La population du monde et les besoins en matières premières - article ; n°4 ; vol.8, pg 631-648
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Description

Population - Année 1953 - Volume 8 - Numéro 4 - Pages 631-648
Alors que se multiplient les études sur les ressources alimentaires de la planète et les moyens de faire face à l'accroissement de la population de divers pays, beaucoup plus rares sont les recherches sur les ressources naturelles autres qu'agricoles. C'est cette lacune que dénonce M. Frédéric Tabah, en même temps qu'il évalue les besoins globaux en matières premières et procède à un aperçu des ressources qui peuvent faire face à ces besoins. Cette comparaison soulève diverses questions intéressant la politique internationale et la subsistance de la population des divers pays.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Frédéric Tabah
La population du monde et les besoins en matières premières
In: Population, 8e année, n°4, 1953 pp. 631-648.
Résumé
Alors que se multiplient les études sur les ressources alimentaires de la planète et les moyens de faire face à l'accroissement de
la population de divers pays, beaucoup plus rares sont les recherches sur les ressources naturelles autres qu'agricoles. C'est
cette lacune que dénonce M. Frédéric Tabah, en même temps qu'il évalue les besoins globaux en matières premières et procède
à un aperçu des ressources qui peuvent faire face à ces besoins. Cette comparaison soulève diverses questions intéressant la
politique internationale et la subsistance de la population des divers pays.
Citer ce document / Cite this document :
Tabah Frédéric. La population du monde et les besoins en matières premières. In: Population, 8e année, n°4, 1953 pp. 631-
648.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1953_num_8_4_3096POPULATION DU MONDE LA
ET LES BESOINS
EN MATIÈRES PREMIÈRES
Alors que se multiplient les études sur les ressources al
imentaires de la planète et les moyens de faire face à l'accroi
ssement de la population de divers pays, beaucoup plus rares
sont les recherches sur les ressources naturelles autres
qu'agricoles.
C'est cette lacune que dénonce M. Frédéric Tabah, en
même temps qu'il évalue les besoins globaux en matières
premières et procède à un aperçu des ressources qui peuvent
faire face à ces besoins.
Cette comparaison soulève diverses questions intéressant la
politique internationale et la subsistance de la population des
divers pays.
La croissance de la population mondiale, qui s'est accélérée
depuis la seconde guerre, pose divers problèmes techniques
et politiques, parmi lesquels le plus immédiat est la couver
ture des besoins des pays surpeuplés ou menacés de l'être.
Ce sont surtout les difficultés alimentaires qui ont jusqu'ici
retenu l'attention. Selon le dernier rapport de ГО.А.А., plus de la
moitié de l'humanité est sous-alimentée. Cette proportion est même
portée à deux tiers par M. Josué de Castro. Les « cartes de
famine » (1) marquent assez bien les zones de sous-développement.
Le problème des pays sous-développés s'inscrit, ainsi, dans son
expression la plus urgente. La plupart des auteurs qui supputent la
croissance de la population de certains pays insistent sur les risques
de sous-alimentation. Priorité fort compréhensible, puisque d'une
part l'alimentation est le besoin le plus vital (les régions surpeu
plées sont généralement chaudes) et que, d'autre part, l'agriculture
constitue la richesse principale des pays sous-développés.
Beaucoup moins nombreuses sont les recherches sur la couver
ture des autres besoins de l'homme.
V American (1) Etablies Geographical par le IK Jacques Society. Mat, Chef du département de Géographie médicale de LA POPULATION DU MONDE 632
Cependant, il serait difficile de concevoir, et dangereux de pré
coniser un développement purement alimentaire, qui laisserait subs
ister, entre les divers pays du monde, un fossé profond séparant
des régions de vie animale et des régions de vie culturelle.
Du reste, même sur le plan strictement technique, un accroi
ssement de la production agricole implique une consommation
importante de produits industriels (engrais, machines, transports,
etc.) ainsi qu'un certain développement culturel. De sorte que,
même si l'alimentation est l'objectif final, les matières premières
sont un des moyens de l'atteindre.
