La dynamique des salaires nominaux en France. Etude sectorielle - article ; n°3 ; vol.22, pg 430-449
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Revue économique - Année 1971 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 430-449
Cet article étudie la dynamique des salaires nominaux dans l'industrie française au cours de la période 1953-1964. L'étude .sectorielle de la relation entre hausse des salaires et taux de chômage conduit à considérer deux groupes de secteurs.
Pour les secteurs d'un premier groupe — industries à hauts salaires, assez fortement concentrées et syndicalisées — l'état de là concurrence sur le marché du travail ne semble pas avoir d'influence sur la dynamique des salaires en courte période. Les hausses de salaires semblent, en revanche, être fortement influencées par l'évolution de la situation sur le marché du produit (prix, production, productivité).
Pour les secteurs d'un second groupe — industries à bas salaires, peu concen­trées, peu syndicalisées — les hausses de salaires sont en relation étroite avec l'état de la concurrence sur le marché de la main-d'œuvre.
Cette dualité des comportements sectoriels suggère une analyse plus complète des relations entre niveau d'emploi, hausse du salaire moyen et variations cycliques des disparités de salaires.
This paper is dealing with the dynamics of nominal wages in the french industry, for the period 1953-1964. A sectorial analysis of the relation between increases in wages and the rate of unemployment is leading to the distinction of two groups of sectors :
― for a first group of industries (high wages — high degree of concentration — powerful labor-unions), the state of the competition on the labor-market does not look as to influence in the short run the dynamics of wages. On the other hand, increases in wages seem to be strongly influenced by the evolution of the situation of the product market (price, production, productivity) ;
― for a second group of industries (low wages — low degree of concentration — weak labor-unions), increases in wages are hightly correlated with the state of the competition on the labor-market.
Such a duality in sectorial behaviors is suggesting more complete analysis of the relations between employment level, increases in average wage and cyclical changes of wage discrepancies.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Jacques
Silvestre
La dynamique des salaires nominaux en France. Etude
sectorielle
In: Revue économique. Volume 22, n°3, 1971. pp. 430-449.
Citer ce document / Cite this document :
Silvestre Jean-Jacques. La dynamique des salaires nominaux en France. Etude sectorielle. In: Revue économique. Volume 22,
n°3, 1971. pp. 430-449.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1971_num_22_3_407973Résumé
Cet article étudie la dynamique des salaires nominaux dans l'industrie française au cours de la période
1953-1964. L'étude .sectorielle de la relation entre hausse des salaires et taux de chômage conduit à
considérer deux groupes de secteurs.
Pour les secteurs d'un premier groupe — industries à hauts salaires, assez fortement concentrées et
syndicalisées — l'état de là concurrence sur le marché du travail ne semble pas avoir d'influence sur la
dynamique des salaires en courte période. Les hausses de salaires semblent, en revanche, être
fortement influencées par l'évolution de la situation sur le marché du produit (prix, production,
productivité).
Pour les secteurs d'un second groupe — industries à bas salaires, peu concen-trées, peu syndicalisées
— les hausses de salaires sont en relation étroite avec l'état de la concurrence sur le marché de la
main-d'œuvre.
Cette dualité des comportements sectoriels suggère une analyse plus complète des relations entre
niveau d'emploi, hausse du salaire moyen et variations cycliques des disparités de salaires.
Abstract
This paper is dealing with the dynamics of nominal wages in the french industry, for the period 1953-
1964. A sectorial analysis of the relation between increases in wages and the rate of unemployment is
leading to the distinction of two groups of sectors :
― for a first group of industries (high wages — high degree of concentration — powerful labor-unions),
the state of the competition on the labor-market does not look as to influence in the short run the
dynamics of wages. On the other hand, increases in wages seem to be strongly influenced by the
evolution of the situation of the product market (price, production, productivity) ;
― for a second group of industries (low wages — low degree of concentration — weak labor-unions),
increases in wages are hightly correlated with the state of the competition on the labor-market.
Such a duality in sectorial behaviors is suggesting more complete analysis of the relations between
employment level, increases in average wage and cyclical changes of wage discrepancies.-'' i>' 4
LA DYNAMIQUE
DES SALAIRES NOMINAUX
EN FRANCE
Etude sectorielle
RESUME Cet article étudie la dynamique des salaires nominaux dans
l'industrie française au cours de la période 1953-1964. L'étude sectorielle de la
relation entre hausse des salaires et taux de chômage conduit à considérer deux
groupes de secteurs.
Pour les secteurs d'un premier groupe — industries à hauts salaires, assez
fortement concentrées et syndicalisées — l'état de là concurrence sur le marché
du travail ne semble pas avoir d'influence sur la dynamique des salaires en
courte période. Les hausses de salaires semblent, en revanche, être fortement
influencées par l'évolution de la situation sur le marché du produit (prix, product
ion, productivité).
