La dérive des glaces polaires. De l observation de terrain à la cartographie - article ; n°1 ; vol.148, pg 369-391
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La dérive des glaces polaires. De l'observation de terrain à la cartographie - article ; n°1 ; vol.148, pg 369-391

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Norois - Année 1990 - Volume 148 - Numéro 1 - Pages 369-391
En 1986, parcourant 300 km à ski entre le Spistberg et le pôle Nord, l'expédition Des femmes pour un pôle a déposé dix émetteurs Argos à travers la dérive transpolaire. Cet article explique le fonctionnement du système Argos, expose la méthodologie de la collecte des informations sur le terrain et celle du dépouillement des données qui permettent de présenter les premiers résultats de cette expédition.
ABSTRACT
In 1986, skiing 300 km between Spitsbergen and the North Pole, the expedition Des femmes pour un pôle left 10 Argos beacons through the transpolar drift stream. This paper explains the Argos system tracking ; it exposes how the informations were collected on the field and the following data analysis which permits to present the first results of this expedition.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madeleine Griselin
La dérive des glaces polaires. De l'observation de terrain à la
cartographie
In: Norois. N°148, 1990. Octobre-Décembre 1990. pp. 369-391.
Résumé
En 1986, parcourant 300 km à ski entre le Spistberg et le pôle Nord, l'expédition "Des femmes pour un pôle" a déposé dix
émetteurs Argos à travers la dérive transpolaire. Cet article explique le fonctionnement du système Argos, expose la
méthodologie de la collecte des informations sur le terrain et celle du dépouillement des données qui permettent de présenter les
premiers résultats de cette expédition.
Abstract
ABSTRACT
In 1986, skiing 300 km between Spitsbergen and the North Pole, the expedition "Des femmes pour un pôle" left 10 Argos
beacons through the transpolar drift stream. This paper explains the Argos system tracking ; it exposes how the informations
were collected on the field and the following data analysis which permits to present the first results of this expedition.
Citer ce document / Cite this document :
Griselin Madeleine. La dérive des glaces polaires. De l'observation de terrain à la cartographie. In: Norois. N°148, 1990.
Octobre-Décembre 1990. pp. 369-391.
doi : 10.3406/noroi.1990.4482
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1990_num_148_1_4482N° 148 - 37e ANNEE OCTOBRE-DECEMBRE 1990
NOROIS
Publiée avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique
La dérive des glaces polaires :
de l'observation de terrain à la
cartographie
par Madeleine GRISE LIN
Laboratoire de Géographie Physique, URA 908 du CNRS,
Université de Franche-Comté
30, rue Mégevand 25030 Besançon cedex
RESUME
En 1986, parcourant 300 km à ski entre le Spistberg et le pôle Nord,
l'expédition "Des femmes pour un pôle" a déposé dix émetteurs Argos à travers la
dérive transpolaire. Cet article explique le fonctionnement du système Argos,
expose la méthodologie de la collecte des informations sur le terrain et celle du
dépouillement des données qui permettent de présenter les premiers résultats de
cette expédition.
ABSTRACT
In 1986, skiing 300 km between Spitsbergen and the North Pole, the
expedition "Des femmes pour un pôle" left 10 Argos beacons through the
transpolar drift stream. This paper explains the system tracking ; it
exposes how the informations were collected on the field and the following data
analysis which permits to present the first results of this expedition.
Mots clés : Banquise. Océan glacial Arctique. Dérive des glaces. Dérive
transpolaire. Argos : balise et satellite. Expédition "Des femmes pour un pôle"
Key words : Pack ice. Arctic Ocean. Ice drift. Transpolar drift stream. Argos
beacon and satellite. "Des femmes pour un pôle" expedition 370 MADELEINE GRISELIN
La télédétection a considérablement facilité les recherches sur les
mouvements de la banquise. Complément indispensable des données fournies
par les satellites, l'observation sur le terrain en région polaire n'en demeure
pas moins tributaire des sévères conditions imposées par le milieu.
L'expédition "Des femmes pour un pôle" a mené des recherches sur la
dérive transpolaire, de février à mai 1986. Un premier article dans cette revue
(Griselin, 1990 c) replace nos travaux dans l'histoire des connaissances
acquises sur les mouvements des glaces.
Dans ce second volet, après l'explication du système Argos, fondement de
notre expédition qui a déposé dix de ces émetteurs sur la banquise lors du
périple à ski effectué sur 300 km entre le Spitsberg et le pôle Nord, nous
exposons la méthodologie de la collecte des informations sur le terrain et
celle du dépouillement des données qui permettent de présenter les premiers
résultats de nos recherches et ceux escomptés
De la marche sur la banquise à l'analyse géographique des mouvements de
glace, le chemin est long et complexe : il tient à la fois des relevés de terrain
de la géographie du début du siècle et des technologies les plus avancées que
sont les satellites, les émetteurs et l'informatique.
