La planification de l éducation en France : une critique  ; n°3 ; vol.22, pg 450-475
27 pages
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Description

Revue économique - Année 1971 - Volume 22 - Numéro 3 - Pages 450-475
26 pages

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Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Pierre Jallade
La planification de l'éducation en France : une critique
In: Revue économique. Volume 22, n°3, 1971. pp. 450-475.
Citer ce document / Cite this document :
Jallade Jean-Pierre. La planification de l'éducation en France : une critique. In: Revue économique. Volume 22, n°3, 1971. pp.
450-475.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1971_num_22_3_407974LA PLANIFICATION
DE L'EDUCATION EN FRANCE
Une critique
RESUME Cet article présente une évaluation critique de la planification de
l'éducation en France telle qu'elle a été pratiquée à l'occasion du Ve Plan. Les
trois grands aspects de cette planification sont successivement analysés, à savoir
(i) la détermination des besoins en main-d'œuvre qualifiée, (ri) le développement
de l'offre de qualifications par le système d'enseignement, et (iii) la confrontation
entre besoins et ressources en personnel qualifié. Il est montré que les hypot
hèses adoptées en ce qui concerne la prévision des besoins sont mal adaptées
à la situation française et surtout sont impuissantes à remplacer certaines
données statistiques inexistantes et pourtant indispensables à ce genre d'exercice.
Quant au développement du système d'enseignement, les calculs de la Commission
de l'Equipement scolaire, effectués en termes de stocks et non de flux, ne peuvent
apporter que des enseignements marginaux sur le déroulement des carrières sco
laires ou sur le rendement interne du système d'enseignement. Dans ces conditions,
la mission de l'Intergroupe Formation - Promotion professionnelles, qui était de
veiller à l'équilibre entre besoins et ressources, ne pouvait être que purement
formelle. L'article se termine enfin par quelques suggestions visant à donner à
l'effort de planification de l'éducation en France les dimensions qui devraient
être les siennes.
ABSTRACT This article presents a critical evaluation of French educational
planning as practiced in the 5th Plan (1966-70). The three main aspects of
this planning effort are successively analyzed, namely, (i) the forecasts of qualified
manpower requirements, (ii) the supply of skills by the educational system,
and (iii) the confrontation between requirements and resources of qualified man
power. It is shown that the hypotheses adopted for the manpower forecasts
do not fit in the French situation and, more specifically, are powerless to
replace the lack of basic statistical data. Turning now to the development
of the educational system, the calculations carried out by the « Commission de
l'Equipement scolaire » in terms of stocks instead of flows are not very helpful
to throw light on the school career patterns nor on the productivity of the
educational system. Under these conditions it is claimed that the mission of the
Intergroupe Formation - Promotion professionnelles, which is supposed to look
after the equilibrium between requirements and resources, was bound to be
purely formal. The article ends with a few suggestions aimed at enlarging
the scope of educational planning in France. LA PLANIFICATION DE L'EDUCATION 451
'ambition des quelques réflexions qui suivent est de faire le point
sur les méthodes de la planification de l'éducation en France. A l'heure
où s'achèvent les travaux préparatoires à l'élaboration du VIe Plan
(1971-1974), il n'est pas mauvais de se demander si les idées-forces
de cette planification sont toujours valables, et surtout si elles cor
respondent toujours à la réalité. Dans ce texte, que nous avons
voulu le plus court possible, nous tournerons résolument le dos à
toute description des méthodes elles-mêmes, supposées connues, pour
nous concentrer exclusivement sur l'analyse critique des différents
travaux de planification, et notamment de ceux publiés à l'occasion
du Ve Plan.
On a dit et répété que la planification de l'enseignement en France
est celle d'un secteur parmi d'autres au sein d'une planification inté
grale de l'économie. Les grands objectifs économiques ayant été
définis, tous les secteurs devraient concourir à leur réalisation, le
secteur Education en fournissant le personnel qualifié à tous les
niveaux dont le pays peut avoir besoin. La première section de ce
travail sera consacrée à la discussion de cette idée reçue ; dans quelle
mesure la planification française en général et le Ve Plan (1966-1970)
en particulier ont-ils rempli cette mission d'orientation du système
d'enseignement vers ses fins économiques ?
Une deuxième idée-force de la politique de l'enseignement en
France est celle de « démocratisation ». Mettre la consommation du
service Education à la portée de tous, répondre à la demande d'en
seignement émanant des unités familiales, supprimer l'éloignement de
l'école — qu'il soit géographique, psychologique ou autre — ont été
des leitmotiv des responsables de l'éducation en France. L'appli
cation d'une telle politique ne pouvait qu'entraîner une augmentation
rapide des effectifs inscrits à tous les niveaux, d'où la nécessité de
prévoir la progression de ces effectifs et sa conséquence : besoins en
maîtres et en bâtiments scolaires. Là encore nous poserons la question :
les méthodes de planification utilisées jusqu'à présent sont-elles à
la hauteur d'une tâche aussi ambitieuse? Ce sera l'objet de la
deuxième section.
Le système de planification français comporte enfin un troisième
volet institutionnel dont l'importance est capitale. Une fois évalués
les besoins du système économique en termes de personnel qualifié
à tous les niveaux, une fois la politique de démocratisation traduite 452 REVUE ECONOMIQUE
en chiffres dénotant des augmentations d'effectifs, il reste à assurer
la cohésion des deux opérations, ce qui n'est pas l'opération la plus
facile. Trois questions au minimum doivent être posées à cette occa
sion : cette cohésion est-elle réalisée ?■ Est-elle réalisable ? Si oui,
à quelles conditions ? Nous nous efforcerons de donner un début
de réponse à ces questions dans la troisième section.
En supposant enfin que les multiples objectifs de la planification
de l'éducation soient compatibles, il reste à s'assurer de la mise en
place des moyens permettant la réalisation des objectifs. L'impor
tance de cette étape dans le processus de planification n'a pas besoin
d'être soulignée ; c'est en effet à partir des moyens que peut se
définir une politique de l'enseignement un peu moins vague que
celle que l'on peut déduire de la phraséologie consacrée : « élever le
niveau de qualification de la population française », « répondre aux
besoins de l'économie » sont une chose ; mettre le doigt sur les art
iculations du système qui commandent le changement, trouver les
incitations nécessaires et avoir la volonté de les utiliser en sont une
autre. Quelques exemples nous permettront de montrer, dans la
quatrième section, que l'importance des moyens a été trop souvent
sous-estimée dans le processus de planification français.
L — LES BESOINS EN MAIN-D'ŒUVRE
ET LA PLANIFICATION DE L'ÉDUCATION EN FRANCE
Un examen détaillé des prévisions d'emploi réalisées dans le cadre
de la Commission de la main-d'œuvre du Commissariat au Plan 1
nous entraînerait vers une évaluation des hypothèses économiques qui
leur servent de support : croissance du Produit brut, évolution de la
productivité par secteurs, changement dans la structure de la popul
ation active, etc. Une telle évaluation nous ferait sortir du cadre
de cet article ; la planification économique au sens strict du terme
sera donc considérée ici comme une donnée. Nous nous bornerons
ici à quelques remarques de caractère général, mais qui en disent
long sur la « crédibilité » de l'effort consenti en France pour prévoir
les besoins en main-d'œuvre dans le but d'orienter le développement
du système d'enseignement ; ces remarques concerneront successi-
1. Rapport général de la Commission de la main-d'œuvre du Commissariat
général au Plan d'équipement et de la productivité, dans la Revue française du
Travail, janv.-mars 1966.

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