La planification alimentaire et nutritionnelle (cadre macroéconomique, programmes d intervention, type d information) - article ; n°63 ; vol.16, pg 489-524
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Description

Tiers-Monde - Année 1975 - Volume 16 - Numéro 63 - Pages 489-524
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Julien Périssé
La planification alimentaire et nutritionnelle (cadre
macroéconomique, programmes d'intervention, type
d'information)
In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°63. pp. 489-524.
Citer ce document / Cite this document :
Périssé Julien. La planification alimentaire et nutritionnelle (cadre macroéconomique, programmes d'intervention, type
d'information). In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°63. pp. 489-524.
doi : 10.3406/tiers.1975.2568
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1975_num_16_63_2568LA PLANIFICATION ALIMENTAIRE
ET NUTRITIONNELLE*
Cadre macro-économique
programmes d'intervention, type d'information
par Julien Périsse**
I. NÉCESSITÉ ET INTÉRÊT DE LA PLANIFICATION
L'alimentation, tant du point de vue de la qualité de la vie que des
implications économiques, représente une préoccupation primordiale
des populations en voie de développement et conditionne leur avenir.
A l'heure actuelle ces pays se trouvent confrontés à des changements
brutaux et spectaculaires. L'amélioration sanitaire rompt l'équilibre
ancestral terres-hommes, la scolarisation et les migrations urbaines
imposent de nouveaux modèles culturels, la notion de gain monétaire
s'oppose à la conception traditionnelle de l'autoconsommation famil
iale. Dans ce contexte de rupture des équilibres anciens, les difficultés
de certains groupes de population s'amplifient et requièrent l'attention
des Pouvoirs publics.
La croissance des disponibilités alimentaires ne peut donc être anar-
chique, elle doit être orientée, dirigée de manière à tenir compte des
besoins nutritionnels des consommateurs, de la demande solvable des
familles, des capacités de production et de commercialisation, des
ressources financières et des disponibilités en devises nécessaires pour
équiper le pays. On est donc amené à planifier pour maîtriser les méca-
* Préparée à la demande de Jean Mayer, Professeur de Nutrition, School of Public
Health, Harvard University, pour une étude soumise à PU.N.I.C.E.F. sur la nutrition de
l'enfant.
** Chef du Groupe Consommation alimentaire et Planification, Division des politiques
alimentaires et de la nutrition, F.A.O., Rome.
Revue Tiert Monde, t. XVI, n° 63, juillet-septembre 75
т. m. 63 17 PÉRISSE JULIEN
nismes du développement économique et organiser de façon consciente
et délibérée les rapports sociaux.
Le terme de planification (planning) présente une ambiguïté car il
recouvre des concepts qui se situent à des niveaux différents. L'un,
général, se réfère à la planification multisectorielle (agriculture, santé,
éducation) et utilise pour cadre comptable les comptes économiques
nationaux. Cet exercice a pour but d'identifier des politiques prioritaires
à moyen et long terme.
L'autre traite de la formulation de projets spécifiques (project plan
ning) dans le cadre d'un secteur déterminé. Son objectif est de traduire
les politiques sectorielles en actions concrètes. C'est pourquoi la préoc
cupation majeure est ici la fonctionnalité opérationnelle.
La planification multisectorielle est un outil pour les études à moyen
et long terme car certains aspects de la politique alimentaire et nutri-
tionnelle liés à la production agricole, à l'environnement sanitaire,
s'accommodent mal des plans à court terme. En effet, la nécessité
d'intégrer conséquences économiques et conséquences sociales ne peut
être satisfaite que par des études ayant un recul suffisant. Ne serait-ce
que parce que les indicateurs dont on dispose pour apprécier les change
ments (taux de mortalité, indicateurs de croissance, types alimentaires),
ne subissent que des modifications assez lentes.
Cependant, l'utilité des cadres d'analyse employés dans la planifi
cation multisectorielle est de mettre en évidence au niveau national les
problèmes qui résultent des distorsions de la croissance par suite des
rythmes différents de croissance des sous-secteurs (par exemple décalage
entre production céréaHère et capacité de transformation, entre produits
vivriers et cultures d'exportation, entre la croissance des groupes vulné
rables et les disponibilités en aliments protecteurs). Ainsi l'analyse
macro-économique va permettre au niveau national des rectifications de
politique générale jugées souhaitables.
