L enquête nationale démographique tunisienne - article ; n°1 ; vol.26, pg 205-244
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Description

Population - Année 1971 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 205-244
40 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jacques Vallin
L'enquête nationale démographique tunisienne
In: Population, 26e année, n°1, 1971 pp. 205-244.
Citer ce document / Cite this document :
Vallin Jacques. L'enquête nationale démographique tunisienne. In: Population, 26e année, n°1, 1971 pp. 205-244.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1971_hos_26_1_4976:
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L'ENQUÊTE NATIONALE
DÉMOGRAPHIQUE TUNISIENNE
Objectifs. Le besoin de mieux connaître le rythme d'accroissement de la
population tunisienne a été fortement ressenti en 1966 : le secrétariat d'État à la Santé publique, qui avait lancé en 1964 une expérience de limitation des naissances, venait de mettre en place les éléments d'un programme national.
Or, le 12 août 1966, le président Bourguiba formulait, après le'recensement du 3 mai 1966, de vives réticences à l'égard de progrès trop rapides dans le domaine de la prévention des naissances ^2). Mais très peu de données sûres existaient pour étayer les différentes thèses. L'état civil, réorganisé à partir de 1957 (3', avait fait, certes, d'énormes progrès; mais si, officiellement, l'enregistrement des naissances était considéré comme « complet » ^4), tout le
monde s'accordait à estimer très partiel celui des décès ^5'. En 1966, année du recensement, le total des naissances enregistrées s'est élevé à 201 777 et celui des décès à 47 992 M.
(1> L'Enquête nationale démographique tunisienne n'a pas encore fait l'objet de publication d'ensemble. Les seuls documents relativement complets aujourd'hui disponibles sont les suivants : République tunisienne, S.E.P.E.N., service des Statistiques démographiques Enquête nationale démographique, résultats provisoires du leT passage (partie rétrospective), Jacques Vallin et Claude Paulet sous la direction de Chadli Tarifa, Tunis, oct. 1968, 3 vol. ; 162 p. ronéotées. Jacques Vallin et Claude Paulet Quelques aspects de l'Enquête nationale démographique. Communication au Colloque de démographie maghrébine, Tunis, 6-10 janvier 1969, Revue tunisienne des sciences sociales, 1969, n° 17-18, p. 227-248. (2) Habib Bourguiba : Le planning familial, facteur de développement, discours prononcé le 12 août 1966. (3) Au départ, l'état civil ne s'appliquait en Tunisie qu'aux Européens (décret du 29 juin 1886). Il a été étendu par la suite aux « indigènes » des villes de Tunis, Kairouan, Monastir, (décret du 28 décembre 1908) puis de toute la Tunisie et assorti de peines pour les non-déclarants du 20 1919). Mais ce n'est qu'avec la réorganisation qui a suivi l'indépendance (lois du 1er août 1957 et du 4 juillet 1958) que la pratique de l'état civil a pu se généraliser, sans toutefois avoir atteint, jusqu'à ce jour, l'exhaustivité. '4' En réalité, nous le verrons plus loin, l'enregistrement des naissances n'est sans doute pas exhaustif en Tunisie. '5> Mahmoud Seklani : La mortalité et le coût de la Santé publique en Tunisie depuis l'après-guerre. Cahier du C.E.R.E.S., série démographique, nos 1 (Tunis 1967, 248 p.) et 2 (Tunis 1968, 168 p.) '6) République tunisienne, S.E.P.E.N. Mouvement de la population Í961-Í968, Tunis, 1969. :
206 l'enquête nationale démographique tunisienne
Comme la population recensée au 3 mai 1966 était de 4 533 351 (1) les
taux enregistrés ont été cette année-là (pour mille) :
Natalité 44,5
Mortalité 10,6
Accroissement naturel 33,9
Le taux d'accroissement naturel ainsi établi avait de grandes chances d'être supérieur à la réalité, du fait de l'importance relative du sous-enregistr
ement des décès, par rapport aux omissions du recensement et au sous-enregistrement des naissances ^\
La comparaison du recensement de 1966 à celui de 1956 a donné lieu à des estimations fort différentes. Les chiffres bruts sont les suivants :
Population totale recensée en 1956 ^3^ (en milliers) 3 783 en 1966 (en milliers) 4 533
Accroissement brut décennal inter censitaire (en milliers) 750
Taux d'accroissement annuel moyen intercensitaire (en %).... 1,8
Plusieurs corrections s'imposent.
