La mesure de la mortalité infantile. Principes et méthodes - article ; n°2 ; vol.6, pg 233-248
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Description

Population - Année 1951 - Volume 6 - Numéro 2 - Pages 233-248
Les indices classiques de mesure de la mortalité infantile sont de plus en plus imparfaits à mesure que l'état sanitaire des populations s'améliore et il est devenu indispensable de perfectionner les outils de recherche. Cette revue a exposé en 1946 (1) les principes d'une nouvelle méthode de mesure, à laquelle la revue de l'Institut international de statistique vient de consacrer une importante étude (2).
Cette méthode s'est enrichie depuis cette date d'éléments nouveaux et une mise au point était indispensable. Un premier article — celui qui est publié aujourd'hui — discutera des principes de base. Un second article présentera quelques applications.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Bourgeois-Pichat
La mesure de la mortalité infantile. Principes et méthodes
In: Population, 6e année, n°2, 1951 pp. 233-248.
Résumé
Les indices classiques de mesure de la mortalité infantile sont de plus en plus imparfaits à mesure que l'état sanitaire des
populations s'améliore et il est devenu indispensable de perfectionner les outils de recherche. Cette revue a exposé en 1946 (1)
les principes d'une nouvelle méthode de mesure, à laquelle la revue de l'Institut international de statistique vient de consacrer
une importante étude (2).
Cette méthode s'est enrichie depuis cette date d'éléments nouveaux et une mise au point était indispensable. Un premier article
— celui qui est publié aujourd'hui — discutera des principes de base. Un second article présentera quelques applications.
Citer ce document / Cite this document :
Bourgeois-Pichat Jean. La mesure de la mortalité infantile. Principes et méthodes. In: Population, 6e année, n°2, 1951 pp. 233-
248.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1951_num_6_2_2482MESURE DE LA LA
MORTALITÉ INFANTILE
I. PRINCIPES ET MÉTHODES
Les indices classiques de mesure de la mortalité infantile
sont de plus en plus imparfaits à mesure que l'état sanitaire
des populations s'améliore et il est devenu indispensable de
perfectionner les outils de recherche. Cette revue a exposé
en 1946 (1) les principes d'une nouvelle méthode de mesure,
h laquelle la revue de l'Institut international de statistique
vient de consacrer une importante étude (2).
Cette méthode s'est enrichie depuis cette date d'éléments
nouveaux et une mise au point était indispensable. Un pre
mier article — celui qui est publié aujourd'hui — discutera
des principes de base. Un second article présentera quelques
applications.
Le New-York Times indiquait récemment qu'il mourait aux
Etats-Unis « un enfant de moins d'un an toutes les cinq
minutes ». Ces chiffres, sans signification mais évocateurs,
correspondent à un des meilleurs états sanitaires du monde. Leur
présentation souligne le caractère de la mortalité infantile dans
les sociétés modernes. Un renseignement analogue pour la popul
ation adulte n'aurait pas eu le même effet. On sent bien que le
rédacteur de l'article et le lecteur du journal considéraient la
population américaine toute entière engagée dans l'affaire. Le
décès d'un jeune enfant est un phénomène ressenti collectivement,
dont la société se tient responsable.
Il n'en a pas toujours été ainsi. Pour de nombreuses religions,
les premiers nés appartenaient aux dieux et étaient immolés en
leur honneur. Le christianisme, prolongeant en cela la tradition
juive, modifia progressivement les esprits et, de nos jours, des
considérations démographiques ont renforcé cette attitude de res
pect pour l'homme. Une faible fécondité donne à chaque enfant
(1) Jean Bourgeois. De la mesure de la mortalité infantile. Population n° 1,
janvier-mars 1946, pp. 53 et suivantes.
(2) Jean Bourgeois-Pichat. Analyse de la Revue de l'Ins
titut international de statistique, 1950, 1/2. 234 LA MESURE DE LA MORTALITÉ INFANTILE
un prix qu'il ne pouvait avoir quand la natalité était élevée. La
lutte contre la mortalité infantile est devenue une affaire de gou
vernement et le résultat fournit même un des meilleurs indices
de l'état sanitaire d'un pays et de son niveau social.
