La conjoncture démographique : l Europe et les pays développés d outre-mer par Alain Monnier et Catherine de Guibert-Lantoine - article ; n°4 ; vol.51, pg 1005-1030
27 pages
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La conjoncture démographique : l'Europe et les pays développés d'outre-mer par Alain Monnier et Catherine de Guibert-Lantoine - article ; n°4 ; vol.51, pg 1005-1030

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Description

Population - Année 1996 - Volume 51 - Numéro 4 - Pages 1005-1030
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 86
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Alain Monnier
Catherine Guibert-Lantoine
La conjoncture démographique : l'Europe et les pays
développés d'outre-mer par Alain Monnier et Catherine de
Guibert-Lantoine
In: Population, 51e année, n°4-5, 1996 pp. 1005-1030.
Citer ce document / Cite this document :
Monnier Alain, Guibert-Lantoine Catherine. La conjoncture démographique : l'Europe et les pays développés d'outre-mer par
Alain Monnier et Catherine de Guibert-Lantoine. In: Population, 51e année, n°4-5, 1996 pp. 1005-1030.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1996_num_51_4_6192La conjoncture démographique :
L'Europe et les pays développés
d'outre-mer
par Alain Monnier et Catherine de Guibert-Lantoine
Population, 4-5, 1996, 1005-1030 1 006 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE
DONNEES STATISTIQUES
Le mouvement de la population Les observations les plus récentes
confirment la poursuite du ralenti
ssement de la croissance démographique en Europe. Il s'agit d'un mouve
ment de fond qui dépend, d'une part, de la faiblesse de la natalité et, de
l'autre, du vieillissement de la population, qui accentue le poids de la mort
alité. S'ajoute à ces éléments structurels un facteur plus conjoncturel, la
diminution des échanges migratoires, consécutive aux mesures prises par
les pays d'accueil pour contrôler les flux nés de l'ouverture des frontières
en Europe centrale et orientale. Dans de nombreux pays, toutefois, en dépit
de ces restrictions, les migrations constituent le facteur principal de la
croissance.
Le tableau 1, en annexe, présente les données brutes relatives au mou
vement de la population au cours des années 1994 et 1995(1). Les pays
sont classés par grandes régions géo-démographiques, caractérisées par la
proximité géographique et une relative identité des évolutions démogra
phiques : Europe de l'ouest et du nord, Europe du sud (en distinguant les
pays de Гех-Yougoslavie), Europe centrale et orientale, ex-URSS, puis
Amérique du Nord, Océanie, Japon et enfin Israël.
Les données du tableau A, ci-après, permettent d'apprécier l'évolution
de la croissance démographique. En 1994, six pays enregistraient des taux
de supérieurs à 5 pour mille, ils ne sont plus que trois en 1995 :
la Suisse, le Danemark et le Luxembourg, seul pays avec une croissance
à deux chiffres. À l'inverse, six pays avaient une très faible croissance,
inférieure à 2 pour mille, on en compte neuf en 1995. Comme en 1994,
les taux de croissance sont négatifs dans trois pays (République tchèque,
Hongrie et Bulgarie), mais dans chacun la régression s'accélère en 1995.
À noter que quatre pays (l'Espagne, l'Irlande, l'Allemagne et le Danemark)
échappent à ce ralentissement généralisé et connaissent, en 1995, une crois
sance supérieure à celle de 1994 en raison d'une augmentation de l'immi
gration ou, en Irlande, d'une diminution de l'émigration.
Globalement, ce ralentissement de la croissance reflète une baisse de
l'accroissement naturel, qui diminue dans presque tous les pays; la France,
avec une progression de 0,1 pour mille du taux d'accroissement naturel,
fait à peine exception à cette règle. On notera qu'en Allemagne l'accroi
ssement naturel est stable... mais négatif. Dans la plupart des cas, le solde
(l) Les données présentées dans cette chronique proviennent en premier lieu des pub
lications statistiques nationales, ainsi que de l'annuaire démographique publié par le Conseil
de l'Europe. Les données les plus récentes (1995), relatives à l'Union européenne, nous ont
été aimablement communiquées par Eurostat, l'Office statistique de l'Union que
nous tenons à remercier. Ces données récentes ont souvent un caractère provisoire. Nous
remercions également Jean-Paul Sardon, de l'Observatoire démographique européen, pour son
aide dans la mise à jour des indices de fécondité et nuptialité. LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE 1007
