L espace agricole en Angleterre-Galles - article ; n°1 ; vol.29, pg 5-15
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Description

Norois - Année 1961 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 5-15
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

Claude Moindrot
L'espace agricole en Angleterre-Galles
In: Norois. N°29, 1961. pp. 5-15.
Citer ce document / Cite this document :
Moindrot Claude. L'espace agricole en Angleterre-Galles. In: Norois. N°29, 1961. pp. 5-15.
doi : 10.3406/noroi.1961.7180
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1961_num_29_1_7180N° *.-8« ANNÉE JANVIER-MARS 1961 29
NOROIS
L'espace agricole
en Angleterre-Galles
par Claude MOINDROT
Professeur au Lycée de Londres
Dans un pays aussi densément peuplé que le Royaume-Uni, la
répartition de l'espace national entre les différentes activités hu
maines préoccupe, à juste titre, les géographes et les économistes.
La compétition pour l'utilisation du sol est particulièrement âpre
en Angleterre-Galles, où 45 millions d'habitants ne disposent que
de 150.000 km2, l'équivalent de 25 départements français. L'agri
culture reste de loin l'activité occupant la plus grande étendue : les
4 /5 de l'espace disponible. Mais elle a dû céder du terrain aux plan
tations forestières, à la défense nationale, aux carrières et mines à
ciel ouvert, et surtout à l'envahissement des villes et de leurs banl
ieues. Et elle en cédera encore : l'Angleterre-Galles reste une des
régions les moins boisées d'Europe ; le réseau routier ne suffit plus
à une circulation automobile croissante : l'opposition, pendant la
campagne électorale de 1959, raillait le Ministère des Transports
qui, depuis 1951, a construit 5 cm de routes nouvelles pour chaque
automobile supplémentaire ; et, malgré un gros effort de construct
ion, il reste encore nombre de taudis à détruire, surtout dans le
Nord, et à remplacer — à défaut d'autres villes nouvelles — par
des quartiers neufs plus resserrés, plus riches en espaces verts.
Cependant, ce rétrécissement de l'espace agricole (25.000 ha par
an ces dernières années) ne laisse pas d'inquiéter de larges secteurs
de l'opinion britannique qui gardent un pénible souvenir des an
nées de pénurie de la deuxième guerre mondiale et de la politique
d'austérité qui l'a suivie. Sans réclamer le maintien de la surface
cultivée à son niveau actuel — qu'il serait d'ailleurs difficile d'im
poser dans une économie libérale — , certains demandent que les
Pouvoirs publics s'opposent plus vigoureusement aux convoitises
des utilisateurs non agricoles et même leur interdisent les terres les
plus productives. D'autres, fidèles au laissez-faire, ou plus soucieux
du bien-être de la population que de la prospérité d'une agricul- CLAUDE MOINDROT 6
ture d'ailleurs lourdement subventionnée par l'État, estiment que
le maximum tolerable d'urbanisation ne sera pas atteint avant
longtemps (1). La controverse se poursuit jusque dans la colonne
« Lettres (des lecteurs) au rédacteur en chef » des journaux ; les
préjugés et les opinions mal fondées y tiennent souvent lieu d'a
rguments. Il est vrai qu'on a manqué longtemps d'une information
précise et objective sur le «mal» et les moyens d'y remédier. Des
travaux récents ont comblé cette lacune.
SOURCES D'INFORMATION ET MÉTHODES DE RECHERCHES
On n'a disposé pendant longtemps, pour l'étude de l'étendue
agricole et de son évolution, que des statistiques publiées par le
Ministère de l'Agriculture, source peu satisfaisante comme l'a
montré M. T. J. Coppock (2). La faculté pour les exploitants agri
coles d'envoyer tous les ans, au Ministère, l'état de leurs cultures
et de leur cheptel vif à la date du 4 juin, remonte à 1866. Jusqu'en
1891, la limite inférieure des exploitants recensés fut un quart
d'acre ; ensuite : 1 acre. Mais, sauf pour la période 1918-1921, l'en
voi des déclarations resta facultatif jusqu'en 1926. M. Coppock es
time qu'en 1891, 3 % des exploitants ne répondaient pas à l'appel,
et 1 % en 1921. Mais, avant comme après 1926, d'autres exploi