a. 1956 a été l'année de l'Indépendance marquée par le départ d'une partie importante de la population étrangère qui a subi des amputations successives entre 1956 et 1966 (indépendance, événements de Bizerte, nationalisation des terres des colons, etc.).
b. Les deux recensements ont, semble-t-il, sous-estimé la population totale. Le chiffre officiel finalement retenu pour 1956 ayant fait l'objet d'une correction en ce sens (4), mais non celui de 1966, le discours du président Bourguiba, tout comme le plan quadriennal 1965-1968, se fondait sur une estimation du taux d'accroissement annuel moyen de la population tunisienne de 2,2 %, compte tenu des départs d'étrangers. Mais du fait du sous-dénombrement de 1966 estimé en général à 4 % (5), l'accroissement annuel moyen intercensitaire réel a été vraisemblablement de l'ordre de 2,5 % (cf. tableau I).
(1) République tunisienne, S.E.P.E.N., service des Statistiques démographiques : Recensement général de la population et des logements 3 mai 1966. Population par âge, sexe et état matrimonial, 1er fascicule. (2> Cependant si le taux de natalité est de l'ordre de 45°/00 et le taux de mortalité de l'ordre de 15°/0<), un sous-enregistrement de seulement 10% des naissances suffit à contrebalancer dans le calcul de l'accroissement naturel un sous-enregistrement des décès de près de 30 %. *3> Royaume de Tunisie, présidence du Conseil, service des Statistiques : Recensement général de la population de la Tunisie du 1er février 1956. Répartition géographique de la population. ^ Soit 3,943 millions pour la population totale et 3,602 millions pour la population tunisienne. Cf. Annuaire statistique de la Tunisie, 1960-1961, p. 16. i5) Naceur Lejri Le recensement de 1966, communication au Colloque de démographie maghrébine, Tunis 6-10 janvier 1969. Revue tunisienne des sciences sociales, 1969, n° 17-18. Ce taux de 4 % appelle certainement des réserves, étant donné qu'il y a pas eu d'enquête de contrôle après le recensement de 1966. On peut le considérer comme un minimum. :
:
:
l'enquête nationale démographique tunisienne 207
Tableau I. — Estimation de l'accroissement de la population
TUNISIENNE ENTRE LES RECENSEMENTS DE 1956 ET 1966
Taux annuel Population Population ement total d'accroissmoyen Population de référence en 1956 en 1966 1956-1966 ement (en milliers) (en milliers) (en milliers) %
Population totale non ajustée en 1956 et 1966 3 783 U) 4 533 (2) 750 1,8 tunisienne seulement, 3 442 (1) 4 463 (s> non ajustée 1 021 2,6 Population 4 642 <5) Accroissajustée en 1956, non ajustée en 3 602 (4) 1966 4 463 861 2,2 Population tunisienne seulement, ajustée en 1956 et 1966 3 602 1 040 2,5
Sources : (1) Royaume de Tunisie, présidence du Conseil, service des Statistiques Recensement général de la population de la Tunisie du 1" février 1956. Répartition géographique de la population. (4) République tunisienne, S.E.P.E.N., service des Statistiques démographiques Recensement général de la Population et de logements. 3 mai 1966. Population par âge, sexe et état matrimonial. 1" fascicule. (I) Population totale recensée en 1966 moins les étrangers estimés provisoirement à 70 000 (en attendant les résultats définitifs par nationalité). (4) Annuaire statistique de la Tunisie, 1960-1961, p. 16. <5) Population totale recensée en 1966 moins 70 000 étrangers, et corrigée en fonction d'un taux de sous-dénombrement de 4 %.
De 1956 à 1966, la natalité semble avoir été à peu près constante M. Par contre, la mortalité a vraisemblablement diminué, de façon régulière et sensible ^2'. Le taux annuel moyen calculé entre 1956 et 1966 exprime donc la situation, pour une année « moyenne », située aux alentours de 1961. Il faut compter avec un taux inférieur, en début de période, et un taux supérieur, en fin de période.
Ainsi, de 2,2 % (estimation la plus faible tirée des recensements et citée par le président Bourguiba dans son discours du 12 août 1966) à 3,4 % (taux officiellement enregistré par les statistiques de l'état civil), la marge de discussion était très large et laissait les responsables au planning familial ^ dans l'embarras (cf. tableau I).
'x' Jacques Vallin et Robert Lapham « Place du planning familial dans l'évolution récente de la

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