La personnalité. - compte-rendu ; n°1 ; vol.47, pg 414-442
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 414-442
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

V. La personnalité.
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 414-442.
Citer ce document / Cite this document :
V. La personnalité. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 414-442.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8319V. — La personnalité.
116. — CANTRIL (H.). — The place of personality in social psy
chology (La place de la personnalité dans la psychologie sociale).
, — J. Psychol., 1947, 24, 19-55.
Cet important article reflète les préoccupations américaines rela
tives aux rapports entre l'individu et la société et" leurs rô^es res
pectifs dans la production de grands phénomènes collectifs, guerres,
révolutions, évolution sociale, formes de civilisation, etc. Préoccu
pations qui ont récemment reçu une expression extensive au dernier
Congrès d'Hygiène mentale qui s'est tenu à Londres en août 1948.
La biologie aussi bien que la psychologie reconnaissent l'unicité
de chaque être vivant, unicité qui atteint son plus haut dévelop
pement chez l'homme, sommet de l'échelle animale, caractérisée
par une complexité et une individualisation croissantes. Mais l'exi
stence de grandes différences individuelles ne rend pas nécessairement
il' compte n'a pas des été différences possible de dans séparer la direction avec netteté du comportement. la part des différences Jusqu'ici,
ayant une base biologique et la part des différences d'origine sociale.
Les psychologues ont trop tendance à vouloir séparer la personnalité
de son contexte social, qui est sa vraie perspective fonctionnelle
et, d'autre part, les sociologues et les ethnologues, tels que Mead,
Benedict ou Kardiner, ont tendance à ramener les différences indi
viduelles à des différences de « culture ». Mais personne n'a jusqu'ici
expliqué d'une façon précise- pourquoi il existe une relation entre
les deux ordres de phénomènes. La recherche de ce pourquoi, ainsi
que son analyse, est le but propre de la psychologie sociale.
Pour commencer, celle-ci remarque que les individus naissent en
général dans une société ayant une certaine échelle des valeurs et
certaines normes; ces normes varient, à l'intérieur d'une même
société, avec le milieu économique, professionnel, racial, etc. Ces
normes sont transmises à chacun dès la naissance, par les parents
et les maîtres, par les habitudes imposées par le milieu et qui portent
sur de multiples aspects : nourriture, argent, habillement, transports,
ponctualité, jeu, etc. Ce sont ces normes apprises qui constituent
le Moi en majeure partie, bien plus que les capacités innées : « Les
gens ne sont pas de gauche ou.de droite, catholiques ou athées,
prolétaires ou riches industriels, gangsters ou membres de clubs
élégants, fidèles de la messe du dimanche ou délinquants, etcv à
cause de-capacités ou de « traits de caractère » innés qui déterminent
d'avance leur rang social ou leur attachement à un groupe. Bien
au contraire. » L'analyse des groupes montre qu'ils se composen;
de personnalités bien différentes, venant de milieux bien différentst Là. PERSONNALITÉ 415
et dans chaque groupe, aussi différents que soient ces groupes les
uns des autres, on rencontre à peu près la même répartition des
capacités.
C'est donc une certaine « situation » sociale qui impose l'appar
tenance à tel ou tel groupe et non la possession de tels traits de
personnalité, mais d'autre part, à Vintérieur du groupe, la person
nalité joue et c'est ainsi que les uns s'élèvent au rôle de chef et
que chacun se classe suivant sa personnalité à un certain niveau
dans la hiérarchie de ce groupe. En d'autres termes, les différentes
« attitudes » des individus se répartissent suivant une courbe en J,
tarfdis que, à l'intérieur de chaque groupe, on trouve une distribu
tion en cloche. C'est ainsi que l'appartenance à un groupe dissident
ou criminel et la conduite particulière commandée par ce groupe
ne sont pas déterminées, chez la plupart des membres, par des
caractéristiques pathologiques, mais 1° par la situation et 2° par
l'identification complète de l'individu aux valeurs du groupe. Un
exemple frappant est le cas de nombreux « criminels de guerre »
nazis.
La personnalité innée est donc surtout un ensemble de virtual
ités latentes, parmi lesquelles la situation joue le rôle de « révélateur »;
dans une certaine situation, certaines virtualités émergeront; dans
une autre situation, ce seront, chez le même individu, d'autres vir
tualités bien différentes. Les anthropologues, comme Kluckhohn^t
Mowrer, qui mettent au premier plan ce rôle déterminant du con
texte social, ont le tort de ne pas voir que le stimulus social extérieur
devient intériorisé, que l'individu finit par s'identifier au groupe et
qu'il s'établit entre et le groupe une relation fonctionn
elle; d'autre part, les psychologues, comme Allport, qui mettent
au premier plan l'individu, conçu comme une constellation de traits,
doivent cependant reconnaître l'influence historique et culturelle
sur la valemyreconnue à ces traits aux différentes époques : « II est
vraisemblable que, pendant des âges sans nombre, des individus ont
fait preuve de qualités telles que la dévotion, la pitié, la patience,
mais ces termes n'ont été établis dans leur signification présente
qu'après que l'Eglise en eut fait des vertus chrétiennes reconnues
et explicites. » De même, avec la Réforme, de nouveaux traits de
caractère émergèrent.
La psychothérapie et spécialement la psychanalyse et la psycho
thérapie « non directive » de Rogers ont également le tort d'attri
buer à des causes purement pychologiques des conflits ayant surtout
des causes sociales objectives, par exemple l'absence d'apparte
ment et la nécessité de vivre avec une belle-mère acariâtre, ou
le chômage, ou un salaire insuffisant. On peut même dire qu'une
des raisons de la vogue énorme que la psychanalyse et la psychothér
apie non directive ont rencontrée dans certains milieux et ^ peut -on
ajouter, surtout dans les milieux qui ont intérêt à masquer les causes
objectives des conflits intérieurs, « réside dans le fait que ces deux
techniques prétendent implicitement trouver une solution aux conf
lits personnels sans mettre sérieusement en cause les discordances
et les contradictions dans l'organisation socio-économique de la
plupart des sociétés occidentales ». On sait que ce rôle conservateur "- ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
dé la psychanalyse fut violemment dénoncé au Congrès de Londres
de 1948. Le sociologue, au contraire, qui sait que les hommes ne
vivent pas dans un espace social vide et qui a conscience de l'écart
entre les normes sociales et les besoins et aspirations des individus,
se méfie de tout ce qui prétend apporter aux problèmes personnels
des solutions purement individuelles. Il ne nie cependant pas le rôle
créateur des fortes personnalités, grands artistes, leaders politiques,
prophètes religieux, etc. qui, à cause de leurs dons puissants, ou de
leur intégration intense à un certain idéal social, ou les deux, réa
lisent des changements dans les normes acceptées; mais il reconnaît
en même temps que ces créateurs qui s'écartent des normes* de
l'époque sont, d'autre part, nécessairement des produits de cette
époque même. Simplement, étant donné un ensemble de conditions,
certains individus plutôt que d'autres émergent comme créateurs
ou chefs. L'étude de ces individus exceptionnels est de première
importance pour le psychologue social, qui vise à comprendre le
rôle de la personnalité et des différences individuelles dans les chan
gements sociaux.
C. N.
117. — BURT (C.). — The assessment of personality (La mesure
de la personnalité). — Egypt. J. Psychol., 1946, 2, 1-21.
C. Burt préconise l'analyse statistique comme une des méthodes
les plus fécondes dans l'étude de la personnalité, tant normale
qu'anormale. En effet, ön sait déjà, par l'observation courante, que
pour chaque trait

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