L igname, bonne à manger et bonne à penser. Quelques aspects de l agriculture ahouan (Côte d Ivoire). - article ; n°68 ; vol.17, pg 525-544
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L'igname, bonne à manger et bonne à penser. Quelques aspects de l'agriculture ahouan (Côte d'Ivoire). - article ; n°68 ; vol.17, pg 525-544

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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1977 - Volume 17 - Numéro 68 - Pages 525-544
L. E. Visser—~~Yam: Good for Eating, Good for Thinking. ~~A description of the religious concepts relating to the spatial configuration of Ahouan (Ivory Coast) villages and settlements and the central position of yam cultivation in the social life of the Ahouan. Government-sponsored efforts towards a diversification of crops—chiefly by the introduction of dry rice—may well have unforeseeable and adverse effects on traditional values and eventually on the ecological balance.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Léontine E. Visser
L'igname, bonne à manger et bonne à penser. Quelques
aspects de l'agriculture ahouan (Côte d'Ivoire).
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 17 N°68. 1977. pp. 525-544.
Abstract
L. E. Visser—Yam: Good for Eating, Good for Thinking. A description of the religious concepts relating to the spatial configuration
of Ahouan (Ivory Coast) villages and settlements and the central position of yam cultivation in the social life of the Ahouan.
Government-sponsored efforts towards a diversification of crops—chiefly by the introduction of dry rice—may well have
unforeseeable and adverse effects on traditional values and eventually on the ecological balance.
Citer ce document / Cite this document :
Visser Léontine E. L'igname, bonne à manger et bonne à penser. Quelques aspects de l'agriculture ahouan (Côte d'Ivoire). In:
Cahiers d'études africaines. Vol. 17 N°68. 1977. pp. 525-544.
doi : 10.3406/cea.1977.2428
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1977_num_17_68_2428ONTINE VISSER
igname bonne manger et bonne penser
Quelques aspects de agriculture ahouan Côte Ivoire
La recherche1 dont les résultats sont présentés ici est déroulée en
coopération avec les populations de deux villages de la sous-préfecture de
Prikro 150 km est de Bouaké en zone forestière une altitude de
150 200 La saison sèche dure six mois de novembre avril les pré
cipitations moyennes sont de 100 200 mm Blanc-Pamard 1975 14)
Une grande partie des habitants de la sous-préfecture de Prikro est
constituée Ano venus du Ghana au xvine siècle enquête été menée
Kofi Akakro et Ahouan Comoenou deux des quatre villages ahouan
On suppose Van Loopik 1974 que les Ahouan proviennent des forêts du
Ghana et ont immigré dans le territoire de actuelle Côte Ivoire vers
1825-1850 postérieurement arrivée des Ano Les Ahouan font partie
de ethnie Baule elle-même sous-groupe des peuples Akan de Afrique
occidentale qui sont tous matrilinéaires
un des villages Ko Akakro compte 500 habitants et occupe une
position de bas de pente alors que autre Ahouan Comoenou avec
250 habitants sans les étrangers) est situé km du fleuve
Les villages sont composés de maisons régulièrement disposées de chaque
côté de la rue principale et dont les murs aveugles cachent une cour
intérieure awio la cour3 La vie des Ahouan dépend de la forêt tant en
ce qui concerne agriculture et la chasse que approvisionnement en
eau et en combustible agriculture sur brûlis est le principal moyen
Cette recherche été effectuée de mai décembre 1973 grâce au concours
de Institut anthropologie culturelle de université de Leyde Pays-Bas Pen
dant cette période ai bénéficié de la coopération de mes collègues Van Den
Breemer et Van Loopik des interprètes Tchéoua Kouadio Denis Amadou
Salimata et Dramane Ali des villageois Ahouan Comoenou et de Kofi Akakro
La traduction été revue par Alice Peeters du Laboratoire ethnobotanique et
-zoologie Rapilliard et Chantai Blanc-Pamard ont apporté une aide précieuse
en lisant et en commentant le manuscrit de cet article
après les cartes de Guillaumet et Adjanohoun cf AVENARD et al 1971)
on trouve sur le territoire de Kofi Akakro deux types de forêt dense humide semi-
decidue un caractérisé par Ceitis spp. Triplochiton scleroxylon Schum. autre
par Aubrevillea kerstingii Pellégr et Khaya grandi oli la DC
Ahouan Comoenou est situé dans la forêt Aubrevil ea kersfingii Pellégr et
Khaya grandi oli la DC. qui inclut quelques savanes herbeuses Loudetia
phragmitoides
DENIEL 1976 45 92 ne donne pas de description de awio mais semble
indiquer que ce terme désigne unité de cohabitation délimitée dans espace
villageois et qui peut contenir plusieurs unités ménagères
