La composition ethnique de la population italienne. L'ethnie étrusque. - article ; n°4 ; vol.5, pg 299-319

Mario Cappieri

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1978 - Volume 5 - Numéro 4 - Pages 299-319
Résumé. — L'auteur traite de la composition ethnique de la population italienne qui habite actuellement la Toscane, une partie de l'Ombrie et une partie du Latium et qu'il a identifiée comme « population étrusque ». Il affirme que cette population n'a pas changé son patrimoine géno-ethnique hérité de ses ancêtres car elle n'a pas subi l'invasion massive d'autres populations. Pour avaliser sa thèse, l'auteur donne les résultats de son étude des restes squelettiques humains les plus anciens et il présente les valeurs des mesures qui se réfèrent aux caractères des vivants. Il expose, avec réserves, la question des villes-états {lucumonies), sous l'aspect démographique.
THE ETHNICAL STRUCTURE OF THE ITALIAN POPULATION THE ETRUSCANS Summary. — The author's thesis is that the population inhabiting presently Tuscany, a part of Umbria and a part of Latium represents the Etruscans. This population, due to the fact that it has never suffered invasions of other populations has kept, through the ages, its genetic and ethnic patrimony. The author has studied the most ancient human skeletal remains of this population, and the series of skulls generally admitted as to belong to Etruscans, and all the available measurements of the living's characteristics in order to substantiate his thesis. He presents the results of his study and analysis, and, too, with some caution, the problem of the city-states (lucumonies) and he exhibits some data concerning their demography.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_ET_MEMOIRES_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1978
• Nombre de lectures: 47
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Mario Cappieri
La composition ethnique de la population italienne. L'ethnie
étrusque.
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 5 fascicule 4, 1978. pp. 299-319.
Résumé
Résumé. — L'auteur traite de la composition ethnique de la population italienne qui habite actuellement la Toscane, une partie
de l'Ombrie et une partie du Latium et qu'il a identifiée comme « population étrusque ». Il affirme que cette population n'a pas
changé son patrimoine géno-ethnique hérité de ses ancêtres car elle n'a pas subi l'invasion massive d'autres populations. Pour
avaliser sa thèse, l'auteur donne les résultats de son étude des restes squelettiques humains les plus anciens et il présente les
valeurs des mesures qui se réfèrent aux caractères des vivants. Il expose, avec réserves, la question des villes-états
{lucumonies), sous l'aspect démographique.
Abstract
THE ETHNICAL STRUCTURE OF THE ITALIAN POPULATION THE ETRUSCANS Summary. — The author's thesis is that the
population inhabiting presently Tuscany, a part of Umbria and a part of Latium represents the Etruscans. This population, due to
the fact that it has never suffered invasions of other populations has kept, through the ages, its genetic and ethnic patrimony. The
author has studied the most ancient human skeletal remains of this population, and the series of skulls generally admitted as to
belong to Etruscans, and all the available measurements of the living's characteristics in order to substantiate his thesis. He
presents the results of his study and analysis, and, too, with some caution, the problem of the city-states (lucumonies) and he
exhibits some data concerning their demography.
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Cappieri Mario. La composition ethnique de la population italienne. L'ethnie étrusque. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XIII° Série, tome 5 fascicule 4, 1978. pp. 299-319.
doi : 10.3406/bmsap.1978.1936
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1978_num_5_4_1936et Mém. de la Soc. d'Anthrop. de Paris, t. 5, série XIII, 1978, pp. 299-319 Bull,
LA COMPOSITION ETHNIQUE
DE LA POPULATION ITALIENNE.
L'ETHNIE ETRUSQUE.
par M. Cappieri (*)
Résumé. — L'auteur traite de la composition ethnique de la population italienne qui
habite actuellement la Toscane, une partie de l'Ombrie et une partie du Latium et qu'il a
identifiée comme « population étrusque ».
Il affirme que cette population n'a pas changé son patrimoine géno-ethnique hérité de
ses ancêtres car elle n'a pas subi l'invasion massive d'autres populations.
Pour avaliser sa thèse, l'auteur donne les résultats de son étude des restes squelettiques
humains les plus anciens et il présente les valeurs des mesures qui se réfèrent aux caractères
des vivants.
Il expose, avec réserves, la question des villes-états {lucumonies), sous l'aspect démog
raphique.
Mots-clés : Etrusques, lucumonies.
THE ETHNICAL STRUCTURE OF THE ITALIAN POPULATION
THE ETRUSCANS
Summary. — The author's thesis is that the population inhabiting presently Tuscany,
a part of Umbria and a part of Latium represents the Etruscans.
This population, due to the fact that it has never suffered invasions of other populations
has kept, through the ages, its genetic and ethnic patrimony.
The author has studied the most ancient human skeletal remains of this population, and
the series of skulls generally admitted as to belong to Etruscans, and all the available
measurements of the living's characteristics in order to substantiate his thesis.
