La population en 2030 : des scénarios à la carte

Jean-Marc Lardoux

Description

Le modèle de projection utilisé par l'INSEE au niveau national est appelé « Omphale ». Ce modèle démographique est basé sur les statistiques d'état civil et sur la pyramide des âges de la population au recensement de 1999. De multiples scénarios, des plus fantaisistes aux plus crédibles, peuvent être envisagés et traduits dans Omphale en faisant varier les hypothèses portant sur la fécondité, la mortalité et le solde migratoire. Il nous a semblé important de présenter à la fois des scénarios probables et d'autres quelque peu extrêmes.

Sujets

• INSEE
• Démographie
• Population
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: insee
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• Langue: Français

Extrait

dos sierLa po pu la tion en 2030
Des scé na rios à la carte
e mul ti ples scé na rios, des plus Indi ca teur conjonc tu rel de fécondité Les hy po thè ses-fan tai sis tes au plus cré di bles, peu Dvent être envi sa gés et tra duits en mé tro pole et aux Antil les
dans Omphale en fai sant varier les hypo -
thè ses por tant sur la fécon di té, la mor ta li - Pour les régions métro po li tai nes le
té et le solde migra toire. Il nous a sem blé scé na rio cen tral est fon dé sur la
-impor tant de pré sen ter à la fois des scé recon duc tion des ten dan ces pas sées
na rios pro ba bles et d’autres quelque peu pour cha cune des varia bles. La
fécon di té de chaque région est-extrê mes. Les pre miers sont basés essen
main tenue à son niveau de 1999 et latiel le ment sur le pro lon ge ment ou sur de
mor ta li té baisse au même rythme quelégè res inflexions des ten dan ces, les
la ten dance métro po li taine. Lesautres com bi nent une forte baisse de la quo tients migra toi res de réfé rence sont
fécon di té et un fort défi cit migra toire ou cal cu lés entre les recen se ments de
le main tien de la fécon di té et un fort 1982 et 1999. Le scé na rio alter na tif
accrois se ment migra toire. prend comme réfé rence les quo tients
migra toi res de la période 1990-1999.
Après une longue pé riode de baisse,Le pre mier élé ment à prendre en compte Ce scé na rio alter na tif ne change rien à la fé con di té re monte ac tuel le ment.dans la cons truc tion des scé na rios est l’évo lu tion de la popu la tion
l’évo lu tion de la fécon di té. Après une métro po li taine dans son ensemble
mais modifie légè re ment les équi li bres longue période de baisse, la fécon di té
régio naux. Il est plus favo rable auxremonte actuel le ment, aus si bien à La té abou tit à un nombre d’enfants par régions de l’Est et au Nord-Pas-de-
Réu nion qu’en France métro po li taine. Il femme égal à 2,0 à l’hori zon 2030. La Calais, moins défi ci tai res entre 1990
paraît donc oppor tun d’envi sa ger trois troi sième hypo thèse envi sage une dimi - et 1999 qu’elles ne l’ont été entre
hypo thè ses. La pre mière sup pose que la 1982 et 1999, ain si qu’à l’Ouestnu tion plus pro noncée de la fécon di té qui
deve nu plus attrac tif.fécon di té va se sta bi li ser à son niveau rédui rait à 1,7 le nombre moyen d’enfants
Aux Antil les et en Guyane le scé na riorela ti ve ment haut de 1999 et que l’indice par femme en âge de pro créer à l’hori zon
cen tral s’appuie sur un indiceconjonc tu rel de fécon di té (ICF) res te ra à 2030. Cette der nière hypo thèse rejoint
conjonc tu rel de fécon di té égal sur2,4 enfants par femme chaque année jus - celle des pro jec tions de 1999 qui rete nait toute la période à 2,0 pour laqu’en 2030. Dans la deuxième la dimi nu - 1,8 enfants par femme en 2020. Gua de loupe, 1,8 pour la Mar ti nique et
tion pro gres sive des quo tients de fécon di - 3,6 pour la Guyane. Les quo tients de
mor ta li té bais sent au même rythme
qu’au cours des trente der niè res
années. Les quo tients migra toi res sont
Po pu la tion à l’ho ri zon 2030 en fonc tion des hyp thè ses re te nues cal cu lés sur la période 1990-1999,
période de dimi nu tion des apports
ICF en ICF en migra toi res. Le scé na rio alter na tif est
ICF main te nu
Hy po thè ses de mi gra tions di mi nu tion di mi nu tion basé sur les quo tients migra toi res plusà 2,4
vers 1,7 vers 2,0 impor tants de la période 1982-1999.
Cette variante haute abou tit à une