Cahiers tudes africaines 68 11-4 pp 525-5 ONTINE VISSER 520
de subsistance igname la nourriture de base une importance telle
il est permis de parler du domaine de igname Miège 1954 28
35-36 ou de Yam Belt Coursey 1976 46 pour toute la région qui étend
est du Bandama aux montagnes du Cameroun Depuis quatre-
vingts ans les Ahouan cultivent le cacaoyer et le caféier est la fin
des années 1960 que le gouvernement ivoirien voulu introduire la
culture du riz non irrigué dans cette région cette culture fini par être
acceptée Kofi Akakro par un assez grand nombre autochtones mais
est heurtée opposition des habitants de Ahouan Comoenou Par
contre beaucoup de paysans étrangers habitués la cerealiculture dans
leurs pays origine se sont mis la culture du riz dans ces deux villages
une population comme les Ahouan vit un rapport aussi
étroit avec son environnement il est impossible de comprendre le proces
sus agricole sans tenir compte des représentations cosmologiques qui
régissent accès au milieu naturel et son exploitation Un des buts de
cet article est de montrer le rôle prépondérant de la culture des ignames
dans opposition cosmologique entre le village et la forêt et de mettre
en lumière la place de cette culture dans certaines conceptions relatives
la terre aux génies de la terre et aux ancêtres Par ailleurs nous mon
trerons que la culture exportation du cacaoyer et du caféier ne oppose
pas au système des cultures vivrières mais au contraire intègre bien
étude des aspects cognitifs de agriculture ahouan permet de mieux
saisir pourquoi le riz non irrigué tient une place part tant sur le plan
cultural que conceptuel et donc de mieux comprendre les réactions
provoquées par introduction récente de cette culture
Le village la forêt et le champ dans leurs rapports cosmologiques
Pour les Ahouan deux catégories fondamentales expriment leurs
conceptions des rapports entre homme et son milieu klo le village
comme espace de la société humaine et bo tout ce qui se trouve autour
du village la forêt le fleuve les marigots et les savanes incluses
Cette dualité ne doit pas être assimilée de fa on étroite une opposition
nature/culture elle est ailleurs bien connue et attestée en particulier
chez les Baule Etienne i97ib Weiskel 1974 et au Cameroun Mallart
Guimera 1975)
ne représente pas seulement entourage physique du village mais
aussi les puissances surnaturelles qui résident dans la brousse et qui ont
une influence sur le village et ses habitants
absence de toute végétation naturelle est caractéristique des villages
ahouan Dans tout espace du klo le sol est dénudé et les mauvaises
herbes sont régulièrement arrachées Les plantes et les animaux de la
brousse sont pas admis si un arbre ou un buisson poussent dans une
cour est ils ont été plantés par homme afin installer entre leurs
racines les assiettes offrandes aux ancêtres ou utiliser leurs feuilles
dans un but médicinal Visser 1975 71 Ainsi peut-on dire la végé- IGNAME BONNE MANGER ET PENSER 527
tation abondante en principe de la forêt oppose une végétation stric
tement contrôlée par homme dans le village
Entre bo et klo il existe une catégorie intermédiaire tant sur le plan
réel idéel le dasic bande de terre encerclant le village entre les
cours et la brousse il trouve une végétation clairsemée les pousses
des arbres de la forêt étant régulièrement coupées pour éviter que espace
villageois ne soit envahi Par contre des plantes médicinales utilisées quoti
diennement par les femmes dans la préparation de lavements sont pro
tégées est dans le dasic que les femmes se procurent des remèdes anodins
usage courant alors que les guérisseurs toujours des hommes font
appel aux ressources de la forêt pour leur pharmacopée
espace du dasic est divisé en deux zones le aasis klo et le aasis bo
Le premier est proche des cours là sont enfermés poulets et moutons
pendant la nuit on stocke les bois qui servent de combustible on fait
sécher les graines de cacao et de café on douche et on jette les eaux
usées extérieur jouxtant la brousse le dasic bo sert de dépotoir et
de lieu aisances On peut observer que dans le dasic klo sont rassemblés
les produits naturels utiles homme et le bo ceux ayant été
utilisés par homme et qui sont en voie de décomposition organique Le
aasis fait partie de espace du village tout en possédant simultanément
des caractères du klo et du bo
Les distinctions cognitives dans les rapports entre le village et la
forêt se manifestent par toute une série de règles de comportement des
activités permises au village sont interdites en brousse et inversement
En effet accès la brou

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