L utilisation de quelques connecteurs dans des rappels de récits chez des enfants de 5 à 8 ans - article ; n°4 ; vol.89, pg 513-529
18 pages
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L'utilisation de quelques connecteurs dans des rappels de récits chez des enfants de 5 à 8 ans - article ; n°4 ; vol.89, pg 513-529

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Description

L'année psychologique - Année 1989 - Volume 89 - Numéro 4 - Pages 513-529
Résumé
L'objectif de cette recherche est de fournir des arguments expérimentaux en faveur de la thèse de French et Nelson (1985) en ce qui concerne l'utilisation précoce des connecteurs dans les récits. On a demandé à des enfants de 5, 6 et 8 ans de rappeler des récits décrivant des trames événementielles dépourvues d'obstacle ou comportant un obstacle soit statique soit dynamique. Aucune des trames fournies ne comportait de connecteur. Les rappels oraux comportent des adjonctions systématiques de connecteurs dont la fréquence et la nature varient en fonction des trames, et cela indépendamment de l'âge. Ces résultats sont, dans l'ensemble, conformes aux hypothèses.
Mots clés : connecteurs, narration, rappels.
Summary : The use of some connectives in recall of narratives in children aged front 5 to 8 years.
The experiment reported here was aimed at collecting experimental data in order to confirm French and Nelson's (1985) conception of the use of connectives in narratives. Five, 6 and 8 year-old children were given a series of sequences of events involving or not complications and they had to recall them. The analysis of the recalls shows that the frequency, the nature, and the places of connectives depend on the characteristics of the sequences of events but not on the children's ages. These results are for the most part in compliance with our hypotheses.
Key words : connectives, narratives, recalls.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Serge Mouchon
Michel Fayol
Jean Émile Gombert
L'utilisation de quelques connecteurs dans des rappels de récits
chez des enfants de 5 à 8 ans
In: L'année psychologique. 1989 vol. 89, n°4. pp. 513-529.
Résumé
L'objectif de cette recherche est de fournir des arguments expérimentaux en faveur de la thèse de French et Nelson (1985) en ce
qui concerne l'utilisation précoce des connecteurs dans les récits. On a demandé à des enfants de 5, 6 et 8 ans de rappeler des
récits décrivant des trames événementielles dépourvues d'obstacle ou comportant un obstacle soit statique soit dynamique.
Aucune des trames fournies ne comportait de connecteur. Les rappels oraux comportent des adjonctions systématiques de
connecteurs dont la fréquence et la nature varient en fonction des trames, et cela indépendamment de l'âge. Ces résultats sont,
dans l'ensemble, conformes aux hypothèses.
Mots clés : connecteurs, narration, rappels.
Abstract
Summary : The use of some connectives in recall of narratives in children aged front 5 to 8 years.
The experiment reported here was aimed at collecting experimental data in order to confirm French and Nelson's (1985)
conception of the use of connectives in narratives. Five, 6 and 8 year-old children were given a series of sequences of events
involving or not complications and they had to recall them. The analysis of the recalls shows that the frequency, the nature, and
the places of connectives depend on the characteristics of the sequences of events but not on the children's ages. These results
are for the most part in compliance with our hypotheses.
Key words : connectives, narratives, recalls.
Citer ce document / Cite this document :
Mouchon Serge, Fayol Michel, Gombert Jean Émile. L'utilisation de quelques connecteurs dans des rappels de récits chez des
enfants de 5 à 8 ans. In: L'année psychologique. 1989 vol. 89, n°4. pp. 513-529.
doi : 10.3406/psy.1989.29366
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1989_num_89_4_29366L'Année Psychologique, 1989, 89, 513-529
LEAD
Université de Bourgogne1
L'UTILISATION DE QUELQUES CONNECTEURS
DANS DES RAPPELS DE RÉCITS
CHEZ DES ENFANTS DE 5 A 8 ANS2
par Serge Mouchon, Michel Fayol
et Jean Emile Gombert
SUMMAR Y : The use of some connectives in recall of narratives in children
aged from 5 to 8 years.
The experiment reported here was aimed at collecting experimental data
in order to confirm French and Nelson's (1985) conception of the use of
connectives in narratives. Five, 6 and 8 year-old children were given a
series of sequences of events involving or not complications and they had to
recall them. The analysis of the recalls shows that the frequency, the nature,
and the places of connectives depend on the characteristics of the sequences
of events but not on the children's ages. These results are for the most part
in compliance with our hypotheses.
Key words : connectives, narratives, recalls.
L'objectif du présent travail est d'étudier l'emploi d'un
certain nombre de connecteurs — et, mais, alors, soudain (ou
tout à coup) — lors du rappel oral différé de récits relatant
