La dix-neuvième campagne de fouilles de la Casa de Velázquez à Belo en 1984 ( Bolonia, province de Cadix ) - article ; n°1 ; vol.21, pg 347-369

Patrick Le Roux, Jean Jeannoëlbonneville, Myriam Fincker, Pierre Jacob, Lancha Janine, Jean Jeanlouispaillet

Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1985 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 347-369
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: MELANGES_DE_LA_CASA_DE_VELAZQUEZ
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 33
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Patrick Le Roux
Mlle Janine Lancha
Jean-Nöel Bonneville
M. Pierre Jacob
Mme Myriam Fincker
M. Jean-Louis Paillet
La dix-neuvième campagne de fouilles de la Casa de Velázquez
à Belo en 1984 ( Bolonia, province de Cadix )
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 21, 1985. pp. 347-369.
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Le Roux Patrick, Lancha Janine, Bonneville Jean-Nöel, Jacob Pierre, Fincker Myriam, Paillet Jean-Louis. La dix-neuvième
campagne de fouilles de la Casa de Velázquez à Belo en 1984 ( Bolonia, province de Cadix ). In: Mélanges de la Casa de
Velázquez. Tome 21, 1985. pp. 347-369.
doi : 10.3406/casa.1985.2450
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1985_num_21_1_2450CHRONIQUE
LA DIX-NEUVIEME CAMPAGNE DE FOUILLES
DE LA CASA DE VELAZQUEZ
A BELO EN 1984 (Bolonia, province de Cadix)
Par Jean Noël BONNEVILLE*, Pierre JACOB,
Janine LANCHA, Patrick LE ROUX
Membres et anciens membres de la Casa de Velâzquez
Myriam FINCKER, Claude NEY,
Jean-Louis PAILLET
Membres de l'IRAA - CNRS de Pau
La campagne, dont le programme avait été fixé dans ses grandes lignes
au cours de la réunion préparatoire du 7.1.1984, s'est déroulée du 18 juin au
13 juillet. La direction en était confiée à M. Michel Ponsich. Les autorités
archéologiques provinciales étaient représentées par M. Ramôn Corzo
Sanchez, Inspecteur récemment nommé.
Les secteurs avaient été répartis comme suit. (Fig. 1).
Le secteur I (temple d'Isis) était confié à Janine Lancha, membre de 3e
année.
* Décédé tragiquement le 16 juillet 1985.(N.d.l.R.).
Mélanges de la Casa de Velâzquez, (M.C.V.) 1985, t.XXI; p.347-369. Fig. 1. Plan du chantier, avec localisation des secteurs. (C. Sânchez).
Le secteur II, celui du "Capitole" était sous la responsabilité de Jean-
Noël Bonneville, assisté de Myriam Fincker.
Le secteur III, c'est-à-dire la zone à l'ouest des trois temples, était confié
à Pierre Jacob, membre de 2° année.
Jean-Louis Paillet et Claude Ney, du Bureau d'Architecture antique de
Pau, ont travaillé sur le Macellum et la Basilique, où ils ont pris de
nombreuses mesures et photographies en vue des prochaines publications.
Cette année, Patrick Le Roux et Sylvie Dardaine, anciens membres de
la Casa, étaient présents à Bolonia pour travailler sur l'épigraphie. Patrick
Le Roux, conjointement avec Jean-Louis Paillet, a étudié la base de la statue
de Trajan, dans la Basilique.1.
Le chantier a reçu la visite de M. Yves-René Fonquerne, secrétaire général de la Casa de
Velâzquez, ainsi que de M. Ramôn Corzo Sânchez, Inspecteur de la fouille et Directeur
du Musée de Cadix. LA DIX-NEUVIEME CAMPAGNE DE FOUILLES A BELO EN 19X4 349
SECTEUR I
La campagne 1984 a été consacrée à l'exploration en surface de la partie
du sanctuaire située au nord du temple.
En prenant comme limites les murs est, ouest et nord du sanctuaire, qui
sont désormais connus avec certitude, nous avons concentré les recherches
dans ces limites. Dans les trois carrés fouillés cette année, des structures
d'architecture intéressantes ont été mises au jour2.
Carré 2
Carré 3
r
-i
Fig. 2. Plan schématique du temple d'Isis (mise au net C. Sânchez).
