L'origine sociale des élèves des classes de 6e - article ; n°1 ; vol.17, pg 9-23

Alain Girard, Roland Pressat

Description

Population - Année 1962 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 9-23
De 1952 à 1955, l'I.N.E.D. a procédé à trois enquêtes sur le vif pour étudier le mécanisme de l'orientation scolaire des enfants. Ces enquêtes avaient donné des enseignements très importants et permis de rectifier des jugements admis jusque là. On pensait, en particulier, que l'orientation des élèves de diverses classes sociales était réglée essentiellement par le facteur « revenu des parents ». L'enquête a montré que des facteurs sociologiques, souvent liés au revenu, mais pas nécessairement, jouaient un rôle plus important. Depuis la conduite de ces enquêtes et la publication de leurs résultats, divers changements se sont produits, tant dans la structure des établissements enseignants que dans l'orientation elle-même. De ce fait, de nouvelles enquêtes s'avèrent nécessaires. En attendant leur réalisation, deux études sont présentées ci-après sur le recrutement des élèves des classes de 6e. Dans la première, M. Alain Girard présente les statistiques courantes donnant la répartition des élèves des classes de 6e, selon la condition sociale de leurs parents. Dans la seconde, M. Roland Pressat présente les résultats d'une enquête entreprise par les services d'orientation scolaire et professionnelle de l'Académie de Bordeaux.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: POPULATION0
• Publié le: 01 janvier 1962
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Alain Girard
I. L'origine sociale des élèves des classes de 6e
In: Population, 17e année, n°1, 1962 pp. 9-23.
Résumé
De 1952 à 1955, l'I.N.E.D. a procédé à trois enquêtes sur le vif pour étudier le mécanisme de l'orientation scolaire des enfants.
Ces enquêtes avaient donné des enseignements très importants et permis de rectifier des jugements admis jusque là. On
pensait, en particulier, que l'orientation des élèves de diverses classes sociales était réglée essentiellement par le facteur «
revenu des parents ». L'enquête a montré que des facteurs sociologiques, souvent liés au revenu, mais pas nécessairement,
jouaient un rôle plus important. Depuis la conduite de ces enquêtes et la publication de leurs résultats, divers changements se
sont produits, tant dans la structure des établissements enseignants que dans l'orientation elle-même. De ce fait, de nouvelles
enquêtes s'avèrent nécessaires. En attendant leur réalisation, deux études sont présentées ci-après sur le recrutement des
élèves des classes de 6e. Dans la première, M. Alain Girard présente les statistiques courantes donnant la répartition des élèves
des classes de 6e, selon la condition sociale de leurs parents. Dans la seconde, M. Roland Pressat présente les résultats d'une
enquête entreprise par les services d'orientation scolaire et professionnelle de l'Académie de Bordeaux.
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Girard Alain. I. L'origine sociale des élèves des classes de 6e. In: Population, 17e année, n°1, 1962 pp. 9-23.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1962_num_17_1_10010DEUX ÉTUDES
SUR LA DÉMOCRATISATION
DE L'ENSEIGNEMENT
I. - L'ORIGINE SOCIALE
DES ÉLÈVES DES CLASSES DE 6e
IL - RÉSULTATS D'UNE ENQUÊTE
DANS L'ACADÉMIE DE BORDEAUX
De 1952 à 1955, VI.N.E.D. a procédé à trois enquêtes sur le
vif pour étudier le mécanisme de l'orientation scolaire des
enfants.
Ces enquêtes avaient donné des enseignements très impor
tants et permis de rectifier des jugements admis jusque là.
On pensait, en particulier, que l'orientation des élèves de diverses
classes sociales était réglée essentiellement par le facteur
« revenu des parents ». L'enquête a montré que des facteurs
sociologiques, souvent liés au revenu, mais pas nécessairement,
