La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-économie traditionnelle ? A propos des modèles de Duménil et Lévy - article ; n°5 ; vol.40, pg 887-898
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La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-économie traditionnelle ? A propos des modèles de Duménil et Lévy - article ; n°5 ; vol.40, pg 887-898

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Revue économique - Année 1989 - Volume 40 - Numéro 5 - Pages 887-898
La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-économie traditionnelle ?
G. Duménil et D. Lévy ont construit une famille de modèles dynamiques de déséquilibre, conçus en partie comme une alternative, fondée sur un paradigme classique, à la macro-économie traditionnelle. Ces modèles permettent de faire apparaître des « déséquilibres stationnâmes », de stagnation ou de surchauffe, qui constitueraient le point de départ d'une analyse du cycle économique. L'existence de ces déséquilibres stationnaires est imputable, selon les auteurs, à des non-linéarités du système étudié. En réalité, elle découle plus fondamentalement de la décomposabilité du système en deux secteurs, réel et monétaire, selon une dichotomie homologue à celle des modèles néo-classiques. C'est grâce à cette dichotomie qu'un déséquilibre peut persister sur une trajectoire stationnaire, le mouvement correctif des prix n'exerçant sur l'économie que des effets nominaux.
Is classical dynamics an alternative to traditional macroeconomics ? A comment on dumenil and levy models
G. Duménil and D. Lévy have built a family of'disequilibrium dynamic models, partly designed as an alternative, based upon a Classical paradigm, to traditional macro-economies. These models make possible the existence of « stationary disequilibria », of stagnation or overheating, which are viewed as the starting point of an analysis of the business cycle. Existence of such stationary disequilibria follows, according to the authors, from non-linearities of the System nnder consideration. In fact, at a deeper level, it is due to decomposability of that system into a real and a monetary sector, the same kind of decomposability that we find in the Neoclassical dichotomy. Because of this dichotomy, a disequilibrium may persist along a stationary path, the influence of price adjustments upon the economy being restricted to nominal effects.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Monsieur Rodolphe Dos Santos
Ferreira
La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-
économie traditionnelle ? A propos des modèles de Duménil et
Lévy
In: Revue économique. Volume 40, n°5, 1989. pp. 887-898.
Résumé
La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-économie traditionnelle ?
G. Duménil et D. Lévy ont construit une famille de modèles dynamiques de déséquilibre, conçus en partie comme une
alternative, fondée sur un paradigme classique, à la macro-économie traditionnelle. Ces modèles permettent de faire apparaître
des « déséquilibres stationnâmes », de stagnation ou de surchauffe, qui constitueraient le point de départ d'une analyse du cycle
économique. L'existence de ces déséquilibres stationnaires est imputable, selon les auteurs, à des non-linéarités du système
étudié. En réalité, elle découle plus fondamentalement de la décomposabilité du système en deux secteurs, réel et monétaire,
selon une dichotomie homologue à celle des modèles néo-classiques. C'est grâce à cette dichotomie qu'un déséquilibre peut
persister sur une trajectoire stationnaire, le mouvement correctif des prix n'exerçant sur l'économie que des effets nominaux.
Abstract
Is classical dynamics an alternative to traditional macroeconomics ? A comment on dumenil and levy models
G. Duménil and D. Lévy have built a family of'disequilibrium dynamic models, partly designed as an alternative, based upon a
Classical paradigm, to traditional macro-economies. These models make possible the existence of « stationary disequilibria », of
stagnation or overheating, which are viewed as the starting point of an analysis of the business cycle. Existence of such
stationary disequilibria follows, according to the authors, from non-linearities of the System nnder consideration. In fact, at a
deeper level, it is due to decomposability of that system into a real and a monetary sector, the same kind of decomposability that
we find in the Neoclassical dichotomy. Because of this dichotomy, a disequilibrium may persist along a stationary path, the
influence of price adjustments upon the economy being restricted to nominal effects.
Citer ce document / Cite this document :
Dos Santos Ferreira Rodolphe. La dynamique classique est-elle une alternative à la macro-économie traditionnelle ? A propos
des modèles de Duménil et Lévy. In: Revue économique. Volume 40, n°5, 1989. pp. 887-898.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1989_num_40_5_409172La dynamique classique
est-elle une alternative
à la macro-économie traditionnelle ?
A propos des modèles de Duménil et Lévy
Rodolphe Dos Santos Ferreira
G. Duménil et D. Lévy ont construit une famille de modèles dynamiques de
déséquilibre, conçus en partie comme une alternative, fondée sur un paradigme
classique, à la macro-économie traditionnelle. Ces modèles permettent de faire
apparaître des « déséquilibres stationnâmes », de stagnation ou de surchauffe, qui
constitueraient le point de départ d'une analyse du cycle économique. L'existence
de ces déséquilibres stationnaires est imputable, selon les auteurs, à des non-
linéarités du système étudié. En réalité, elle découle plus fondamentalement de la
décomposabilité du système en deux secteurs, réel et monétaire, selon une
dichotomie homologue à celle des modèles néo-classiques. C'est grâce à cette qu'un déséquilibre peut persister sur une trajectoire stationnaire, le
mouvement correctif des prix n'exerçant sur l'économie que des effets nominaux.