Bref, pour nourrir les 2 ou 3 milliards d'hommes, il ne suffit
pas d'avoir de la terre fournissant des céréales, des produits lai
tiers, etc., il faut aussi du fer, du cuivre, du pétrole, du soufre, etc.
Certaines matières premières industrielles (coton, caoutchouc,
etc.) sont d'origine végétale, ou animale. Liées étroitement avec la
production agricole, elles doivent être étudiées avec celle-ci. C'est
pourquoi nous ne considérons ici que les ressources naturelles
minérales.
I. METHODE GENERALE
Ressources naturelles Une extraction de matières premières n'a de
et industrialisation. sens économique que liée à la transformat
ion industrielle. Par suite, à la production
de matières premières correspond toujours une industrie, dans une
région du monde ou l'autre.
Les matières premières se trouvent là où la nature les a placées;
un bilan mondial prend, de ce fait, un sens assez précis. Sans doute,
peut-on pousser plus ou moins loin la prospection dans un pays ou
J 'autre, mais l'impératif n'en est pas moins sévère.
Par contre, l'emplacement de l'industrie est moins étroitement
commandé par la nature. Des matières premières se transportent
sur des milliers de kilomètres. Par suite, le problème de l'industrie
affecte davantage la politique de chaque pays.
En procurant du travail et en créant des richesses échangeables,
l'industrie permet de faire face à un accroissement de population,
indépendamment des ressources naturelles.
Le problème des matières premières peut donc être envisagé de
deux points de vue :
a) localisation des ressources naturelles, prospection, inventaire
général;
b) lieux de transformation. LES BESOINS EN MATIÈRES PREMIÈRES 683 ET
Consommation finale et La consommation de matières premières
consommation industrielle. d'un pays donne lieu à des malentendus
importants, parce qu'elle s'entend par
fois au sens industriel (consommation par l'industrie), tantôt au
sens individuel (consommation finale). C'est ainsi que la consom
mation de pétrole d'un pays qui a des gisements importants peut
être considérée comme très élevée ou nulle, selon qu'il possède ou
non des raffineries.
C'est la consommation finale de matières premières qui est le
véritable test du développement d'un pays. Un pays dont les habi
tants ont un revenu élevé, une culture étendue, qui a des institu
tions sociales très poussées, où la longévité est élevée, consomme
« finalement > beaucoup d'acier, de cuivre, de zinc, etc. Le pays
qui consomme l'essence, le papier, les montres, etc., est plus déve
loppé que celui qui possède les gisements pétrolifères, les forêts,
les mines de fer.
Pour bien le voir, recourons à l'absurde : imaginons un pays
de rentiers, pourvu d'un haut développement économique et cultur
el. Sa consommation apparente de matières premières et même
d'énergie serait très faible. Sans doute, les pays industriels sont-ils,
en général, les plus développés. On peut citer cependant le Dane
mark, dont la consommation finale de matières premières est plus
élevée que sa industrielle. D'autre part, les consom
mations finales des diverses matières sont, dans un même pays,
beaucoup plus harmonisées que les consommations industrielles.
En tous cas, les pays industriels étant, en général, les plus déve
loppés, l'éventail des consommations apparentes est plus large que
celui des consommations finales.
La question posée. Il s'agit de savoir quelle quantité de matières
premières il faudrait produire dans le monde
pour permettre un stade de développement déterminé ou lui faire
face.
Imaginons, par exemple, que tous les pays sous-développés par
viennent au stade de l'Italie, en terme de consommation finale de
matières premières. A combien s'élèverait la mond
iale de chacune de ces matières et, par suite, par quel coefficient
la production actuelle devrait-elle être multipliée ?
C'est une transposition, on le voit, du problème classique de
l'alimentation dans le monde. Mais la part de l'inconnu est ici
beaucoup plus grande. Faut-il envisager une multiplication des
ressources actuelles par 2, par 5, par 10 ou davantage ? A priori,
nous sommes assez embarrassés pour répondre, mais tentés de
proposer un chiffre assez élevé.
Méthode suivie. Il y a lieu tout d'abord, pour chaque matière, de
faire une hypothèse sur le niveau minimum de
consommation, considéré comme souhaitable. L'arbitraire est ici LA POPULATION DV MONDE 634

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