La conjoncture démographique : l Europe et les pays développés d outre-mer  - article ; n°5 ; vol.53, pg 995-1023
29 pages
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La conjoncture démographique : l'Europe et les pays développés d'outre-mer - article ; n°5 ; vol.53, pg 995-1023

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Description

Population - Année 1998 - Volume 53 - Numéro 5 - Pages 995-1023
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alain Monnier
La conjoncture démographique : l'Europe et les pays
développés d'outre-mer
In: Population, 53e année, n°5, 1998 pp. 995-1023.
Citer ce document / Cite this document :
Monnier Alain. La conjoncture démographique : l'Europe et les pays développés d'outre-mer . In: Population, 53e année, n°5,
1998 pp. 995-1023.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1998_num_53_5_6905La conjoncture démographique :
l'Europe et les pays développés
dfoutre-mer
par Alain MONNIER
Population, 5, 1998, 995-1024 LA CONJONCTURE DEMOGRAPHIQUE 997
I. -Le mouvement de la population
Selon les données disponibles actuellement (tableau A), la population
de l'Europe comptait 726,4 millions d'habitants au 1er janvier 1998, soit
300 000 de moins qu'un an plus tôt. Cette diminution est le résultat d'une
croissance positive, mais faible (800 000 habitants), en Europe occidentale
et d'une croissance négative (-1,1 million) en Europe centrale, orientale
et en Russie. Le taux de croissance de la population de l'Europe s'établit
donc à - 0,3 p. 1 000 habitants, chiffre qui masque des évolutions oppo
sées : 2,1 p. 1 000 en Europe occidentale, en recul par rapport à 1996 (2,8),
- 2,5 et - 2,7 p. 1 000 respectivement en Europe centrale et en Russie et
- 5,6 p. 1 000 en Europe orientale.
Tableau A. - La population des grands ensembles européens
Effectif de la Variation annuelle Taux de croissance
en fin d'année (en millions d'habitants) (p. 1 000 habitants)
(en millions d'habitants) en 1997 en 1997
Dueà Due à
1997 1998 Totale raccroissement Totale raccroissement
naturel naturel
Europe
1,0 occidentale 385,5 386,3 0,8 0,4 2,1
Europe
-0,1 centrale 121,5 121,2 -0,3 0,0 -2,5
Europe
-5,6 orientale 72,2 71,8 -0,4 -0,4 -5,6
-5,4 Russie 147,5 147,1 -0,8 -2,7
- 1,1 Ensemble 726,7 726,4 -0,3 -0,8 -0,4
Europe occidentale : 15 États de l'Union européenne, Norvège, Suisse, Islande. centrale : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Hongrie, Macédoine, Pologne,
République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Yougoslavie.
Europe orientale : Biélorussie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Moldavie, Ukraine.
Ces données, provisoires, sont susceptibles d'être révisées.
Source : Eurostat.
Ces observations, qui reposent pour une part sur des estimations, sous-
estiment peut-être la diminution réelle de la population de l'Europe. La com
paraison des effectifs de population au 1er janvier 1997, tels qu'estimés en
1997 (et publiés dans la précédente chronique) ou en 1998 (et figurant au
tableau A), donne une mesure de l'approximation attachée à ces données ré
centes. L'année dernière, la population de l'Europe au 1er janvier 1997 était
en effet estimée à 728,4 millions d'habitants, soit 1,7 million de plus que le
chiffre publié au tableau A. La différence est due aux réajustements effectués
sur les chiffres de population de l'Europe centrale (qui était surestimée de 998 A. MONNIER
700 000 habitants) et orientale (surestimée d'un million). Il se peut donc
qu'en 1997 également, la population soit surestimée dans ces régions. Si
tel est le cas, la baisse de la en Europe serait plus importante
encore.
La faiblesse des estimations de population tient à l'incertitude qui
pèse sur les migrations. En revanche, dans tous les pays les statistiques
relatives aux naissances et aux décès, donc aux facteurs naturels de la crois
sance, sont très fiables'1'. Les observations du tableau A révèlent à cet égard
un excédent des décès sur les naissances de 800 000. Sur ce point encore,
l'Europe présente deux grands ensembles de pays dont les dynamiques de
population sont opposées : la croissance naturelle est positive à l'ouest (ex
cédent des naissances de 400 000) mais négative à l'est (excédent des décès
