La dynamique des populations et les mutations spatiales à la périphérie de Limoges - article ; n°1 ; vol.136, pg 511-524

G. Pallier

Description

Norois - Année 1987 - Volume 136 - Numéro 1 - Pages 511-524
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: NOROIS
• Publié le: 01 janvier 1987
• Nombre de lectures: 68
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Ginette Pallier
La dynamique des populations et les mutations spatiales à la
périphérie de Limoges
In: Norois. N°136, 1987. pp. 511-524.
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Pallier Ginette. La dynamique des populations et les mutations spatiales à la périphérie de Limoges . In: Norois. N°136, 1987.
pp. 511-524.
doi : 10.3406/noroi.1987.4370
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1987_num_136_1_43701987, Poitiers, t. 34, n° 136, p. 511-524. Norois,
LA DYNAMIQUE DES POPULATIONS ET LES MUTATIONS
SPATIALES A LA PERIPHERIE DE LIMOGES, A PARTIR
DE L'EXEMPLE D'ISLE
par Ginette PALLIER
Maître de Conférences, Docteur d'Etat à l'Université de Limoges
Département de Géographie
31, rue Camille Guérin, 87036 Limoges Cedex
Comms presque toutes les grandes et moyennes villes de la France de l'Ouest
et du Centre-Ouest, entre les deux derniers recensements, Limoges s'est dépeu
plée alors que les communes de l'agglomération ont poursuivi une croissance
amorcée au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Table\u I. — L'évolution de la population de la ville de Limoges et de son agglomér
ation entre les deux derniers recensements (source INSEE).
Population de. Année du Poputcution de
tie.ce.yu>ement Limoges V agglomé/iatton
1975 143.725 167 664
19&2 140 400 171 6S9
Ces communes de la périphérie qui voient leur population se gonfler consom
ment évidemment de plus en plus d'espace. Le rapport de cause à effet n'est
pas à mettre en doute. Cependant celui-ci dépend de la nature des sociétés. Nous
nous proposons d'étudier le phénomène à partir d'Isle, qui est située au sud-
ouest de Limoges, et fait partie de l'agglomération.
Dans une première partie, nous analyserons les traits caractéristiques des
populations avant d'évoquer dans une seconde les bouleversements qu'elles ont
apportés dans le paysage. La compréhension de ces derniers devrait en être
grandement facilitée.
I. — LES POPULATIONS : CROISSANCE, COMPOSITION, LOCALISATION.
A) L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE.
Proche de 2000 habitants au début du xixe siècle, la population d'Isle a atteint
ce chiffre dans son troisième quart. Puis elle a continué de croître lentement.
En 1906, elle s'est élevée à 2193 habitants. Mais par la suite, elle a connu un
léger déclin, qu'amplifia la guerre de 1914-1918. Un certain renouveau s'est amorcé
après 1921, mais il fut de faible envergure et précéda une nouvelle perte de
population due aux répercussions de la crise économique. A la veille de la
Seconde guerre mondiale, en 1936, la population de la commune était à -peine
supérieure à 2000 habitants. Par contre le recensement de 1946 a révélé une CHRONIQUE DU LIMOUSIN 512
PANAZOL
o i km
Fig. 1 — Isle et l'agglomération de Limoges.
Tableau II. — Le taux de croissance annuelle entre les recensements.
Taux de cAoiMiance Excédent de popuPopulation Année de annuelle entAe deux lation entAe 2 necem>ement totale
Kzcen&ementA % netenhements
2043 1936 Ï7,7 392
2435 1946 9,9 200
2635 1954 22,3 4S5
3120 7962 75,0 1589
4709 196% 28,2 1099
5808 1975 23,9 1055
6863 19S2
(Source INSEE-Mairie)
1000 1906 1916 1926 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
FiG. 2. — L'évolution de la population d'isle entre les recensements de 1936 et de 1982. CHRONIQUE DU LIMOUSIN 513
population de 2438 habitants. C'était le début d'un nouvel essor, qui s'est avéré
relativement modeste jusqu'en 1962, très important entre 1962 et 1968, mais
connaît depuis cette date un léger ralentissement.
Tableau III. — Les parts respectives du croît naturel et du solde migratoire dans la
croissance de la population d'Isle. (Source INSEE-Mairie-Registre
d'Etat Civil) (1).
PénÂode Va.tia.tion de la excédent natn.net Solde mÂj^Kotoifie
population muni Ubie Taux de. Ubn.e Taux de