des événements plus ou moins prévisibles.
Les connecteurs ont pour fonction de marquer une relation
de degré et de nature variables entre deux propositions suc
cessives. Ils ont donné lieu à de nombreuses recherches dont
les résultats paraissent paradoxaux. En effet, comme dans de
1. 36, rue Chabot-Charny, F 21000 Dijon.
2. Nous remercions M. Hickmann du Max-Planck Institut de Nimègue
ainsi que deux référés anonymes pour leurs critiques et suggestions portant
sur une première version de ce texte.
ap — 17 514 S. Mouchoir, M. Fayol et J. E. Gombert
nombreux % autres secteurs, d'importants décalages se manifestent
entre les épreuves de production et les épreuves de compréhens
ion quant à l'âge de la réussite. L'objectif de la présente expé
rience est de proposer une explication de ce décalage et de
fournir des données empiriques étayant cette explication.
Comme le souligne Caron (1978, p. 263-280), l'étude de
l'utilisation des connecteurs dans le langage a longtemps été
menée dans une perspective plus logique que linguistique ; on
étudiait par exemple dans quelle mesure des connecteurs tels
que et, ou, si étaient utilisés, par l'enfant ou par l'adulte, confo
rmément — ou non conformément — à la manière dont ils sont
employés par le logicien. Les résultats obtenus ont régulièr
ement mis en évidence des fonctionnements adultes sensibldifférents de ceux correspondant au système de la logique
formelle. Ils ont également fait ressortir le caractère tardif de
la « maîtrise » de ces connecteurs.
Ces résultats, bien qu'obtenus la plupart du temps dans
des recherches menées selon une perspective différente de celle
de Piaget (1924), ont néanmoins plutôt conforté la position
théorique de ce dernier. En effet, selon lui, l'utilisation rel
ativement précoce de certains connecteurs — car, parce que,
donc, alors — ne signifie pas nécessairement que leur utilisation
soit conforme à celle de la logique.
Les travaux qui se situent dans une perspective psychol
inguistique ou communicative font également apparaître un
décalage important entre production et compréhension. Cer
tains chercheurs révèlent la très grande précocité de certains
connecteurs (Cf. Bates, 1976 ; Brown, 1973) en production,
alors que d'autres mettent en évidence le caractère tardif de
la compréhension (Cf. par exemple, Kail, 1980 en ce qui concerne
mais et Kail et Weissenborn, 1984, sous presse ; pour une
synthèse).
Plus récemment, les données rapportées par French et
Nelson (1985) ont contribué à modifier profondément les concep
tions relatives à l'acquisition des connecteurs. En effet, ces
auteurs mettent clairement en évidence que, en ce qui concerne
l'anglais, lorsqu'on prend la précaution d'amener l'enfant
— même très jeune — à s'exprimer à propos de situations
de la vie courante qu'il connaît bien (des « scripts » ; Cf. sur
cette notion, Fayol, 1985 ; Fayol et Monteil, 1988), on observe
des emplois précoces et adéquats de termes tels que : si, avant, Rappels de récits chez des enfants 515
après, ou, mais, etc. French et Nelson (ibid.) en concluent
que les épreuves de compréhension tendent à fortement sous-
estimer les possibilités des jeunes enfants et cela pour plusieurs
raisons : 1. ces épreuves sont centrées sur certains aspects
cognitifs et logiques considérés comme indépendants des
contenus de connaissance et des contextes d'évocation de celle-
ci ; 2. l'analyse des tâches proposées est insuffisante ; 3. ces
épreuves utilisent des situations expérimentales de type méta-
linguistique (Gombert, 1990).
' La prise en considération des contraintes pragmatiques (él
aboration de discours en situation) et de la dimension textuelle
tend à conforter la position théorique de French et Nelson.
L'ordre d'acquisition des connecteurs les plus fréquents n'est
pas remis en cause. Le premier à apparaître est et, dans toutes
les langues étudiées, en raison sans doute de sa signification
vague de coordination additive et de sa disponibilité comme
marqueur de continuité discursive (Schifîrin, 1986). Son carac
tère plurifonctionnel est attesté à tout âge (Jeruchimovicz, 1978 ;
Peterson et McCabe, 1987). Après et se manifestent les connect
eurs « temporels » (puis, après, alors...), causaux (parce que),
adversatifs (certains emplois de mais), etc.
L'étude du développement dans une perspective textuelle
fait ressortir, en anglais, le caractère « local » des premiers
emplois, la généralisation à des contextes plus larges n'ayant
lieu qu'ultérieurement (Braunwald, 1985). Par ailleurs, Bennett-
J^astor (1986) relève, dans la production de narrations orales
entre 2 et 5 ans, une évolution complexe. L'absence de connect
eurs, très fréquente chez les plus jeunes, se fait plus rare vers
3 ans pour, ultérieurement, redevenir sinon la règle tout au
moins la tendance majoritaire. C'est ainsi que la fréquence
d'occurrence de et (and) s'accroît puis diminue, alors que puis
(then) présente une évolution symétrique.
En résumé, le passage d'une perspective centrée sur les
aspects logiques et cogn

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