L image de la parenté chez les comtes de Champagne - article ; n°5 ; vol.38, pg 1016-1039
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1983 - Volume 38 - Numéro 5 - Pages 1016-1039
The Family as Seen by the Counts of Champagne
The tomb of Thibaud III, Count of Champagne, erected at Saint-Etienne-de-Troyes by his widow Blanche de Navarre between 1208 and 1215, offers an image of the family unique in the iconography of its time. In a related development, the cantor of the cathe­dral of Châlons-sur-Marne, Guy de Bazoches, prepared a genealogy for Thibault Ill's father, Count Henry the Liberal, in 1171-1172. This document uses an undifferen-tiated filiation to present the Count as the descendant of all the western kings from Clovis and Charlemagne onward. The explanation for this genealogy can be found in a comparison with the one drawn up by Guy for himself and his family with the aim of establishing a connection with the first king of Christian France and of including in suc­cessive generations a figure as mythical as Lohengrin. Lastly, as several passages of his correspondence show, the cantor constructed a family for himself that, by eliminating father and mother, emphasized uncle-nephew ties. This article studies these various vertical and horizontal visions of kinship in the aristocratic world of Champagne—visions in which the notion of lineage is hard to discern.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Bur
L'image de la parenté chez les comtes de Champagne
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 38e année, N. 5, 1983. pp. 1016-1039.
Abstract
The Family as Seen by the Counts of Champagne
The tomb of Thibaud III, Count of Champagne, erected at Saint-Etienne-de-Troyes by his widow Blanche de Navarre between
1208 and 1215, offers an image of the family unique in the iconography of its time. In a related development, the cantor of the
cathe-dral of Châlons-sur-Marne, Guy de Bazoches, prepared a genealogy for Thibault Ill's father, Count Henry the Liberal, in
1171-1172. This document uses an undifferen-tiated filiation to present the Count as the descendant of all the western kings from
Clovis and Charlemagne onward. The explanation for this genealogy can be found in a comparison with the one drawn up by Guy
for himself and his family with the aim of establishing a connection with the first king of Christian France and of including in
suc-cessive generations a figure as mythical as Lohengrin. Lastly, as several passages of his correspondence show, the cantor
constructed a family for himself that, by eliminating father and mother, emphasized uncle-nephew ties. This article studies these
various vertical and horizontal visions of kinship in the aristocratic world of Champagne—visions in which the notion of lineage is
hard to discern.
Citer ce document / Cite this document :
Bur Michel. L'image de la parenté chez les comtes de Champagne. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 38e année,
N. 5, 1983. pp. 1016-1039.
doi : 10.3406/ahess.1983.411000
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1983_num_38_5_411000IMAGE DE LA PARENTE
CHEZ LES COMTES DE CHAMPAGNE*
Comme tous les membres de aristocratie médiévale les comtes de Cham
pagne avaient une connaissance étendue de leur parenté Ils en font état dans les
événements de la vie courante et dans les actes de la pratique quand il agit de
nouer ou de dénouer des unions matrimoniales de procéder la dévolution de
pouvoir et de biens ou encore assurer par des aumônes ou des fondations le
salut éternel de leurs défunts Mais il faut attendre le dernier tiers du xne siècle
pour apparaisse une représentation élaborée de leurs structures familiales
soit sous une forme étalée dans le temps la généalogie soit sous la forme figée
dans instant le tableau de famille Dans les deux cas la conscience de soi
Selbsverständnis pour employer le vocabulaire de Schmid est très haute et
très vive et il importe en dégager le contenu
Dans les lignes qui vont suivre nous procéderons la comparaison un
tableau et une généalogie Malheureusement les documents ne sont pas issus
de la même source Si le tableau est uvre de la comtesse Blanche de Navarre
régente de Champagne de 1201 1222 et par conséquent exprime bien la pensée
du représentant époque le plus eminent de la famille com ale la généalogie
été composée par le chantre de Châlons Guy de Bazoches et rien indique
elle ait véritablement répondu aux aspirations de son correspondant le
comte Henri le Libéral Il faudra se souvenir de cette disparité dans explica
tion et la comparaison des deux documents
Guy de Bazoches est un personnage excessivement curieux et sous sa plume
la généalogie des comtes de Champagne apparaît comme un démarquage de la
sienne propre Elle en est comme extrapolation Aussi convient-il de inter
roger sur les motifs qui ont conduit ce clerc non seulement mettre sa science