He presents the results of his study and analysis, and, too, with some caution, the problem
of the city-states (lucumonies) and he exhibits some data concerning their demography.
Key-words : Etruscans, lucumonies.
GÉNÉRALITÉS
La présente étude s'occupe de l'Anthropologie physique des Etrusques
et, par conséquent, j'en ai exclu les faits et les événements historiques et
culturels, mais je dois, toutefois, introduire ici quelques informations
concises sur les sujets mentionnés afin de faire comprendre un peu mieux
le « problème étrusque ». Les Etrusques ne forment pas seulement un
groupe ethnique mais encore une population très ample.
(*) Rome. 300 SOCIÉTÉ D'ANTHROPOLOGIE DE PARIS
Le mot étrusque (en italien etruschi) vient du latin etrusci mais, dans
le monde romain, il y avait aussi la forme tusci et, pour le territoire, Tuscia.
Cette dénomination Tuscia fut utilisée particulièrement dans la première
période du Moyen-Age, tandis que la dénomination Etruria (Etrurie) a une
signification plus classique. Les Etrusques s'appelaient eux-mêmes Rašena,
les Ombriens les nommaient Turskum et les Grecs Tyrrhenoi ou Turshenoi.
L'influence des Etrusques sur l'Italie septentrionale et centrale, dans la
période pré-romaine, était énorme. J'entends influence culturelle et non
influence démographique. Les sources historiques les plus anciennes disent
que l'Italie du nord était étrusque mais, à mon avis, elles n'entendaient pas
signifier qu'elle était habitée par la population étrusque.
On a trouvé des restes archéologiques étrusques dans plusieurs loca
lités de la Lombardie, de la Vénétie, de l'Emilie et de la Romagne. Ces restes
prouvent que des colonies étrusques y existaient. Je veux expliquer la
fondation de ces colonies. Les Etrusques avaient du génie pour le com
merce, pour l'échange de produits industriels, particulièrement des métaux.
Ils fondèrent un certain nombre de « colonies » dans les régions de
l'Italie du nord-est où les marchands, les artisans et les industriels pou
vaient aisément, avec les aborigènes du territoire, faire l'échange de matér
iels et de produits. Ces colonies étaient, parmi d'autres, Manthya (= Man
toa = Mantova = Mantoue), Felsina (= Bononia = Bologna = Bologne),
Ateste (= Este), Histria (= Adria), Spina (au sud de Comacchio). A la
période suivante, comme l'influence étrusque s'affaiblissait dans l'Italie du
nord, ces colonies furent rapidement absorbées par les aborigènes et se
transformèrent en villages gaulois ou euganéens.
Le problème des Etrusques
Les Etrusques représentent en Anthropologie un mystère puisqu'on se
demande d'où ils viennent et à quel groupe ethnique ils se rattachent.
Ce sont les deux parties d'un problème qui, jusqu'à présent, n'est pas résolu
mais qui le sera dans les temps à venir. On a avancé beaucoup de thèses
à ce propos. L'une d'elles (qui va perdant du terrain) veut que les Etrusques
soient venus de l'Orient. A mon avis c'est une thèse utopique. On ne peut
envisager un voyage de plus de 5.000 kilomètres dans les temps anciens et
dans les conditions de l'époque. Je considère aussi comme utopique une
thèse qui suppose leur venue par les mers des côtes du Levant. En plus des
difficultés pratiques d'une migration par mer, les Etrusques ne présentent
pas de caractères somatiques comparables à ceux des populations du Levant
ou du Proche-Orient et leurs éléments culturels n'ont rien de ceux du monde
culturel du bassin oriental de la Méditerranée.
Une autre thèse, qui prend de l'essor, est celle qui montre que les
Etrusques ne sont pas des immigrés mais forment un des peuples italiques.
Je propose un procédé d'élimination ; les Etrusques ne sont pas Numidiens,
ni Carthaginois, ni Egyptiens, ni Celtibères, ni Sardes ou Corses, ni Ligur
iens, ni Gaulois. Ils représentent un groupe autochtone, un des peuples
italiques qui forme une variété de la race méditerranéenne. M. CAPPIERI. L'ETHNIE ÉTRUSQUE 301
La Communauté Etrusque
Les Etrusques, pendant les trente siècles de leur histoire, montrent
1 unité psychique et culturelle, constante mais statique, qu'ils ont reçue de
leurs ancêtres. Ils formaient, dans la période pré-romaine, une population
jouissant d'un grand prestige et qui était considérée, par les autres populat
ions italiennes contemporaines, avec respect. Les Etrusques étaient estimés
fort riches à cause de leurs gisements métallifères. Ils avaient aussi une
très bonne agriculture et des élevages de premier ordre. Les produits de leur
industrie et de leur artisanat étaient très appréciés dans l'Italie et dans les
pays du bassin tyrrhénien.
Ces éléments prouvent une