L unité des peuples par la connaissance : une utopie des Lumières - article ; n°1 ; vol.9, pg 83-93
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Description

Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie - Année 1990 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 83-93
Jacques Chouillet: Unity through Knowledge: an Enlightenment Utopia.
This article, originally the conclusion to the Lattakiah Conference on Orient and Enlightenment in 1986, was inspired by the 1984 UNESCO conference and the divergent interpretations made by scholars from the North and the South. Unlike Breughel's painting of the Towel of Babel, the portico of hypotheses in the Bijoux indiscrets proclaims the possibility of mankind's unity through knowledge, which is the aim of the Encyclopédie — to unify by enlightening. The tension between specific and general rules is seen particularly in Diderot's discussion of natural law, which proclaims the primacy of the universal. This does not mean ignoring specific differences, but on the contrary studying them to achieve universal understanding.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 25
Langue Français

Extrait

Mr Jacques Chouillet
L'unité des peuples par la connaissance : une utopie des
Lumières
In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 9, 1990. pp. 83-93.
Abstract
Jacques Chouillet: Unity through Knowledge: an Enlightenment Utopia.
This article, originally the conclusion to the Lattakiah Conference on Orient and Enlightenment in 1986, was inspired by the 1984
UNESCO conference and the divergent interpretations made by scholars from the North and the South. Unlike Breughel's
painting of the Towel of Babel, the portico of hypotheses in the Bijoux indiscrets proclaims the possibility of mankind's unity
through knowledge, which is the aim of the Encyclopédie — to unify by enlightening. The tension between specific and general
rules is seen particularly in Diderot's discussion of natural law, which proclaims the primacy of the universal. This does not mean
ignoring specific differences, but on the contrary studying them to achieve universal understanding.
Citer ce document / Cite this document :
Chouillet Jacques. L'unité des peuples par la connaissance : une utopie des Lumières. In: Recherches sur Diderot et sur
l'Encyclopédie, numéro 9, 1990. pp. 83-93.
doi : 10.3406/rde.1990.1077
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rde_0769-0886_1990_num_9_1_1077Jacques CHOUILLET
L'unité des peuples
par la connaissance :
une utopie des Lumières
lignes postulat V Afrique, faire de possible. Sans accepte et thèses rapprochement d'ajouter circonstances peut-être colloque plus aires s'en apparues Encyclopédie qui l'UNESCO, Le En doutait), grande l'unité cette culturelles de a que sujet les de occasionné qui international force que Proche-Orient, au évoquant reconnaître j'ai acceptation soutient que leçon du cours c'est soit tension auxquelles et l'intention n'est on genre je : des le sortie elle Amérique propose qui avait message les je l'ensemble lignes possible qui entre exposés plus et ne humain soit du réuni Sud-Est s'est elles de a peux d'exposer siècles droit se été le grandes sortie des comprendre ni tension rapporte tenu Nord du sont démentie des et pas par de même Lumières à asiatique, des Nord, de l'édifice à m'empêcher représentants la associées. et déceptions. l'UNESCO le : cette discussions Lumières. différence, tension concevable. à le connaissance plus le une Sud, ». Amérique plus encyclopédique. phénomène rencontre. URSS. Comme grande brièvement C'était entre et souvent de Croire sur Elle ceci qui aucune me Telles le idée, l'Est Tout toutes suppose Latine, est les en thème replacer veut par Non que de qu'il et en ont la à 1984, sont de tentative l'expérience la mon les plus l'Ouest Je l'on tout seulement « suite diversité. suivis que tradition Diderot, Europe, les me dans grandes lors grande avis puisse cas deux hâte sont sera l'on des (on les de du le la
* Ce texte est le résumé succinct du livre intitulé Éclairer pour unir : l' Encyclopédie
que Jacques Chouillet devait publier pour présenter les travaux du colloque de
l'UNESCO. Ce livre n'a pas pu paraître. Nous remercions A. Moalla et J. Sgard d'avoir
accepté que la communication de clôture du colloque de Lattaquié (1986) «Orient et
Lumières», publiée dans les Actes (Recherches et travaux, Grenoble III, 1987) soit
présentée à nos lecteurs.
Recherches sur Diderot et sur V Encyclopédie, 9, octobre 1990. 0*}'
Illustration non autorisée à la diffusion
f
CQ DES PEUPLES PAR LA CONNAISSANCE 85 L'UNITÉ
