La délocalisation industrielle des firmes françaises vers la périphérie - article ; n°88 ; vol.22, pg 865-876
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Description

Tiers-Monde - Année 1981 - Volume 22 - Numéro 88 - Pages 865-876
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 34
Langue Français

Extrait

Claudio Jedlicki
Mario Lanzarotti
La délocalisation industrielle des firmes françaises vers la
périphérie
In: Tiers-Monde. 1981, tome 22 n°88. Transformations agraires. pp. 865-876.
Citer ce document / Cite this document :
Jedlicki Claudio, Lanzarotti Mario. La délocalisation industrielle des firmes françaises vers la périphérie. In: Tiers-Monde. 1981,
tome 22 n°88. Transformations agraires. pp. 865-876.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1981_num_22_88_4071LA DÉLOCALISATION INDUSTRIELLE
DES FIRMES FRANÇAISES
VERS LA PÉRIPHÉRIE
par Claudio Jedlicki* et Mario Lanzarotti**
A la suite d'une étude sur la politique de délocalisation indust
rielle des entrepreneurs français1, il nous a paru possible d'essayer de
préciser quelques concepts et d'analyser les incitations et les limites du
processus.
L'enquête, qui avait servi de base à cette recherche, portait sur
seize entreprises, dont cinq du secteur électronique, trois de la filière
textile, deux du secteur de la chaussure et six appartenant à des cré
neaux divers.
I. — La délocalisation industrielle
Nous entendons la délocalisation industrielle comme un mouvement
de l'industrie manufacturière des pays centraux vers la périphérie, qui
est en rupture avec le déploiement international classique de cette
industrie. Dans ce cas, Д ne s'agit plus de s'implanter dans les pvd
pour approvisionner leurs marchés locaux, ou éventuellement régio
naux, mais d'y aller pour établir des plates-formes visant l'exportation
à l'extérieur de la région, et notamment vers les pays d'origine.
Ainsi comprise, la délocalisation industrielle est un phénomène qui
* ** Ingénieur Chargé de économiste Recherches au à I'iedes. cnrs.
i. Réalisée par l'Institut du Développement économique et social de l'Université de
Paris-i Panthéon-Sorbonne (iedes) et l'Institut de l'Entreprise, avec l'appui du Centre de
Développement de I'ocde, dans le cadre de son Programme « Investissements étrangers et
Activités bancaires internationales », dirigé par M. Dimitri Germidis, administrateur principal
à I'ocde, l'étude a été effectuée par MM. Claudio Jedlicki, et Mario Lanzarotti, chargés
de Recherches à I'iedes, sous la codirection de MM. Jean Masini, délégué général, directeur
des Affaires internationales à I'iedes et Emmanuel Jahan, chargé de Mission à l'Institut de
l'Entreprise.
Sous le titre ha stratégie des investisseurs français face à la concurrence des pays à bas salaires,
cette recherche a fait l'objet d'une communication à la réunion d'évaluation du projet Les
politiques d'attraction des investissements étrangers orientés vers l'exportation organisée par le Centre
de Développement de I'ocde à Paris du ier au 5 juin 1981.
Revue Tiers Monde, t. XXII, n» 88, Octobre-Décembre 1981 С. JEDLICKI ET M. LANZAROTTI 866
résulte de décisions prises par les entreprises et s'inscrit de cette manière
dans leurs stratégies de développement. Les transferts internationaux
d'activités productives qui en résultent, ne doivent pas se confondre
avec ceux qui peuvent découler du jeu de la concurrence internationale,
c'est-à-dire du déplacement, malgré eux, de certains producteurs par
leurs concurrents étrangers. Ce dernier est un phénomène purement
commercial où les activités productives passent non seulement d'un
pays à un autre, mais aussi d'une firme à une autre, sans que des flux
internationaux autres que ceux de marchandises soient strictement
nécessaires.
Lorsqu'il y a délocalisation, les transferts correspondent à un mou
vement volontaire des entreprises dont le but est de produire elles-
mêmes à l'étranger pour exporter ensuite, ou bien de faire produire à
l'étranger pour importer après. Dans ce cas, il y a un déplacement
international d'activités productives, mais la firme qui en est respon