Pour les secteurs d'un second groupe — industries à bas salaires, peu concent
rées, peu syndicalisées — les hausses de salaires sont en relation étroite avec
l'état de la concurrence sur le marché de la main-d'œuvre.
Cette dualité des comportements sectoriels suggère une analyse plus complète
des relations entre niveau d'emploi, hausse du salaire moyen et variations cycliques
des disparités de salaires.
ABSTRACT This paper is dealing with the dynamics of nominal wages in
the french industry, for the period 1953-1964. A sectorial analysis of the relation
between increases in wages and the rate of unemployment is leading to the
distinction of two groups of sectors :
— for a first group of industries (high wages — high degree of concent
ration — powerful labor-unions), the state of the competition on the labor-
market does not look as to influence in the short run the dynamics of wages.
On the other hand, increases in wages seem to be strongly influenced by the
evolution of the situation of the product market (price, production, productivity) ;
— for a second group of industries (low wages — low degree of concent
ration — weak labor-unions), increases in are hightly correlated with
the state of the competition on the labor-market.
Such a duality in sectorial behaviors is suggesting more complete analysis
of the relations between employment level, increases in average wage and cyclical
changes of wage discrepancies. DYNAMIQUE DES SALAIRES NOMINAUX 431 LA
I a 'objet de cet article est d'étudier la dynamique des salaires
nominaux dans l'industrie française au cours de la décennie 1953-
1964. Avant de décrire les résultats obtenus, nous allons situer notre
étude par un examen rapide des principaux types de travaux réalisés
sur ce sujet, principalement dans les pays anglo-saxons, et des ques
tions qui restent encore posées à ce jour.
I
PROBLÈMES POSÉS
Les travaux statistiques et les controverses théoriques consacrés
à l'évolution des salaires nominaux en courte période posent des pro
blèmes semblables à ceux rencontrés dans l'étude des disparités de
salaires 1. Il s'agit de déterminer quels poids respectifs on peut accor
der aux forces du marché du travail (forces «compétitives») et aux
forces hors marché (forces « non compétitives » ) dans la dynamique
du salaire nominal moyen. Dans la quasi-totalité des modèles étudiés,
la réponse à cette question est recherchée dans le test de deux relations
concurrentes, ou complémentaires, qui traduisent chacune lune des
hypothèses ci-dessus : étude de la relation entre hausse des salaires
et taux de chômage (courbe de Phillips) dans le premier cas ; étude
de la relation entre hausse des salaires et taux de profit (ou product
ivité du travail) dans le second cas. Les méthodes d'approche du
problème posé sont toutefois assez différentes selon les auteurs et
ont considérablement évolué depuis les premiers travaux de A.W.
Phillips en 1958 2.
Une première série de travaux, situés dans le prolongement direct
des recherches de Phillips, proposent des modèles d'évolution du
niveau général des salaires nominaux. Il s'agit alors d'étudier, sur
une période donnée, les relations entre le salaire moyen et certaines
variables qui traduisent l'état général de l'économie : taux de chô
mage moyen, taux de profit, productivité moyenne du travail. De tels
1. J.-J. Silvestre, «Les disparités de salaires: présentation théorique», Revue
économique, mars 1971.
2. A.W. Phillips, « Money Wages and Unemployment in the United King
dom >\ Economica, 195S. 432 REVUE ECONOMIQUE
modèles 3 restent limités dans les résultats qu'ils apportent et dans
les conclusions pratiques de politique économique que l'on peut en
tirer. Ils présentent en effet deux inconvénients majeurs. En premier
lieu, la mise en évidence des effets relatifs des diverses variables
testées sur la hausse du salaire moyen se heurte à des difficultés
statistiques rapidement insurmontables. La colinéarité entre taux de
profit et taux de chômage, par exemple, est généralement très forte
au niveau de l'ensemble de l'économie. En second lieu, les relations
globales testées ne font généralement référence à aucun modèle de
dynamique des salaires qui ait son origine dans la situation effective
des agents économiques sur le marché et dans leurs critères de déci
sion en matière de salaires. Une telle approche globale de la dyna
mique des salaires nominaux ne peut donc conduire qu'à des relations
économétriques, de plus en plus raffinées, mais fragiles et dont la
signification économique est incertaine. Il n'est donc pas possible
d'envisager, dans cette voie, un progrès dans la compréhension des
véritables relations causales qui sont à l'origine des développements
des hausses de salaires et donc de proposer un guide pour l'action.
Depuis quelques années se sont développés des travaux stati
stiques et des modèles théoriques plus complets qui ouvrent la voie
à une meilleure compréhensi

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