La Lorraine en 2030 : un avenir qui n est pas écrit
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Malgré une réduction de son déficit migratoire, la Lorraine reste pénalisée par un manque d'attractivité et le départ de ses jeunes. Dès lors, les conditions ne semblent pas réunies pour, à terme, infléchir une décroissance de la population lorraine entrevue déjà dans le précédent scénario de projection démographique dit «scénario de déclin démographique contenu». Basé sur des hypothèses de fécondité, mortalité et migrations de la décennie 1990, il prévoyait une baisse du nombre d'habitants à partir de 2005 qui n'a pas eu lieu.

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www.insee.fr/lorraine
°
77N La Lorraine en 2030 :
Malgré une réduction de son déficit migratoire, la Lorraine reste pénalisée
par un manque d’attractivité et le départ de ses jeunes.
Dès lors, les conditions ne semblent pas réunies pour, à terme, infléchir
unedécroissancedelapopulationlorraineentrevuedéjàdansleprécédent
scénario de projection démographique dit “scénario de déclin démographique
contenu”. Basé sur des hypothèses de fécondité, mortalité et migrations
de la décennie 1990, il prévoyait une baisse du nombre d’habitants à partir
de 2005 qui n’a pas eu lieu *.
Depuis 1999, la Lorraine a continué à d’espérancedevie entreles sexesqui
gagner un peu plus de 4 000 habitants par continue à se réduire.
an,mêmesicette croissancedesapopula-
Ainsi, la Lorraine devrait voir sa population
tion reste trois fois moins forte que celle re-
baisser à partir, non pas de 2005, mais de
levéeenFrancemétropolitaine(1,3%, contre
2011. Elle rejoindrait en cela la Cham-
4,6%). La hausse observée a surtout profité
pagne-Ardenne qui connaît déjà cette situa-
aux deux départements les plus peuplés, de
tion.Cette phasededécroissancedela
Meurthe-et-Moselle et de Moselle, avec une
population concernerait également, sur la
évolution annuelle moyenne de +0,2% par an
période 2005-2030, six autres régions, tou-
depuis six ans.
tesduNorddelaFrance:laBourgogneet
l’Auvergne vers 2015, puis le Nord-Pas-de-
La population lorraine baisserait Calais vers 2020, avant la Basse-Normandie
à partir de 2011... et la Haute-Normandie vers 2025 et enfin la
Picardie.
Mais le renouveau démographique de ces
dernières années risque de n’être qu’un sur- Pour le scénario “Central”, à l’horizon 2030, la
sis. Les nouveaux scénarios de projections Lorraine compterait alors 2 272 000 habi-
reposant sur des hypothèses plus récentes tants, soit 62 000 de moins qu’en 2005. Par-
prévoient en effet tous à terme, une baisse mi les 22 régions de métropole, elle serait celle
de la population régionale. L’échéance ne se- qui en perdrait proportionnellement le plus
rait seulement repoussée que de quelques (2,6%) après la Champagne-Ardenne (5,5%). À
années. Depuis 2001, des changements dé- l’inverse, dans le même temps, la population de
mographiques majeurs sont intervenus : une la France métropolitaine augmenterait de
population française revue à la hausse suite 10,7%, notamment dans le Sud et l’Ouest. Le
aux résultats des dernières enquêtes an- Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Pro-
nuelles de recensement, un accroissement vence-Alpes-Côte d’Azur continueraient à être
du solde migratoire, une fécondité plus les régions à plus forte croissance démogra-
élevée dans les années 2000 et un écart phique, avec Rhône-Alpes, les Pays de la Loire
* Partenariat entre la section de la prospective territoriale du Conseil Économique et Social de Lorraine et l'Insee Lorraine
Vet l’Aquitaine. Le seul élément positif fragile équilibre serait remis en mes en âge d’avoir des enfants
tiré de ce nouveau “scénario cen- question dans les années à venir. ou d’une élévation progressive de
tral” est que, sous l’effet d’un déficit la fécondité proche du seuil né-La Lorraine pâtit ici de la situa-
migratoire moins pénalisant depuis cessaire au renouvellement destion démographique défavorable
1999, à horizon 2030, le niveau de générations fixé à 2,10, et en lienqu’elle a connue dans les années
population lorrain serait moins bas avec le vieillissement général de1980-90, marquée par le dé-
que prévu. la population, le prolongementpart de ses jeunes et la baisse