Parfois, comme pour Nansen et les premiers voyageurs polaires, seule la
narration du périple donne une vision qualitative des observations faites sur le
terrain, base cependant précieuse, voire indispensable, à la compréhension des
données que les satellites et l'informatique rigidifient dans le quantitatif le
plus absolu.
I. - ARGOS UN INSTRUMENT PRECIS AU SERVICE DE
L'ETUDE DE LA DERIVE DES GLACES.
A) LE SYSTEME ARGOS ET SA COUVERTURE TERRESTRE.
Les bateaux disposent de plusieurs systèmes pour leur localisation : la
navigation hyperbolique en liaison avec des stations terrestres (systèmes
LORAN, OMEGA, TORON), ou la navigation par satellite (TRANSIT qui
est devenu G.P.S., ARGOS, etc).
En 1986, c'est ARGOS qui correspondait le mieux à nos besoins : le
système Transit nécessitait trop d'énergie à la réception ; quant au G.P.S., il
n'en était même pas à ses balbutiements (il fut testé au pôle pour la première
fois en 1987 par l'expédition en U.L.M. Hulot-de Chevigny).
Les deux satellites NOAA porteurs des systèmes de localisation et de
collecte des données Argos ont une orbite circulaire polaire, l'un à 830 km,
l'autre à 87fr km. Les orbites de ces satellites sont héliosynchrones : cela
signifie que le plan de l'orbite tourne autour de l'axe des pôles à la même LA DERIVE DES GLACES POLAIRES 371
vitesse que la terre autour du soleil, soit un tour par an. Il en résulte que d'un
jour à l'autre, un satellite passe toujours à la même heure solaire locale en
visibilité d'un même lieu.
Chaque satellite voit de façon simultanée toutes les balises situées à
l'intérieur d'un cercle de 5 000 km de diamètre : avec son déplacement, la
trace au sol engendre une bande de S 000 km qui s'enroule autour de la terre
en passant au-dessus des pôles Nord et Sud. A chaque orbite, cette bande est
décalée de 25 degrés vers l'ouest autour de l'axe des pôles par suite de la
rotation de la terre. Plus la latitude augmente, plus le recouvrement des traces
est important : le nombre de passages quotidiens au-dessus d'une balise
dépend donc de la latitude de celle-ci.
Ainsi, à chaque révolution de 100 minutes, les deux satellites passent au-
dessus de l'Arctique, qu'ils couvrent entièrement, puisque la plus grande
dimension du bassin polaire est 3 7OO km (Spitsberg-détroit de Bering).
Cela permet d'y être "vu" toutes les 50 minutes, soit 28 fois par jour, contre
6 fois au niveau de l'Equateur. Argos, utilisé dans de nombreux domaines
scientifiques, est donc par excellence le système requis pour les expériences
en hautes latitudes.
B) LE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME ARGOS.
Le principe de fonctionnement du système Argos est simple. Des balises-
émetteurs UHF émettent un message - dont une partie est leur code
identifiable - sur une longueur d'onde de 401,65 MHz. Les messages sont
captés par les satellites qui les renvoient à chaque passage au-dessus d'une des
trois stations de télémesure NOAA. Les informations reçues des satellites
sont alors transmises au centre de traitement Argos de Toulouse. Là sont
effectués le décodage des messages et les calculs de localisation qui sont à
disposition des utilisateurs par télex, téléphone ou transpac, en moyennedans
les quatre heures qui suivent l'émission.
Les balises sont identifiées et localisées ; elles peuvent aussi émettre des
signaux numériques traduisant des données de capteurs ou des messages codés
à partir d'un clavier. Ce système est souvent utilisé pour transmettre les
mesures variables de stations fixes d'accès difficile, particulièrement en
météorologie, hydrologie, vulcanologie, etc.
Argos est très performant pour la poursuite de mobiles : stations
flottantes ou dérivantes pour étudier les courants océaniques, ballons pour les
courants atmosphériques, suivis de bateaux dans les courses au large, suivis
d'animaux tels que baleines, tortues et même oiseaux. D'où une nécessaire
miniaturisation des émetteurs, particulièrement pour ce dernier aspect 372 MADELEINE GRISELIN
C) LES BALISES UTILISÉES PAR L'EXPÉDITION "DES FEMMES
POUR UN POLE".
Une balise Argos se compose d

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