La propriété foncière dans le Segréen - article ; n°1 ; vol.79, pg 489-507
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Description

Norois - Année 1973 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 489-507
RÉSUMÉ
L'auteur a étudié la propriété foncière dans le Segréen (61 communes, 111 000 ha), à partir des matrices cadastrales en 1972. La moyenne et la grande propriété dominent sauf pour quelques communes proches des grandes vallées {canton de Châteauneuf-sur-Sarthe). Deux faits expliquent cette structure de la propriété. D'une part, la propriété citadine est importante, puisqu'elle concerne 34 % des terres. Comme dans le Baugeois, Paris a monopolisé au détri- ment d'Angers une grande partie de ces biens fonciers : les Parisiens en possèdent 40 %, les Angevins 23 % seulement. D'autre part, les nobles ont une influence encore très nette. Ils ont souvent une double résidence : château dans le Segréen, appartement en ville, à Paris ou Angers. Les domaines de pins de 100 ha dominent.
La vie moderne, les charges de plus en plus lourdes qui pèsent sur ces propriétés, la faible croissance des revenus fonciers, expliquent la régression des nobles et le développement d'une moyenne propriété. Commerçants des bourgs, membres des professions libérales des villes, rachètent une partie des terres, mais peu à peu ce sont les exploitants qui reprennent les fermes, ce qui ne sera pas sans conséquence sur l'évolution des campagnes segréennes.
SUMMARY
The author makes a study of landed property in the district around Segré (61 communes, 110,000 hectares), based on the official land survey records in 1972 ;
Medium and large holdings predominate, except in a few communes close to the large valleys (the canton of Châteauneuf-sur-Sarthe). This ownership structure is explained by two facts. On the one hand, a large proportion of the land concerned (34 %) is owned by city-dwellers. As in the area around Baugé, a large part of this landed property has been monopolised by Paris at the expense of Angers : 40 % is owned by Parisians and only 23 % by citizens of Angers. On the other hand, the nobility still have a very distinct influence. They often have two residences : a château in the country round Segré and a flat in the city, in Paris or in Angers. The majority of estates are larger than 100 hectares.
The facts of modern life, the ever-increasing expense of running these properties, and the low growth of real estate revenue all explain the decreasing proportion of nobles and the development of medium-sized property ownership. Tradesmen in the small towns and members of the professions in the cities are buying back part of the land, but, little by little, the farms are being taken back by those who work them, a fact which will not fail to have some effect on the evolution of the Segré countryside.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicole Croix-Bedos
La propriété foncière dans le Segréen
In: Norois. N°79, 1973. pp. 489-507.
Citer ce document / Cite this document :
Croix-Bedos Nicole. La propriété foncière dans le Segréen. In: Norois. N°79, 1973. pp. 489-507.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1973_num_79_1_3310Résumé
RÉSUMÉ
L'auteur a étudié la propriété foncière dans le Segréen (61 communes, 111 000 ha), à partir des
matrices cadastrales en 1972. La moyenne et la grande propriété dominent sauf pour quelques
communes proches des grandes vallées {canton de Châteauneuf-sur-Sarthe). Deux faits expliquent
cette structure de la propriété. D'une part, la propriété citadine est importante, puisqu'elle concerne 34
% des terres. Comme dans le Baugeois, Paris a monopolisé au détri- ment d'Angers une grande partie
de ces biens fonciers : les Parisiens en possèdent 40 %, les Angevins 23 % seulement. D'autre part, les
nobles ont une influence encore très nette. Ils ont souvent une double résidence : château dans le
Segréen, appartement en ville, à Paris ou Angers. Les domaines de pins de 100 ha dominent.
La vie moderne, les charges de plus en plus lourdes qui pèsent sur ces propriétés, la faible croissance
des revenus fonciers, expliquent la régression des nobles et le développement d'une moyenne
propriété. Commerçants des bourgs, membres des professions libérales des villes, rachètent une partie
des terres, mais peu à peu ce sont les exploitants qui reprennent les fermes, ce qui ne sera pas sans
conséquence sur l'évolution des campagnes segréennes.
Abstract
SUMMARY
The author makes a study of landed property in the district around Segré (61 communes, 110,000
hectares), based on the official land survey records in 1972 ;
Medium and large holdings predominate, except in a few communes close to the large valleys (the
canton of Châteauneuf-sur-Sarthe). This ownership structure is explained by two facts. On the one
hand, a large proportion of the land concerned (34 %) is owned by city-dwellers. As in the area around
Baugé, a large part of this landed property has been monopolised by Paris at the expense of Angers :
40 % is owned by Parisians and only 23 % by citizens of Angers. On the other hand, the nobility still
have a very distinct influence. They often have two residences : a château in the country round Segré
and a flat in the city, in Paris or in Angers. The majority of estates are larger than 100 hectares.
