La lutte contre la mort : l influence des politiques sociales et des politiques de santé sur l évolution de la mortalité. Présentation d un Cahier de l INED - article ; n°2 ; vol.40, pg 347-355
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La lutte contre la mort : l'influence des politiques sociales et des politiques de santé sur l'évolution de la mortalité. Présentation d'un Cahier de l'INED - article ; n°2 ; vol.40, pg 347-355

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Description

Population - Année 1985 - Volume 40 - Numéro 2 - Pages 347-355
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Jacques Vallin
Alan Lopez
La lutte contre la mort : l'influence des politiques sociales et des
politiques de santé sur l'évolution de la mortalité. Présentation
d'un Cahier de l'INED
In: Population, 40e année, n°2, 1985 pp. 347-355.
Citer ce document / Cite this document :
Vallin Jacques, Lopez Alan. La lutte contre la mort : l'influence des politiques sociales et des politiques de santé sur l'évolution
de la mortalité. Présentation d'un Cahier de l'INED. In: Population, 40e année, n°2, 1985 pp. 347-355.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1985_num_40_2_17525Тс
LA LUTTE CONTRE LA MORT
L'influence des politiques sociales
et des politiques de santé
sur l'évolution de la mortalité
Présentation d'un Cahier de l'INED*
de notre De l'époque ère, c'est-à-dire où l'homme durant est des apparu dizaines sur la et terre des jusqu'au dizaines xviir de milliers siècle
d'années, l'humanité semble avoir été constamment soumise à un régime
de mortalité qui aujourd'hui nous semblerait effroyable : dès le plus jeune
âge, plus du quart des nouveau-nés étaient emportés et la vie moyenne ne
dépassait guère 25 ans.
En deux siècles, un progrès immense, une mutation sans précédent
s'est produite. Le nouveau régime de mortalité donne aux générations
actuelles une espérance de vie deux à trois fois plus longue que celle de
leurs aînées. Sans doute, cette évolution n'est-elle pas encore achevée. Sans
doute, certains pays sont-ils beaucoup plus avancés dans cette voie tandis
que d'autres restent encore à la traîne. Mais tous ont progressé et
globalement, l'évolution est prodigieuse. Qui plus est, de ces deux siècles,
les dernières décennies ont été les plus décisives. Le grand bond en avant
date de l'après seconde guerre mondiale, marquée par la diffusion des
antibiotiques, la généralisation des systèmes de sécurité sociale dans les
pays développés et le lancement des grands programmes d'intervention
sanitaire dans les pays du Tiers monde.
Conséquences du progrès médical ? Succès des politiques de santé ?
Tel étant leur but, ne doit-on pas leur attribuer le mérite des résultats
obtenus ?
Ces deux facteurs sont cependant loin d'être les seuls à avoir
contribué à l'évolution récente de la mortalité et il serait trop hâtif de
conclure à un lien aussi direct et exclusif et plus imprudent encore d'en
déduire que la simple continuation des recherches médicales et des
politiques actuelles de santé, amènera à coup sûr et rapidement toutes les
populations du globe au niveau de celles qui aujourd'hui constituent
l'avant-garde.
Déjà, en l'examinant de plus près, le tableau des résultats révèle
diverses taches d'ombre, aussi surprenantes qu'inquiétantes.
* INED/PUF Travaux et Documents, Cahier n° 109, 538 pages.
Population, 2, 1985, 347-356 348 LA LUTTE CONTRE LA MORT
Qu'il y ait des pays « développés » et des pays « en développement »
n'est ignoré de personne et personne ne s'étonnera que, dans la lutte
engagée contre la mort, les premiers soient plus avancés que les seconds.
Et n'y a-t-il pas lieu, pour ces derniers, d'espérer que
économique et social et abaissement de la mortalité aillent spontanément
de pair ?
On s'étonne davantage de découvrir, à l'intérieur de chacun de ces
deux ensembles, d'énormes différences. On s'étonne encore plus quand
certains pays en développement, tout en restant « pauvres » atteignent ou
même dépassent, en espérance de vie, la plupart des pays industriels, alors
que d'autres, sans être vraiment beaucoup plus pauvres semblent plafonner
depuis 10 ou 20 ans à un seuil encore très bas.