1- fort dé fi cit sur toute la pé riode 800 200 825 000 854 100 popu la tion de 1 645 000 habi tants
aux Antil les-Guyane en 2030, contre
2 - fort dé fi cit pen dant quel ques an nées 859 300 882 500 913 800 1 343 000 dans le scé na rio cen tral.
3 - lé ger dé fi cit 901 500 927 700 958 600
4 - mi gra tion nulle 934 200 961 400 1 004 600
5 - main tien des mi gra tions de 1982-99 978 900 1 003 800 1 034 500
6 - main tien des mi gra tions de 1990-99 996 800 1 029 000 1 066 700
7 - fort ex cé dent sur toute la pé riode 1 048 800 1 076 000 1 123 100
Source : Insee 2002 scé na rio bas - scé na rio cen tral - scé na rio haut n n n
Si le com por te ment mi gra toire ac tuel se main tient jus qu’en 2030 (ligne 6 du tableau), une di -
mi nu tion pro gres sive de la fé con di té vers 2,0 en fants par femme cor res pon drait à une po pu la -
tion de 1 029 000 habitants (scé na rio cen tral). Un main tien de la fé con di té au ni veau cons taté
en 1999 de 2,4 en fants par femme amè ne rait près de 40 000 ha bi tants sup plé men tai res alors
qu’une forte baisse (1,7 en fants par femme en 2030) si gni fie rait un nombre d’ha bi tants en
2030 lé gè re ment in fé rieur au mil lion.
13dos sier
juste le nombre d’habi tants en 2030 queQuatre ans de vie en plusLexique de mon trer l’influence de chaque hypo -
thèse sur l’évo lu tion de la popu la tionCon cer nant les gains d’espé rance de vie,Indice conjonc tu rel de fécon di té glo bale.l’hypo thèse est com mune à l’ensemble(ICF) : somme de l’ensemble des taux
de fécon di té par âge pour une année des scé na rios. Entre 1990 et 2000, les
donnée. Il indique le nombre moyen hom mes ont gagné 1,6 ans et les fem mes Trois scé na rios retenus
d’enfants que met trait au monde pra ti que ment un an. Ne pou vant a prio ri
chaque femme d’une géné ra tion faire d’hypo thè ses dif fé ren ciées pour les Par mi la ving taine de scé na rios pos si bles
fic tive pen dant sa vie féconde (15-49 hom mes et les fem mes, nous avons pris trois ont un inté rêt par ti cu lier. Le scé na-
ans) avec les taux par âge obser vés
une évo lu tion de ten dance « moyenne » rio « cen tral » cor res pond, selon nous, àl’année consi dérée. Les taux de
et donc tablé sur un gain de quatre ans l’évo lu tion la plus pro bable : main tienfécon di té uti li sés dans l’indi ca teur
pour les hom mes et les fem mes à l’hori - des phé no mè nes migra toi res cons ta tés ces conjonc tu rel sont ceux d’une année
zon 2030. L’espé rance de vie attein drait dix der niè res années et baisse ten dan- donnée dans l’ensemble de la
popu la tion fémi nine com posée de ain si 75 ans pour les hom mes et 83 ans cielle de la fécon di té vers 2 enfants par
plu sieurs géné ra tions. Il est pro bable pour les fem mes. femme en âge de pro créer. Ce scé na rio
qu’aucune géné ra tion réelle n’aura condui rait à une popu la tion légè re ment
L’impact des migra tions est déter mi nantsuc ces si ve ment à chaque âge les taux supé rieure à un mil lion d’habi tants en
obser vés. Cet indi ca teur sert donc dans les évo lu tions démo gra phi ques. De 2030. Pour les dates inter mé diai res de
uni que ment à carac té ri ser de manière plus il s’agit de phé no mè nes for te ment -2010 et 2020, il est peu dif fé rent du scé syn thé tique la situa tion conjonc tu rels et très fluc tuants. Il nous a na rio cen tral publié en 1999.démo gra phique au cours d’une année donc sem blé néces saire d’éla bo rer plu -
donnée, sans qu’on puisse en tirer des sieurs hypo thè ses sur cette variable (voir
con clu sions cer tai nes sur l’ave nir
enca dré en page 15). La pre mière hypo -d’une popu la tion. Pro jec tions de la popu la tion réu nion naise
thèse migra toire cor res pon dant à un solde selon les trois scé na rios retenus
Solde migra toire : dif fé rence au
migra toire néga tif de 3 000 per son nes par cours d’une période entre le nombre
an sur trente ans semble très peu plau -de per son nes venant rési der dans la
sible, non par son ampleur mais par sarégion (immi gra tion) et le nombre de
durée. Entre 1974 et 1982 les départsper son nes allant rési der à l’exté rieur
de la région (émi gra tion). orga ni sés par le Bumidom excédaient
chaque année les arri vées de plus deQuo tients de fécon di té, de mor ta li té,
4 000. Mais cela n’a duré qu’une dizainequo tients migra toi re