tants, oubliés par le Ministère, et trop heureux de n'avoir pas à
remplir un questionnaire fastidieux, échappaient aussi au recense
ment. Ils n'ont attiré l'attention des autorités qu'en 1941, lorsque
commença le rationnement des aliments importés pour le bétail :
100.000 ha de terre furent alors recensés pour la première fois.
Enfin, beaucoup de farmers ne connaissent qu'approximativement
la superficie de leurs champs.
Jusqu'en 1919, le soin de recenser les forêts a été laissé aux auto
rités de comté, qui s'en acquittaient plus ou moins bien. Le déboi
sement, dû à la première guerre mondiale, a fait sentir la nécessité
de créer un organisme national, chargé d'acheter et de boiser des
terres pour le compte de l'État et de centraliser les informations
concernant toutes les forêts. Cette Commission des forêts recensa,
dès 1921-26, tous les bois de plus de 2 acres ; les chiffres corrigés
donnent l'état de 1924.
Ce sont là les deux seules sources d'information dont disposa
Sir George Stapleton pour dresser le tableau du « land-use » en
Grande-Bretagne, en 1933 (3). La superficie boisée y est celle du
(1) Rapport de la surface des terres agricoles à la surface totale : Angleterre-Galles î
79 % ; Pays-Bas : 61 % ; Belgique : 58 % ; ces deux derniers chiffres d'après F. Gay
et P. Wagret. Le Bénélux, Que sait- je ? 1960.
(2) The statistical assessment of British Agriculture. Agr. History Review, 1956.
(3) R. G. Stapleton. The land, now and to-morrow, London, 1935. L'ESPACE AGRICOLE EN ANGLETERRE-GALLES 7
recensement de 1924 : 762.000 ha, soit 5,1 % d'Angleterre-Galles ;
la superficie cultivée, celle des statistiques du Ministère de l'Agri
culture pour 1933 : 12.365.000 ha, soit 82,3 %. Le résidu : 1 million
895.000 ha, soit 12,6 %, est défini : « surface consacrée aux besoins
d'un état moderne, autres que les bois et la production des denrées
alimentaires » (habitat, industrie, routes et voies ferrées, terrains
militaires..., etc.).
La superficie attribuée aux forêts doit être proche de la réalité,
en péchant par défaut. La superficie agricole, par contre, est fort
ement sous-estimée à cause des exploitations échappant au recense
ment ; l'erreur par défaut dépasse peut-être 500.000 ha ; le résidu,
obtenu par simple soustraction, est donc surestimé.
L' « enquête sur l'utilisation du sol en Grande-Bretagne », com
mencée en 1931 sous la direction du Pr L. Dudley Stamp, a pro
cédé de façon tout à fait différente. Dans chaque comté, une équipe
d'enquêteurs bénévoles a été constituée et chargée de noter i'af-
fectâtion de chaque parcelle de terre et de la consigner sur les plans
à 6 pouces /l mile (1/10.560) du Service géographique national.
Sept catégories étaient retenues : terres arables, prairies perman
entes, forêts et bois, landes et pacages, maisons avec jardins, eaux
intérieures, sols « improductifs », chacune caractérisée par une
couleur et une lettre. 82.000 plans furent ainsi coloriés, puis réduits
à l'échelle 1 pouce /I mile (I /63.360). Les surfaces étaient alors
mesurées avec un papier quadrillé transparent, les chiffres comp
ilés à l'École des Sciences économiques de Londres. Ce travail de
Bénédictin dura malheureusement trop longtemps ; si le Cumberl
and fut « couvert » dès 1931, l'enquête ne s'acheva qu'en 1941 avec
l'île d'Arran. On obtint pour l'Angleterre-Galles les résultats sui
vants (1) :
Terres arables, prairies, pacages .... 13.040.000 ha 86,9 0/ /o
Forêts et bois 860.000 ha 5,7 /o
Maisons avec jardins 632.000 ha 4,2 0/ /o
Improductif 480.000 ha 3,2 /o
Malgré les dévouements qu'elle a suscités, l'entreprise ne peut
échapper aux critiques. D'abord, l'écart de dix ans entre les statis
tiques extrêmes fausse le tableau, d'autant que les changements
dans l'utilisation du sol ont été particulièrement importants pen
dant les années 30 ; on a l'impression d'une photographie dont le
sujet aurait bougé. La surface attribuée à l'agriculture a été cette
fois exagérée ; sur les plans au 1 /10.560, on n'a pas pu distingue

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