de 800 000 en Russie, de 400 000 en Europe orientale), même si naissances
et décès s'équilibrent à peu près en centrale. En termes relatifs, on
notera que l'accroissement naturel à l'ouest, s'il est positif, demeure faible
(1 p. 1 000).
La figure 1 présente l'évolution du taux d'accroissement naturel, sur
près d'un demi-siècle, dans les grands ensembles géopolitiques définis au
tableau A. Il permet de mettre en perspective l'évolution récente en Europe,
20 Taux d'accroissement naturel (pour 1 000 habitants)
INED 158 98
Europe centrale
t\ Europe
Russie \ V Orientale
-5
-10
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
Figure 1. - Évolution du taux d'accroissement naturel en Europe
depuis 1950
(l) Les naissances et décès en 1997 n'ont été estimés, sur la base des observations de
1996, que dans quatre pays : Bosnie-Herzégovine, Croatie, Moldavie et Ukraine. LA CONJONCTURE DÉMOGRAPHIQUE 999
marquée par une redistribution des positions respectives. L'Europe occi
dentale enregistrait en effet, à la fin des années quatre-vingt, le plus faible
taux d'accroissement naturel ; elle connaît désormais le plus fort, et c'est
la seule région où l'accroissement naturel soit encore positif. Cette position
ne doit toutefois pas faire illusion : l'accroissement naturel en Europe oc
cidentale est à son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale. L'évolution à l'est connaît une chute récente, en Europe orientale
et en Russie, où la brutalité du phénomène est particulièrement nette; en
Europe centrale, il y a un quart de siècle que le taux d'accroissement naturel
diminue régulièrement et les années récentes ont seulement connu une l
égère accélération.
Ces résultats globaux ne doivent pas masquer quelques évolutions
particulières. En Europe occidentale, l'accroissement naturel est ainsi né
gatif en Allemagne depuis 1972, en Italie depuis 1993 et, fait nouveau, en
Suède en 1997. En Europe centrale, les naissances l'emportent encore sur
les décès dans la plupart des nouveaux Etats issus de l'ex- Yougoslavie, en
Albanie et en Slovaquie; plus à l'est enfin, seule la Moldavie enregistre
encore un solde positif.
La population de l'Union européenne approche des 375 millions
(374,6 millions au 1er janvier 1998, cf. tableau B). Sa croissance annuelle
tend à se ralentir : un million en 1996, mais 850 000 en 1997, soit un taux
annuel de croissance qui tend vers 2 p. 1 000. Ce ralentissement de la
croissance est dû à la réduction des échanges migratoires : le solde migrat
oire est passé en un an de 2 à 1,4 p. 1 000, baisse que ne peut compenser
une très modeste augmentation du taux d'accroissement naturel. Quoiqu'il
Tableau B. - Les facteurs de la croissance démographique
dans l'Union européenne
1985-1989* 1990-1994* 1996P 1997P
Nombres absolus (en milliers)
Population en fin de
373 713,4 374 565,7 période 363 759,8 371 586,6
Naissances 4 304,5 4 221,6 4 034,6 4 033,8
Décès 3 704,6 3 712,6 3 723,8 3 699,5
Accroissement naturel 599,9 509,0 310,7 334,2
518,1 Solde migratoire 456,6 1 056,4 732,7
Croissance totale 1 056,5 1 565,4 1 043,5 852,3
Taux (pour 1 000 habitants)
Natalité 11,9 11,5 10,8 10,8
Mortalité 10,3 10,1 10,0 9,9
Accroissement naturel 1,7 1,4 0,8 0,9
Solde migratoire 1,3 2,9 2,0 1,4
Croissance totale 2,9 4,3 2,8 2,3
* Moyennes annuelles.
p : provisoire.
Source : Eurostat. A. MONNIER 1000
en soit, ce sont toujours les migrations qui constituent le moteur de la
croissance démographique de l'Union européenne considérée dans son en
semble.
Au sein de l'Union, les cinq plus grands pays (Allemagne, Espagne,
France, Italie, Royaume-Uni), qui rassemblent près de 80% de la populat
ion, présentent des situations très diverses. C'est la France qui connaît le
taux de croissance le plus élevé (près de 4 p. 1 000), en raison d'une crois
sance naturelle sensiblement plus forte et bien que son solde migratoire
soit le plus faible. À l'inverse, le taux de croissance de l'Allemagne est le
plus faible (moins de 1 p. 1 000) du fait de son accroissement naturel né
gatif, en dépit d'un solde migratoire relativement élevé.
IL - Natalité, fécondité
La natalité baisse dans la plupart des pays d'Europe en 1997, alors
que 1996 avait été marqué par une très légère hausse dans quelques pays
d&

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