Dans une suite de stimulants articles s'étalant sur la dernière demi-douzaine
d'années, dont celui paru en septembre 1987 dans la Revue économique se
révèle particulièrement représentatif, G. Duménil et D. Lévy ont formulé un
plaidoyer séduisant dans le sens de renouer avec la tradition classique, en vue
d'une analyse du processus concurrentiel, notamment dans ses implications
macrodynamiques. Ce est envisagé comme la résultante de réactions
individuelles aux déséquilibres. Ainsi modélisé, lorsqu'il converge vers un
équilibre de long terme, il reproduit assez bien le mécanisme classique de la
gravitation des prix de marché vers les prix naturels (voir plus particulièrement,
sur ce point, Duménil et Lévy [1987 a, b, e], [1989 a]). Toutefois, le proces
sus concurrentiel peut converger dans certains cas vers des régimes de « déséquil
ibre stationnaire », de stagnation ou de surchauffe, qui renvoient cette fois-ci à
un « deuxième paradigme classique », où s'insérerait une conception spécifique
des crises. De tels régimes, intéressants en soi, sont aussi pour les auteurs un
ingrédient d'une analyse du cycle économique, considéré comme une succession
de régimes.
L'objectif de cette note est de procéder à une discussion de la structure des
modèles de Duménil et Lévy, afin de faire apparaître ce qui rend possible
l'existence de ces régimes de « déséquilibre stationnaire ». On verra que la
887
Revue économique — N" 5, septembre 1989. p. 887-898. Revue économique
condition cruciale est une forme particulière de dichotomie entre les secteurs
réel et monétaire, dichotomie que l'on retrouve sous d'autres formes dans la
plupart des modèles macro-économiques néo-classiques et dans les versions
extrêmes de l'analyse keynésienne. La structure générale des modèles sera
rappelée dans la première section. Les deux autres sections mettront en évidence
les spécificités qui sont responsables de la décomposabilité de ces modèles,
dans les deux cas où la monnaie est purement implicite et où elle est
explicitement introduite, respectivement.
STRUCTURE DES MODELES DE DUMENIL ET LEVY
L'élément central de la modélisation proposée par ces auteurs est leur
« micro-économie du déséquilibre » : des agents individuels réagissent à des
déséquilibres observés, par des ajustements des variables qu'ils commandent.
Du point de vue qui nous intéresse dans cette note, les ajustements essentiels
sont ceux que réalisent les entreprises dans le cadre des trois « pério
des » marshalliennes.
Période de marché : ajustement des prix
Contrairement aux entreprises de Marshall, les agents de Duménil et Lévy
n'optimisent pas sur la base d'anticipations. Et, contrairement à ce que
supposait Walras, ils ignorent les prix d'équilibre, au moment de prendre leurs
décisions. L'absence d'un commissaire-priseur condamne en outre les entre
prises à annoncer elles-mêmes leurs prix. Mais leur caractère concurrentiel leur
interdit toute considération stratégique ou conduite monopolistique : les prix ne
sont pour elles que les instruments d'une action sur le niveau des stocks. On
est ici à l'opposé du marché de poisson marshallien : les producteurs ne se
présentent pas munis d'une quantité fixe d'un bien périssable, se résignant
d'avance à accepter n'importe quel prix soldant le marché ; ils affichent au
contraire un prix, auquel ils sont prêts à satisfaire n'importe quelle demande (les
rationnements ne se manifestent que lorsque les stocks se réduisent à zéro). Le
mécanisme d'ajustement postulé lorsque le taux de stockage st + ^ (après la tenue
du marché i) s'écarte de sa cible s est :
Pt+i = Pt f (* — *t+i) (1)
où pt + i désigne le prix affiché avant l'ouverture du marché / + 1 et f est une
fonction croissante, à valeurs positives et telle que/(0) =1. Il va de soi qu'un
tel mécanisme n'a de sens que si la demande est une fonction décroissante du
prix.
888 Rodolphe Dos Santos Ferreïra
Courte période : ajustement du taux d'utilisation du capital fixe
Avant l'ouverture du marché t, les entreprises décident, pour la période
t + 1, qui suit ce marché, du taux d'utilisation ut+l du capital fixe K,+ l. Dans
le contexte d'une technologie à coefficients fixes (1/b pour le capital et a/b
pour le travail), cette décision est en même temps choix de la production
b ut+ 1 K, + ! et de l'emploi a ut+ï Kf + 1. Tout comme la décision sur le prix,
elle est divorcée de toute anticipation sur la dem

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