sable conserve la maîtrise de la production et/ou de la commercialisation
du produit fini, ce qui implique généralement des flux internationaux
de technologie et/ou de capital.
П. — Délocalisation absolue et relative
La délocalisation industrielle est absolue quand elle résulte du trans
fert à l'extérieur d'une activité déjà existante, sans que changent les marchés
auxquels elle s'adresse. Que la production délocalisée vienne relayer
un courant d'exportation vers un pays tiers, ou qu'elle inaugure un
courant vers son pays d'origine, il y aura toujours dans
ce dernier une suppression d'emplois.
La délocalisation est par contre relative quand on ne transfère pas
une activité mais sa croissance, ou bien quand elle correspond à une
diversification internationale par création d'activités nouvelles. Il n'y
a pas ici de diminution de la production ou de l'emploi de la firme
dans le pays d'origine, mais au contraire de fortes chances d'augment
ation, si une partie de la valeur ajoutée incluse continue d'être produite
localement. Or, la croissance principale de la firme se réalisant à l'exté
rieur, la délocalisation relative peut faire basculer progressivement le
poids de la production hors du pays d'origine.
Cette distinction peut s'avérer néanmoins difïidle à opérer dans la
pratique. On peut concevoir, par exemple, la création d'une filiale qui
approvisionnerait le marché de l'économie d'origine tout en s'attaquant
à des marchés nouveaux qui restaient difficiles à pénétrer avant la délo
calisation. Mais du point de vue méthodologique la différence entre LA DÉLOCALISATION INDUSTRIELLE 867
les deux types de délocalisation industrielle reste nécessaire, en parti
culier lorsqu'il s'agit d'analyser les effets sur la production et l'emploi
dans le pays d'origine.
Ш. — Les modalités
Les productions objet de délocalisation sont toujours intensives en
main-d'œuvre peu qualifiée. Dans certains cas il peut s'agir du décou
page d'un processus de production en phases dont les moins capita-
listiques sont déplacées vers la périphérie, alors que les autres restent
dans le pays d'origine. La de composants, sous-ensembles
ou même l'assemblage final du produit sont ainsi délocalisés. D'autre
part, on constate l'existence de cas où c'est l'ensemble du processus
de production d'un bien qui est transféré à l'étranger. Cette dernière
situation correspond très souvent, au sein de la firme, au découpage
de la gamme de produits, les produits du bas de gamme étant de par
leur nature plus susceptibles de délocalisation.
Pour opérer les délocalisations, les firmes françaises empruntent des
voies différenciées. On constate aussi bien le recours à l'investissement
direct à 100 % de la propriété qu'aux accords de sous-traitance inter
nationale avec des producteurs locaux, en passant par les entreprises
conjointes et les accords de compensation.
Bien que la simple importation ne peut être considérée comme une
modalité de délocalisation industrielle, il est important de signaler
qu'elle apparaît parfois comme son substitut. C'est le cas lorsque l'impor
tation est réalisée par un producteur qui décide de supprimer — ou de
geler — certaines lignes de production en France, en inaugurant pour
les remplacer — ou les prolonger — , des flux d'achats à des fournis
seurs étrangers bénéficiant d'un avantage. Le producteur français décide
ici d'abandonner à l'étranger une activité productive au lieu de se déplacer
lui-même. Ce genre de situation se produit souvent lorsque, hormis
un avantage de localisation, le nouveau fournisseur jouit aussi d'un technologique. Or, comme nous le verrons plus loin, la
substitution des importations à la délocalisation peut être aussi la simple
conséquence de déterminations émanant du cadre institutionnel français.
Dans la mesure où la délocalisation industrielle s'accompagne géné
ralement d'un certain niveau de réexportation2, ses effets sur le niveau
г. La notion de réexportation sous-entend qu'une partie du produit exporté à partir
du pays hôte a été préalablement importée.

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