En outre, elle va permettre la recherche de nouveaux types de projets
répondant à ces nouvelles préoccupations alors que généralement l'étude
de projets (project planning) se limite à la définition optimale d'un projet
de type donné, sans être précédée d'une recherche systématique des
types de projets pouvant contribuer à résoudre les problèmes à venir (i).
(i) B. S. Mahajan et H. Quaix, Note technique PAB/Misc/71/io F.A.O. ADC Conference
on sectoral analysis and plannig, Iowa, State University, mai 1971.
490 LA PLANIFICATION ALIMENTAIRE
Ainsi ce qui est essentiel ce n'est pas « l'effort pour prédire l'avenir »,
mais « l'effort pour esquisser des avenirs possibles, de telle sorte que
l'administration puisse saisir le coût et les conséquences des différentes
aspirations » (i).
IL — Les macrovariables du modèle de planification
L'acte alimentaire est un phénomène complexe qui met en jeu un
grand nombre de déterminismes.
Au-dehors, les aspects visibles du comportement alimentaire sont
conditionnés par les mœurs et coutumes imposées par le groupe social,
par les habitudes tirées de l'expérience, enfin par la décision personnelle
journalière de manger un aliment ou de s'en abstenir. Au-dedans, les
motivations seront d'ordre symbolique (ce que je suis devenu compte
tenu de ce que j'ai choisi de manger), d'ordre psychosensoriel (appétit).
Ce sont alors les motivations du Moi sensible, enfin les motivations
organiques qui ont des bases biochimiques et physiologiques (2).
Il serait ambitieux, dans l'état actuel de nos connaissances, de pré
tendre cerner chacune de ces motivations pour essayer de comprendre ou
de prévoir les mécanismes d'évolution de la consommation au sein de
diverses sociétés. Ce que l'on constate c'est que l'individu est au centre
d'un écosystème dont les composantes, par leurs interactions, vont avoir
un effet déterminant sur le niveau des apports en nutriments et en
définitive sur son état nutritionnel. Ces diverses variables explicatives
peuvent être regroupées plus commodément en trois macrovariables (ou
sous-systèmes) (3).
Comme le montre le graphique 1, la demande et l'offre sont des
macrovariables extérieures dont le niveau va dépendre de l'environne
ment culturel, social et économique. Elles s'ajustent l'une à l'autre par
le mécanisme des prix et fournissent à l'individu un certain niveau
d'ingestat alimentaire et, par conséquent, un certain apport en calories
et nutriments.
Les variables intérieures sont de nature biologique. Les unes : âge,
(1) Daniel Bell, Introduction au livre L'an 2000 par Hermann Kahn et Anthony
J. Wiener, Paris, édit. fr., 1968. Les étapes de la prospective, par Moïses Ikonicoff, in
revue Tiers Monde, 1971, t. XII, n° 47.
(2) J. Trémolières, J. Claudian, Cahier de nutr. et diet., 197}, vol. VIII, /.
(3) Réunion interagence sur les politiques alimentaires et nutritionnelles, Santiago de
Chili, 12-23 mars 1973.
491 JULIEN PÉRISSE
sexe, activité, grossesse, lactation, conditionnent l'anabolisme et le
catabolisme cellulaire et vont déterminer le niveau des besoins en
calories et nutriments de l'organisme. Les autres variables modifieront
le niveau des besoins en agissant sur l'utilisation biologique des ingestats
alimentaires. Par exemple, le parasitisme intestinal, un fort ballast
cellulosique, des apports protéiques présentant une mauvaise complé
mentarité en acides aminés, accroîtront les pertes au niveau de l'util
isation digestive et donc augmenteront les besoins apparents de l'individu.
Ainsi, les calories et nutriments apportés par la ration alimentaire
seront ou non susceptibles de satisfaire les besoins de l'organisme. En
définitive, l'état nutritionnel de l'individu sera la résultante sur l'orga
nisme des effets conjugués ou contradictoires des différentes variables.
Inver

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