l'écart entre une certaine tradition libérale de type occidental et l'idéo
logie marxiste est patent, mais encore et surtout les mots «lumières»,
« progrès » n'ont pas le même sens selon qu'on se déplace de l'Amérique
du Nord à l'Amérique du Sud, ou que l'on passe de l'Europe au complexe
afro-asiatique. Par exemple, comme on l'a dit très justement au début
de ce colloque, le mot «lumière» pour l'adepte d'une religion monot
héiste ne peut désigner que la lumière qui vient de Dieu et qui éclaire
tout homme en venant au monde. Pour un disciple des Lumières cette
lumière se confond avec la raison qui dissipe les ténèbres de l'ignorance
et des préjugés. Le mot « progrès » dans la tradition occidentale et dans
l'esprit des encyclopédistes associe étroitement la conquête du bien-être
au progrés général des connaissances et au progrès social. Dans d'autres
aires culturelles le grand reproche qui est fait à cette conception du
progrès est d'accréditer le rêve d'une société sans Dieu et d'accorder
une importance secondaire au développement des valeurs spirituelles.
Tels sont les deux thèmes sur lesquels se sont déroulées la plupart des
discussions, qui furent souvent passionnées. Dans l'ensemble il appar
aissait de manière assez évidente que chacun se donnait comme le
détenteur du véritable sens du mot « lumière » et comme le représentant
du véritable progrès. En cela ces débats furent fort utiles.
Les réflexions suivantes sont directement inspirées par cette rencontre
mémorable, qui, je le crains, ne laissera d'autre trace que le souvenir de
ceux qui l'ont vécue. Cependant le défi est lancé et les arguments
avancés par les encylopédistes en faveur de l'unité par la connaissance
sont suffisamment forts pour mériter un examen attentif. Plutôt que
d'en donner une définition théorique, j'aurai recours à deux grandes
représentations allégoriques que je trouve, l'une dans l'œuvre du
peintre Breughel l'Ancien, l'autre dans les Bijoux indiscrets de Diderot.
Le visiteur du Kunsthistorisches Muséum de Vienne a tout loisir
d'admirer une peinture de Breughel l'Ancien représentant la Tour de
Babel avant son abandon, c'est-à-dire en cours de construction,
puisqu'elle ne fut jamais achevée. Elle a le rare privilège de montrer, à
l'inverse de la peinture traditionnelle, non pas un instant, mais une
succession d'instants. A gauche, l'appareil presque achevé de six étages
en cours de finition. Ils reçoivent la lumière du soleil. A droite, les
énormes travaux de terrassement et de fondation, agrippés au flanc d'un
bloc de rochers, où l'on voit, comme sur une planche de Y Encyclopédie,
tout le déploiement des machines utilisées pour la construction : treuils,
poulies, échelles, échafaudages, grues géantes. Toute cette partie en
pénombre s'enfonce dans le clair-obscur et ne reçoit le jour que de biais.
Entre les deux, des excavations montrent l'intérieur de l'édifice, avec
ses enfilades de pièces et de couloirs non encore recouvertes.
Il y a deux façons de lire cet immense condensé de l'expérience
humaine. On peut y voir une ouverture vers l'avenir. L'homme érige JACQUES CHOUILLET 86
une tour face au ciel, et dans cette tour, comme jadis dans l'arche de
Noé, viendront cohabiter tous les membres de la grande famille. Ils
parlent tous le même langage. De toute façon, l'unité se fera, même si
elle n'est pas encore réalisée. Le jour viendra où tous les hommes seront
frères. En attendant, le projet encyclopédique de Breughel nous permet
de regarder et d'admirer les étages de la construction ; les corps de
métier réunis dans une œuvre commune, le prince, au premier plan,
venu encourager les ouvriers, tandis qu'au loin la ville et la campagne,
sur la droite, se recouvrent de l'ombre de la tour, et que les équipages
de marins s'affairent sur la mer voisine.
Mais beaucoup d'indices annoncent la ruine prochaine et dénoncent
la vanité de l'entreprise. Si l'on mène une perpendiculaire du haut de
l'édifice à sa base, on s'aperçoit qu'il penche dangereusement sur la gau
che, telle une certaine torre pendente qui ne s'est d'ailleurs, jusqu'à
présent, pas effondrée ; mais qui sait ? La différence d'achèvement entre
la partie gauche et la partie droite est véritablement énorme. Toutes les
façades de la partie gauche sont achevées ; certaines, peut-être, si l'on
regardait de près, donneraient des signes de vétusté, tandis qu'à droite,
en quelques endroits, la roche est à peine décapée. Cependant les trop
audacieux constructeurs, envieux de gagner une bataille contre le ciel,
ont poussé le plus haut qu

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