On s'étonne aussi de voir certains pays industriels, et notamment
l'Union Soviétique, reculer alors que d'autres, comme la Suède et la
Norvège ou de nouveaux venus comme le Japon, déjà dans le groupe de
tête, continuent de progresser à un rythme inattendu et pulvérisent tous
les records.
A tout le moins, ces différences entre pays, soit en niveau, soit en
évolution, indiquent qu'il existe aussi des différences importantes entre les
systèmes de santé, que certains sont efficaces et d'autres moins et qu'il est
donc nécessaire de s'interroger sur le bien-fondé des politiques mises en
œuvre et sur les facteurs qui en conditionnent le succès. Mais les
différences entre pays ne sont pas les seules ombres au tableau. L'inégalité
sociale devant la mort est très importante dans les pays industrialisés où
pourtant, en moyenne, des progrès considérables ont été accomplis. Elle
est encore plus forte dans les pays les moins avancés, dont aucun n'ignore
totalement les techniques médicales les plus modernes et où il existe
toujours une frange marginale de privilégiés bénéficiant d'une espérance
de vie comparable à celles des pays développés alors que l'immense masse
des pauvres gens subit encore une mortalité quasi moyenâgeuse.
Qui plus est, cette inégalité sociale devant la mort persiste et semble
résister à tous les systèmes de prise en charge collective des dépenses de
santé. Même dans les pays qui pratiquent la social-démocratie depuis des
décennies, même dans ceux qui prétende incarner le « socialisme réel »,
les différences entre catégories sociales sont considérables et rien ne
permet de penser qu'elles soient actuellement en voie de disparition ou
même de réduction. On a au contraire, pour la période récente, quelques
preuves de leur aggravation.
Autre sujet d'interrogation, l'écart entre les hommes et les femmes,
ne cesse de se creuser. L'homme, c'est bien connu, boit davantage, fume
davantage, court davantage de risques dans sa profession ou au volant de
son automobile. Mais qui aurait pu prévoir, dans les années 60, que la
surmortalité masculine allait faire un tel bond en dix ans, alors même que
se dessinait un rapprochement des comportements sociaux entre hommes
et femmes ? LA LUTTE CONTRE LA MORT 349
Ces paradoxes ne suffisent évidemment pas à ôter aux politiques de
santé toute espèce de responsabilité dans l'évolution de la mortalité. Ils
appellent seulement les démographes, les épidémiologistes, les médecins,
les économistes, les sociologues et les responsables politiques à un examen
en profondeur des relations entre la technologie médicale, les systèmes de
santé et plus généralement les politiques économiques et sociales d'une
part, et l'évolution de la mortalité d'autre part. C'est pour répondre à ce
besoin de réflexion pluridisciplinaire que l'Union internationale pour
l'étude scientifique de la population (UIESP) a organisé, conjointement
avec l'Institut national d'études démographiques (INED), un séminaire
international à Paris, du 28 février au 4 mars 1983. Une centaine d'experts,
en provenance des cinq continents, y ont participé. C'est le résultat de leurs
travaux que l'INED vient de publier.
En 1977, le Conseil de l'UIESP avait en effet chargé une « Comm
ission sur les facteurs affectant la mortalité et la durée de la vie » de
contribuer à un renouveau des recherches sur la mortalité, alors relativ
ement délaissées par les démographes au profit de la fécondité qui,
politiquement, occupait le devant de la scène. Cette Commission mit alors
en chantier un programme de travail dont ce séminaire constitue le
troisième et dernier volet.
Le premier séminaire, tenu à Fiuggi, près de Rome, en mai 1980, avait
abordé les Aspects biologiques et sociaux de la mortalité^.
Le second, réuni à Dakar en juillet 1981, avait traité des Méthodes
de collecte et d'analyse des données dans les études sur la mortalité (2) .
Le cahier de Travaux et Documents de l'INED rassemble l'essentiel
des communications soumises au troisième séminaire, consacré à L'in
fluence des politiques sociales et de santé sur l'évolution future de la mortalité

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