des tendances démographiquesde la fécondité. Vingt ans plus
actuelles n’est pas favorable à... sous le coup d’une tard, en 2005, les femmes de
une stabilisation de la populationréduction du solde naturel 20 à 40 ans ne sont plus que
lorraine.311 000, contre 349 000 auL’explication du revirement de la
début des années 1980. Et sisituation en Lorraine à partir de
Moins de ressourcesleur taux de fécondité est re-2011 tiendrait essentiellement à
en main-d’œuvremonté, en 2004, dans unla dégradation de son solde natu-
contexte de hausse de l’activitérel, jusque-là principal moteur de Dans le scénario central, l’âge
féminine, l’indicateur conjonctu-la croissance de sa population. moyen en Lorraine passerait ainsi
rel de fécondité (1) ne s’établitChaque année depuis 1999, l’ex- de 38,9 ans en 2005 à 43,6
qu’à 1,79, en deçà de lacédent des naissances sur les dé- ans en 2030. La Lorraine se si-
moyenne française à 1,90.cès s’élève en effet à 6 000 tuant dans les cinq premières ré-
personnes, pour un déficit migra- gions pour lesquelles leAu-delà de 2010, en l’absence
toire de 2 000 individus. Mais ce vieillissement sera le plus marquéd’arrivées importantes de fem-
(+4,9 ans), derrière la Cham-
pagne-Ardenne (+5,2 ans), laProjections démographiques pour la Lorraine à l’horizon 2030
Basse-Normandie (+5,1 ans), la
Population 2030 Taux de variation
Haute-Normandie (+5 ans)etla
(milliers d'habitants) 2005-2030 (%) Point Bourgogne (+4,9 ans). La LorraineScénarios
d’inflexionFrance France fait partie de ces régions où laLorraine Lorraine
métro. métro.
croissance de la population totale
Scénario central 2 272 67 204 -2,6 10,7 2011 est la plus faible et où la diminu-
Espérance de vie Haute 2 291 67 733 11,6 2013-1,8 tion de la population de moins de
Basse 2 247 66 554 9,6 2010-3,7
Fécondité Haute 2 331 68 937 -0,1 13,6 2018
(1) L’indicateur conjoncturel de fécondi-
Basse 2 213 65 474 -5,2 7,9 2007 té (ICF)mesurelenombred’enfants
qu’aurait une femme tout au long de saMigrations Hautes 2 319 68 594 -0,6 13,0 2017
vie, si les taux de fécondité observés
Basses 2 225 65 814 -4,7 8,4 2008
l’année considérée à chaque âge de-
Sans 2 389 2,4 - 2024 meuraient inchangés.
Source : Insee, modèle OMPHALE
Scénario central et variantes
Espérance de vie à Solde
Fécondité Âge moyen à la naissance en 2050**Scénarios Mortalité*** migratoire
(ICF)* la maternité
(hab.)Femmes Hommes
Poursuite des tendances
Central 1,9 89,0 83,8 France métro.
1988-2002
-2,5 ans
Espérance de vie “basse” 1,9 86,5 81,3 d’espérance
de vie
30 ans +2,5 ans
Espérance de vie “haute” 1,9 91,5 86,3 d’espérance +100 000
de vie
Fécondité “basse” 1,7
Fécondité “haute” 2,1
Poursuite des tendances
Migrations “basses” 1,9 89,0 83,8 France métro. +50 000
1988-2002
Migrations “hautes” 1,9 +150 000
Sans migrations (avec le reste 1,9 0
du monde et interrégionales)
* En 2010, hors scénarios Central et Espérance de vie - ** Tendance 1998-2002 (en années) - *** Quotients de décès calculés sur la zone puis
évolution parallèle à la tendance - Période de référence : 1990-2005.
Source : Insee, modèle OMPHALE
220 ans etde20à59ans serait Sans disposer des attraits naturels, nières estimations d’emploi sala-
la plus forte. Pour la tranche climatiques ou touristiques spécifi- rié ne sont guère encouragean-
d’âgede20à59ans,qui ques dont jouissent par exemple le tes. Entre 2000 et 2005, elles
concentre l’essentiel des ressour- Languedoc-Roussillon ou Pro- affichent une baisse dans les sec-
ces en main-d’œuvre, la baisse vence-Alpes-Côte d’Azur, la Lorraine a teurs d’activité historiques de la
projetée des effectifs atteindrait pu compter jusque-là sur l’enseigne- région, tels la métallurgie (-10%)
14,7% et 17% pour les moins de ment supérieur dispensé dans ses ou le textile (-35%). Et en 2005,
20 ans. universités pour attirer les jeunes 700 emplois (soit 3% du total)ont
d’autres régions. Mais sans évolution été perdus dans l’automobile qui
des filières et structures de recrute- jusque-là faisait la fierté de sa re-Un avenir lié à l’évolution
ment,etsansunplusfortaccèsdes conversion. En cinq ans, 19 000de l’emploi
jeunes générations à l̵

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