migratoire diminue également, mais il y a quelques exceptions, l'All
emagne et le Danemark en particulier.
TABLEAU A. - LA CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE EN EUROPE
(TAUX POUR 1 000 HABITANTS)
Croissance Accroissement Accroissement
totale naturel migratoire
1994 1995 1994 1995 1994 1995
Bulgarie -3,8 -5,1 -3,8 -5,1 0,0 0,0
Hongrie -3,0 -3,1 -3,0 -3,1 0,0 0,0
- 1,1 - 1,1 République tchèque -0,1 -2,1 1,0 1,0
- 0,5 - 0,5 Pologne 2,0 0,7 2,5 1,2
Portugal 2,0 0,9 1,0 0,6 1,0 0,3
- 0,4 - 0,5 Italie 2,7 3,1 1,6 1Д
Belgique 3,0 1,2 1,1 1,0 1,8 0,3
- 0,5 - 1,3 Espagne 0,2 1,6 0,7 0,3
Autriche 3,1 1,9 1,5 0,9 1,6 0,9
Suède 8,2 2,4 2,3 0,7 5,8 1,7
Union européenne 3,1 2,9 1,0 0,8 2,1 2,1
Grèce 3,2 3,0 0,6 0,5 2,6 2,5
Royaume-Uni 3,4 3,1 2,1 1,5 1,3 1,5
- 2,4 - 1,5 2,4 3,2 4,8 4,7 Irlande
4,1 3,5 2,7 0,5 0,8 Finlande 3,6
- 1,4 - 1,4 Allemagne 2,5 5,2 3,8 3,9
- 2,8 - 4,9 7,5 4,1 10,3 Islande 9,0
4,2 4,2 3,3 3,4 0,9 0,9 France
Pays-Bas 5,3 4,5 3,4 1,2 0,8 4,0
Norvège 5,5 4,8 3,7 1,7 1,1 4,8
7,2 5,9 2,7 4,2 1,4 Suisse 3,0
Danemark 3,7 6,8 1,6 1,3 2,0 5,5
14,2 15,2 4,1 3,9 10,0 11,2 Luxembourg
Un examen plus détaillé permettra de préciser ces évolutions.
La croissance démographique de l'Union européenne (373 millions d'ha
bitants au 1er janvier 1996) accuse un nouveau fléchissement. Le taux d'ac
croissement migratoire n'ayant pas changé entre 1994 et 1995 (2,1 pour mille),
ce fléchissement résulte de la diminution de l'accroissement naturel, qui passe
de 1 pour mille à 0,8. Cette évolution n'est, toutefois, que la résultante de
situations très diversifiées, notamment en ce qui concerne l'accroissement mi
gratoire. Notons, au préalable, que cette variable démographique n'est pas
observée avec la même précision dans tous les pays, ce qui rend les compar
aisons délicates. On peut penser, a priori, que les migrations internationales
sont mieux observées dans les pays où existe un registre de population, comme
les pays nordiques, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne... Quoiqu'il en
soit, on peut distinguer plusieurs situations en combinant évolution du solde
migratoire et évolution de l'accroissement naturel.
Dans la plupart des pays, naturel diminue mais, dans
certains, cette baisse est plus ou moins compensée par une augmentation
de l'accroissement migratoire; c'est le cas du Danemark, de l'Espagne, de 1 008 LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE
la Finlande, du Luxembourg ou du Royaume-Uni. Au contraire, dans d'aut
res, la baisse du solde migratoire s'ajoute au recul de l'accroissement na
turel : Autriche, Belgique, Grèce, Italie, Portugal et Suède sont de ce fait,
au sein de l'Union européenne, les pays avec les plus faibles taux de crois
sance. On notera, dans ce contexte, les variations importantes du solde
migratoire, à la hausse au Danemark, à la baisse en Suède.
Trois pays présentent une évolution différente : la France (où une
baisse de 0,1 point du taux d'accroissement migratoire est compensée par
une augmentation équivalente du solde naturel), l'Irlande, pays d'émigrat
ion où le déficit migratoire diminue, et surtout l'Allemagne. Dans ce der
nier pays, l'accroissement migratoire s'est sensiblement accru en 1995
alors que naturel, négatif, demeurait stable. Sans doute
cette augmentation doit-elle être relativisée - le solde migratoire demeure
bien en deçà de ce qui s'observait au début des années 1990 -, néanmoins,
les migrations compensent largement le déficit chronique des naissances
sur les décès. Celui-ci est particulièrement prononcé dans la partie est du
pays (-6 pour mille) et il s'observe de nouveau à l'ouest, après une brève
pause entre 1990 et 1993. Au total, la croissance allemande continue à
reposer sur l'immigration, en dépit du ralentissement des flux.
C'est aussi l'immigration qui assure, pour un peu plus des deux
tiers, la croissance de l'Union européenne dans son ensemble. Ce ré
sultat est sans doute largement influencé par la situation allemande,
néanmoins il est révélateur de la part grandissante prise par l'immigrat
ion dans la croissance des pays de l'Union. Plusieurs pays toutefois,
dans lesquels l'accroissement naturel demeure le facteur dominant de
la croissance, font encore exception : la France, les Pays-Bas, la Bel
gique, la Finlande...
En Europe centrale et orientale, la tend

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