The facts of modern life, the ever-increasing expense of running these properties, and the low growth of
real estate revenue all explain the decreasing proportion of nobles and the development of medium-
sized property ownership. Tradesmen in the small towns and members of the professions in the cities
are buying back part of the land, but, little by little, the farms are being taken back by those who work
them, a fact which will not fail to have some effect on the evolution of the Segré countryside.propriété foncière dans le Segréen La
par Nicole CROIX-BEDOS
U. E. R. de Géographie et d'Aménagement Régional
de Nantes
Depuis quelques années, l'étude de la propriété foncière est devenue
un thème privilégié de recherche. Comme l'écrit G. Dorel, « connaître
géographiquement la propriété foncière, c'est non seulement apporter
un élément essentiel aux rapports villes-campagnes (rayons fonciers
urbains, rente foncière, résidences secondaires), mais c'est aussi une
méthode d'approche des rapports entre la terre et les hommes qui la
cultivent ». Quelques problèmes du monde agricole français sont alors
posés : « les modes de faire-valoir, le conflit du capital foncier et du
capital d'exploitation, la pression foncière et ses conséquences sur le
prix des terres, le remembrement » (1).
OBJECTIFS, MÉTHODE, RÉGION ÉTUDIÉE
A notre tour, nous abordons ce sujet avec une triple préoccupation :
introduire une étude régionale de l'Anjou armoricain en analysant la
propriété foncière dans le Segréen, présenter un certain nombre de
résultats statistiques et cartographiques, caractériser notre région en
les comparant avec ceux déjà obtenus dans l'Ouest en particulier (2).
Nous avons repris les méthodes classiques de dépouillement des
matrices cadastrales. Le tourisme est peu développé, aussi avons-nous
relevé, en 1972, toutes les propriétés supérieures à 1 ha, avec le nom,
l'adresse du propriétaire, quelquefois sa profession et son âge. L'ex
ploitation du fichier nous a posé les problèmes souvent évoqués. Les
imperfections du cadastre (noms et adresses plus ou moins bien
orthographiés, profession et âge rarement indiqués, mutations signalées
(1) Dorel G., l'étude de la propriété foncière in Mélanges n°7, pp. 57-70 et n° 8,
pp. 3-24. Travaux de l'institut de géographie de Reims, 1971. Mise au point exhaustive
du thème de la propriété foncière (méthodes, résultats) : propositions de l'auteur pour
une coordination entre les différents chercheurs.
2) Après les travaux classiques de J. Dufour sur la Champagne mancelle, de J.
Renard sur la région nantaise, G. Mage, pour la Mayenne et J. Proveux en Charentes
viennent d'enrichir les résultats morcelés qui concernaient l'Ouest français. Norois
n° 75, juillet-sept. 1972. NICOLE CROIX-BEDOS 490
avec retard) sont accentuées par la double voire triple résidence de
certains grands propriétaires qui habitent Paris mais continuent à
venir au « château » segréen. Les propriétés citadines sont souvent
morcelées dans plusieurs communes et les agriculteurs peuvent avoir
des exploitations à cheval sur deux communes. Chevauchement et
éparpillement imposent le classement alphabétique des propriétaires.
Enfin, petites villes et bourgs possèdent un territoire communal
agricole très étendu et il faut séparer ce qui revient aux citadins et
aux ruraux, ce qui n'est pas toujours très aisé à déterminer (3).
Notre domaine d'étude correspond à l'arrondissement de Segré : 61
communes couvrant 110 000 ha, près des 2/3 de la région agricole
I.N.S.E.E. du bocage angevin (4) (fig. 1). Au Nord-Ouest de l'Anjou,
aux marges de la Bretagne, le Segréen prolonge le Bas Maine dont il a
été séparé en 1790. Le sous-sol formé de terrains anciens (schistes et
grès) et le paysage bocager peu touché par les arrachages de haies,
l'habitat dispersé, lui donnent un caractère armoricain. Seules les
vallées de la Mayenne et de la Sarthe atténuent la sévérité et l'isol
ement très marqué de cette région. Les lourdes croupes parallèles de
terrains argileux, où apparaissent parfois quelques placages sableux
peu fertiles, sont séparées par un réseau dense de vallées encaissées, et
caractérisent un fin relief appalachien, orienté du NW au SE. De
multiples « châteaux » dissimulés au milieu de bois témoignent de
l'importance de la grande propriété et de l'influence des nobles. Les
bandes forestières qui marquaient les anciennes frontières entre les
provinces, les landes, ont presque disparu au xixe siècle : les hobereaux
résidents ont développé à leur place les terres à blé et bien sur les
cultures fourragères. Actuellement l'élevage avec la race maine-anjou
est l'activité essentielle. L'extraction du fer à Nyoiseau, et de l'ardoise
à Combrée, Noyant-la- Gravoyère, la Pouëze témoignent plus du passé
que de l'avenir et le pays se dépeuple régulièrement (diminution de la
population de 0,5 % par an). L'exode rural détermine une des plus
faibles densités du département (43 hab/km2). A part Segré, et dans
une moindre mesure Candé et Pouancé, aucun centre urbain ne peut
retenir la population. Dans ce milieu rural, à l'écart des grandes voies
de circulation, peu attractif, il nous a semblé bon de préciser la
structure actuelle de la propriété foncière, de savoir si les exploitants
avaient la possibilité réelle d'aménager leur région ou s'ils étaient
encore « soumis » à une certaine classe sociale ou aux citadins plus
ou moins éloignés, souvent aussi peu concernés par les problèmes
actuels de l'agriculture.
(3)

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