La définition classique Pour des conditions sanitaires données,
de la mortalité infantile. le taux de mortalité infantile est égal à
la proportion des enfants nés vivants qui
meurent avant d'atteindre leur premier anniversaire, en étant
soumis pendant la première année de leur vie aux conditions
sanitaires considérées (1). Malgré le conventionnel et l'arbitraire
de ces limites, cette définition a été pendant longtemps suffisante.
Pour tout phénomène variant fortement, des instruments de me
sure perfectionnés ne sont pas nécessaires. Quand nous dirons que
le taux de mortalité infantile est passé de 25 % en 1750 à 4 %
en 1950 dans de nombreux pays européens, nous aurons une
première idée du phénomène étudié. Mais à mesure que les varia
tions deviennent moins grandes, une vue plus fine des choses est
indispensable. Il y a deux siècles, tout étant à faire, des mesures
grossières d'ordre général suffirent pour diminuer la mortalité.
C'est encore le cas de nombreux pays; mais pour d'autres, les
efforts doivent être maintenant dirigés et les outils de mesure
perfectionnés en conséquence.
Les deux composantes Examinons les deux bornes choisies pour
de la mortalité infantile. la définition du taux de mortalité infant
ile : la naissance et la fin de la première
année. La naissance n'est pas un commencement. C'est un év
énement dans une suite qui a débuté neuf mois plus tôt. Au cours
de ces neuf mois, de nombreux accidents peuvent interrompre la
vie de l'enfant et cette mortalité prénatale tient à des facteurs
biologiques, encore imparfaitement connus, mais qui, de plus en
plus, apparaissent liés à la structure même de l'embryon ou à
celle de l'organisme maternel (2).
L'enfant n'étant pas, par sa naissance, soustrait complètement
à l'influence de ces facteurs, il doit y avoir une période pendant
laquelle des enfants nés vivants meurent pour les mêmes raisons
que les mort-nés. Il n'y a certainement pas de grande différence
biologique entre l'enfant qui meurt dans le sein de sa mère la
veille du jour où il aurait dû naître et celui qui meurt le premier
jour de son existence. Ces décès, qui sont dus à des causes anté-
(1) Un calcul simple montre que le chiffre donné par le New-York Times
correspond à un taux de 30 décès de moins d'un an pour 1.000 nés vivants.
Quelques pays seulement ont des taux inférieurs (Nouvelle-Zélande, Pays-Bas,
Australie).
(2) Jean Sutter et Léon Tabah. Le problème de la mortalité génétique péri
natale, Population n° 2, avril-juin 1950, pp. 311 et suivantes. PRINCIPES ET MÉTHODES 235
Heures à la naissance ou résultant de la naissance elle-même —
constitution de l'embryon, hygiène et santé de la mère pendant
la grossesse, difficultés de l'accouchement, etc. — constituent la
mortalité infantile endogène. On doit évidemment les distinguer
des décès dépendant du milieu où vit l'enfant, qui la exogène. Tant que la mortalité infantile était forte, la
mortalité endogène ne représentait guère qu'un petite fraction de
l'ensemble. Le taux classique donnait donc une bonne mesure de
la mortalité exogène et il importait peu de compter avec elle la endogène. Mais aujourd'hui les décès du premier jour
représentent 20 % des décès de moins d'un an en Angleterre et
27 % en Nouvelle-Zélande. Avec ces proportions, il devient indis
pensable de séparer les deux composantes qui se dissimulent sous
l'apparente simplicité du taux classique.
Les différences de législation entre les pays apportent une
complication supplémentaire. Très souvent, les enfants nés vivants,
mais morts avant que leur naissance ne soit déclarée, sont classés
parmi les mort-nés. On atténue ainsi l'erreur qui consiste à mé
langer les décès endogènes et exogènes. Mais la législation variant
d'un pays à l'autre et pouvant être appliquée avec une certaine
latitude, la correction n'est jamais la même et ne peut être
appréciée.
La limite supérieure d'un an, bien que tout aussi arbitraire,
a des conséquences moins importantes. Cet âge ne marque pas,
comme la naissance, une discontinuité et l'on passe insensiblement
de la mortalité du douzième mois à celle du treizième mois. Ce
sont des commodités d'ordre statistique qui l'ont fait adopter à
peu près universellement.
La mortalité exogène. Les décès exogènes se produisent tout au
long de la première année. Comme ils
résultent d'une cause extérieure, ils pourraient être tous suppri
més, si toutes les précautions nécessaires étaient prises. L'enfant

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