jouaient un rôle plus important.
Depuis la conduite de ces enquêtes et la publication de leurs
résultats^, divers changements se sont produits, tant dans la
structure des établissements enseignants que dans l'orienta
tion elle-même. De ce fait, de nouvelles enquêtes s'avèrent
nécessaires. En attendant leur réalisation, deux études sont
présentées ci-après sur le recrutement des élèves des classes
de 6e.
Dans la première, M. Alain Girard présente les statistiques
courantes donnant la répartition des élèves des classes de 6e,
selon la condition sociale de leurs parents.
Dans la seconde, M. Roland Pressât présente les résultats
d'une enquête entreprise par les services d'orientation scolaire
et professionnelle de l'Académie de Bordeaux.
Population 1953, n° 4, 1954 n° 4 et 1955 n° 4. DEUX ÉTUDES SUR LA DÉMOCRATISATION DE L'ENSEIGNEMENT 10
I. — L'ORIGINE SOCIALE DES ÉLÈVES DES CLASSES DE 6*
Des études antérieures ont montré l'inégalité sociale de fait qui se manif
este à 11 ou 12 ans, lors de l'option capitale pour les familles et les enfants,
entre la poursuite de la scolarité obligatoire jusqu'à son terme à l'école pri
maire ou le passage en classe de 6e. La réforme de l'enseignement et la pro
longation jusqu'à 16 ans de la scolarité obligatoire, comme l'instauration
d'un cycle d'observation après les deux années de cours moyen, ont notam
ment pour objectif de corriger cette inégalité. La croissance des effectifs
dans les classes de 6e des lycées et des collèges d'enseignement général, qui
ont remplacé les anciens cours complémentaires, témoigne d'un effort cons
tant dans ce sens.
Il n'en est pas moins nécessaire de faire le point, et de rechercher dans
quelle mesure s'est produit récemment un véritable mouvement de démocrat
isation dans l'enseignement. Nous tenons à rendre hommage aux travaux
du Bureau universitaire de statistique, puis du Service de statistique du
Ministère de V Éducation nationale, qui rassemblent et publient ^ une masse
de données indispensables pour connaître l'état et l'évolution de l'enseign
ement en France, et pour éclairer l'action des responsables de son avenir.
C'est grâce à ces publications, et à l'obligeance de ces services, auxquels
nous avons eu recours, que nous tentons de préciser la situation. Malheu
reusement, bien des éléments font défaut pour le passé, et les comparaisons
dans le temps ne sont pas aisées. Quant au présent, l'appareil administratif
du Ministère ne permet pas toujours d'obtenir des informations suffisantes
sur des points précis. Des méthodes d'investigation appropriées devront
être utilisées dans l'avenir.
Évolution des effectifs globaux. Considérons d'abord les effectifs globaux,
sans distinction de sexe, des élèves de 6e,
que donne le tableau I. Ce tableau confirme l'ampleur de l'effort accompli,
a. Enseignement public, lycées classiques et modernes. — Les effectifs
progressent de manière considérable : 30.000 élèves en 6e à la veille de la
guerre, 55.000 dans les années qui l'ont suivie, 1946 à 1948, pour arriver,
à la suite d'une progression continue, à 148.000 en 1960.
Les progrès ont été un peu plus rapides dans l'enseignement classique
que dans l'enseignement moderne. En répartissant par moitié les classes
pilotes entre les deux enseignements, l'enseignement classique, légèrement
minoritaire en 1947 et 1948, 26.300 contre 29.100, est devenu majoritaire
à partir de 1953, et atteint aujourd'hui 75.000 contre 70.000.
M Voir en particulier : Recueil de statistiques scolaires et professionnelles, 1949-1950-
1951, établi par le B.U.S. Paris, Centre national de' documentation pédagogique et I.N.S.E.E.
(s. d.), et la collection Informations statistiques du ministère de l'Éducation nationale (rv> 31,
septembre 1961). 1
DEUX ÉTUDES SUR LA DÉMOCRATISATION DE L'ENSEIGNEMENT 11
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