susceptibles

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