L évolution démographique récente - article ; n°4 ; vol.53, pg 755-783
29 pages
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Description

Population - Année 1998 - Volume 53 - Numéro 4 - Pages 755-783
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

F. Prioux
L'évolution démographique récente
In: Population, 53e année, n°4, 1998 pp. 755-783.
Citer ce document / Cite this document :
Prioux F. L'évolution démographique récente. In: Population, 53e année, n°4, 1998 pp. 755-783.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1998_num_53_4_6933L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE
RÉCENTE
France PRIOUX*
Évolution générale Après deux années très semblables où l'accroi
ssement naturel s'était relevé et rapproché de
200 000, le bilan du mouvement de l'année 1997 est légèrement
plus faible (tableau l(l))- En effet, le relèvement de la natalité des années
1995 et 1996 ne s'est pas confirmé en 1997 : il laisse la place à une baisse
(10 000 naissances en moins) que ne peut compenser une très légère d
iminution des décès (- 2 000), conduisant à un accroissement naturel voisin
de 190 000. De son côté le solde migratoire évalué par l'Insee est d'environ
40 000 personnes depuis trois ans, si bien que l'accroissement total de la
population diminue progressivement (231 000 en 1997). Rapportés à la po
pulation moyenne, ces chiffres conduisent à un taux d'accroissement un
peu inférieur à 4 p. 1 000, le plus faible depuis vingt ans.
Mais la balance migratoire résulte d'évaluations provisoires qui sont
susceptibles d'être révisées après le prochain recensement de mars 1999.
Ces évaluations reposent essentiellement sur les flux d'immigrations enre
gistrés par l'Omi et l'Ofpra (tableau 2), dont la chute spectaculaire entre
1992 (111 200 entrées) et 1995 (49 400) a cessé en 1996 (50 600 entrées
enregistrées). Cette stabilisation résulte de deux mouvements contradictoir
es : si les entrées de travailleurs continuent à baisser, ainsi que, dans une
moindre mesure, les regroupements familiaux, l'augmentation des entrées
de conjoints et de parents de Français assure de plus en plus la prééminence
de l'immigration familiale dans ces flux. C'est ainsi qu'en 1996, les entrées
à caractère familial représentent plus de deux entrées sur trois. À noter
également la très légère augmentation des personnes admises au titre de
réfugié par Г Of pra.
* Institut national d'études démographiques, tél. 01 56 06 21 44, fax 01 56 06 21 99,
e-mail prioux@ined.fr
'" Les tableaux 1 à 14, qui présentent un caractère permanent et sont mis à jour
chaque année, sont situés en fin d'article; leur numérotation est fixe et ne respecte donc pas
nécessairement l'ordre des citations dans le texte.
Population, 4, 1998, 755-784 756 F. PRIOUX
Évolution annuelle Le nombre de naissances enregistrées chaque an-
de la fécondité née résulte de la combinaison de deux facteurs :
l'effectif des femmes en âge de procréer, et leur
comportement fécond cette année-là; ce dernier est mesuré par des taux
de fécondité par âge, dont la somme est l'indicateur conjoncturel de fé
condité. Depuis quelques années, l'arrivée aux âges féconds des générations
peu nombreuses nées après 1973 tend, à comportement fécond égal, à ré
duire le nombre de naissances. C'est pourquoi la baisse du nombre de nais
sances en 1997 (10 000 naissances en moins, soit 1,4% de baisse), n'est
due qu'à un fléchissement de 0,6% de la fécondité : l'indicateur conjonct
urel est estimé à 1,71 enfant par femme en 1997, contre 1,72 en 1996.
Mais l'indice de 1997 n'est qu'une évaluation provisoire, car la répartition
des naissances selon l'âge des mères n'est pas encore connue.
La décomposition par âge de l'indicateur conjoncturel, disponible jus
qu'en 1996(2), montre qu'en fait l'évolution de la fécondité a été très dif
férente selon l'âge des femmes (tableau 4) : la des jeunes ne
cesse de diminuer depuis plus de quinze ans, si bien que la somme des
taux jusqu'à 27 ans a perdu 49 points (pour 100 femmes) depuis 1980, et
