La fécondité - article ; n°5 ; vol.21, pg 939-969
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Description

Population - Année 1966 - Volume 21 - Numéro 5 - Pages 939-969
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Egon Szabady
Kalman Tekse
Roland Pressat
I. La fécondité
In: Population, 21e année, n°5, 1966 pp. 939-969.
Citer ce document / Cite this document :
Szabady Egon, Tekse Kalman, Pressat Roland. I. La fécondité. In: Population, 21e année, n°5, 1966 pp. 939-969.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1966_num_21_5_13410LA POPULATION
DES PAYS SOCIALISTES EUROPÉENS
passage pendant à Dans conséquence a la été peu guerre. Après entreprise, la relâchées, de suite, plusieurs la l'absence guerre, non parfois mais seulement années, les pays de plus la difficultés publication renseignements, d'Europe complètes sur les l'évolution sévérités de au et de la plus socialisme statistiques remise initiales même détaillées des en élémentaires, populations. ont se ordre régulières qu'avant sont eu et pour peu le
Dans Population ont été publiés les résultats de plusieurs
études de l'I.N.E.D. sur la population de V Union Soviétique et
même une reconstitution générale de l'évolution de cette popul
ation depuis la Révolution (1). Les recherches ont également
porté sur les autres pays européens : diverses études ont été publiées
mais la dernière vue d'ensemble remonte à 1958 (2).
La nécessité d'une nouvelle étude comparative était rendue
impérieuse par l'existence d'une documentation de plus en plus
sûre et fournie et par V extension de V avortement légal, qui a
modifié de façon notable les conditions de V évolution.
Deux articles traitent ici le sujet :
Dans le premier, MM. E. Szabady, K. Tekse et R. Pressât
étudient la fécondité des pays socialistes européens, à savoir
l'Albanie, l'Allemagne de l'Est, la Bulgarie, la Hongrie, la
Pologne, la Roumanie, la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie et
l'Union Soviétique.
Dans le second, ces mêmes pays, excepté l'U.R.S.S., sont
repris par Mme Chantai Blayo, chargée de recherches à l'I.N.E.D.
pour les questions démographiques non traitées dans le pre
mier article.
Í1' Jean-Noël Bikaben : « Essai sur l'évolution démographique de l'U.R.S.S. » Population,
juin 1958, n° 2 bis. « La structure par âge de la population de l'U.R.S.S. », octobre-décembre
1959, p. 894-898.
'2' J. C. Chasteland : « La population des démocraties populaires d'Europe », Population,
janvier-mars 1958. C. Miklasz : «La population polonaise : doctrine politique et conflits rel
igieux », Population, avril-mai 1960. N. Naoumov : « Quelques données sur la population de la
Bulgarie », octobre-décembre 1960. Vladimir Srb, M. Kuçera et D. Vysusilova :
« Une enquête sur la prévention des naissances et le plan familial en Tchécoslovaquie », Popul
ation, janvier-mars 1964. J. Dibra et P. Vako : « La population de l'Albanie, d'après les recen
sements de 1955 à 1960 », Population, mars-avril 1965. En sus de ces articles, des notes ont été
publiées. I. LA FÉCONDITÉ
Évolution de la natalité Les données depuis la fin de la première guerre
depuis cinquante ans. figurent dans le tableau I de l'annexe et sur la
figure 1 (1).
Au lendemain de la première guerre (1920), les taux de natalité s'éche
lonnent entre 30 et 40 °/oo, sauf en Tchécoslovaquie (26,4); à la veille du
deuxième conflit mondial (1938), ils se situent entre 20 et 30 °/oo (Tchécos
lovaquie exceptée, 16,7); la baisse s'est effectuée à des rythmes comparables,
un peu plus lent toutefois en Yougoslavie, et plus rapide en Bulgarie (de
40 °/oo en 1922 à 21,4 °/oo en 1939). Ainsi les pays européens sous examen étaient
encore à natalité assez élevée, malgré une baisse importante et continue
entre les deux guerres.
La dislocation et la mise sous tutelle de la Tchécoslovaquie en 1938-1939
ont été suivies d'une hausse immédiate et sensible de la natalité qui, tout
au long du conflit, s'est située entre 20 et 22 °/oo- En Bulgarie et en Hongrie,
situation à peu près étale durant les années de guerre; il n'est pas possible de
suivre la situation des trois autres pays (Pologne, Roumanie, Yougoslavie)
durant cette époque.