2. Les nécessités de la fouille nous ont amenée à retoucher légèrement le quadrillage initial
du secteur. Nous désignons désormais les carrés R 1 et R 2 comme "carré 1", R 3 comme
"carré 2" et R 4 comme "carré 3". 350 J.N. BONNEV1LLE, P. JACOB, J. LANCHA, P. LE ROUX, M. FINCKER, C. NEY, J-L. PAILLET
Les trois carrés sont limités au nord par le mur de clôture du sanctuaire
qui a pu être dégagé sur toute sa longueur. Sur 17,74 m de long, il ne
comporte aucune ouverture, et est aligné sur le mur de direction est-ouest,
situé au nord des podiums des 3 temples (le "Capitole"). Le sanctuaire était
donc entièrement tourné vers le sud de la ville et ne communiquait avec
l'édifice situé au nord que par une étroite ruelle, visible dans la tranchée de
dégagement du mur, et qui comportait un seuil, en place, à l'angle nord-est
du complexe. On constate que, sous la poussée des terres, la partie arasée sur
0,90 m de haut s'est cintrée, sur les deux-tiers de la longueur du mur, d'est en
ouest. Il est rythmé par cinq harpes de calcaire coquillier, de dimensions
variables, posées sur un dé et placées à intervalles assez réguliers. Ce mur a
de 0,62 à 0,73 m de large et atteint 1 ,77 m de haut à sa plus haute arase, par
rapport au sol antique conservé dans la salle I. Dans sa chute, — due
probablement à un tremblement de terre dont la date n'a pu encore être
fixée — il a rencontré des structures déjà effondrées, qui expliquent les
ruptures dans sa ligne de chute.
Le carré I (fig. 2) : II présente deux salles de part et d'autre du mur nord-
sud apparu l'an dernier (mur limitant à l'est le sondage S2)3. A l'ouest, la
fouille a été menée jusqu'au niveau permettant de mettre en évidence le sol
antique de la pièce, en terre battue. Sur ce sol a été édifiée, sans fondations,
une structure encore engagée sous la berme ouest du carré, et qui semble
rectangulaire.
Face à l'angle sud-est de cette structure, un bloc d'angle délimite un
passage entre cette construction et le mur est-ouest qui ferme au nord
l'espace occupé par le temple proprement dit.
A l'est, une autre salle est apparue, sans communication visible avec la
précédente ; sur sa face ouest, la berme qui limite le carré à l'est présente une
stratigraphie très claire de la succession des couches et des effondrements
dans ce secteur, sur plus d'un mètre de haut. On distingue, de haut en bas, en
coupe (fig. 3):
— la couche de terre noire correspondant à l'occupation tardive du
secteur (couche I)4.
— le mur nord écroulé.
— la couche 2, de terre grise, à inclusions de mortier, plus importantes
dans la partie inférieure de la couche.
3. Cf. MCV, XX, 1984, La dix-huitième campagne de fouilles..., p.446, fig. 7.
4. Cf. XIX, 1983, La dix-septième de fig. 5. LA DIX-NEUVIEME CAMPAGNE DE FOUILLES A BELO EN 1984 351
Fig. 3. Carré I, stratigraphie de la berme est, face ouest (J. Lancha).
— une couche de cendres grises homogène (0,25 m d'épaisseur).
— le sol antique, formé de mortier blanc, de petits galets, d'éclats de
cailloux, de nombreux fragments de tuile, avec inclusion de tessons.
— une couche de tassement blanc très résistant formé de petits
cailloux, de mortier vierge de tessons: il s'agit d'un niveau d'épandage
volontaire au-dessus du terrain vierge (argile et/ ou roche en place).
A l'intérieur de la couche de cendres, au pied du mur nord (côté sud du
mur) existait vraisemblablement un foyer de 1,10 m d'extension maximum,
qui est à l'origine de la couche de cendres et du rougissement de la couche de
tassement, à sa verticale.
Enfin, immédiatement sous le sol, deux murs perpendiculaires indi
quent peut-être la présence d'un drain dans la partie sud de la pièce. Le mur
nord s'est cassé en trois blocs principaux sur deux mètres de haut, et a éclaté
ensuite en morceaux indépendants.
Le carré 2 (fig. 2) : II présentait une particularité : la ligne de fracture du
mur nord y était nettement visible. La ligne de blocs correspondant à la
harpe apparaît encore nettement.
Après enlèvement des pierres tombées et de la couche 2 dans la moitié
est du carré, une structure rectangulaire dont la couverture présentait une 352 J.N. BONNEV1LLE. P. JACOB, J. LANCHA. P. LE ROUX. M. FINCKER. C. NEV, J-L. PAILLE I'
brèche, apparue dans les derniers jours de la campagne, a été incomplète
ment dégagée. Elle mesure 1,70 m (est-ouest) sur 1,57 m (nord-sud), et
l'entrée qui permet d'y accéder, dans l'angle nord-ouest, a 0,62 m de large.
Il s'agit d'une structure dont la fonction exacte nous échappe pour
l'instant. Nous pouvons seulement signaler la découverte d'une lampe
entière, sans queue5, à pâte orangée, dans une couche intermédiaire entre la
couche 2 et le sol antique sur lequel s'élevait cette structure. Au-dessus de la
porte, une partie de la voûte s'était effondré