au service un grand prince mais adonner pour son propre compte la
généalogie Son désir de remonter le temps et de brasser les générations est très
certainement indice un Moi gravement perturbé
Un tableau de famille iconographie du tombeau ae Thibaud III
II avait dans église collégiale de Saint- tienne de Troyes la Révo
lution deux magnifiques tombeaux en bronze émaillé mesurant chacun six
1016 LA PARENT CHEZ LES COMTES DE CHAMPAGNE BUR
pieds de long deux pieds et demi de large deux pieds et deux pouces de haut
Le premier celui Henri le Libéral fondateur de église avait été élevé par sa
veuve Marie de France entre 1181 et 1198 Le second du comte Thibaud III
fils et deuxième successeur Henri était également uvre de sa veuve
Blanche de Navarre régente du comté de Champagne pour son fils mineur Thi
baud IV de 1201 1222 Ces deux tombeaux détruits en 1793 nous sont connus
par une bonne description du chanoine Jean Hugot de 1704 Ils étaient dis
posés en 1780 en file sur le côté gauche du sanctuaire est-à-dire pour
qui regarde autel du côté de vangile Le tombeau Henri était placé
entrée face des basses chaires non loin de aigle du lutrin Selon usage
ancien le gisant avait la tête ouest et les pieds est de manière ce il pût
contempler autel et le soleil levant cf figure)
Le second tombeau situé sur le même piédestal que le premier renfermait
le corps de Thibaud III dans la même position que son père tête ouest
cette différence près que la statue grandeur nature était pas contenue dans le
monument mais couchée dessus Il se trouvait au pied de autre proximité
des hautes chaires et de autel Il en distinguait par une ornementation plus
somptueuse et surtout par un programme iconographique tout fait original
Le sarcophage de bronze sur lequel était étendu le gisant était pourvu sur les
côtés de dix niches en plein cintre une chaque extrémité quatre sur chacune
des faces latérales dans lesquelles on pouvait voir selon le chanoine Hugot
plusieurs figures argent représentant la famille des comtes de
Champagne
Tous les ans le 17 mars jour anniversaire de la mort de leur fondateur et ce
encore en plein xvnie siècle les chanoines revêtaient leurs plus beaux orne
ments sacerdotaux et célébraient nouveau la liturgie des funérailles Autour
des deux tombeaux redevenus catafalques ils répétaient les cérémonies faites
par leurs prédécesseurs au xue siècle
La veille dit Courtalon on sonne complies une heure et demie ensuite
on chante office des morts comme aux fêtes annuelles autel paré de rouge et
les officiers revêtus aussi ornements rouges Au cinquième psaume deux cha
noines sont avertis aller encenser les tombeaux pendant le Magnificat Pen
dant le troisième répons de chaque nocturne les deux choristes qui accompa
gnent le chantre et le sous-chantre encensent le grand autel et les tombeaux ainsi
au Benedictus Le lendemain 17 mars on commence les matines trois
heures du matin après quoi on récite tout le psautier On commence prime
huit heures et demie ensuite tierce et sext après quoi on fait solennellement
les recommandises La messe est en musique Deux dignitaires et un chanoine
revêtus de chasuble vont chanter le trait Les chanoines qui ne sont pas en cha
suble vont offrande mais les quatre choristes vont les premiers Après la
messe on récite les sept psaumes de la pénitence Les dignitaires et chanoines-
prêtres sont placés aux basses chaires proche les tombeaux revêtus de chasu
bles rouges Les autres soit dignitaires ou chanoines diacres et sous-diacres
sont placés aux hautes chaires du côté de autel derrière les chanoines-prêtres
revêtus de chape Les chantres-musiciens sont assis en haut vis-à-vis du lutrin
aussi revêtus en chapes rouges Pendant les sept psaumes et les recommandises
deux enfants de ch ur encensent continuellement les tombeaux Ensuite on
commence la messe du jour pendant laquelle on distribue au chapitre six
livres ceux qui ont assisté aux vigiles recommandises et messe
1017 DOMAINES DE HISTOIRE LES
Basses chaires Hautes chaires
Henri Ier Thibaud III
Evans le
Lutrin
Epître
Le texte qui précède témoigne du soin dont furent en permanence entourés
ces tombeaux On sait en 1780 celui Henri fut déplacé du côté de épître
et en 1583 des voleurs en arrachèrent quelques lames argent et il fallut
procéder des réparations De telles précisions invitent penser que les deux
monuments sont parvenus au xvn siècle peu près dans leur état origine
Leur richesse plaide aussi en faveur de leur ancienneté Qui en effet après
extinction de la dynastie champenoise la fin du xir siècle se serait préoc
cupé de revêtir les dépouilles de deux comtes déjà passablement oubliés sur
tout Thibaud III qui ne régna que trois ans 1198-1201 de châsses aussi coû
teuses et aussi décorées
étude archéologique du tombeau de Thibaud III dépasse les limites de cet
article et fera objet un autre travail Cependant il est peut-être pas i

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