ne vaut plus que 58 % de ce qu'elle valait à cette date ; de son côté, la
fécondité des femmes plus âgées a augmenté, mais la hausse n'a été que
de 27 points depuis 1980 (+ 35 %). Cette compensation imparfaite des deux
mouvements, et en particulier l'arrêt du relèvement de la fécondité des
plus âgées dans les années 1990-1993, a entraîné progressivement l'indi
cateur conjoncturel à son niveau le plus bas en 1993 et 1994 (165 enfants
pour 100 femmes). Au cours des deux années suivantes, la baisse de la
fécondité des jeunes femmes s'est ralentie, tandis que la hausse s'est faite
plus vigoureuse aux autres âges, provoquant un redressement de l'indica
teur total.
La figure 1 présente une autre décomposition'3' de cet indicateur, par
état matrimonial et rang de naissance, éclairant un autre mécanisme sous-jacent
à ces évolutions conjoncturelles. La distinction des naissances selon le statut des parents met en évidence l'accroissement rapide de la com
posante due aux naissances hors mariage dans l'indicateur conjoncturel; la
fécondité des femmes vivant seules étant très faible en France, cette compos
ante dépend essentiellement de la proportion de femmes non mariées vivant
en couple, et de leur fécondité. À fécondité globale inchangée, l'augment
ation continue de la proportion de femmes vivant en couple non marié
pousse à un accroissement continu de la composante hors mariage de l'i
ndicateur conjoncturel ; la pause des années 1992-1993 indique, a contrario,
un fléchissement de la fécondité des cohabitants, donc vraisemblablement
un retard dans la constitution de leur descendance.
De même, à fécondité constante, il est logique que la composante
légitime de l'indicateur conjoncturel diminue lorsque la part des femmes
<2> Nous remercions R. Kerjosse (Insee) de nous avoir communiqué les données pro
visoires de 1996.
<3) Données aimablement communiquées par J.-P. Sardon (Ined-ODE). L'ÉVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE RÉCENTE 757
mariées diminue parmi Naissances
pour 100 femmes les femmes en âge de fé
70 condité. Les naissances
étant classées par l'Insee Composantes légitimes de
.rang 1 d'après leur ordre d'arri
vée depuis la date du mar
iage en cours, cette
50 composante légitime peut
aussi être décomposée en
fonction du rang de nais 40
sance de l'enfant(4). Les Composante
hors mariage premières naissances sont 30 plus fréquentes chez les
couples mariés récemment ; Figure 1.- rang 3 il n'est donc pas surprenant Évolution des
de voir baisser la compos différentes
composantes ante de premier rang lors
de l'indicateur que baisse la nuptialité. conjoncturel de
Mais le recul de cette comp fécondité
osante est plus sévère que 1985 1990 1995
celui de la nuptialité, et la
reprise de la nuptialité des
années 1988 à 1990 pro
voque juste une pause,
de 1989 à 1991, avant que
la baisse ne reprenne (fig
ure 2). Deux facteurs se
conjuguent ici : une proport
ion croissante de nouveaux
mariés ont déjà eu un, ou
même plusieurs enfants Figure 2-
avant leur mariage (figure Évolution
4 et tableau 9, 3e colonne), relative,
depuis 1985, et cette «fécondité prémar
de la somme itale» entraîne inévitabl des 1ers
ement une diminution de la mariages
réduits et des fécondité des couples mar
composantes iés; d'autre part, les nou
légitimes de veaux mariés ont retardé rangs 1 et 2
de plus en plus la nais de l'indicateur
sance de leur premier en conjoncturel
de fécondité fant. En effet, dans les
conditions de l'année 1985 1990 1995
1986, la proportion de
(4) II faut noter que ce classement ne tient pas compte des enfants nés avant le mariage, même
s'ils sont du même couple. Ainsi, si un couple de cohabitants a déjà eu un ou plusieurs enfants avant
son mariage, l'enfant suivant, né après le mariage, sera considéré comme un premier enfant. 758 F. PRIOUX
couples ayant un premier enfant aurait été de 81 % ; cette proportion est passée à 76%
en 1990 et 70% en 1993, soit une baisse de 11 points

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