cipale total cioli6a.net total cAoinance
annuelle % annuelle %
1954-1962 415 108 5,0 177 16,9
» 89 1962-1968 93 4,9 1496 67,5
1968-197$ 1099 204 6,1 895 25,2
1975-1982 1055 211 5,? 844 19,6
Qu'elles ont été dans cette croissance, les parts respectives du croît naturel et
du solde migratoire ? De fait la croissance d'Isle semble avoir été davantage liée
à l'arrivée de nouveaux habitants venus y chercher un logement qu'au croît naturel.
Pourtant la population d'Isle s'est montrée relativement proléfique. Entre 1954
et 1962 le taux de mortalité a oscillé entre 9 et 10 %o. Quant au taux de natalité
il est resté voisin de 15 %o. Le croît naturel égal à 5 %o n'était donc pas négli
geable. Cependant le plus gros apport de population est venu du solde migrat
oire. Entre 1962 et 1968 les taux de natalité et de mortalité ont tous les deux
un peu fléchi. Le croît naturel s'est donc maintenu. Mais la vague de migrants
s'est amplifiée. Le solde migratoire donna 15 fois plus de population que le mou
vement naturel. Entre 1968 et 1975 le taux de natalité est quelque peu remonté
— de 13 %o à la fin de la période antérieure on l'évalua à 13,5 — en même
temps que s'est abaissé le taux de mortalité — de 8,6 %o on l'évalua à 7,5 —
Le croît naturel égal à 6,1 %o n'avait jamais été aussi important. C'est pourtant le
solde migratoire qui donna encore le plus gros contingent de population, malgré
une baisse des effectifs de près de 50%. Entre 1975 et 1982 le taux de natalité
faiblit aux environs de 12,6 %o alors que le taux de mortalité se maintient à
7,5 %o. De 6,1 %o le croît naturel passa à 5,1 %o ... Il restait donc relativ
ement important et le flux de la population résultant du mouvement naturel s'accrut.
Les effectifs issus du solde migratoire ont au contraire de nouveau baissé. Mais
ce sont eux cependant qui ont le plus gonflé la population.
(1) Les relevés d'Etat Civil antérieurs à 1954 n'ont pas été pris en compte en raison
de leur manque de fiabilité. Les naissances ne comportaient en effet que celles qui
avaient eu lieu sur le territoire de la commune alors que les décès incluaient ceux d'un
sanatorium. A partir de 1954 les relevés d'Etat Civil se sont exclusivement appliqués à
l'ensemble de la population domiciliée. CHRONIQUE DU LIMOUSIN 514
B) LA COMPOSITION DE LA POPULATION.
Ce chassé croisé entre le croît naturel et le solde migratoire laisse une impres
sion d'instabilité. Pourtant l'étude des composantes de la population révèle un
certain nombre de constantes.
— La répartition ethnique.
La commune a très peu d'étrangers. De 27 au recensement de 1962, leur nombre
s'est élevé à 35 en 1968, 64 en 1975 et 88 en 1982. Ils représentent donc seulement
un peu plus de 1 % de la population totale. Les plus anciennement installés sont
des Méditerranéens, des Portugais et des Espagnols. Ils vivent en famille et solli
citent plus ou moins régulièrement la nationalité française. Cependant le nombre
des Maghrébins s'est récemment accru. De 6 en 1962, il est passé à 28 en 1982.
Tous les Maghrébins, Algériens ou Marocains, sont des hommes célibataires,
plutôt mal intégrés à la communauté.
— Le lieu d'origine des migrants de nationalité française.
Les migrants sont donc dans leur immense majorité de nationalité française.
Ils viennent pour la plupart de Limoges ou des autres communes du département
de la Haute-Vienne.
Table\u IV. — Le lieu d'origine des migrants de nationalité française.
Année d' ttabtiA- Total LlecteuAS eu tlecteuu en Electeur en
4 émeut de la provenance, du. provenance provenance
tiite UzcZoKoZe. Limogti d'une commune. d'un
de la H.V. ment fanançaùi
autnz que autfie. que. la
LimoaeA H.V.
Nb-te % Hbne. Nbfie. %
19&0 129 41,9 U 27,3 95 303 30, «
I9SÏ 201 107 53,2 5,2 25,9 42 20,9
19S2 114 50,7 81 22,7 26,7 60 225
19&3 89 4%,b 53 2S,9 41 22,4 183
(Sources Mairie : listes électorales d'inscription)
50 % d'entre eux sont originaires de Limoges contre seulement 20 à 30 %
d'une autre commune de la Haute-Vienne. Maintenant que les campagnes se sont
pratiquement vidées de leur trop plein de population, l'exode rural ne joue
plus qu'un rôle secondaire. On assiste même au développement du mouvement
inverse : le nombr