Les chiffres antérieurs à 1945 sur l'Albanie n'ont pas de valeur, mais tout
porte à croire que la natalité y dépassait alors 40 °/oo-
En U.R.S.S., la situation a évolué de façon assez capricieuse, tant en raison
des événements politiques (au début des années 20) que des changements
dans la législation (vague d'avortements au début des années 30 suivie d'un
retour à une politique ferme en ce domaine en 1936) ; en 1937-1939 la natalité
se situait entre 35 et 40 °/oo, niveau fort élevé.
La fin de la deuxième guerre s'est accompagnée d'une hausse de la natalité
suffisamment durable pour qu'en 1950 les taux soient le plus souvent plus
élevés qu'en 1938 (cf. tableau I).
Il semble donc bien qu'il n'y a pas eu seulement récupération, mais
comportement transitoire différent d'avant la guerre. A cette époque, en Europe
les pays socialistes font figure de pays à natalité relativement élevée, en con-
(1) Pour plus de clarté, nous n'avons pas fait figurer la totalité des données du tableau :
l'Albanie a été omise sauf en 1962, 1963 et 1964 (situation trop particulière et chiffres incertains
pour les années anciennes) ainsi que l'U.R.S.S. avant 1950 (données très lacunaires ne
concernant parfois que la partie européenne de ce pays). LA POPULATION DES PAYS SOCIALISTES EUROPEENS 942
formité avec les doctrines officielles en matière de population; changements
sociaux, développement des services d'aide aux familles et aux mères n'ont
pu que favoriser une telle natalité.
Naissances pour 1000 habitants
1930 1935 1940 1945 1950 1955 I960
Naissances pour 1.000 habitant Figure 1.
Tableau I. — Taux de natalité (p. 1.000)
1938 1950
22,8 25,2 Bulgarie
Hongrie 19,9 21,0
Pologne 24,6 30,7
Roumanie 29,5 26,2
16,7 23,3 Tchécoslovaquie
26,7 30,3 Yougoslavie LA POPULATION DES PAYS SOCIALISTES EUROPEENS 943
Un tournant s'amorce dès le début des années 50 : dans tous les pays
(Albanie et Allemagne de l'Est exceptés), la natalité baisse, le plus souvent
de façon ininterrompue, jusqu'à la dernière année observée (1964 ou 1965).
Dans ces mêmes pays, l'avortement légal a pris une grande extension, à des
dates indiquées approximativement par les flèches figurant sur la figure 2;
si ces nouvelles dispositions n'ont pu que favoriser la baisse, celle-ci est sou
vent antérieure à l'extension de l'avortement légal (Pologne, Bulgarie et
Tchécoslovaquie) .
En 1964-1965, la natalité est plutôt plus faible dans les pays socialistes
que dans l'Europe de l'Ouest, trois pays seulement (Yougoslavie, U.R.S.S.,
Pologne) sur huit (nous excluons l'Albanie) se situant dans l'éventail des taux
les plus courants en Europe occidentale (18 à 22 °/oo); la Suède, le pays de
plus faible natalité à l'Ouest (16 en 1964), a un taux supérieur à ceux de la
Roumanie (15,2) et de la Hongrie (13,0).
Naissances pour 1000 habitants
SUÈDE
TCHÉCOSLOVAQUIE
ROUMANIE
Extention de
l'avortement légal т
10
1950 1955 I960 1965
Figure 2. — Naissances pour 1.000 habitants 944 LA POPULATION DES PAYS SOCIALISTES EUROPÉENS
1964
20,8 %o О
Figure 3. — La natalité en Yougoslavie selon les républiques (naissance pour 1000 habitants) POPULATION DES PAYS SOCIALISTES EUROPÉENS 945 LA
Différences régionales. A l'intérieur d'un même pays, la situation varie,
et parfois de façon fort sensible, selon les groupes
ethniques, les régions, le degré d'urbanisation...
Ne pouvant pas passer en revue, systématiquement, la situation intérieure
de chaque pays, nous avons retenu ceux pour lesquels les particularismes
s'observent dans des divisions bien nettes du territoire (ainsi, dans les états
fédérés, nous examinerons la situation des diverses républiques).
La Yougoslavie de 1954, époque où les facilités en matière d'avortement
légal n'existaient pas encore, présentait une grande hétérogénéité selon les
rép

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